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Ce que j'ai appris aujourd'hui

Les lapins aiment le jus d'ananas.

Anniversaire

Nous fêtons l'anniversaire de mon père mais nous ne faisons plus de photos (nous le regretterons. Je ne sais pas pourquoi ils refusent (ou oublient) désormais de faire des photos).
Ma tante D. et ma fille A. arrivent dans la matinée. L'ambiance devient plus électrique car elles sont très bavardes, avec comme conséquence que ma sœur se ferme. (Dommage. Nous nous parlons si peu que je suis avide des détails sur sa vie.)

Toujours ce moment de gêne au moment où nous nous souvenons qu'il ne faut pas nous toucher alors que nous ne nous sommes pas vus depuis des mois. C'est étrange.

Matinée à bloguer sur la terrasse. H. aide ma tante à résoudre un problème de connexion: comme elle utilisait la touche capslock au lieu de la touche majuscule, elle avait transformé sans le savoir un chiffre en caractère spécial; donc quand elle indiquait son mot de passe au technicien informatique censé l'aider, celui-ci n'arrivait pas à se connecter.
Problème solved, mais je me demande comment elle aurait pu s'en rendre compte sans qu'on la voit, physiquement, taper son mot de passe.

On écoute A. bavarder avec quelque chose de l'ordre du désespoir devant ses longs tunnels de conversation: impossible de le lui dire, impossible de lui expliquer qu'il faut laisser de la place aux autres, elle a toujours l'impression d'être brimée, qu'on lui coupe la parole, qu'on l'empêche de parler.
Il faudrait enregistrer la conversation. Se rendrait-elle compte?

A part, je lui pose quelques questions. Son lapin le plus âgé (lapine) est mort. Elle s'en veut. Elle a vu les symptômes mais n'a pas voulu déranger le véto le week-end.
Je sais qu'on ne peut rien contre le remords, que lui dire que la lapine était âgée et arrivait en fin de vie ne sert à rien. Je suis désolée.

Un sms inquiet

Reçu un sms des voisins : Agathe a disparu depuis le début de la semaine.

Et le cœur serré, je me dis que si je n'en avais pas parlé, elle serait peut-être encore là.

Meet Agathe

Le titre de ce billet fait référence à cela, le lapin dont H. est tombé amoureux quand A. nous avait laissé des recommandations pour nourrir le sien.


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Agathe est le lapin des voisins. Ces voisins traitent leurs lapins comme des chats : libres de sortir, d'aller et venir.
La plupart du temps ils ne revoient pas leurs lapins : mangés ou évadés. Mais pas Agathe. Agathe court le long de la rue, se nourrit de notre pelouse qu'elle apprécie particulièrement (je suis flattée), mange les graines laissées au pied du portique pour le rouge-gorge et rentre chez elle le soir.
Je la trouve totalement craquante.

Les choses de la vie

— Quand les gens viennent à la ferme chercher des lapins avec des jeunes enfants, on essaie de les réorienter vers les cochons d'Inde, c'est moins fragile.
— Comment ça, moins fragile ?
— Oui, les lapins et les cochons d'Inde, il suffit de leur tirer sur la tête pour les tuer, c'est pour ça qu'on ne les utilise pas en médiation.
— En médiation ?
— Les animaux d'assistance, les handi-chiens. Il y a des chèvres, des chats, des chiens, mais pas de lapins. Une séance avec un autiste, par exemple, ce n'est pas sûr que le lapin soit vivant au bout d'une heure.


Et tout cela tranquillement, au petit déjeuner, comme allant de soi. D'une certaine façon c'est évident, mais je n'y avais pensé : ce n'est pas seulement l'intelligence de l'animal qui est prise en compte, mais aussi sa résistance.

Confusion

Le téléphone sonne à six heures : il faut aller chercher Nathan à Orly.

Des sms en pagaille envoyés pendant que nous dormions : inutile de se déplacer, il ne sera pas là, il a été bloqué à Toronto, son passeport, déclaré volé, lui a été confisqué, c'est tout juste s'il a pu retourner à Washington.

A. part, elle emmène son lapin (elle a sa nouvelle voiture depuis hier). Ça fait un vide.
Journée de désœuvrement. Vers la fin de la journée j'attaque la saison 5 de The Good Wife.

Dernier jour avant Noël

Quatre: Emmanuel, Dominique, moi, Pascal. Emmanuel m'a corrigé un défaut: j'enfonce trop mes pelles, il faut avoir la sensation de ramer la moitié de la pelle hors de l'eau pour être à la bonne profondeur. Le bateau devient alors très léger et s'équilibre (je me dis qu'à ramer seule, j'ai pris l'habitude de ramer en force, soit exactement ce que je déteste chez les autres: so proustien1). Je suis enchantée d'avoir enfin une piste de travail. J'ai hâte de l'expérimenter avec d'autres équipages.

Journée à vider ma boîte mail. Par moments j'écris des dissertations sur la prévoyance et la santé (être née en 1992 et vouloir une sur-surcomplémentaire… non, ce n'est pas normal d'être à ce point obsédé par la sécurité à cet âge-là, même pour une juriste! (on va encore me dire que j'émets des jugements de valeur: oui, et j'assume (cependant (rassurez-vous), je ne fais jamais que fournir des éléments de réflexion aux personnes qui m'interrogent. "L'appétence au risque" est quelque chose de très personnelle, personne ne peut décider à la place de quelqu'un d'autre à quel niveau il doit se protéger. Je donne des informations, pas des conseils. Ici, sur ce blog, je me défoule (si un blog ne sert pas à ça, à quoi sert-il?))

Je rejoins H. chez Ladurée, décomposé. Son patron ne veut plus ouvrir de filiale aux Etats-Unis alors que tout est prêt pour mars prochain. Un Américain est embauché, un local choisi. H. a fait une ou deux erreurs psychologiques de base en ne prenant en compte que les faits, sans faire attention à la susceptibilité de B., son patron (travers que ma fille et moi partageons).

Zut. B. va encore réussir à nous pourrir nos vacances. (Je parais ainsi peu compatissante aux affres de H.: c'est que je ne suis pas inquiète, H. va trouver une solution. D'autre part, B. était si charmant depuis plusieurs moi que j'attendais le contrecoup. Je n'en imaginais pas la forme, mais je savait qu'il aurait lieu.)

A. arrive en voiture avec son lapin nain malgré tout beaucoup plus grand qu'il y a quelques mois. Il est même énorme dans la mesure où il est angora. Il n'a pas l'air effrayé (je redoutais la crise cardiaque pour son petit cœur de lapin).

Le soir, O. m'explique comment utiliser la recherche de kodi et je regarde le premier épisode de Sense8 dont Matoo et Ricroël ont parlé sur Twitter.


1 : «Et à la mauvaise habitude de parler de soi et de ses défauts il faut ajouter comme faisant bloc avec elle, cette autre de dénoncer chez les autres des défauts précisément analogues à ceux qu’on a. Or, c’est toujours de ces défauts-là qu’on parle, comme si c’était une manière de parler de soi, détournée, et qui joint au plaisir de s’absoudre celui d’avouer. D’ailleurs il semble que notre attention toujours attirée sur ce qui nous caractérise le remarque plus que toute autre chose chez les autres.» A l'ombre des jeunes filles en fleurs, Noms de pays: le pays

Innocence

— Il existe des lapins nains nains.
— Oui, mon lapin est un lapin toy.

Eclat de rire général.

— Mais pourquoi vous riez ?

Jeunes filles courage

True Grit et Winter's Bone : dyptyque américain.


Quand je passais les étés à la ferme, je suivais ma grand-mère partout: à la laiterie quand elle remplissait les faisselles, parmi les clapiers pour nourrir les lapins, dans la pièce où elle moulait le grain pour les poules... Elle me parlait, elle m'expliquait, elle me racontait (un jour elle avait déclenché la colère de ma mère en lui disant : «Il faut parler à Alice» (mais ce n'est pas ma mère qui me l'a dit, c'est ma grand-mère)).
Le samedi matin, il y avait le marché à Vierzon. Les jours précédents étaient fébriles: hécatombe de poulets, pintades, canards, lapins. Je suivais ma grand-mère dans la vacherie (non, on ne disait pas l'étable) et je la regardais pendre les bêtes par les pattes avant de saigner à mort les volailles dont elle tranchait l'artère du cou ou les lapins qu'elle énucléait. Puis il fallait plumer. Je n'avais pas le droit de le faire, ma grand-mère avait trop peur que j'arrache la peau en même temps que les plumes, mais je restais là et j'attrapais les poux rouges des poules qui ne survivent pas sur la peau humaine (pas la bonne température?) mais ont le temps de démanger avant de mourir.
Les lapins eux étaient dépouillés, deux incisions sur les pattes arrières et ma grand-mère tirait sur la peau d'un coup sec, la retournant comme un pull-over. La chair apparaissait étonnamment rose, dépourvue de graisse. Les lapins étaient vidés sur place, je ne sais plus ce qu'il advenait des entrailles, les chiens ou les poules? Je ne sais plus.
Les poulets étaient vidés plus tard dans la cuisine, avant la cérémonie de la gazinière qui consistait à brûler rapidement les dernières traces de plume dans la flamme.

Noël 1992. H. m'a ramenée une dinde de Rungis. Je dois la vider. Je me souviens vaguement de quelques images, je sais qu'il faut faire deux incisions, tirer sur l'œsophage, ne pas éclater la poche de bile près du foie sous peine que la volaille soit inmangeable. Je ne sais plus.
J'appelle mon père et je vide ma dinde en suivant les instructions de papa au téléphone (j'ai appris ce soir-là qu'il est beaucoup plus facile de vider la volaille tout de suite après sa mort mais que ne pas les vider permet de les garder plus longtemps).

L'effet Toy Story

Trois jouets perdus ce matin :
- un Winnie l'ourson assis sous un abri-bus ;
- un canard écartelé sur le trottoir ;
- un petit lapin gisant sur la chaussée (j'ai ouvert la portière et profitant du feu rouge je l'ai ramassé. Il est brodé "Mathias" sur son tablier. Qu'est-ce que je vais en faire?)


Ce soir, impromptu, train pour Mulhouse.

Vie des animaux

Cinq sensations que je ne retrouverai sans doute jamais (variation sur une chaîne qui s'estompe) :
  • Le goût des granulés que ma grand-mère donnait aux lapins;
  • L'odeur du lait artificiel pour les veaux au moment où mon grand-père ajoutait de l'eau chaude pour le délayer;
  • La langue râpeuse des veaux sur mes bras salés (comme une langue de chat, mais avec une surface de gant de toilette et non de timbre-poste);
  • La trompette ahurissante des pintades quand elles voulaient soudain signaler leur joie ou leur fureur (je n'ai jamais su);
  • La tête jaune du dernier poussin, curieux ou trop à l'étroit, émergeant du dos d'une poule brune ayant triplé de volume pour abriter tous ses petits (ce spectacle me manque tant que j'en rêve parfois).
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