Billets qui ont 'travaux' comme mot-clé.

Du jaune au gris

En mars 1998 quand nous avons signé la promesse d'achat pour notre maison celle-ci était blanche. Le propriétaire s'est mis en tête de la repeindre avant son départ et — parce qu'il partait en Provence? — l'a repeinte en jaune.

J'ai détesté cette couleur dès le premier instant mais nous n'avions pas d'argent pour repeindre la façade. La maison est donc restée jaune, ceux qui la connaissent le savent, ceux qui ne la connaissent pas mais ont mon adresse peuvent aller la contempler sur google Street view.

Le ravalement a commencé. Je l'ai photographiée ce matin avant de partir: l'adieu à la maison jaune (le jaune est plus foncé que celui des vingt ans précédents : les ouvriers ont passé une sous-couche également jaune (!) pour faire tenir le crépi, d'où l'aspect inégal de la couleur. On voit également les restes couleur ciment d'une porte murée le premier été (2000) et jamais peints).

Fatalitas ! Ce soir elle n'est pas blanche, mais grise. C'est laid, ça fait chantier.
Bon, je devrais m'en fiche puisque je m'en vais.
Mais ça me fait de la peine malgré tout. (Et puis d'un point de vue marketing, est-ce vendeur ?)

Il paraît que ça devrait s'éclaircir en séchant.



En écrivant ce post, je me rends compte que je suis vraiment inquiète: ça ne me plaît pas du tout.

A vendre

Choc en arrivant à JRS ce matin : pas de petit déjeuner, tout le monde porte un masque qu'il faudra garder même pendant les cours. C'est la conséquence du discours présidentiel, c'est cela ou l'école d'été s'interrompt.

Aujourd'hui j'ai davantage d'élèves, un journaliste syrien, un Afghan qui aime la cuisine et est passé par la Russie, des Iraniens. Je fais cours avec Paul, un baby-jéz (jésuite en cours de formation) qui vient de Côte d'Ivoire.
Celui qui est passé par la Russie (et donc parle russe) posera une question qui me laissera interdite: comment faire pour rencontrer des filles en France?
— En Russie c'était facile, on allait dans les bars. Mais ici, tout le monde reste en groupe.1
— Je ne suis pas la bonne personne à qui poser cette question. Je n'ai jamais fait ça, je me suis mariée à dix-neuf ans (ce qui est faux au sens strict, mais vrai sur le fond: j'ai simplifié). A mon avis il vaut mieux choisir un hobby, la musique ou le sport… mais ça coûte de l'argent, il faut s'inscrire en club. Attention, si vous choisissez la religion et que vous êtes musulman, renseignez-vous. Faites attention à l'imam que vous choisissez. Jamais vous n'aurez vos papiers si vous fréquentez une mosquée fondamentaliste. Si vous ne savez pas, demandez ici, ils vous renseigneront.

Le sujet du jour ne m'inspire pas beaucoup, il s'agit de l'actualité. J'ai découvert avec étonnement les ressources proposées: TV5 et RFI.
Nous visualisons un journal télévisé de trois minutes, nous voyons le vocabulaire. C'est compliqué avec le masque.

Je repère un reportage de trois minutes sur Louis de Funès. Je n'aime pas beaucoup les mimiques de cet acteur, ses exagérations me gênent, et j'ai été très surprise de son succès pendant le confinement qui a mené à la rediffusion de beaucoup de ses films.
Je lance la vidéo. Parmi les extraits se trouve un extrait de Rabbi Jacob que je prends le parti de commenter, car je sais que le sujet juif est sensible pour beaucoup d'entre eux. Il me semble important de les sensibiliser à la façon occidentale d'envisager les choses.
— Comment, Salomon, vous êtes juif? Ça ne fait rien, je vous garde quand même.
Je leur demande ce qu'ils en pensent. Seule Ndeye, qui est en France depuis longtemps, dit que c'est raciste.
— Oui. Je ne pense pas qu'on le dirait aujourd'hui. En fait il y a plusieurs niveaux dans ces phrases. «Salomon» est un prénom très juif, personne en France dans les années 70 n'appellerait son fils Salomon sans être juif. Donc le patron n'a pas fait l'association, ce qui peut s'interpréter de deux façons: soit il ne fait absolument pas attention à son chauffeur, soit le fait d'être juif a si peu dimportance pour lui qu'il n'y pense jamais. La deuxième partie de la phrase est plus proche de l'antisémitisme: «je vous garde quand même», comme si le fait d'être juif avait pu être une raison valable de licencier son chauffeur. A l'époque, en 1970, ça faisait rire parce que tout le monde savait que c'était de l'humour, qu'être juif n'était pas une raison pour être licencié. Aujourd'hui c'est devenu compliqué, certains sont capables de ne pas voir l'humour, car le fait que ce ne soit pas une raison de licenciement n'est plus évident pour tout le monde.

Je reprends mon souffle. Je les regarde, juste les yeux au-dessus des masques. Je parle trop mais ça me paraît si important s'ils regardent la télé et tombent sur les manifs pro-Traoré.
— C'est devenu compliqué en France, il faut faire attention. Quand vous voyez des manifs pour un noir mort pendant une arrestation, vous pensez quoi?
— Que c'est une manif contre le racisme?
— Oui. Mais dans la même manif, il peut y avoir des pancartes contre les juifs. Donc c'est de l'antiracisme sélectif, pas universel. Donc il faut faire très attention quand on veut soutenir une cause en France. Il faut bien regarder qui soutient qui.

*****

Repas avec ma collaboratrice. Nous ne nous sommes pas vues depuis mars. Je lui ai donné rendez-vous au restaurant pour papoter également de sujets perso, famille, vacances, etc. Team time. Je ne lui dis pas que je vais déménager. Je n'y crois pas encore complètement.

*****

La pipelette de ce soir-là est agente immobilière. Elle est passée faire une estimation de la maison. L'intérieur lui a beaucoup plu, sauf le salon qu'elle trouve étriqué.
Il va falloir repeindre la façade. Moi qui ai toujours détesté la couleur jaune de ma maison, je vais la quitter quand elle sera blanche.
Nous mettrons en vente dès qu'elle sera repeinte. L'agente pense pouvoir vendre rapidement. Il paraît que depuis le confinement les Parisiens fuient Paris.

*****

Le soir je prends le train pour Moret. C'est un test. C'est un peu plus long mais c'est CLIMATISÉ. Et propre. Et vide. Sacrées différences par rapport au RER D. Reste à savoir si les rames sont à l'heure. Le pari, c'est aussi la poursuite du télé-travail, et surtout le changement de boulot. Adieu Nanterre Préfecture.

Je rejoins H. et les deux enfants venus prendre les mesures de l'appartement pour commencer à imaginer où placer nos meubles (et savoir de quoi il nous faut nous débarrasser). H. a également apporté une promesse d'achat. L'idée de laisser un chèque d'engagement nous a fait traiter de fous par l'agente immobilière: «vous lui avez demandé sa carte d'identité? Vous êtes sûrs qu'il est propriétaire? L'argent doit toujours passer par un notaire!»
Bon, bon. (J'ai repensé au type qui avait vendu la Tour Eiffel).

Le "propriétaire" (noté SB par la suite) nous a recommandé le restaurant des Lys à Moret. (Nous lui avions demandé des adresses, que ce soit pour une cantine de tous les jours ou un événement à fêter.) C'est délicieux. Nous en profitons pour fêter l'anniversaire de H. qui est tombé en avril.



Note
1 : La société russe serait-elle plus ouverte que la société française? J'ai posé la question à H. qui met cela sur le compte de la disparition des classes populaires: «Les gens de la classe moyenne restent chez eux ou restent entre eux, ils ne vont pas papoter au café.»

Blanc

Version définitive (le bleu, c'était pour vous faire peur)


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Jaune blanc rouge : drapeau de l'Océtie du sud, non reconnu par l'ONU.

Les livres et les BD reprennent leur place progressivement.


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Plus de peur de mal : j'ai cassé Alice, pendant deux heures je n'ai pas été sûre de pouvoir le récupérer (problème de mot de passe et de base).

Deux gîtes de deux anciennes sages-femmes: l'une est une amie de lycée, l'autre fut ma sage-femme (idéal pour visiter Giverny).

Sous le signe de la Suède

H. et O. travaillent à terminer le meuble de la cuisine, qui est en réalité un meuble de salon ou bureau acheté chez Ikea (les meubles de cuisine sont trop profonds pour la place dont nous disposons).

Donc nous avons pour l'instant un meuble bleu sur le fond circus de notre cuisine.


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H. est allé chercher une étagère (planche) de plus et nous a ramené les célèbres boulettes de viandes Ikea. Vingt-cinq ans que je n'en avais pas mangées, ça n'a absolument aucun goût (plus de six cents calories la barquette de 380 grammes: que mettent-ils dedans?) Heureusement que j'avais exigé de la confiture d'airelles.

Le soir, un épisode de Braquage à la suédoise repéré hier tandis que je cherchais le reportage sur le Brexit. Plaisant
Et dans la foulée, un documentaire sur Stallone (le moment où je découvre d'où vient "Adrienne", qui est en fait "Adrian".)


Sans rapport, mais curiosité : en revoyant Pour elle il y a quelques jours, j'ai découvert que l'un des thèmes musicaux est repris par Mad Max 4.

Enfin

Fin des travaux.

Il reste à poser des baguettes dans l'encadrement de la porte de la cuisine, remplacer le lavabo dans les toilettes du bas, cacher les vis de l'escalier de l'étage et mettre un seuil de porte à la petite salle de bain.

Et puis bien sûr le meuble de la cuisine, mais ça, nous le ferons nous-mêmes.

Retour progressif vers la normale

Huit avec le collectif garçons. Conversation de vestiaire : je suis heureuse d'apprendre que je ne suis pas la seule à me dire au milieu d'un 10000 mètres que tout cela est ridicule, je vais arrêter et aller faire autre chose.
Pascale : — J'ai passé les tests sans savoir ce que c'était. J'ai demandé des conseils à Gaëtan pour le 2000 mètres. Il m'a répondu: «ça consiste à cracher ses tripes».
Euh… Sachant qu'Anne-So m'a dit qu'elle avait senti son cœur s'envoler… ça fait pas envie.
— En fait il faut y aller à fond sur les huit cents premiers mètres avant l'acide lactique puis conserver le rythme et donner tout ce qu'on peut sur les cent derniers mètres. Et il faut savoir que même quand on pense qu'on ne peut plus rien donner on peut encore.
Je me suis inscrite pour les 10000 samedi prochain. Si je suis opérée du pied je ne pourrai pas faire de bateau pendant deux mois, mais je veux que mon engagement dans le collectif ne fasse aucun doute.

Cablage du dernier étage à travers le cagibi que j'appelle in petto "the priest hole" depuis que j'ai lu The Stranger House (Reginal Hill). Déménagement de l'ordinateur et écran du bureau d'O car c'est le prochain plafond à être repeint.

The Happiness Therapy puis The Proposition en projection sur le mur. C'est fun (pas les films, mais le fait d'avoir de nouveau un canapé pour se zoner dans un endroit chauffé après trois mois à ne pouvoir se réfugier nulle part).

Chez Virginie

Pauvre Gaston : «ils vous ont prise pour une illuminée». (Evidemment, je leur ai dit que je concevais une entreprise comme un tout organique qu'il s'agissait d'accompagner dans sa croissance et qu'il fallait être attentif à tout, à la stratégie comme aux signaux faibles. J'aurais mieux fait de leur parler de besoin de fonds de roulement. Il faut que j'identifie les mots qui sont attendus et que je les place, c'est aussi simple que ça.)

Pauvre Gaston, car j'ai été une bien piètre candidate alors qu'il m'avait fait confiance.

Le soir, dîner-buffet chez Virginie suivant le principe expérimenté chez Bénédicte.
Deux différences: il y a des hommes (un rameur du huit, leur barreur de Tours, l'entraîneur d'un autre club et Patrick) et surtout, pour une raison inconnue, personne ne s'assiera, ce qui a été épuisant au bout de quelques heures (talons haut et trois kilomètres de marche à partir de Nanterre).
Virginie possède quelques livres de chez Verdier. Ils me surprennent car ils sont délibérément présentés comme une collection à part entière. Est-ce qu'elle connaîtrait l'éditeur? Il faudra que je l'interroge.

Patrick (qui évoque plusieurs fois notre conversation du retour de Bruges: il trouve incroyable de s'être retrouvé dans une voiture avec trois autres catholiques) me dépose à l'Etoile, ce qui me permet de rentrer assez vite (important car j'ai très mal au pied: j'appréhendais le voyage train puis marche de St Lazare à Auber (ligne 14 en travaux) puis RER A puis RER D).


Dans la cuisine, les couches de peinture sont suffisantes pour donner une idée finale (les ouvriers désapprouvent ces couleurs circus).


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Gaston

J'ai été contactée par un cabinet de recrutement (Gaston est un prénom fictif mais proche du recruteur) et j'ai passé un entretien — fort agréable — cet après-midi: «Bon, je vais vous présenter. Soyez plus assertive. Plusieurs fois j'ai été obligé d'aller vous chercher.»

Ce qu'il veut dire, c'est que je ne sais pas décrire ce que je sais faire. Je ne sais pas me vendre. Cela vient sans doute que j'ai toujours été embauchée pour faire des choses que je n'avais jamais faites — et que je les ai faites. Donc je n'imagine jamais que ce que je vais avoir à faire va ressembler à ce que j'ai fait — et pourtant c'est ce que recherchent les recruteurs: quelqu'un qui a déjà fait pour qu'il refasse.
Comme je le lui ai dit en riant, pour m'excuser d'être aussi mauvaise à faire ma propre promotion: «Donnez-moi le boulot, je vais vous le faire».
J'oublie toujours l'évidence : les gens ne me connaissent pas et il faut les rassurer.

J'ai deux handicaps : je n'ai pas dirigé de grosses équipes et — je ne suis pas payée assez cher actuellement. Je paie les erreurs que j'ai faites en 2003 en acceptant de passer à la doc en descendant de classe et en 2009 en ne demandant pas d'augmentation substentielle de salaire en passant à l'audit. Tout cela m'était tellement étranger, j'avais si peu conscience du snobisme ambiant.
(Vous n'êtes pas jugé sur votre valeur humaine, sur vos compétences, mais sur votre diplôme (même s'il a trente ans) et le salaire qu'on vous verse.)

Comment puis-je exprimer que je trouve absurde d'être payée plus puisque je n'ai pas besoin de plus? (Mais je sais qu'il ne faut pas l'exprimer. Quand je vois les salaires de certains dans ma boîte pour des emplois de fantôches… Oui, absurde.)

Par ailleurs j'ai eu aussitôt un rendez-vous pour demain soir — ce qui m'a paru étrange. Sont-ils désespérés à ce point?
L'autre point bizarre c'est que le recruteur a pris la peine de me prévenir des tentatives d'intimidation du patron que j'allais rencontrer demain. Celui-ci trouve-t-il intelligent de se conduire comme un gougnafier pour déstabiliser les candidats? Etonnant.

Front des travaux : l'escalier remonté il y a deux jours est utilisable. (Il a fallu attendre que le vernis sèche).

Maintenant la cuisine

Huit ce matin avec six filles et trois garçons (Martin, Franck, Simon). Isabel à la barre. Au un. Le vent souffle tant que nous rentrons après une boucle barrage-île.

Après-midi à transborder le contenu les placards de la cuisine dans la bibliothèque du salon (elle même mise en cartons) pendant que O. et H. reconstruisent la penderie et remontent le placard de l'entrée.

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Ensuite, démontage des dits placards.

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Le soir nous sommes défaits et épuisés, à peine heureux du travail accompli. Cela fait quasi trois mois que ça dure (17 décembre, il me semble).

Et ça continue encore et encore

Salon.
Objectif : repeindre murs et plafond. Et refaire toute l'électricité et faire passer internet (sinon à quoi bon avoir la fibre).


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Samedi

Temps magnifique et sortie ratée (à cause du temps magnifique?) Un équipage non concentré, deux et demie d'exercice (c'était trop, j'aurais dû arrêter avant), la peur de trop râler en tant que barreuse et une difficulté à me positionner.

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Mavromatis rue Paul Doumer (c'est le deal : je vais ramer, je ramène le repas), retour décapoté (il fait 18° et plus).

C. à la maison pour aider à la mise en carton du rez-de-chaussée.
Je lis Langelot aux arrêts de rigueur. C'est curieux d'analyser le message derrière les aventures de Langelot, une certaine vision du monde — aujourd'hui influencée par le fait de savoir que Lieutenant X est Vladimir Volkoff.

Jeudi ordinaire

Voiture (bleue) le matin. Partis tard, flemme.

Temps splendide. Barré le huit (entraînement Bruges). Agathe très appliquée à la nage. Rencontré Laura dans les vestiaires (quelle émotion).

Conf call avec les zozos. Silence de mort quand je décris les bizarreries du paramétrage, quand je prédis le bordel jusqu'en septembre s'ils ne font pas appel à nous (nous tous entreprises connaissant nos adhérents), jusqu'en mai sinon.
Eux nous promettent le 15 mars. (Dans leurs rêves. En plus il va y avoir les vacances, moins de monde plus de jambes cassées.)

Dîner au "Temps des cerises".

En rentrant, vidé une étagère encore.

Photo de l'arrière-cuisine : le tuyau noir passe par l'un des trous percés par Darek dimanche. Dans le tuyau, trois fils internet en fibre optique (je ne connais pas le vocabulaire) montent à l'étage. Le boîtier blanc permet d'installer des prises RJ45.

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A la maison

Travail à distance très efficace (bon matériel, bon environnement, tranquillité), si ce n'est les deux heures de pause pour lire Langelot suspect.

Nous avons la semaine pour débarrasser le salon. J'ai prévu de vider une étagère par soir.
Première étagère, sept cartons, il y a sept étagères… «Beaucoup trop de livres», disait ma grand-mère.


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La question est où entasser les cartons puisque nous ne pouvons les laisser au rez-de-chaussée. Une certaine flemme à l'idée de les monter d'un étage. Mais même à l'étage : ça fait beaucoup, quarante neuf cartons.
En vidant un rayonnage, redécouvert Pouchkine de Troyat que j'ai ramené l'année dernière, au moment du désherbage de la bibliothèque de l'entreprise.
Ai-je dit que la bibliothécaire n'a jamais emménagé à Nanterre? Elle est arrêtée pour dépression. Les livres de la bibliothèque n'ont jamais été déballés. Que vont-ils devenir?

Déménagement et réemménagement

Je quitte le bureau à 16 heures : des ouvriers viennent déménager nos meubles du quatrième au premier étage. J'emmène mon ordinateur, j'ai obtenu de travailler le plus possible à domicile jusqu'à ce qu'on nous ait trouvé un meilleur emplacement que ce sombre réduit au premier étage qui ne peut être autre chose qu'un lieu de transition.

A. est à la maison pour le week-end ; H. est rentré de Nantes.

Jeu de lits musicaux: nous réintégrons notre chambre abandonnée depuis le 14 janvier, O. reprend son lit et rend le sien à A. Ça fait du bien d'être moins à l'étroit. O. est en train de devenir agressif, le capharnaüm de la maison commence à lui peser. Les ouvriers nous laissent une semaine pour vider le salon (de ses livres) avant de continuer les travaux.

O. a récupéré les cinq Langelot recommandés en début de semaine après avoir perdu une précédente commande pendant les vacances de Noël. Ainsi j'aurai les éditions les plus anciennes à faire relier.
Pour mémoire: Langelot et le gratte-ciel, Langelot chez les Pa-Pous, Langelot et les crocodiles, Langelot et la voyante, Langelot suspect.

Longueur de temps plus que force ni que rage

Maintenant que tous ceux qui râlaient pour rien ont été satisfaits (puisqu'il était prévu qu'ils le soient même s'ils n'avaient pas râlé) il reste les vrais cas problématiques. Face à une organisation persuadée que tout peut se traiter de la même manière, traiter les cas particuliers est épuisant.

Je vais laisser tomber l'allemand. Pas vraiment le temps, pas vraiment envie : cette année nous faisons davantage de traduction et moins de théologie.

Le sapin de Noël n'est toujours pas démonté.

Le parquet est quasi fini. Je ne comprends pas comment les artisans sont parvenus à bouger à deux les meubles très lourds. La couleur du plancher rappelle celle des poutres. C'est chaleureux. (Ce parquet n'était pas prévu au départ: nous avons des artisans "force de proposition".)

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Journée en sourdine

Levée à 3h (réveil spontané) pour terminer l'introduction à la dissert de théologie que j'aurais dû écrire mercredi.
J'ai continué à y travailler à partir de cinq heures ce soir. Je suis arrivée en retard en cours. Tout cela n'avait pas d'importance puisqu'on n'a pas regardé ce que j'avais fait.
Il appert des remarques faites aux autres que je n'ai ni thèse ni problématique (difficile d'avoir une problématique quand on n'a pas de thèse).

Accident de personne gare de Lyon ligne A en rentrant. Lignes 14 et 4 arrêtées pour travaux à partir de 22h15 environ. Je dors debout. Je rentre.

H. est à Nantes.

Les ouvriers ont commencé à poser le parquet.

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Ergo III

Il manquait deux rameuses, je me suis donc portée volontaire pour la course de la Lifa le 3 février.

Me voilà donc en train de suivre le programme de notre entraîneur: 25 minutes à 85% de notre temps de référence au 500 mètres (je vous passe les discussions pour savoir s'il s'agit de temps ou vitesse), cinq minutes de pause, puis vingt-cinq minutes en alternant cinq minutes cadence 15 résistance 130 (réglage de l'ergomètre) et cinq minutes cadence 18 résistance 110.

J'espère que vous n'avez rien compris : c'est un peu notre cas. Ce n'est plus les muscles qui ne suivent pas mais le cerveau.

Rentrée beaucoup trop tard. Mais bonne nouvelle : avec une chaussette de foot pliée en deux dans le short, je ne me suis pas ouvert la peau du coccyx.

Mauvaise nouvelle sur le front des travaux : le faîte du toit à refaire et un bord en zinc à ajouter : en avril 2016 le couvreur n'a pas terminé son travail et selon le sens de la pluie, il y a des infitrations.

Début des travaux

Nous avons embauché les ouvriers qui ont refait notre escalier l'année dernière pour repeindre tous les murs (sur trois étages), changer le plancher du rez de chaussée, remplacer l'escalier qui mène au dernier étage, poncer la mezzanine.
Cela fera vingt ans en juin que nous sommes dans cette maison, avec trois enfants et deux chats.

Beaucoup de poussière et ponçage en perspective.

Dernier atelier de l'année sur le mémoire de licence (je n'ai toujours pas décollé).

Rangement, départ

Les travaux prévus dans la maison devraient commencer lundi (enfin, ils ont déjà été reculés d'une semaine et ils le seront peut-être encore. Ça ennuie H. qui aurait voulu faire passer les factures sur 2018 (optimisation fiscale)).

Comme je ne suis pas là du week-end, j'ai donc posé ma journée pour dégager le dernier étage. Difficile de dire que j'ai rangé, disons plutôt que j'ai entassé ailleurs. L'élan qui me poussait à classer et vider quand j'espérais que nous partirions aux Etats-Unis est bien mort — ou profondément endormi.

TGV à 17h19, direction Nice pour ramer deux jours. Je profite du voyage pour avancer les billets d'Alice et classer mes photos (Europe 2017 : nostalgie). J'aurais peut-être mieux fait de travailler sur le TG que je dois rendre par écrit puisque je ne vais pas y assister demain (galère!).

Arrivée à l'hôtel Saint Paul. C'est un ancien couvent et en première impression sous la pluie dans la lumière des réverbères, il est magnifique.
Pour moi, il présente surtout l'intérêt d'être à deux pas du club où nous avons rendez-vous à 8h30 demain.

Le Redoutable

Des amis en avaient dit le plus grand bien, mais (le personnage de) Jean-Luc Godard est trop insupportable pour que je le supporte. Short fuse, je n'aurais jamais supporté tout cela si longtemps, même si le film joue de l'agressivité godardienne en en maintenant l'ambiguïté : Godard conscient ou inconscient, metteur en scène de lui-même ou se dévoilant sans le savoir? Quelle vérité de l'homme ?
Jolis décors, jolis vêtements, jolie bande-son, jolie Stacy Martin.

J'avais bien aimé La Chinoise, vu en 2013, que j'avais trouvé "redoutablement" moqueur. Interprétation quarante-cinq ans plus tard. S'il n'est pas moqueur mais sérieux, alors il est très bête.

Serrement de cœur en apprenant quatre jours plus tard qu'aujourd'hui 5 octobre, Anne Wiazemski est morte.


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Agenda
H. a acheté une Dacia pour A. Nous achetons une voiture neuve pour échapper aux futures réformes qui vont conduire à la casse les voitures trop polluantes et trop gourmandes.
Des ouvriers sont passés : devis pour poncer et habiller l'escalier qui m'avait déjà semblé dans un piteux état quand nous avons acheté la maison il y a dix-huit ans.

Listel d'or

Je passe chez ma relieur récupérer trois Dumas (Le dernier tome du Comte de Monte Cristo et les deux des Trois mousquetaires) et deux Langelots (« c'est bien parce que je vous aime bien parce que c'est pénible »). Je lui laisse Vingt ans après et Le collier de la reine ainsi que trois Langelots.

Sur le chemin du retour j'achète quatre Que sais-je : La grammaire, La linguistique, Shakespeare et le théâtre élizabéthain, Devins et oracles grecs.

Inévitablement, le matin, j'ai commencé Vingt ans après. Je ne savais plus que c'était celui qui racontait la mort de Charles Ier. Que par compassion et emportement Dumas ait envisagé de sauver le roi me le rend très cher.

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Agenda
Les fenêtres sont posées. Elles sont belles, elles font paraître les murs encore plus sales. La maison conserve beaucoup mieux la chaleur.

Déplacement pour travaux

Demain des ouvriers installent les fenêtres commandées en juin. Nous devons dégager un mètre d'espace autour des ouvertures.
Branle-bas de combat en fin d'après-midi, déplacement des meubles, en particulier pour rouler les tapis (et l'aspirateur de sonner cloc cloc cloc au gré des crottes de lapin avalées). Nous décidons de ne pas toucher aux bibliothèques.

Pour mémoire, violente engueulade au marché — pour rien, pour une remarque à propos du ramonage. C'est fou ce que nous sommes inflammables. Comment avons-nous fait pour tenir si longtemps ensemble en étant de telles soupes au lait ?

PTZ

Hier j'ai passé la journée à jouer à Candycrush. Je l'ai installé au début de mon lumbago, reprenant une partie abandonnée six mois ou un an avant (j'y jouais à Grenade, c'est un point de repère, je ne sais plus si j'y ai joué de nouveau pendant l'été). Je l'ai désinstallé ce matin.

Il fait encore très chaud. Marché. Equeutage de fraises, écossage de petits pois. Et puis quoi ? Je ne sais plus. J'écoute mon merle préféré, je ne range pas mes livres.

Ah si : lorsque nous avons commandé nos fenêtres, je comptais faire un "éco-prêt à taux zéro". La banque semblait promettre une démarche facile, allant de soi pour tout citoyen responsable désirant investir pour réduire son impact écologique.
En réalité, c'est d'une complexité quasi risible, et le formulaire de prêt (une fois que l'on a décidé quel formulaire vous convient) prévoit d'ailleurs une ligne "montant des frais d'études", c'est-à-dire que l'on prévoit de couvrir par le prêt des frais qui sont engendrés par la demande de prêt (et non par les travaux eux-mêmes).
(Je comprends qu'il puisse en être ainsi pour de gros projets BTP, mais pour des particuliers, cela me paraît absolument démesuré).

En haut de la deuxième page est demandée la "consommation conventionnelle du bâtiment avant les travaux en énergie primaire, calculée avec la méthode TH-C-E ex".
Qu'à cela ne tienne, me dis-je avec inconscience, je vais bien trouver la formule de calcul sur Google.
Oui, je l'ai trouvée : 191 pages destinées à développer un logiciel (page 11: on apprend que ce n'est pas une méthode à utiliser manuellement).
Agacée j'étais : impression que tout cela était destiné à nourrir quelques cabinets de géomètres.

J'étais prête à abandonner (dépenser deux mille euros de cabinet d'experts pour gagner quatre cent euros d'intérêts…) quand H. s'en est mêlé. Je donne ici le résultat de ses recherches qui peut servir à d'autres.
Vous trouverez ici une feuille de calcul gratuite pour calculer son indicateur de performance énérgétique (que le cabinet ADEM BET de Valence soit remercié). Il suffit d'additionner ses factures de chauffage et entrer la surface de l'habitation.
Ensuite le formulaire demande d'évaluer la consommation conventionnelle après travaux. Nous avons fait cela au doigt levé à partir de ces ordres de grandeur.

Je me dis que tout cela doit être destiné à nourrir des bases de données. Je me demande si la banque va prendre nos chiffres sans commentaire ou demander des précisions. A suivre.

Programme de la semaine

Cette année, j'ai d'une part posé mes vacances pendant la fermeture du RER A, d'autre part demandé des places de parking à La Défense pour la semaine où je travaillais encore.
J'ai donc fait l'expérience ce matin d'aller travailler en voiture à La Défense. Conclusion: c'est loin et le trafic est chargé. Il faut dire que le RER C est en travaux à la même période. (Ça tombe bien, justement l'année où il y a moins de touristes à cause des attentats).



Skiff le midi, dix kilomètres. Par instant je "sens" quelque chose, le temps se suspend.
Yolette le soir, encadrement de débutants. Cette semaine, ce sera aviron midi et soir, au cas où il y ait besoin de moi: la crue a décalé dans la saison la formation des nouveaux et plus on s'enfonce dans l'été, moins il y a de confirmés pour l'encadrement.

Grégoire, Nicolas, Sandrine. Yolette de trois rameurs, pas assez de monde. Grégoire fait partie de ceux qui explique TOUT dès la première séance alors que plus le temps passe, plus je me contente de trois fondamentaux: les pelles à fond dans les colliers, verticales quand elles sont dans l'eau, le mouvement calé sur la nage. Le reste… ça viendra, et parfois il arrive même qu'on trouve des trucs tout seul.


Mort de Ricardou.

Les petits hommes verts

La grande affaire qui commence cet été est la fermeture du RER A entre Auber et La Défense.
Comme j'avais vu des affiches dès le mois de février, je ne le prends pas comme une brimade personnelle. Cependant, lorsque j'ai découvert à la suite d'une communication interne à l'entreprise, que les travaux auraient lieu sept ans de suite, quelques réflexions sarcastiques me sont venues à l'esprit. Je déclarerais bien à ma collaboratrice que je suis prioritaire pour prendre mes vacances aux dates des travaux (elle n'est pas touchée puisqu'elle habite dans l'ouest) mais je ne peux pas faire cela six ans de suite! (pour cette année, c'est trop tard).


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DisneyParis a-t-il demandé un dédommagement? Quelle pagaille cela va être dans Paris pour les touristes… D'un autre côté, j'ai pu constater que des navettes les attendaient directement aux aéroports et qu'ils ne passaient jamais dans la capitale.
Bon, après tout, ce n'est pas mon problème.

Mon problème, c'est d'arriver à La Défense. Toute l'information distribuée l'a été dans le but de nous détourner de la ligne 1. En particulier, la ligne 14 suivie de la ligne SNCF à partir de Saint Lazare est chaudement recommandée.

Ce matin, j'ai pris un Vélib jusqu'au pont de Neuilly en suivant le chemin du bus 43. Ce n'est pas désagréable mais il y a beaucoup de pavés. Je mets trois quarts d'heure à faire le trajet.

Ce soir, comptant sur le fait que les gens avaient dû étaler leur retour (et surtout partir plus tôt en arrivant plus tôt car la plupart ont beaucoup plus d'auto-discipline que moi qui suis incapable de quitter un lieu, que ce soit la maison ou le bureau), j'ai essayé la ligne 1 (avec succès: debout mais rame non bondée).
En arrivant en haut de l'escalier "Esplanade de la Défense", j'ai aperçu cela:

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Oh non, ai-je soupiré intérieurement, ce n'est pas possible, ils continuent à nous prendre pour des demeurés, nous allons maintenant avoir des cours sur la façon de prendre le métro…
Plus rationnel, Hervé suggère que le personnel étant embauché, la RATP l'a simplement reporté du RER sur le métro.

De façon générale, reconnaissons que la RATP n'a pas lésiné sur les moyens humains: je n'ai jamais vu autant d'agents se tenir dans les couloirs et la rue dans l'attente de renseigner les voyageurs.

Un projet commun

La première fois que nous étions allés chez les L., les parents de François, j'avais été frappée par l'aspect de leur maison: non crépie, grise, ciment à nu. Au cours de la conversation, comme je demandais innocemment à Madame L. s'ils menaient des travaux de rénovation, elle m'avait répondu gentiment : «Quand nous avons fait construire nous n'avions pas d'argent; plus tard nous n'avions plus de projet commun.» Trente ans après, la maison était donc toujours dans le même état que lorsque le manque d'argent avait interrompu les travaux, le placoplâtre à nu dans certaines pièces.

François était le benjamin, après trois filles. Quand il parlait de son enfance, il nous laissait toujours stupéfaits. Par exemple, à une époque son père avait installé sa jeune maîtresse dans une caravane dans le jardin. Mon féminisme jugeait cette idée révoltante:
— Mais enfin, pourquoi tes parents ne se sont-ils pas séparés?
— Et qu'aurait fait maman? Elle n'a jamais travaillé, elle s'est toujours occupé de nous. Un divorce l'aurait réduit à la misère. Papa l'a protégée.

C'était une façon de voir, et après tout il n'y avait pas à juger. Mais c'était si étrange.

A la maison

Bricolage. Choix de papier peint. Arrachage de moquette. Allergie à la poussière. Repassage. Mad Men saison 2 (je m'obstine). Dispute stupide à partir de la blague classique du "comble pour un jardinier" (faire rougir ses tomates en leur montrant ses fesses). J'ai le chic pour les disputes stupides.

Esprit du temps, suite

Hier, aux urgences, je suis surprise par l'apparition d'affiches qui n'existaient pas la dernière fois que j'y suis venue, il y a trois ou quatre ans.
L'une rappelle que les violences physiques et verbales sont passibles de poursuites judiciaires, l'autre explique que la queue en salle d'attente mélange les urgences et les personnes ayant rendez-vous avec différents médecins, qu'il est normal que les gens ne soient pas appelés en fonction de leur ordre d'arrivée, que tout le mond sera reçu («ne vous inquiétez pas») et que personne ne sera oublié…

Cette après-midi, en institut de beauté, je découvre ce nouvel et charmant avis placardé au mur: «les clientes à l'hygiène douteuse se verront refuser les prestations».

WTF!



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Pour mémoire: Hervé à l'hôpital, cornée rayée par la poussière due aux travaux dans la maison (nous avons supprimé la salle de bain dans notre chambre pour mettre du parquet et faire un bureau). Hervé est quasi aveuglé par la douleur.
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