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Le pull vert

Terminé ce soir un pull vert foncé en point irlandais.

J'ai commencé ce pull aux environs de 1995, 1996. A l'époque ce n'était pas le même modèle: j'avais commencé un pull à manches chauve-souris (c'est un patron où les manches se tricotent d'un bloc avec le corps du pull, sans couture. J'aime beaucoup, même si c'est peu pratique pour enfiler une veste ou un manteau). Je me souviens de la date, parce qu'après la naissance de ma fille, je suis allée passer une semaine chez ma tante. J'espérais qu'elle s'occuperait des enfants (trois ans et quelques mois), ferait la cuisine et que je pourrais me reposer.

Cela ne s'est pas du tout passé comme ça. Ce n'est que plus tard, après la naissance de mon dernier, que je comprendrai à quel point ma tante célibataire sans enfant est totalement démunie, incapable de gérer de jeunes enfants avec toute la vivacité d'esprit et les réflexes que cela demande. Cela a été épuisant. Je me souviens de mes mains transpirant sur les aiguilles (un pull chauve-souris, c'est très lourd) et de ma tante en train de me dire: «Mais arrête, tu me stresses à tricoter tout le temps, à tout le temps faire quelque chose. Tu es comme ta mère et Solange 1».
Je suis tombée des nues: le tricot, stressant? Un pan entier d'interprétation s'ouvrait (c'était avant internet, avant d'avoir compris que tout était possible, que rien n'excluait rien, qu'on ne pouvait jamais être sûr que si X pense X, il est incapable de Y).

Ce dont je me souviens surtout, c'est que je voulais emprunter la voiture de ma tante pour aller voir ma grand-mère à Vierzon (une trentaine de kilomètres) et qu'elle a refusé. Enfin, pas exactement refusé, mais donné tant de raisons pour ne pas me la prêter (j'avais plus de cinq ans de permis) que j'ai abandonné. Je m'en veux encore de ne pas avoir insisté et pris la voiture malgré tout — c'est pour cela que je m'en souviens encore aujourd'hui. (Ma grand-mère est morte cinq ans plus tard, mais je la voyais si peu: pas le courage de faire deux cents kilomètres le week-end pour la voir avec les enfants, trop de sommeil en retard — je suis rongée de remords sur tous les sujets).

Quelques années plus tard, sans doute vers 2008 ou 2010 (y en a-t-il la trace dans ce blog?), j'ai changé de modèle et détricoté le pull chauve-souris jamais terminé pour commencer un pull irlandais. J'ai arrêté de tricoter il y a une dizaine d'années. Il était presque fini, j'étais arrivée aux diminutions des manches du dos, la dernière pièce à terminer. Je l'ai achevée aujourd'hui en regardant Qui est Erin Carter?

Il n'y a plus qu'à coudre les morceaux.



Note
1: sa soeur, mon autre tante, hyper active et maniaque de la propreté.

Lundi de Pentecôte

J'apprécie vraiment d'avoir un week-end de trois jours.

Je suis arrivée en retard à l'aviron, juste à temps pour que Sylvain me demande de compléter leur quatre avec Nathan, Jean-Paul et lui. Flattée car ce sont de très bons rameurs.
Belle sortie, technique et puissante, sous une pluie fine qui s'est vite arrêtée. C'est un grand plaisir de refaire du bateau long dans ces conditions, le temps passe vite, les kilomètres aussi. (20 km).
J'aurai donc repris les bateaux longs (autorisés depuis samedi) avec un équipage sérieux et concentré. (J'avoue que je redoutais les discussions et les bavardages de certains quatre ou huits).

Après-midi à faire le point sur un tricot abandonné depuis décembre 2019 (avant les travaux de peinture dans la maison). Je compte les mailles, évalue les diminutions, réussis à comprendre où j'en suis, tout en regardant New Girl qui me fait beaucoup rire par sa fantaisie débridée.
Le problème c'est que je ne vois plus très bien et que j'ai besoin de beaucoup de lumière.

En fin d'après-midi je vais acheter un pot pour l'olivier que m'ont offert mes collègues fin février. Pluie et rafales de vent. Le pot très lourd tient tout juste sur le siège passager. Je conduis sur des œufs en me disant qu'au moindre coup de frein brutal ce sera la cata.

pot vernis vert de grande contenance


J'achète également des graines de persil et un petit pot de basilic. J'ai de l'ambition.

Premier

Couchés à trois heures, dormi jusqu'à neuf : rien à faire je me réveille.
Tournesol pour les oiseaux, Candycrush, brioche.
Deux épisodes d'Altered Carbon. C'est compliqué, c'est envoûtant. Comme toujours, le spectateur épouse instinctivement la cause du personnage principal.

O. avait invité trois amis pendant qu'H. et moi allions ailleurs (menu de réveillon: pâtes, pas d'alcool, ils ont acheté une bouteille de Coca). Ils ont passé la nuit à la maison, ils sont déja partis quand nous nous levons pour savoir comment les nourrir (que nous reste-t-il comme victuailles?)

Nous rangeons un peu la maison (préparation de mon sac d'aviron pour jeudi, les entraînements reprennent) et nous partons pour Blois.


2019-0101-boules-tricot.jpg

Boules tricotées main.

Pâques

Journée sans histoire. Il fait beau depuis la première fois depuis longtemps (les week-ends où il pleut me donnent une excuse pour ne pas travailler au jardin).
Je me rends compte en téléphonant à mes parents que l'aviron me fournit un sujet de conversation facile: si je ne peux parler ni de théologie (sujet ne concernant malgré tout qu'u public restreint) ni de littérature (atteignant un public plus large mais source potentielle de nombreux malentendus quant à l'acception de "littérature"), l'aviron est un sujet libre, sans danger.

Je taille sévèrement deux rosiers sur les quatre devant la maison (la suite demain). J'espère ne pas le regretter.

The big bang theory 6. Ayant fini les petits travaux de couture (boutons du manteau de O: cela doit faire trois fois que je les recouds, cette fois-ci j'ai fait une expérience, j'ai utilisé du fil élastique (blanc que j'ai noirci au marqueur)), je reprends le pull abandonné depuis six mois. Je fais le point dans les diminutions des emmanchures, j'en suis en haut du dos, encore cinq centimètres avant de rabattre (ceci pour mémoire si je mets trois ans à le terminer: j'aurais une trace de mon avancée)).





Début avril, pas encore de feuilles.

Ryan Gosling est quelqu'un de très bien

«Pour me détendre, j'ai un passe-temps bien à moi: je tricote. J'ai découvert le tricot sur le tournage d'un film en 2007. Des grands-mères qui jouaient des figurantes m'ont enseigné cet art, et j'ai trouvé ça très relaxant. Aujourd'hui, dès que je suis un peu stressé, pour me calmer, je sors mes aiguilles et ma pelote de laine. Ça m'apaise.»

Ryan Gosling cité dans la revue One n°80, mars-avril 2013


Les bienfaits du tricot sont confirmés par Proust: «il [Cottard] lui répondit que j'étais trop émotif et que j'aurais eu besoin de calmants et de faire du tricot.»

Dimanche

Matinée... eh bien je ne sais plus. J'ai peint en blanc une bande de ciment de deux centimètres de large qui attendait depuis deux ans dans la salle de bain. Il faudra deux ou trois autres couches. Le ciment boit. Pour le reste je ne sais plus.

Après-midi rangement, toujours, perpétuellement. J'ai remarqué que je ne peux ranger qu'à la lumière naturelle. Dès qu'il fait nuit, je n'y arrive plus, je perds toute motivation. Alors film et film. J'ai perdu mes explications de tricot que j'avais recopiées à la main avec tant d'attention.

Retour vers le futur I et Expendables. Les explications de Stallone concernant le film sont impressionnantes, ces types se tapent vraiment dessus et les bombes sont de vraies bombes ? « Nous adorons ça mais le corps fatigue, il encaisse jour après jour. J'ai dit à ?? vas-y, tape de toutes tes forces, et je me suis retrouvé trois jours à l'hosto. A la fin c'était presque un gag, je connaissais toutes les infirmières par leur prénom, "Et comment ça va Belinda ?" »

des liens

De la musique :
- un blog anglais consacré aux compositeurs français (mais pas que) ;
- un Ring condensé (Saint-Quentin-en-Yveline, pourquoi ne pas faire simple pour une fois?).

Fabrication des sacs d'école Barbie.

Du pétrole :
- un blog
- un livre.

Du tricot :
- je l'ai sans doute déjà posté, mais c'est toujours une surprise ;
- plus sérieux, les points au tricot.


et les archives des télévision américaines du 11, 12, 13 septembre. La première vidéo (par exemple) de la liste nous montre les programmes habituels jusqu'à la vingtième minute, puis les images trop connus et le bavardage des journalistes, commentant sans rien savoir ni comprendre, obligés de meubler l'antenne de paroles qui n'expliquent rien.

Deux châteaux

Fénelon et Hautefort.

Je préfère le premier.
(Sequoia est le surnom d'un indien Cherokee qui mit au point une transcription alphabétique de sa langue pour faciliter les rapports de sa tribu avec les Blancs (panonceau au pied de deux séquoias à Fénelon). Cela m'a rappelé Bruce Chatwin).

Hautefort, entre l'incendie de 1968 et les tempêtes de 1999, semble susciter beaucoup d'amour et attirer les catastrophes.
Relu les pages sur Bertan de Born et Ezra Pound dans Les Demeures de l'esprit avec un plaisir et un étonnement toujours neufs. («Les Kirghizes lisaient Fénelon en sanglotant»... «c'est presque aussi fou mais nettement plus sportif».)

Bruine. Je tricote de la layette dans la voiture. Ça faisait longtemps.

La France se quadrille d'autoroutes et je ne m'y habitue pas, même si c'est pratique. Ce nœud si proche de Vierzon…
Je vais être une vieille dame hors du monde qui aura refusé de prendre en compte tout ce qui lui déplaît. (Ah tiens, ça me fait penser que les timbres sont passés à soixante centimes mais que les nouveaux timbres ne sont pas imprimés : seuls les Mariannes sans valeur faciale sont disponibles).

Deux paires de mitaines

Il y a vingt ans, je tricotais une paire de mitaines bleu turquoise pour mon amie Jacqueline. Je peux dater ce moment parce que je me revoie dans la chambre d'hôtel à Strasbourg où j'ai passé trois mois en formation, envoyée là par mon entreprise (les vingt ans de la chute du mur du Berlin, mes vingt ans de salariat... mais mon point de repère (pour le salariat) est plutôt la proclamation de la république hongroise en octobre 1989... Tien Anmen avait été réprimé en juin, je n'en reviens pas de ces journalistes/analystes politiques qui viennent nous expliquer que la chute du mur était prévisible... nous songions à Tien Anmen. Je regardais la télé dans des chambres d'hôtel, en octobre ce n'était pas encore Strasbourg mais Périgueux...)

Il y a cinq ans, aujourd'hui ou le 16 ou le 17, je ne sais plus, j'apprenais la mort de Jacqueline.
J'avais tricoté une autre paire de mitaines, rouge, pour F., quelques temps auparavant. F., dont je n'ai plus de nouvelles.

Pierre Louÿs en tirerait la conclusion qu'il est dangereux de tricoter des mitaines pour ses amies.
Heureusement, je n'en ai jamais plus tricoté.

Il n'y a pas que le tricot dans la vie, il y a aussi le sexe

Il y a quelques jours, via le twitter de Bonpourtonpoil, je suis remontée à ce billet très instructif d'Aragne.

Pour en avoir le cœur net, je me suis inscrite sur le site de ravelry et je peux donc vous proposer un blog en accès libre. (Ne ratez pas le dernier commentaire: "je suis en train d'en tricoter un pour ma mère, elle va adorer").

Autre source, une photo.

Pour ma part, j'ai décidé de la jouer soft et de vous proposer une grille (en chargement libre sur le site de ravelry) de rennes fornicateurs.


Compagnon

J'envisage sérieusement d'y aller avec un tricot: si je ne prends plus de notes, le risque est important de m'endormir.

Indiana Jones et le crâne de cristal

(Vu mardi soir).
A lire ça et là quelques commentaires, j'avais peur de m'ennuyer. C'était moins pire que je ne l'avais craint — mais faible.

Lorsqu'on va voir Indiana Jones, on n'attend pas un film qui fasse référence au fait qu'on va voir un film d'Indiana Jones. On attend de l'action, des dialogues, une certaine gentillesse contrastant avec des dialogues incisifs — et le sourire d'Harrison Ford.




Trois exemples de référence dans la référence:

1/ les couleurs et la lumière
Les couleurs des scènes d'intérieur tournées en bibliothèque ou dans les cafés m'ont paru forcées, presque criardes, comme la couleur des films des années quarante (Autant en emporte le vent, par exemple). D'autre part, ces couleurs étaient trop lumineuses, comme vernies. J'ai ressenti un double malaise : on ne filmait pas une reconstitution de 1957, mais on tentait de filmer une reconstitution de 1957 comme si on était en 1957 (indice: la couleur), cependant en utilisant les produits actuels (indice: le côté vernis des couleurs).
Une maladresse et une erreur se superposent donc.

2/ La musique

Le leitmotiv des films d'Indiana Jones intervient pendant certaines scènes d'action comme un contrepoint ironique: à quoi bon tourner une scène d'action en faisant en sorte de distraire le spectateur de sa frousse et du plaisir du suspense?

3/ Le rappel de l'âge d'Indiana
Une fois, deux fois… A la troisième ce n'est plus drôle et cela devient gênant, presque une incorrection.

Ajoutons à cela quelques faiblesses de scénario et de dialogues, des incohérences (si le magnétisme du crâne était si grand, les voitures auraient-elles pu rouler? A quoi bon nous dire que Mac est un agent double voire triple puisque ce ne sera pas utilisé?), et l'on en conclut que trois, c'était suffisant.

Mais bon, j'aime bien Harrison Ford (et je trouve Cate Blanchett émaciée).


PS: Ben vlà aut' chose!

Layette

A Inezg*ne vivait Madame Lolmed. C'était une pied-noir d'une soixantaine d'années. C'était chez elle qu'on allait quand on voulait téléphoner en France. À l'autre bout, en France, ma grand-mère n'avait pas non plus le téléphone et allait aussi chez une voisine. Il fallait se donner rendez-vous par courrier, une ou deux semaines avant: à telle heure, tel jour, se tenir près du téléphone.
Pour moi, téléphoner est resté toute une affaire.

Depuis le tremblement de terre d'Agadir dix ans plus tôt, le mari de Mme Lolmed ne dormait plus chez lui. Il couchait sous la tente, dans le jardin.

Mme Lolmed tricotait perpétuellement de la layette. Quand on lui demandait pour qui c'était, elle répondait: «Il naîtra toujours des bébés.»
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