Alice du fromage

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Billets qui ont 'Boussy-St-Antoine' comme ville.

lundi 18 décembre 2017

Les SMS de la nuit

Arrivés aux urgences vers dix heures. Attente. H. est appelé vers onze heures moins le quart. Je reste en salle d'attente. Je retranscris ses SMS avec les heures qui apparaissent sur mon téléphone.

dimanche 23:00
— Je suis tombé sur une pas rapide.

Il revient : « ils m'ont pris une pinte de sang. Maintenant ils le mettent en culture, il faut attendre une heure.» Evidemment. Incompressible. Nous attendons. Un navet à la télé doublé par des voix perçantes. Escapade à Noël. Peu de monde, quatre ou cinq familles, des fillettes de huit à douze ans. Nous avons sommeil, les bancs sont durs et la lumière crue, impossible de trouver une position confortable. Je me lève et fais les cent pas.

Il est à nouveau appelé. SMS.

lundi 01:03
— Médecin toujours pas là.

— Bien installé.

— Je vais être sous antibiotiques. L'opération va sans doute être avancée

— On a eu raison de venir
(C'était la grande question : étions-nous en train de sur réagir ?)

— Antibiotics en perfusion

— Je sors ce soir pour sans doute revenir me faire opérer demain

— L'urgentiste appelle l'urologue demain

— J'attends que l'on me pose ma perfusion et après y en a pour 15 mn
(Et moi qui croyais que c'était en cours…)

— Non. J'ai eu droit à une oscultation en règle. Demain échographie à 10h.

— Je suis sous perf.

Il me propose de venir mais je refuse : je tombe de sommeil, j'ai mal partout, je marche pour tromper l'attente sans pouvoir échapper au nouveau film débile (Le plus beau char de Noël). Je ne me sens pas la force de rester assise sans rien faire dans la pièce où il est perfusé.

— Complication. Je fais une allergie à qq chose.

— Allergie à l'antibiotique.

— Je suis sous anti-istaminique et un produit genre ventoline en micronisation.

— Plaques rouges partout.

Finalement ils l'ont gardé et je suis rentrée seule à trois heures du matin.

jeudi 14 décembre 2017

Urgences

Au moment où je m'apprête à entrer en cours d'allemand, coup de fil de H. : il a terriblement mal au ventre, il voudrait aller à l'hôpital, il ne veut pas prendre un taxi.
— J'arrive. Mais tu sais, j'en ai pour une heure à rentrer.

Je demande à un élève de m'excuser auprès du professeur et je file. Je passe sur les péripéties du RER (en arrivant gare de Lyon, j'apprends que tous les trains entre Melun et Villeneuve-St-Georges sont supprimés. Cependant ce n'est pas clair, peut-être est-ce seulement dans le sens Melun-Paris. Les quais commencent à se remplir. Je prends un RER A pour retourner aux Halles en ayant l'intention de monter dans le premier RER D qui m'emmène jusqu'à Villeneuve-St-Georges… et c'est un Zaco qui se présente : à croire que les informations gare de Lyon sont fausses. Le train est déjà bondé mais j'arrive à me hisser à l'étage. (Tout le monde n'arrivera pas à monter gare de Lyon)). Entretemps H. téléphone : la femme de ménage a proposé de l'emmener à l'hôpital, il est aux urgences à Boussy.

Je passe par la maison, salue la femme de ménage que je n'avais jamais vue (c'est la quatrième fois qu'elle vient et ça me change la vie : quel soulagement, une maison auto-nettoyante), prépare une "valise d'accouchée" (pyjama, robe de chambre, livre, affaires de toilettes) et part. J'ai reçu un sms, il passe un scanner.

Urgences. Scanner : « ah non, il vient de repartir ». Gentiment la secrétaire à l'accueil téléphone et m'aiguille. Ils sont charmants ici (Claude Galien à Boussy). Je trouve H. par hasard en passant devant une porte ouverte. Il est étendu sur un lit dans un couloir, il attend le résultat de divers examens.

Devant lui sur un autre lit dans le couloir se profilent à contre-jour les mains fantômatiques qu'un vieillard tend vers le plafond. Il râle par instants seul sur ce lit dans la lumière crue. Ses mains sont si maigres qu'elles ne sont pas plus larges que le bras, les doigts sont immenses. J'apercevrai son visage décharné bouche trouée. Soudain horreur : il regarde sa montre. Ainsi donc il est conscient, conscient du temps qui ne passe pas, de la douleur, de la solitude, de la lumière.

Nous rentrons vers huit heures. Calcul rénal, sept millimètres. Rendez-vous pour le lendemain avec un chirurgien.

jeudi 8 septembre 2016

Cuisson

J'ai commandé un sac Nano chez Cotten pour la randonnée de ce week-end et ils ont eu la mauvaise idée de l'envoyer contre signature. Il faut donc que je passe à la poste ce soir puisque je pars à Marseille demain matin.

La poste ferme à six heures et demie. Je prévois large et quitte La Défense à quatre heures et demie.

Ligne 1 Esplanade de la Défense - Défense grande Arche pour prendre le RER A.
Problème sur le RER A. J'attends un quart d'heure dans une rame immobile puis reprends la ligne 1 jusqu'à gare de Lyon (donc un quart d'heure de perdu à attendre, un quart d'heure de perdu du fait de la vitesse du métro par rapport au RER A).

Il y a deux types de RER qui me ramènent chez moi: ceux qui viennent du nord de la ligne (ZACO), les plus courants, et ceux qui partent de la gare de Lyon (ZICO), qui sont ajoutés aux heures de pointe (puis qui deviennent les uniques trains à partir de 23 heures, mais ne compliquons pas).
L'avantage de ceux qui viennent du nord c'est qu'ils sont plus nombreux et prioritaires (nous semble-t-il, par expérience) par rapport à ceux qui partent de gare de Lyon. L'avantage de ces derniers c'est qu'ils arrivent vides et qu'il est généralement possible de s'y assoir. De plus ils sont plus rapides car ils s'arrêtent dans moins de gares.

Quand j'arrive, un ZICO stationne et un ZACO doit arriver d'un instant à l'autre. Le ZACO est censé passer (donc partir) avant le ZICO, mais il va être pris d'assaut vu le nombre de personnes qui attendent sur le quai (il y a dû y avoir des trains de supprimés).
Je monte dans le ZICO attendre, tant pis. Il fait si chaud que je supporte mal l'idée de m'entasser, d'autant plus que j'ai un sac volumineux qui contient mes affaires d'aviron que je ramène pour le week-end.
Pendant une demi-heure les passagers vont hésiter, faire la navette, monter, descendre, entre ce train relativement vide et le quai en face tout à fait plein, entre ce train immobile à la température de four (les voitures stationnent au soleil avant d'être amenées à quai) et le train annoncé comme imminent — et qui n'arrive pas.

J'arriverai à la poste dix minutes avant la fermeture.

Le lendemain, j'entendrai quelqu'un dire que cette immobilisation des trains était due à l'arrestation de trois femmes terroristes à Boussy-St-Antoine, gare sur cette même ligne, deux arrêts plus loin que le mien.
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