Alice du fromage

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Billets qui ont '2020-03-24' comme date.

mardi 24 mars 2020

Uderzo est mort, la France continue de se disputer

Ce qui est fatiguant, c'est que tout le monde a son avis, se dispute et les informations les plus contradictoires circulent. Les médias (papier, télé, réseaux sociaux) parlent en continu, au conditionnel, avec des peut-être et des sans doute. Le vacarme est assourdissant sans aucune information utile.
D'un autre côté, cela n'a pas grande importance: comme je le disais hier ou avant-hier, un quidam lambda ne peut qu'attendre donc cela n'a pas grande importance. Mais c'est fatiguant.

Les deux grands sujets du moment: la chloroquine et les masques.

La chloroquine est un médicament qui traite le paludisme et le lupus. On songe (la Chine avait déjà songé) qu'il pourrait peut-être être efficace contre la maladie. Rien n'est sûr, des tests sont en cours. Cependant, un professeur de Marseille, lui, est convaincu. Trump aussi.

Un Twittos résume ainsi la situation:
Les vaccins : testés pendant de décennies. Des maladies éradiquées.
Les Français : c'est dangereux il ya de l'amiante dedans selon mon cousin.
La chloroquine pour le covid : pas sûr que ça fonctionne. En attente d'autres essais.
Les Français : se l'injectent par voie rectale

L'autre sujet ce sont les masques. Le masque efficace est le FFP2 (une certitude dans cette cacophonie). Mais il n'y en a pas. Ou pas assez. Ou ils sont volés. Ou il y a un trafic au marché noir, ou… ou… ou… (j'essaie de comprendre, je ne comprends pas: comment un pays comme la France peut ne pas avoir de masques? Pas de masques du tout? Je veux dire: depuis le début de la crise, disons mi-février, il y avait le temps d'en commander, d'en fabriquer, au moins quelques-uns, non?)
Alors certains se sont mis à en fabriquer. Le CHU de Grenoble a lancé un appel. Ils les fabriquent avec du molleton, des sacs d'aspirateur, des filtres à café… C'est triste, c'est courageux, c'est solidaire. Est-ce utile? Je peux comprendre qu'on dise que ça ne sert à rien. Je ne comprends pas qu'on dise que ce soit pire que pas de masque! Hier je suis tombé sur ça (signé Laurent Lefeuvre):


Moui… une capote dans une chaussette, puisque le sperme colle, s'il n'y a pas pénétration, s'il n'y a pas de plaie, si… si… si…, ça peut peut-être être utile. Comment savoir? Et si cela a protégé une seule personne, une fois, cela n'a pas été inutile. Si vous n'avez pas de bunker et que la bombe vous tombe dessus, la cabane en bois ne sert à rien. Mais si la bombe tombe à dix mètres, ça vous protègera peut-être des projectiles lancés par l'impact. Comment savoir? Ce ne sont pas des masques pour les chirurgiens, pour les plus exposés. Mais pour les femmes de ménage, pour les caissiers, pour les… (faux sentiment de sécurité? Quel sentiment de sécurité?)
Et puis ça occupe. Non ce n'est pas à négliger. Shackleton le savait, il faut occuper les hommes. Sinon ils gambergent.

Dans la série des bizarreries, soulignons que les comparaisons internationales n'ont pas beaucoup de sens et ajoutent à la confusion car les mêmes mots ne recouvrent pas les mêmes réalités. Il y a les pays qui testent intensivement tout le monde (Corée du Sud, Islande) et dont les chiffres montrent un nombre de porteurs impressionnants, dont un tiers à la moitié ne sont pas malades (pour l'instant du moins) mais contagieux, ceux qui ne testent les malades qu'une fois qu'ils sont en réanimation (plus ou moins la France) et donc tous ceux qui ont guéri spontanément chez eux (après deux ou trois jours d'intense fatigue) n'entrent pas dans les statistiques, ceux qui ne testent pas les morts et ne savent pas s'ils sont morts du virus (l'Allemagne). Chaque fois qu'on voit passer une comparaison internationale, on peut être sûr que ce ne sont pas les mêmes définitions derrière les mots, que ce ne sont pas les mêmes numérateurs et dénominateurs.
Point rassurant: le nombre de malades et de porteurs étant minimisé, la létalité (morts/malades) est plus basse qu'il n'y paraît. Aujourd'hui, ce qui est donné le plus souvent, c'est le nombre de morts sur le nombre de personnes hospitalisées, ce qui est forcément élevé puisque ce sont les cas les plus graves qui sont à l'hôpital.
Tous les pays utilisent-ils les mêmes tests, où sont fabriqués ces tests, sont-ils longs à produire, pourquoi semblent-ils si rares en France? Encore un truc que je ne comprends pas.

Bien sûr il y aura une enquête dans six mois. Il y en a eu une en 2003. Après.


Quelle étrange période à vivre. Pendant ce temps-là les récoltes d'asperges pourrissent sur place par manque de saisonniers trans-frontaliers, les maraîchers font appel aux volontaires, les anti-macronistes crient au capitalisme (si on ne récolte plus rien que diront-ils? que fait le gouvernement?, je suppose), les confinés ne comprennent pas la logique, les instituteurs font remarquer que le travail à distance creuse les inégalités (qui a une chambre, un ordinateur, une connexion internet, etc, etc), les infirmières et les caissières sont sur le devant de la scène, les femmes de ménage et les aides-soignantes se plaignent de ne pas l'être, un prêtre se sacrifie en Italie, des salariés d'une epad font savoir qu'ils vont rester avec les vieillards contaminés pour ne pas risquer de répandre la maladie dehors; les epad, justement, pleurent leurs morts par dizaines. Vous attendez des nouvelles d'un proche hospitalisé que vous n'avez pas le droit d'aller voir et personne ne vous en donne. Pas le temps.


Je songe à l'introduction de Todorov dans Face à l'extrême: les situations extrêmes présentent les mêmes choix que les situations quotidiennes (donner, garder pour soi, partager, stocker, nourrir le SDF, accompagner un malade), ce qui diffère, c'est la conséquence de ces choix.

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J'attends. Nettoyé les framboisiers, remonté la chaîne hifi. Testé la corde à sauter, je suis nulle mais c'était prévu (pas de coordination). Cinquante jours pour progresser. J'ai la faiblesse de croire que si je progresse en coordination, une partie de mon cerveau évoluera dans le même temps.

dimanche 23 février 2020

Non navigable

La Seine est toujours très haute. Entraînement en yolette à une semaine de Bruges.

Je n'ai jamais connu des conditions aussi exécrables. A un moment de la remontée dans le petit bras, nous avons été arrêtées net par une bourrasque de vent.

C'est embarrassant à avouer, mais G. (barreuse) est mal accueillie par le groupe. Il y a comme une fronde silencieuse contre elle, une façon de remettre en cause ses instructions qui ne favorise pas une façon de ramer sereine.
Au moment du café, un consensus venu de nulle part a décidé que nous allions essayer d'avoir Louis-Pierre comme barreur et que G. barrerait les garçons. Ce n'est pas une mauvaise solution si cela permet d'avoir des filles plus concentrées.

jeudi 26 août 2010

Enquête

Les questions sont ici.

1/ J'aime à le croire. Mais je n'en suis pas sûre du tout.

2/ Non. Je prends peu de photos, j'en garde encore moins, mais j'aime les photos du quotidien, du surprenant au quotidien.

3/ Pas vraiment. pas beaucoup. Ce qui me surprend parfois quand je suis seule, c'est le silence. la qualité du silence. Je m'y moins.

4/ Je dirais l'ouïe, mais comme tout le monde dit que c'est pire que perdre la vue, je ne sais pas vraiment.

5/ Une caricature à Montmartre, il me semble. Il y a vraiment longtemps.

6/ Oui !

7/ J'aimerais me taire davantage. Je parle trop. (Ça ne répond pas à la question: je préfère parler mais je préfèrerais me taire.)

8/ Je me lève très vite ou je me rendors. Je ne paresse pas au lit.

9/ Plutôt dépréciatif, genre « c'est normal, je suis moins bien».

10/ Non sauf ma fille qui comprend tout de travers, sans que je sache si elle est de bonne ou mauvaise foi.

11/ Mon benjamin, je crois. Ma collaboratrice me fait confiance. Et quelques clients.


répondu le mardi 24 mars 2020, neuvième jour de confinement pandémique.

jeudi 19 août 2010

Enquête sentimentale et dînatoire

Les questions sont ici.

1/ J'évite, par discrétion, sauf si l'attente est très longue, auquel cas il peut m'arriver de jouer, si je ne suis pas seule, au jeu «A ton avis, qui connais Emily Dickinson?» Ça permet d'imaginer des vies, de se raconter des histoires.

2/ Faiblement pimentée. Sinon je n'arrive pas à manger.

3/ A la lettre. Sauf les temps de cuisson, souvent plus long, et la quantité de sucre, souvent plus petite.

4/ Non.

5/ Oui. C'est la base.

6/ Oui. Je suis old school (et très consciente de ne pas me tenir très bien. Cela dénote le milieu social.)

7/ Pas spécialement. Ça tombe, on se salit, on savoure moins bien.

8/ Oui! Ceux de la grande époque, je suppose, les caoutchouteux? Ils ont fait beaucoup de progrès.

9/ Je ne crois pas.

10/ Plutôt la cuillère (la soupe).


répondu le mardi 24 mars 2020, 9e jour de confinement pandémique.

jeudi 12 août 2010

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Pas si bien que ça. J'essaie de progresser.

2/ Non.

3/ Oui.

4/ Oui je les goûte, mais pour la raison inverse: si par hasard mon goût avait changé, si par hasard la façon de le cuisiner jouait un rôle…

5/ Oui. J'en ai besoin.

6/ Non ! (rire).

7/ Pas spécialement parce qu'il est juif et ne travaille pas le samedi: c'est compliqué. Mais c'est l'homme le plus amusant que je connaisse, il m'émerveille par sa gentillesse et sa capacité à toujours trouver un aspect positif à tout.

8/ Plusieurs.

9/ Oui, bien sûr.

10/ Oui. C'est bizarre.

11/ Le un. C'est encombrant et je risque de le perdre.


répondu le mardi 24 mars - neuvième jour de confinement pandémique

jeudi 5 août 2010

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Ça dépend. Par période. Un air de musique classique aussi, sans savoir ce que c'est.

2/ Oui je crois. J'ai une idée des grandes directions.

3/ Qu'il me renvoie une image pas trop fatiguée avec des yeux pas trop cernés.

4/ De nombreuses, je pense. La flûte enchantée, Chopin, Le Maître et Marguerite, La Solana de Goya.

5/ Je ne sais plus quand j'ai pleuré pour la dernière fois.

6/ Sachant que j'écris au dixième jour de pandémie en France… chez moi sans doute.

7/ Non.

8/ Oui. C'est une obsession.

9/ Parce que les gens ne répondent pas. Parce que finalement je ne suis pas sûre de souhaiter en recevoir. Je suis devenue très méfiante.

10/ Je ne le sais toujours pas.

11/ Bientôt vingt et un ans.

12/ Le chêne, l'hêtre pourpre solitaire au milieu de la prairie

13/ A Agadir la terre tremblait mais je ne le sentais pas.


répondu le mardi 24 mars 2020
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