Alice du fromage

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Billets qui ont '2021-08-02' comme date.

dimanche 1 août 2021

A la nage

Le huit d'hier était vraiment décourageant, avec toutes les composantes que j'ai fuies au CNF, à commencer par une certaine agressivité (laisser ses problèmes à la maison ne va pas de soi; certains viennent au contraire dans l'espoir de s'en débarrasser en ramant. Ce n'est pas toujours un bon calcul).

Discussion au café d'après sortie (avec des rameurs hors du huit), mais pourquoi vouloir sortir en huit (réponse: parce que c'est exigeant, le prochain sommet après le skiff), pourquoi pas en quatre (réponse beaucoup moins avouable: c'est qu'ici (dans ce club), quand on est une fille, c'est prendre le risque de ramer avec X et je n'en ai pas envie. Elle a un gros défaut à tribord et refuse de travailler ce point. Ça ne m'intéresse pas, un bateau dans ces conditions).
Bref, petit moral.

Ce qui fait que ce matin, quand la question s'est posé du barreur, je me suis proposée: curieuse de voir le bateau de ce poste d'observation, peu pressée de renouveler l'expérience de la veille.
Sauf que les rameurs n'étaient pas tout à fait les mêmes, avec SE et JP à la place de deux autres.
Sauf que la nage s'est sentie mal, et que je me suis trouvée à la remplacer au bout d'un kilomètre (c'est le plus simple: nous interchangeons nos places sans rentrer au ponton).

C'est ainsi que je me suis retrouvée à la nage du huit de pointe (je ne pensais pas que cela m'arriverait un jour).
Magnifique sortie, le bonheur.
— Alors, c'était bien, la nage?
— Il faut demander ça aux autres. Pour moi, l'équipage était très bien.

Mais bien sûr, personne ne dira rien. Je n'ai jamais dit à Flore ou Anne-Sophie qu'elles étaient de bonnes nages. On leur demande si elles ne sont pas trop fatiguées (c'est-à-dire si soi-même a été bien, pas trop lourdaud dans le bateau), on ne leur dit pas qu'elles étaient bien.

Je vais donc le dire moi-même: pour une première sortie à la nage en pointe, ce n'était pas si mal, sauf notre tentative de départ (on s'entraîne au départ de course, à lancer le bateau).

Pour le reste, plus aucune condition physique. Si cela devait se renouveler, il faudra que je reprenne l'ergo (l'ergomètre = le rameur)

samedi 31 juillet 2021

Traductions

— Ça veut dire quoi, AD ? BC, before Christ, mais AD? After what ?
(H google vite fait): — Anno Dominum. Ou plus exactement Anno Domini Nostri Jesu Christi, en l'année de notre Seigneur Jésus-Christ.
— Damned! Et AM? je pense toujours Post Midnight, mais ça n'a pas de sens, Post Noon, mais c'est un N.
(Googlage): — Ante Meridiem, Post Meridiem.
— Du latin?!! Les Américains sont au courant?

*****

— Non mais ça suffit! Digital, ça ne vient pas de doigt, ça vient de digit, nombre. Digital, c'est numérique, en français.

Et je pense à the phony war, la fausse guerre, la guerre pour de faux, devenue the funny war aux oreilles françaises, la drôle de guerre, ce qui étrangement n'était pas si loin du sens, de même que digital/doigt a un sens, même si c'est un coup de chance.

*****

Au petit déjeuner à l'hôtel à Paris hier matin, H. traduit gentiment pour le barman (barista, un mot étranger pour un autre) perdu devant ma commande d'un café au lait:
— Un latte, please.


Et j'aime ce mélange, cet espagnol, cet italien et cet anglais dans notre ville française, cette bonne volonté de chercher à se comprendre. Souvent je songe à la question de David Bellos (dans Le poisson et le bananier): «Quelle langue parlait Christophe Collomb avec les indiens?»

vendredi 30 juillet 2021

En retard, en retard

En rentrant (tôt, j’ai coiffeur) du boulot, je découvre un tweet de souris qui fait de la pub à mon billet du 7 avril.

Et je me dis que je devrais me remettre à écrire régulièrement, ou plus régulièrement.

Mon problème est un problème d’horaire: le train serait idéal mais je n’ai pas de connexion internet (pas de 4G avec free dans la forêt puis les champs), le midi j’aurais une demi-heure et c’est trop court (j’écris lentement d’une part; d’autre part j'ai souvent quelque chose à écrire "avant": si j'écris un billet qui fait référence à un événement survenu auparavant et que le billet correspondant à cet événement n'existe pas, il faut en bonne logique écrire celui-ci d'abord. Je me retrouve avec trois ou quatre billets à écrire au lieu d'un, et c'est ainsi que très sûrement le retard engendre le retard. Il y faudrait une discipline de fer que je suis loin de posséder.)

Certains d'entre vous ont d'ailleurs peut-être remarqué que je tague mes billets du jours de leur écriture, ce qui permet de s'apercevoir que plusieurs billets éloignés dans le temps sont écrits le même jour, enchaînés. Leur écriture laisse une trace dans le temps (et dans l'espace: positionner les billets le jours de l'événement et non le jour de leur écriture est pour moi un positionnement spatial plus que temporel, spatial dans le calendrier de la marge du blog, dans la longue chaîne des archives du blog), mais évidemment, un billet écrit plusieurs jours, semaines ou mois après ne raconte pas la même chose, entre ce qu'il a oublié, les conséquences désormais connues de l'événement relaté et l'érosion des affects.

Il faut que j'essaie d'écrire hors ligne pour poster lorsque le train atteint les zones urbaines.
Le genre de résolution qui dure trois jours.

lundi 26 juillet 2021

Matriochkas répertoires

Ce n'est pas le titre d'une pièce de musique russe.

J'ai entrepris de mettre de l'ordre dans le répertoire partagé de l'équipe.

En réalité il est bien peu partagé: chacun s'est créé un dossier à son nom dans lequel il copie ce dont il se sert le plus souvent. C'est un peu comme si chaque cuisinier venait piocher ses recettes dans le répertoire commun pour le mettre dans son dossier. Cela a trois inconvénients immédiats: d'une part chaque recette est copiée plusieurs fois ce qui fait gonfler la taille du répertoire partagé, d'autre part chaque recette diverge peu à peu au fur à mesure du temps puisque chacun la modifie insensiblement (il ne s'agit pas de recettes, n'est-ce pas, mais de modèles de lettres et de procédures); enfin, et c'est sans doute ce qui m'ennuie le plus, les meilleures modifications ne sont pas partagées (les meilleures tournures, l'adaptation aux cas nouvellement rencontrés).

J'ai donc entrepris de passer avec chacun pour faire disparaître leur nom ou prénom du répertoire partagé et redistribuer leurs fichiers soit dans des répertoires thématiques (du genre soupes, gibier, entrées, etc), soit de récupérer les documents personnels chez eux (car ils sont si candides qu'ils laissent tout traîner, des copies de livrets de famille, de dossiers de retraite, etc).

Aujourd'hui j'ai travaillé avec Denis. Denis a créé sur le répertoire partagé le dossier DENIS, dans lequel il a créé le dossier «sauvegarde Denis» dans lequel il a créé un dossier DENIS dans lequel il a créé un dossier DENIS.
Et dans chacun de ces quatre dossiers imbriqués on retrouve les mêmes dossiers et les mêmes fichiers: je suppose que comme il maîtrise mal l'arborescence des répertoires, il ne retrouvait pas ce qu'il venait de copier/coller et il le recollait sous un DENIS au petit bonheur la chance. (NB: je ne lui en veux pas, ces salariés ont sans doute hérité d'ordinateurs sans jamais avoir une formation.)

Le pompon, c'est tout de même ces documents intouchés depuis… 1998.
— Ils sont vraiment utiles ? Ils n'existent pas ailleurs?
Il ouvre le fichier, le lit, réfléchit, donne son verdict. Si nous le gardons, je le fais sauvegarder en version .docx ou xlsx.
Nous avons considérablement allégé l'ensemble.

*****

Bon, avouons qu'aujourd'hui j'ai proclamé «j'arrive plus à me connecter sur outlook» alors que j'avais tout bonnement oublié d'allumer un de mes écrans et que la-dite fenêtre Outlook s'ouvrait justement sur cet écran (donc restait invisible).
Quand j'ai compris l'origine du problème, je me suis contentée d'un sobre «C'est bon, ça remarche».

mardi 20 juillet 2021

Godot

6h52, gare de Lyon

homme allongé gare deLyon en train de lire

samedi 17 juillet 2021

Repassage

Il a fais beau trois jours fin mars et quelques jours mi-juin. A part ces deux épisodes, il fait gris, il pleut, parfois il ferait presque froid.
Je ne le dis pas trop fort mais ça m'arrange parce que j'ai la hantise de la chaleur sur l'eau. Je préfère un temps frais sans vent. La bruine ne me gêne pas.

Cependant nous avons dépassé mi-juillet et il devient de plus en plus probable qu'il fasse chaud à un moment donné. J'ai l'obsession de finir mon repassage avant la chaleur car le dernier étage est totalement inutilisable dès qu'il fait 25 dehors: l'atmosphère passe à 32 et ne redescend plus.

Je passe donc mon samedi après-midi à repasser devant Clan sur Arte. Je n'ai pas repassé depuis le 2 juin au moins; en témoigne la chemisette rose achetée au retour de l'enterrement de René dans la corbeille de repassage. (La bande de boutonnage était salie, la vendeuse nous a fait un prix, la chemisette n'a encore jamais été portée.)

Clan est un peu lent, chaque épisode fait avancer l'intrigue sur un plan, c'est très bien fait, irréaliste et amusant. Le beau-frère odieux s'appelle Jean-Claude, ce qui permet un jeu de mot en flamand pour l'appeler «La couille».
Comme toujours je souris en voyant les téléphones à clapet: 2008, un autre monde.
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