Alice du fromage

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Billets qui ont 'Arlette' comme nom propre.

dimanche 7 novembre 2010

Faut pas pousser mémé dans les orties

Est-ce que quelqu'un pourrait expliquer à Arlette qu'il est étonnant de paraître s'offusquer de ce que Patrick achète mon amitié avec des livres tout en pensant qu'elle-même lui était devenue indispensable à cause d'un groupe Flickr?



Ou finalement non, ce n'est peut-être que très logique: penser que toute relation n'est qu'un marchandage, qu'il suffit d'y mettre le prix. (Cette remarque, bien sûr, pas bien méchante, juste ironique.)

jeudi 28 octobre 2010

Prague à La table russe

Une gomme Kafka, des cartes postales et une boîte d'allumettes ;

  • 19th Century Art in Bohemia ;
  • Harald Salfellner, Franz Kafka et Prague ;
  • Monet - Warhol. Mistrovská díla z Albertina museum a Batlinerovy sbírky.

et puis Alix de Saint-André, L'ange et le réservoir du liquide à freins, qui aussitôt me fait me demander pourquoi j'ai quitté la Loire.

lundi 19 juillet 2010

Folie I

J'ai évoqué autrefois ma terreur de finir comme Ruth Fisher, enterrée vivante entre la machine à laver et "les enfants à élever" (syntagme figé). Me revient en mémoire une émission d'Eve Ruggieri (j'entends encore sa voix prononcer les mots), en 1985 ou 1986, dans laquelle elle évoquait une jeune femme qui, venant d'apprendre la mort de son mari, hurlait d'affolement dans les couloirs du château de Versailles: «Pas le couvent! Pas le couvent!»1. Parfois devant les tâches ménagères et les heures de RER je hurle dans les couloirs de ma tête: «Pas le couvent! Pas le couvent!»

(Qu'est-ce que je pense de Mad Men? Qu'est-ce que je pense de Don Draper, un personnage qui enferme sa femme, lui fait suivre une psychothérapie, interroge le psychiatre (ce qui pour moi est l'équivalent d'un viol de l'âme), mais n'est pas capable de lui confier sa vraie identité, ne lui parle pas, la laisse mourir à petit feu? Je n'en pense rien, tout cela m'est étranger, à mille lieues de mes préoccupations. Ce ne sont pas des personnages qui se battent, ce sont des personnages qui survivent. (A la rigueur Roger…) (Parenthèse dans la parenthèse: Et si l'on considère que la représentation dit une certaine vérité, à la fois sur les années 60 et les années 2000, il me semble que le personnage de la femme de Don Draper (son prénom m'échappe: Bett? Elisabeth?) est l'ancêtre (bien que la chronologie de la production soit inverse) des clinquants Desperate Housewives d'une part, Sex and the City d'autre part. De cela je tirerai une conclusion concernant mes goûts: je n'aime pas les téléfilms "vernis", qui montrent un monde où tout est brillant, au sens propre (la décoration, les vêtements, les couleurs) et figuré (la situation sociale, les métiers, l'éducation, etc).))

Pas Ruth Fisher, donc.
Mais en ce moment, c'est une question de Claire qui me trotte dans la tête:
— Maman, pourquoi est-ce que j'attire toujours les dingues ?


Note
1 : Laurent m'apprendra qu'il s'agit de la princesse Palatine.

lundi 5 juillet 2010

Jalousies

Si quelqu'un doit jouer un jour auprès de moi le rôle que j'ai joué auprès de Paul Rivière, il n'est pas encore né. Il naîtra dans trois ans.
Je n'ai rien su des derniers mois de Paul, ni de sa mort, parce que pour sa famille je n'existais pas. Pendant dix ans j'ai déjeuné une fois par semaine avec cet homme, il m'a raconté des souvenirs d'enfance, il a partagé des soucis et des regrets, et pour sa famille je n'existe pas.
Il avait peur de la jalousie de sa femme (femme que j'ai rencontrée une fois, moi-même accompagnée de mon mari. Janvier 2002, nous venions de passer à l'euro, sujet de conversation). Il faisait appel à son ancienne secrétaire pour venir l'aider à classer ses papiers, mais uniquement quand sa femme était absente. Il avait si bien intégré que les femmes étaient jalouses que j'avais découvert ces derniers temps qu'il me cachait que cette ancienne secrétaire venait régulièrement l'aider depuis qu'il était veuf (lui ayant un jour demandé, alors qu'il se plaignait de ses éternels problèmes de classement: «—Vous ne m'aviez pas dit que vous aviez eu une excellente collaboratrice qui venait vous aider? Pourquoi ne pas l'appeler? — Ah je t'avais parlé de ça? Elle vient, oui, de temps en temps...»). Il me cachait aussi qu'il voyait régulièrement une connaissance commune, rencontrée via le club littéraire de notre ancienne école. («— Vous avez des nouvelles de Claude? Quelle femme extraordinaire (etc). — Ah bon, tu l'apprécies? Eh bien j'ai déjeuné avec elle hier...»)
Bref, la jalousie faisait partie de sa vie.
Elle fait aussi partie de la mienne, je cache des situations pour simplifier les explications à donner, par paresse. C'est aussi pour cela que je n'ai pas appelé le petit-fils de Paul pour prendre des nouvelles, de peur de tomber sur l'épouse de ce petit-fils, de m'embrouiller dans mes explications, d'éveiller des soupçons qui n'avaient pas lieu d'être.

Aujourd'hui, nouvelle situation: je suis surveillée par une femme jalouse qui me lit, décrypte mes moindres écrits (je n'ai sans doute pas de lectrice plus attentive), essaie de deviner la "nature de mes relations" avec X., nous traque lui et moi sur internet à travers toutes les traces que nous nous plaisons à y laisser.
De temps en temps elle craque, elle envoie des lettres d'insultes à X., menace de se suicider, m'envoie des exhortations à bien m'occuper de X., s'excuse,... Oufffa!!

C'est aussi pour ce genre de raisons que j'ai perdu de vue mon meilleur ami entre 20 et 23 ans: peur de la jalousie de son épouse. Nous avions tant traîné ensemble, nous étions si inséparables, que j'ai découvert après (je découvre toujours tout après) que tous nos amis pensaient que nous sortions ensemble. (Le plus drôle c'est qu'ils n'ont jamais fait d'allusions. Sans doute ne devions-nous pas donner l'impression de nous cacher, sans doute ne prêtions-nous pas le flanc à l'allusion, si visiblement sereins ensemble... Et pour cause, il n'y avait rien à cacher.)

Je n'imagine jamais rien sur personne. Cela me met dans des situations ridicules (— Mais enfin, tu ne t'en doutais pas? — Tu sais, moi, tant qu'on ne me dit rien, je ne suppose rien) mais tant pis.

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