Alice du fromage

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Billets qui ont 'Goya' comme nom propre.

lundi 13 septembre 2010

Lundi

Midi : Louvre, les acquisitions du département d’Arts graphiques. Un William Blake (qui illustre l’affiche de l’exposition), un Füssli, une magnifique miniature/enluminure dont je ne me souviens plus si les séraphins sont d’un rouge ou d’un bleu profond. Etrangement mon esprit a enregistré les deux. En sortant, je passe devant mon deuxième tableau préféré (le premier restant La Solana de Goya), une Circoncision du Baroche, qui me rappelle les couleurs du Greco ou de Marie Laurencin (oui je sais, c’est un peu contradictoire, peut-être).
A quoi servent les tableaux ? A me perdre. Plaisir onirique pur.

Soir. R. Problèmes de santé, problèmes vitaux, erreur médicale. Je glâne quelques explications qui alimentent ma culture générale et ma compréhension du monde.
Le parc immobilier suisse est la propriété des banques, ce qui explique qu’il soit si difficile d’y acheter un appartement ou une maison. Les loyers garantissent les retraites (ceci très rapidement résumé).
Autre résumé rapide : si les Américains attaquent si souvent les médecins, c’est que les assurances santé ne couvrent qu’une partie des frais d’hospitalisation. Avoir un membre de la famille en soins intensifs, c’est être ruiné. Attaquer en justice est l’une des manières d’espérer pouvoir subvenir aux besoins de la personne dépendante.

Un très bon restaurant, et des gens charmants : L'Assiette aveyronnaise, à côté du Pied de cochon

jeudi 23 juillet 2009

Castres, Lautrec

Levée à cinq heures. Deux heures de Nietzsche dans la maison endormie. L'instinct et la folie de Dionysos, la forme et la beauté d'Apollon, la raison froide de Socrate. Et Platon, le pauvre, sauvant les meubles.

Castres, Jean Jaurès, Goya. Exposition Les Caprices, sorcellerie, prostitution, ignorance, exploitation des hommes par les femmes, des femmes par les hommes. Tromperie, avarice, luxure, monde sans tendresse ni générosité. Je songe à La Fontaine, mais ce que montre Goya me paraît bien pire, comme si l'Inquisition avait nourri la superstition et l'hypocrisie. Soudain la guerre d'Espagne (de 1936) acquiert un arrière-fond. Tant de bêtise et d'avidité menant à tant d'horreur.

Acheté Demeures de l'esprit, Sud-Ouest. Emérveillée par le raffinement de Mme Toulouse-Lautrec dans la distance et l'exaspération: «Mme de Toulouse-Lautrec, lorsque son mari lui faisait l'honneur de débarquer chez elle, toujours sans crier gare, le place à table à sa droite, comme un invité, et non pas en face d'elle comme c'est l'usage entre mari et femme.»

Lautrec. Belle église, trompe-l'œil derrière l'orgue et le chœur. Un homme (le prêtre?) nous allume très aimablement le chœur et nous propose le commentaire d'un tableau, le baptême de Clovis, établissant le parallèle Clothilde/Clovis, Hélène/Constantin. Il a cette réflexion qui sonne étrangement à mes oreilles de catholique républicaine: «C'est pour cela que lorsqu'on coupe le cou du roi, on remet en cause beaucoup plus que le roi...», évoquant par ce suspens le sacrilège de la mort de Louis XVI, dans un étrange écho à ma lecture de JYP.

Au pied du moulin, pancarte botanique expliquant le pays de Cocagne. Je songe à Alphonse Daudet, d'un sud à l'autre.

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