Alice du fromage

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Billets qui ont 'Beauce' comme autre lieu.

vendredi 1 novembre 2019

Se perdre en Beauce

Pendant qu'H. allait chez ses parents, je suis partie chez les miens.
Comme j'étais seule j'en ai profité pour voyager à ma manière, un peu au pif. Avec seulement Waze et pas de carte, je n'ai pas tardé à me perdre (parce que Waze voulait me faire passer par des endroits où je ne voulais pas passer, par des routes que je ne voulais pas emprunter). J'ai donc continué en orientant Waze au nord (et non selon la direction où allait la voiture, comme le font la plupart des GPS) et je me suis dirigée à la boussole (si, si: Méréville, puis sud légèrement ouest).
Bref, sous une pluie battante j'ai assisté à la récolte des betteraves dans des camions plateformes au bord de champs boueux jusqu'à l'horizon.
(En regardant google maps après coup, il s'avère que mon trajet a été plutôt rectiligne. Je me suis bien débrouillée.)

J'ai repris le podcast de Gilles Bœuf («le rôle d'un scientifique est de raconter des histoires»). J'aime particulièrement l'épisode 3 qui raconte la rencontre de l'homme et du chien: «Vous montrez un chien à un enfant, un caniche ou un dogue, il sait que c'est un chien. Ils ont beau être beaucoup plus différents l'un de l'autre que d'un chacal ou un loup, il sait que c'est un chien. C'est extraordinaire.»
Il explique certaines différences entre le singe et le chien: le chien comprend où l'homme regarde ou ce qu'il pointe du doigt. Le singe ne le comprend pas. Ça me donne envie d'avoir un chien. (Lorsque j'étais enfant, je n'aurais jamais imaginé vivre sans chien.)

Après-midi chez mes parents. Arte. Costa-Rica. C'est étonnant d'avoir des parents qui reconnaissent les endroits qu'ils ont visité (à la petite boutique près) et les commentent.

jeudi 4 avril 2019

En route

A l'origine nous devions aller à Tours pour l'assemblée de copropriété de notre appartement, mais la contraire horaire s'est révélée trop forte et nous nous sommes contentés d'un coup de fil.

Nous avons pris la route par le chemin des écoliers (viaMichelin et non Waze). Saint-Sulpice-de-Favières, Souzy-la-Briche, Garancières-en-Beauce (étrange clocher comme une tour seule restée d'un château), j'ai l'impression d'être entourée des noms de Balzac (mais Vaugrigneuse, c'est Alain-Fournier et non Balzac).
Le long de la D17 les noms se terminent par -ville, est-ce une conséquence de la Révolution, nous glissons dans la Beauce, blé en herbe (est-ce du blé?) vert et soyeux et fragile et vigoureux, hangars et dépôts et usines, Beauce quasi industrielle le long de cet axe, il fait beau, nous roulons décapotés, le froid gagne peu à peu.

Bonneval, un chocolat chaud dans un café où les gens sont charmants et la déco épouvantable (RFM sur grand écran, Angie, À nos actes manqués), nous recapotons, je prends le volant, l'ambiance devient morose — H. vient de réaliser que cela a pris beaucoup de temps et que nous sommes encore loin (il a du travail en retard, des documents à rendre, des imports de base à tester) — Chateaudun, Cloyes, je raconte La Terre et la maison de La Terre, nous suivons les côteaux du Loir inondés de soleil, personne, le printemps, l'eau pleine (plus tard je verrai une retenue d'eau qui explique ce niveau si élevé), St-Claude, St-Hilaire-la-Gravelle, nous rejoignons la N10, fin de la flânerie. (80km/h au régulateur de vitesse, les camionettes qui n'en croient pas leurs yeux devant cette petite voiture rouge si sage.)

samedi 25 août 2012

Mariage en Beauce

(ou presque. Forêt d'Orléans, ça sent la Sologne.)

Entendre un sermon de mariage commencer par «J'ai passé de nombreuses soirées avec les fiancés autour d'une pizza. D'ailleurs Elise, j'ai une nouvelle carte de fidélité, rappelle-moi de te la donner, je crois que la tienne est pleine. Et il y a une nouvelle pizza, avec du reblochon, "parmentière", je crois.» : check.

Bu du rhubar'bulle pour la première fois et parlé de Congar (que nous sommes sérieux).

J'ai essayé de me souvenir comment j'avais connu la mariée. Je crois qu'une recherche sur Simone Weil m'avait menée au blog qu'elle tenait à l'époque. Aujourd'hui les présentations incluent les pseudos FB («Aaaah, c'est toi!»). (D'ailleurs le sermon a également évoqué la toile.)

C'est beau le XXIe siècle.

samedi 29 mai 2010

Aller-retour éclair en Beauce

Ouzouer, Saint-Sigismond, Sainte Péravy-la-Colombe,… Ciel gris pluie intermitente toits bleus, je sais qu'entre tous les palais du monde, je choisirais peut-être, sans doute, une école de Beauce ou de Sologne, ardoise, murs blancs-gris, fenêtres encadrées de briques rouges et blanches.
Peut-être, peut-être pas. Je songe souvent à «Heureux qui comme Ulysse», me demandant pourquoi l'on revient en France quand on a connu l'Italie. Entre la Possonnière et le Pincio… La différence est dans la sérénité. Si je ne finis pas à Venise je finirai à Blois.

Je suis calme. Parfois les choses sont simples, évidentes. Pour certaines personnes, dès qu'on sait, on vient, c'est tout.

Finalement les enterrements sont peut-être la meilleure des "fêtes" de famille, parce qu'ils ne sont pas réservés à la famille, parce qu'il n'y a pas d'invitation. On vient si on se sent concerné, par le mort ou les vivants. On vient pour être là, pour avoir mal ensemble, pour se tenir chaud tristement. Et ce n'est pas si triste car on évoque, on convoque, les bons souvenirs et les bons moments, les histoires un peu folles qu'on aurait sans doute dû éviter mais qu'on a eu bien raison de ne pas. Ce qu'on évoque, c'est la vie qui n'en finit pas de vibrer. On fait des projets. L'année prochaine, les 80 ans de René. Nous allons fêter cela tous ensemble. Nous allons sonner le ban et l'arrière-ban. Et nous viendrons. Seuls les morts seront excusés et encore, ils peuvent venir à l'état de fantômes. Ils seront bienvenus.
Les billets et commentaires du blog Alice du fromage sont utilisables sous licence Creatives Commons : citation de la source, pas d'utilisation commerciale ni de modification.