Alice du fromage

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Billets qui ont '2012' comme mot-clé.

lundi 31 décembre 2012

2012

Année complexe. Cette fin ne ressemble absolument pas à son début.


Des pistes, des débuts de chemin à emprunter, et la tentation d'abandonner, parce qu'on n'y arrivera jamais, trop long, trop difficile, trop inaccessible. (Mais pour faire quoi? Attendre? Se rendre compte dans quelques mois qu'il faut s'y remettre, parce que de toute façon il n'y a rien d'autre à faire, rien d'autre qui m'intéresse, rien d'autre qui vaille la peine, que tout le reste m'ennuie?)
Et puis en ce moment, l'attente.



Les rapports entre l'amour et l'humiliation, entre l'humiliation et l'humilité. L'amour comme abandon de l'orgueil. L'amour comme impuissance à faire ce qu'il faut pour les autres, parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut, et parce qu'on ne peut pas le faire, et parce qu'ils n'en veulent pas. Et peut-être parce qu'on n'en a pas tout à fait le courage, ou l'envie, malgré ce qu'on essaie de prétendre.

Négatif : la peur et la flemme. Constantes.
Positif : je crois que la colère m'a en partie abandonnée.

jeudi 21 juin 2012

Les années 80

Porto m'a amené à lire La décennie de François Cusset. Cela me rend triste et m'écœure, même si je sais déjà tout cela.

Ce que le Centre d'étude des Revenus et des Coûts (CERC) nomme dans son rapport de 1990 «le tournant des années 80» se résume alors aisément: c'est le creusement brutal des inégalités de revenus, les «fruits de la croissance» allant pour les deux tiers aux revenus du capital au détriment des revenus du travail (l'année-charnière ici encore est 1983), si bien que «le nombre des ménages les plus pauvres s'accroît deux fois plus vite que la population».

François Cusset, La décennie - Le grand cauchemar des années 1980, p.169
- mai 1981. Jour de régate (compétition d'aviron). C'est le soir, j'attends mes parents dans le hangar à bateaux, je suis assise sur un seau. Castor arrive, m'annonce hilare: «la gauche a gagné». Je reste de bois, j'ai quatorze ans, on ne parle jamais de politique à la maison, j'ai le vague sentiment que mes parents ne seront pas ravis. Castor dégrisé me lance avec mépris: «Tu es de droite?»

- septembre 1984. J'arrive en hypokhâgne à Versailles. Sur les trottoirs, les premiers SDF font leur apparition. Moi qui m'étais demandé en 1975 ce qu'on faisait des mendiants en France… (étaient-ils parqués dans des hospices?)
(Ils n'ont jamais disparu.)

- 1996. Je travaille au Gan, mon amie à l'UAP. Ces deux entreprises sont en vente. Elles vont donc disparaître, mathématiquement. L'Etat était actionnaire majoritaire depuis leur création en 1968 par fusion de sociétés d'assurance nationalisées en 1946.

- 2012. Après que le Gan a été au cours des années coupé en trois (Gan assurance, Gan eurocourtage, Groupama Gan Vie), une partie (Gan eurocourtage) est vendue à Allianz par son racheteur de 1996 qui manque de fonds propres. (En 2008, c'est AGF, une autre nationalisée de 1982, qui a été fondue dans Allianz)1.

D'autres chemins auraient peut-être mené aux mêmes résultats, ou à des résultats voisins, ou pires. Mais j'ai une pensée pour tous ces salariés balottés d'une boîte à l'autre, en silence, dans la peur d'être virés, les moins qualifiés restant les plus fragiles, bien entendu.
(Mais bon, travailler dans l'assurance, cela fait moins pleurer que dans l'industrie automobile (et dans un sens, c'est normal, un bureau c'est moins fatiguant que la chaîne, no contest (Mais… (bref, je suis écœurée.))))



1: mise à jour en décembre 2012: Gan eurocourtage est partagé en trois, entre GGVie, Allianz et Helvétia. Dépeçage.

dimanche 20 mai 2012

Un Allemand à la maison

«Félix voudrait regarder Chelsea-Bayern de Munich.»

Et c'est ainsi que vous vous retrouvez avec un peu de surprise avec un ado hystérique devant un écran internet. (Ado tout à fait posé par ailleurs, le foot provoque d'étranges réactions.)

Mais le pompon, c'est de découvrir cette photo, dont j'ai cru qu'elle était un montage:



Je me demande si Hollande préfère le rugby.

(Autre titre possible: "Humain, trop humain". Mais c'est plutôt rassurant.)
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