Alice du fromage

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Billets qui ont 'attentat' comme mot-clé.

vendredi 16 octobre 2020

Blanc

Au moment de se coucher, H. a pris la mauvaise habitude de consulter les news sur son téléphone. (Et idem au réveil). Ça m'agace un peu, mais bon, c'est pas si grave.
Et là, pendant que je me brosse les dents, il lit à voix haute : «un professeur d'histoire décapité devant son collège».

J'ai eu un blanc.
Ce n'est pas possible, j'ai mal compris. Devant les élèves? Avant les vacances? Ce n'est pas vrai.

— Qu'est-ce que tu dis ?
— Un professeur d'histoire décapité devant son collège.
— … Mais… comment c'est possible ?

Mais comment, concrètement? La hache, le sabre? C'est très difficile à faire. Comment c'est possible? Ce n'est pas vrai.

Et je lui en ai voulu d'avoir lu ça avant de nous coucher. Je lui en ai voulu de l'avoir appris, si nous ne l'avions pas su, cela n'aurait pas été vrai.

mercredi 7 août 2019

Violence, armes et jeux vidéos

Il y a quelques jours, O. était heureux de nous apprendre qu'on parlait «enfin positivement» de l'e-sport, comprendre: des jeux vidéos. Leurs résultats sont désormais régulièrement repris par L'Equipe qui rapporte également le passage d'un commentateur phare d'une plateforme bien connue à une autre confidentielle (pour combien de dollars ?)

Hier soir O. était tout dépité: «sur Twitter, la moitié de ma TL [time line: fil d'actualité] parle du nouveau Fortnight, l'autre de la fusillade d'El Paso et de la violence des jeux vidéos. Comme si c'était les jeux et pas les armes qui étaient responsables.»



*****

A conserver : un article qui rappelle (qui m'apprend) que la NRA était pour le contrôle des armes quand c'était les Black Panthers qui s'armaient.
Fun fact : depuis que Trump est au pouvoir, les ventes d'armes ont baissé de 20% : comme la population ne craint pas de se voir priver d'acheter des armes, elle ne se précipite pas dans les armureries.

vendredi 15 mars 2019

RC

Je m'apprêtais à envoyer une carte de félicitation à RC pour sa victoire contre Yann Moix (RC avait porté plainte contre Yann Moix qui l'avait traité d'antisémite. Je ne donnais pas cher de sa peau car je ne voyais pas un tribunal donner raison à RC dans le contexte actuel, avec la montée inquiétante de l'antisémitisme. Et pourtant, RC n'est pas antisémite. Il est anti-musulman).

Aujourd'hui un attentat a été commis contre des musulmans en Nouvelle-Zélande. L'un des inspirateurs du meurtrier est RC et sa théorie du grand remplacement.

Je n'ai pas envoyé ma carte de félicitation. J'ai pensé «ouf, heureusement que je n'avais pas de carte convenable sous la main et que j'ai pris du retard dans mon projet».
Je me demande ce qu'en pense Rémi.

mercredi 15 août 2018

Assomption

Un aller à la boulangerie, un aller à la gare, un épisode de Homeland (oui je ne fais plus que ça).
C'est étrange de trouver cinq militaires en treillis armés de mitraillettes autour de l'église quand on sort d'un épisode d'Homeland.
Mais pourquoi? Un instant je me suis demandé si notre cher député était là, mais même pas. Qui a bien pu décider soudain un tel étalage de forces, et pourquoi?


Addendum:
Et le soir tard, en sortant du cinéma, scène silencieuse sur la place devant encore une église (pas la même). Deux voitures noires arrêtées, cinq ou six hommes en demi-cercle, silencieux, se ressemblant, la trentaine, cheveux et barbe sombres. J'ai repéré un pistolet dans un holster. Moitié policiers, moitié malfrats potentiels, les uns examinant les autres? Mais pourquoi si peu de mouvements, de paroles? Qui étaient qui, comment, pourquoi?

samedi 7 janvier 2017

Ethique et marivaudage

Les deux ne sont pas liés.

Journée de TG.
Etant arrivée en retard, je ne sais exactement quel était le thème de la journée, mais le contenu fut le cours d'un théologien moraliste rédacteur en chef à La Croix sur l'éthique (en suivant Ricœur, les chapitres 6 à 8 de Soi-même comme un autre) et la morale (comme obéissance à la norme ou aux normes).
« Le chrétien est moral, il se réfère à des normes. C'est extrêmement mal vu aujourd'hui, de respecter des normes. Cependant, la norme ne doit jamais avoir le dernier mot. Selon St Thomas (entre autres), le plus grand péché est de ne pas respecter sa conscience. »
Je cite sa définition du libéralisme économique: « offrir le plus grand choix à chacun » et celle du christianime : « répondre à un appel (une vocation) ».

Greiner a beaucoup insisté, comme désormais tous nos professeurs ou presque depuis l'année d'ecclésiologie, sur l'aspect communautaire des pratiques et surtout sur le fait qu'il n'y avait pas de foi sans praxis (pratiques : il s'agit ici de pratiques religieuses, prière, rassemblement, participation aux sacrements, et non de "bonnes actions", qui ne sont pas proprement chrétiennes, évidemment).

Curieuse discussion — à deux doigts de la dispute — à propos du permis de tuer de façon "extra-judiciaire" (traduire: illégale) de futurs terroristes. Deux élèves défendent l'obligation de se défendre au nom de la Real Politik. Greiner fait remarquer qu'au nom du Décalogue il est tout de même permis de s'interroger. Les deux élèves paraissent le tenir pour un doux rêveur.
Pour ma part, je n'étais pas au courant de cette récente polémique. Il me semble d'une part que cette pratique est évidente depuis la prise d'otage de la maternelle de Neuilly et la traque du terroriste Khaled Kelkal. Je regrette que les terroristes soient abattus systématiquement car il me semble que nous nous privons de témoignages importants.
Par ailleurs, je suis persuadée depuis l'expérience des procès de Nuremberg que le procès a une valeur cathartique (écouter, faire parler) et historique (laisser une trace autre que journalistique) fondamentale.
Quoi qu'il en soit, si un chef d'Etat décide des exécutions "extra-judiciaires", il me semble que cela devient son fardeau personnel. Cela fait partie du poids du pouvoir. En aucun cas il ne doit en faire l'étalage: qu'est-ce qu'un chef d'Etat d'un Etat constitutionnel qui se vante de ne pas respecter la loi? Que cette histoire éclate maintenant me laisse soupçonner une manipulation des bas instincts de la population: «Voyez, la gauche n'est pas si molle que vous le pensez, regardez ce que nous faisons pour vous».


Le soir, nous assistons à Villebon/Yvette à trois pièces en un acte de Marivaux au bénéfice de l'association Rétina qui aide la recherche sur les maladies de la vue.
L'ensemble est très plaisant; je suis toujours aussi ébahie à l'idée que des auteurs du XVIIIe siècle faisaient jouer de telles satires devant la noblesse: quels portraits peu flatteurs! Quels penchants féministes! Et quel recul au XIXe siècle: Balzac, Hugo ou Flaubert n'ont jamais atteint ce niveau de mordant.

La dispute : les femmes sont spontanément coquettes et égocentriques, les hommes sont fraternels tant que les femmes ne les poussent pas à la querelle. Cependant l'un et l'autre sexe est volage et inconstant, sans que la responsabilité puisse être rejetée sur l'un ou sur l'autre.
Cette pièce tient de l'expérience de laboratoire, mi-Ecole des femmes, mi-Barjavel. Un très beau jeu de miroir, au sens propre et figuré. Les acteurs masculins jouaient à merveille les benêts sautillants.

La colonie : une sorte de Lysistrata. Les femmes d'un navire échoué décident de faire sécession si le pouvoir des assemblées n'est pas partagé. La meneuse souhaite même qu'il y ait des femmes avocates!
Malheureusement le camp des femmes se dispute beaucoup, et par-dessus tout, les femmes n'ont pas appris à se battre: il leur faut compter sur les hommes pour se défendre. (Finalement, sans doute n'est-ce pas pour rien qu'en France, ce sont les guerres mondiales qui ont fait avancer la cause des femmes.)

Les acteurs de bonne foi était moins intéressante: une pièce dans une pièce, classiquement, avec des acteurs ne sachant plus où s'arrêtent leur rôle et commencent la "vraie" vie.

mercredi 14 septembre 2016

Longue journée

Un peu déprimée ce soir. Sans doute la longue journée commencée à cinq heures pour emmener Hervé gare de Lyon (Lui vient de passer dix jours de transes pour terminer un projet où tout est allé mal, dont un développeur-clé arrêté pour une rupture du tendon d'Achille — j'ai toujours peur que son cœur lâche un jour, mais je dramatise trop) et terminée par deux heures d'aviron dans la nuit qui tombe (j'en ai marre d'encadrer les débutants, vivement octobre).

La vérité c'est que je m'en veux. J'ai blessé une jeune femme qui voulait un devis pour une FIVette en lui expliquant mal à propos qu'il fallait se battre contre les exigences tarifaires des médecins.
Longtemps après son départ il flottait une odeur d'hôpital dans le bureau. Je m'en veux.

Calcul de l'acompte d'IS. Je me mélange les crayons entre les années, le premier acompte de l'année N assis sur le résultat N-2 si N-1 n'est pas encore connu, et récupération du trop payé en N-2 au titre de l'exercice N-1 sur le deuxième acompte de N… Je crois que j'ai confondu des tiers (IRPP) et des quarts (IS). (Ce n'est que la deuxième année que nous sommes assujettis à l'IS commun).

Ce soir je découvre la to-do list de Léonard de Vinci qui me fait sourire.

Je m'aperçois que ça fait vraiment longtemps que je n'ai pas regardé mes fils RSS : une vingtaine de billets chez Boule de fourrure, et pour vous remettre du dégueu si cela vous affecte (parce qu'après tout, ce n'est jamais que la vie), encore et toujours le merveilleux blog de F.

J'ajoute ce blog à lire en ces temps troublés («Ma conviction qu’il faut étudier et combattre ce que nous appelions désormais le jihadisme avec les outils de l’historien (et donc avec ceux des sociologues, des géographes, des économistes, des ethnologues, des anthropologues ou des statisticiens) en est sortie confortée, tout comme celle que les commentateurs civils, en raison de leur incapacité bien compréhensible à accéder à des données intrinsèquement secrètes, ne peuvent sérieusement s’aventurer sur le terrain de l’analyse opérationnelle d’Al Qaïda et de ses alliés. Il leur reste, évidemment, quantités d’autres thèmes à explorer, car les tâches ménagères ne sont pas sans noblesse, mais encore faut-il avoir la grandeur d’âme de s’y atteler au lieu de courir les plateaux.»), qui donne également des titres de livres et de films pour ceux qui aiment l'espionnage et la guerre secrète.

Dans un autre genre (complètement!), Otir. Je me demande si Aymeric connaît («parce que là où il y a deux juifs, il y aura toujours trois opinions»).

Une heure du matin. Orage. Déluge. Je me couche.

jeudi 8 septembre 2016

Cuisson

J'ai commandé un sac Nano chez Cotten pour la randonnée de ce week-end et ils ont eu la mauvaise idée de l'envoyer contre signature. Il faut donc que je passe à la poste ce soir puisque je pars à Marseille demain matin.

La poste ferme à six heures et demie. Je prévois large et quitte La Défense à quatre heures et demie.

Ligne 1 Esplanade de la Défense - Défense grande Arche pour prendre le RER A.
Problème sur le RER A. J'attends un quart d'heure dans une rame immobile puis reprends la ligne 1 jusqu'à gare de Lyon (donc un quart d'heure de perdu à attendre, un quart d'heure de perdu du fait de la vitesse du métro par rapport au RER A).

Il y a deux types de RER qui me ramènent chez moi: ceux qui viennent du nord de la ligne (ZACO), les plus courants, et ceux qui partent de la gare de Lyon (ZICO), qui sont ajoutés aux heures de pointe (puis qui deviennent les uniques trains à partir de 23 heures, mais ne compliquons pas).
L'avantage de ceux qui viennent du nord c'est qu'ils sont plus nombreux et prioritaires (nous semble-t-il, par expérience) par rapport à ceux qui partent de gare de Lyon. L'avantage de ces derniers c'est qu'ils arrivent vides et qu'il est généralement possible de s'y assoir. De plus ils sont plus rapides car ils s'arrêtent dans moins de gares.

Quand j'arrive, un ZICO stationne et un ZACO doit arriver d'un instant à l'autre. Le ZACO est censé passer (donc partir) avant le ZICO, mais il va être pris d'assaut vu le nombre de personnes qui attendent sur le quai (il y a dû y avoir des trains de supprimés).
Je monte dans le ZICO attendre, tant pis. Il fait si chaud que je supporte mal l'idée de m'entasser, d'autant plus que j'ai un sac volumineux qui contient mes affaires d'aviron que je ramène pour le week-end.
Pendant une demi-heure les passagers vont hésiter, faire la navette, monter, descendre, entre ce train relativement vide et le quai en face tout à fait plein, entre ce train immobile à la température de four (les voitures stationnent au soleil avant d'être amenées à quai) et le train annoncé comme imminent — et qui n'arrive pas.

J'arriverai à la poste dix minutes avant la fermeture.

Le lendemain, j'entendrai quelqu'un dire que cette immobilisation des trains était due à l'arrestation de trois femmes terroristes à Boussy-St-Antoine, gare sur cette même ligne, deux arrêts plus loin que le mien.

samedi 13 août 2016

Arrivée

Petites routes du Vercors. Temps radieux. Que j'aime la France.

O. voulait du nougat, nous nous arrêtons à Montélimar. Un peu par hasard (c'est le lieu qui m'a plu, la place contre l'église) nous déjeunons à la nap'monde tenue par une ancienne Parisienne venue des îles. Elle me plaît, on dirait Bouche dorée.

Nous lui demandons quel est le meilleur nougat de Montélimar. Réponse catégorique: le nougat Soubeyran, un peu en dehors de la ville. Nous y apprendrons que deux choses ont contribué à la renommée de Montélimar: Emile Loubet et les bouchons de la nationale 7. Les fabricants de nougat avaient engagés des vendeurs ambulants qui vendaient du nougat aux automobilistes coincés des heures…

J'avais demandé à voir Grignan. Les appréciations sont partagées. C'est un beau château — de la fin du XIXe siècle, voire du XXe siècle. Mes compagnons de voyage n'ont pas aimé; pour ma part il m'a davantage fait songer à Proust (Castellane, Montesquiou, Noailles,…) qu'à Madame de Sévigné.
A dire vrai, l'extérieur du château suffit: la vue panoramique qu'on a des terrasses, l'isolement, sa domination sur le paysage aujourd'hui encore… Comme cela devait être terrible (au sens de formidable, effrayant) l'hiver au XVIIIe siècle. Madame de Grignan aimait-elle ce lieu? Il me semble que cela devait demander un fort caractère, l'amour des chevaux, des chiens ou des bonnes œuvres (le problème étant toujours de s'occuper).

Nous arrivons à St-Rémy-de-Provence où j'ai loué un gîte (c'était une surprise). Impossible d'y entrer, c'est la féria, tout le centre est bloqué. Impossible de se garer. Nous transportons les valises à dos d'homme. Présentation du gîte, mignon, en plein centre (c'était l'intérêt, dans mon idée). Une fois notre hôtesse partie, nous nous regardons avec désolation: quel bruit, quelles vacances, quelle horreur. Tristes auspices.
Nous allons dîner à Maussane, où le centre est également bloqué pour cinq jours. Consolation: Nice puis St-Etienne-du-Rouvray n'ont pas tout étouffé, les municipalités font la fête en bloquant les accès par des voitures, des camions, des buses de béton. Tant mieux.

dimanche 31 juillet 2016

Dimanche

Chaque fois que je vais à la messe à Yerres le dimanche matin (pas souvent puisque je vais à l'aviron (mais j'ai décidé d'y aller le samedi afin de passer le dimanche en famille)) il y a un baptême. Lecture d'un message de l'évêque d'Evry au début, puis plus aucune allusion aux événements de la semaine1. Parfait.

Je pars demain, rien n'est prêt, sauf le triangle dans la voiture. J'ai acheté des chewing-gums.

Irréprochable. Un peu trop de gros plans, la folie et le doute (le doute sur la folie: responsable ou irresponsable, consciente ou inconsciente?), une construction sans faille.



Note
1 : assassinat du père Hamel le 26 juillet.

mardi 26 juillet 2016

Mise au point

Sur FB, GC (spécialiste de l'Afrique anglophone) énonce inutile de s'émouvoir pour Jacques Hamel, le prêtre assassiné aujourd'hui en Normandie par un fanatique musulman, puisque les catholiques ont assassiné des milliers de musulmans en république du Congo Centrafrique (si des imprécisions se sont glissées dans mon résumé, je sais qu'il rectifiera).
J'avais commencé par répondre sur FB sous sa remarque, mais j'ai effacé ma réponse lors d'une fausse manip. Alors je mets quelques mots ici, juste pour les avoir (enfin) écrits.
Je trouve ce genre de remarques totalement déplacé pour dire le moins. D'une part elles consistent à appliquer au passé des normes qui n'existaient pas à l'époque, d'autre part(je barre en fonction du commentaire de GC.) Elles reproduisent ce qu'elles condamnent: elles écrasent les individus sous un principe au lieu de rendre toute sa valeur d'homme à chacun. Elles condamnent à reconduire perpétuellement les mêmes gestes, à base de rancune et de haine, à partir du comptage précis des torts et des vertus de chacun. Mais qui peut donc tenir un tel livre de compte?

Je me souviens du même GC en train de regretter (après le Bataclan?) qu'on n'ait pas davantage parlé du massacre dans une école kenyane en avril 2015, semblant dénoncer un cas de "deux poids deux mesures". Mais je me souviens aussi avoir pensé en avril 2015: "c'est une école chrétienne, personne ne dira rien, d'une part pour ne pas exacerber les tensions confessionnelles, d'autre part parce qu'en Occident, dans l'imaginaire occidental, les chrétiens ne peuvent pas être des victimes. Ce sont forcément des persécuteurs. Et on ne plaint pas les persécuteurs. On pense ou on dit: "bien fait".
(Dis-moi, Guillaume, t'es-tu indigné devant le récit de cette musulmane venue se recueillir devant ses morts à Nice et qui s'est fait insulter? Parce que ce que tu viens de faire, c'est le même mouvement que les insulteurs).

Je me souviens du jour où j'ai compris que nous allions laisser mourir les chrétiens d'Orient sans rien dire, parce qu'ils étaient chrétiens. Une statistique était sortie qui montrait que la religion la plus persécutée dans le monde était le christianisme, et cela avait fait rire Kozlika sur Twitter (rire d'incrédulité, pas de moquerie). On sortait de la "bataille" pour le mariage gay (le mariage pour tous), et j'ai compris que mes amis homos, mes connaissances homos, en voulaient si profondément à l'Eglise qu'ils ne verraient pas, jamais ou beaucoup trop tard, des persécutions qui menées contre n'importe qui d'autre auraient aussitôt coalisé leur soutien. J'ai compris que cette fois-ci, eux, généralement si sensibles aux persécutions, ne diraient rien; et que les autres groupes capables d'indignation (la "gauche", pour parler vite, et l'Eglise elle-même) ne diraient rien non plus, pour éviter d'allumer une guerre de religions, suffisamment proche comme cela (leur donné-je tort? Non, oui, je ne sais pas. Mais des gens meurent en martyr, pour leur foi, cela mérite au moins du respect.)

Je ne peux pas en vouloir à mes amis homos. Je comprends leur point de vue, d'autant plus que j'ai souvent eu honte de l'Eglise devant certains propos inadmissibles. Mais toi, Guillaume, j'ai un peu plus de mal à comprendre. Vas-y, compte les morts au Congo, les fous anti IVG, les prêtres pédophiles. Compte les léproseries, les aides aux galériens, les soupes du Secours catholique, l'aide actuelle aux réfugiés en Grèce. Compte tout ce que tu veux et explique-moi comment tu fais tes calculs et comment tu tires le bilan comptable de tout cela. La méthode de calcul chrétienne veut qu'une étincelle de lumière vaille plus qu'un océan de ténèbres. Mais on n'est pas obligé d'utiliser cette méthode. Laquelle retiens-tu? Œil pour œil, dent pour dent? Autre chose?

Bien fait pour les chrétiens, ils ont massacré, bien fait pour l'Occident, il a colonisé. OK. Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait? On se suicide tout de suite pour montrer notre remords, on se laisse assassiner par repentir ou on cherche une solution pour passer à un autre modèle?

mardi 19 juillet 2016

Troisième mardi de juillet

J'ai accompagné O. s'inscrire à Paris VII Diderot: rapide et très bien organisée.

Masculin féminin. Baba au rhum. A quatre heures rue du Temple un panneau lumineux sur une pharmacie annonce 42°.

Le monde devient fou — ou sa folie est davantage mise en scène et rapportée. Attaque au sabre sur une plage du Maroc, attaque au couteau dans un train en Allemagne. En pensant à la violence feutrée mais omniprésente de Masculin Féminin (coups de feu, coup de couteau, suicide par le feu, chute par accident, sur fond de guerre du Vietnam), je me disais que cela devrait faire surgir de nouvelles formes d'art ou de littérature.

L'hôtel en Grèce n'a pas répondu, j'ai réservé en Provence. Des vacances à trois, l'idée m'effraie un peu (il va manquer une personne pour la belote).

jeudi 14 juillet 2016

Un château bien géré

Ecrire après (inévitablement toujours après), c'est écrire en sachant des choses que nous ne savions pas pendant que nous vivions la journée. Tout se teinte de ce qui est survenu entre le temps de la vie et le temps du récit, avec une sensation d'indécence et de devoir de silence. Ou bien non: le devoir de continuer comme si de rien n'était: keep calm and carry on ou le spectacle continue.
Billet commencé le 15 juillet au matin.

Matinée dans les locaux d'Hervé. Il déménage demain et samedi. Comme d'habitude des imprévus lui sont tombés dessus (quelle est la nature réelle d'un imprévu systématique?) J'en profite pour faire du courrier en retard. J'ai tellement de retard dans un peu tout que je pourrais rester enfermée une semaine entière avec mon ordinateur, quelques cartes postales et des cartouches d'encre (pour stylo, pas pour imprimante).

Résultat définitif d'APB (admission post-bac): ce sera donc une double licence math-info à Paris Diderot. Nous n'aurons pas d'enfant en classes prépa, c'est bizarre pour nous qui avons tant aimé cela, mais aussi soulageant pour moi qui m'en souviens comme d'une épreuve physique et mentale (physique, oui: je me souviens des transformations physiques de mon corps épuisé).

Après-midi au château de Villandry que je n'avais jamais visité. Ce château a eu de la chance dans ses propriétaires successifs. C'est un château Renaissance à l'extérieur, XVIIIe à l'intérieur. C'est ici qu'Henri II Plantagenêt a rendu à Philippe Auguste ses terres conquises sur le territoire français.
Joachim Carvallo a épousé en 1899 la fille d'une riche famille de Pennsylvanie et ces scientifiques amoureux de l'art espagnol n'ont acheté ce château que pour avoir de la place pour leur collection de tableaux… mais visiblement le couple menait ses passions jusqu'au bout: une fois le château acheté, le propriétaire a mené des recherches pour rétablir les jardins d'origine transformés en jardins à l'anglaise au XIXe siècle tout en redonnant aux façades leur aspect Renaissance; ce faisant il a fréquenté des moines bénédictins à Solesmes, ce qui a ranimé (ou animé) sa foi catholique défaillante (inexistante), amenant la conversion au catholicisme de son épouse protestante qui se mit à étudier l'hébreu: un couple fascinant, suivant avec systématie ses passions dans leurs implications logiques.

Nous avions remarqué la légèreté des interdits dans les jardins (une corde tendue bas pour interdire un accès, sans panneau) qui s'est confirmée dans les pièces (pas de "ne pas toucher", "ne pas s'assoir" sur tous les meubles), nous avions été étonnés que la visite guidée soit comprise dans le prix d'entrée (c'est-à-dire qu'elle est proposée aux volontaires, sans obligation). Cette gentillesse discrète la nous avait rappelé Chenonceau: avec raison, puisque dans les deux cas il s'agit d'un château privé. N'y a-t-il donc que les monuments nationaux pour avoir la manie de l'affichette en tout genre?
— Et que fait le propriétaire? C'est un industriel?
— Non, il gère le château.
— Vous voulez dire que le château est autosuffisant?»
Je suis surprise et enchantée de découvrir un propriétaire qui ne gémit pas que son château est impossible à entretenir. Il vit sur les terres, dans les communs du XVIIIe. Nous faisons de rapides calculs, trois cent mille entrées à onze euros, dix jardiniers à demeure. Je comprends mieux le commentaire du dépliant qui notait que passer à l'agriculture biologique avait entraîné un surcoût compensé par l'abondance des récoltes: cela ne représentait pas l'habituel discours lénifiant des promoteurs du bio; non, c'était le constat d'un homme qui avait pris un risque avec son propre argent. Je suis heureuse de cet autonomie financière comme si je découvrais un écosystème en équilibre.

Ciel changeant de Touraine, il fait beau sans faire trop chaud, nuages translucides qui tamisent le soleil. Nous achetons des bêtises à la boutique "jardinerie", beaucoup de confitures (j'ai oublié la confiture de sureau).

Langeais. Il est tard. Restaurant Errard, pigeonneau au gingembre, deux résidents belges et un suisse dans la salle (nous le savons par leurs conversations, non par leur accent). Je me demande un instant s'il ne s'agit pas de Kouchner qui aurait arrêté de fumer (plus rose, un peu bouffi). Mais non, il s'appelle Michel. (Leur conversation est si envahissante qu'un autre couple ira prendre le café et le cognac dans une autre pièce.)

Retour à la nuit. Il est dix heures et demie, nous trouvons avec peine une place pour garer la voiture en haut de la tranchée (c'est le nom de la côte qui commence à la sortie du pont Wilson au nord de la Loire) et redescendons, le feu d'artifice commence à onze heures. Il y a beaucoup de monde, en descendant la côte nous voyons qu'il sera impossible d'atteindre le pont, le feu d'artifice est tiré d'une île, ce doit être joli les fusées se reflétant dans la Loire.
Surprise: les lampadaires ne s'éteignent pas pour le feu d'artifice, nous trouvons à nous protéger de leur lumière à l'abri de la masse d'un camion vendeur de frites.

Feu d'artifice. Le dernier qu j'ai vu remonte à 2012, il y a toujours des progrès dans les fusées. J'essaie d'imaginer le métier des ingénieurs en feu d'artifice. Où se font les tests, dans les landes désertes du Massif central?

Longue remontée, la foule est partout, les voitures, le tram, tentent de se frayer un passage avec prudence. En arrivant à l'hôtel, Hervé m'annonce d'une voix blanche: «un camion a foncé dans la foule à Nice, soixante morts».
Et parce que nous venons de revenir dans une telle foule, j'essaie de bloquer les images qui montent.

jeudi 9 juin 2016

Mise à jour

Je n'écris plus — je crois que je suis en train d'oublier comment écrire — non pas que je n'ai rien à écrire, au contraire, des comptes rendus de pièces de théâtre de visites, de TG, mais la flemme d'aller chercher au fond de moi ce que j'en pense pour le décrire précisément: c'est exigeant, pas toujours très exact, et à quoi bon?

Ce matin au réveil la radio annonçait une fusillade en terrasse de café. J'ai attendu la fin de la phrase, du paragraphe, pour savoir si c'était à Paris ou ailleurs, en pensant avec un vertige «c'est nouveau, avant je n'aurais jamais pensé que cela pouvait être à Paris.» Finalement Tel Aviv.

Mes mains sentent l'intérieur des gants en caoutchouc de cuisine. A midi je suis allée au club pour aider à nettoyer. De la boue, de la boue d'enfant qui fait des pâtés de boue avec de la terre et de l'eau, s'est déposée sur toutes les surfaces planes, la moindre baguette de bois ou de métal. L'eau a soulevé une remorque à bateaux, celle-ci n'est pas retombée d'aplomb, un bateau est cassé. D'autres sont gonflés d'eau, lourds, irrécupérables.
Dans l'ensemble il n'y a pas trop dégâts même si chaque dégât est onéreux: les "ergos" (ergonomètres), les appareils électriques, le petit matériel, tout avait été mis en hauteur dans les vestiaires.

Front des grèves : ce matin, encore Boissy, RER A. Olivier n'a plus cours, dernière semaine avant le bac.

vendredi 13 mai 2016

Six mois

Ce qui m'étonne, c'est que les journalistes sont capables de tartiner sur les traumatisés du Bataclan "qui sursautent à chaque bruit inattendu" sans jamais en profiter pour faire un peu de pédagogie à propos des réfugiés: eux, ce sont les bombes qu'ils fuient.

mardi 3 mai 2016

Le Mémorial de Sainte-Hélène

Ligne 1, 19h05. le cours a commencé depuis cinq minutes. Je suis très en retard, trop en retard même pour rendre les livres à la bibliothèque (impact terroriste: les boîtes à livres sont fermées, impossible de rendre un livre en dehors des heures d'ouverture).

mardi 22 mars 2016

D'heure en heure

Avant sept heures, j'entends l'annonce d'une émission sur les droits de l'homme et je me dis que ce doit être Jean-Yves pour son dernier livre écrit avec Justine Lacroix, Le Procès des droits de l'homme.

A huit heures et demie à la cafétéria, deux femmes discutent devant moi: «je crois qu'il y a eu des explosions à Bruxelles, peut-être un attentat.»
Remontée au bureau j'en parle à ma collègue qui vérifie sur internet: trois bombes.

Vers deux heures H. m'appelle, découragé: «Personne ne travaille, les gens discutent autour de la machine à café. Tout à l'heure, les Mulhousiens ont voulu que j'annule la réunion de la semaine prochaine à Paris comme trop dangereuse. J'ai refusé.»
(S'il fallait s'arrêter de vivre à chaque fou… Ils sont nombreux, certes, mais… Toujours je pense aux anarchistes au début du XXe siècle. Mais eux visaient des personnalités au pouvoir, la comparaison n'est pas valable.)

dimanche 29 novembre 2015

Incendie

COP21, Daesh : j'ai l'impression d'être dans un immeuble en feu (genre La tour infernale) dans laquelle se terre un assasin à kalachnikov (genre 58 minutes pour vivre): si vous vous occupez de l'assassin, vous n'avez pas le temps d'éteindre le feu, mais si vous vous occupez du feu, vous risquez de vous faire descendre par l'assassin.



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Agenda
Hier soir, concert gais. Toujours aussi plaisant.

Ce matin, il fait doux et gris.



Yolette Lifa. Stéphane, Philippe, Florence, Céline, moi. Bateau agréable car très bien réglé.

samedi 21 novembre 2015

TGs

Le TG de la semaine dernière sur le concile de Chalcédoine a été définitivement annulé — sauf celui de notre groupe puisqu'il avait été déplacé à aujourd'hui: il a donc eu lieu normalement.
Mais le TG du cours flottant prévu le 14 a, lui, été remplacé: j'ai donc passé la journée en cours.
Ce fut plutôt intéressant. Ephèse: affirmer l'union des deux natures du Christ; Chalcédoine, affirmer la non-absorption de la nature humaine par la nature divine, puis deux cents ans plus tard articuler volontés divine et humaine dans le Christ (avec en particulier le rôle de Cyrille le confesseur (confesseur de la foi)).
Cela doit paraître abscons, ç'a l'est d'un certain point de vue; mais c'est passionnant d'être un petit nombre d'étudiants à débattre sur ces textes après les avoir préparés. Nous nous retrouvons à nous disputer, ce qui donne une idée des enjeux à l'époque.

Le TG du cours flottant portait sur les codes domestiques dans les deutéro-pauliniennes et les pastorales.

Acheté des gants à pois, des petites cuillères au manche coloré, une nappe plastifiée représentant une mappemonde (assez ugly (déjà, le simple fait d'être une nappe en plastique est terriblement kitsch (il sommeille en moi une Vamp mal assumée)), mais je ne résiste pas à une mappemonde).



Agenda
Alerte attentat maximale en Belgique: métros, magasins, cinémas fermés.

mardi 17 novembre 2015

Démenti

Pour faire mentir ce que je disais hier, deux allusions aujourd'hui, mais par des étrangers (sont-ils émus pour nous, ou effarés que de tels événements arrivent ici, à Paris?) :

- la prof de grec, grecque, commence tout à trac le cours par une minute de silence.
- l'étudiant indien, qui murmure quelques mots sur la tristesse des événements. Je réponds avec légèreté, peut-être trop d’ailleurs, je l'ai regretté: «Oh, il y a toujours eu des attentats à Paris. Ici par exemple, (j’étends la main vers la rue de Rennes), il y a eu une bombe, et dans le RER… la nouveauté, ce sont les fusils mitrailleurs.»

lundi 16 novembre 2015

Silence

Me surprend et me réconforte le silence depuis deux jours. Pas de discussion de café du commerce, pas de solution ou d'explication à l'emporte-pièce, pas de larmoiement ou de colère. A l'aviron déjà, dimanche matin, le sujet n'est pas évoqué. Aujourd'hui en entreprise, tout se résume à un «Ça va?» les yeux dans les yeux, un acquiescement, une reconnaissance, et nous parlons d'autre chose. Ce soir encore, durant le plat avalé avant le cours, personne n'échange sur le sujet, comme si tout avait été dit ou qu'il n'y avait rien à dire.
Je trouve cela infiniment reposant.


Requête à ma famille ou amis (à mes amis pour qu'ils le disent à ma famille): s'il devait arriver que je meure dans un attentat, n'acceptez pas la diffusion de ma photo ou d'une biographie en trois lignes sur le net ou dans les journaux. Paix à mes os. (Ceci n'est pas un jugement pour ceux qui préfèrent cela, qui ont besoin de cela. Le chagrin peut se vivre de tant de façons. Mais me concernant, I would prefer not to.)

dimanche 15 novembre 2015

Premier dimanche après l'attaque

Sortie en yolette de pointe.
Plus de feuilles, ciel et Seine bleus (très rare, je l'ai toujours vu verte).
J'ai tâché de prendre une photo horizontale, pour une fois.


2015-1115-Seine-peupliers.jpg



A. est partie avec la Coccinelle. Nous conservons sa voiture pour que O. s'entraîne un peu sur boîte manuelle.


En découvrant la difficulté à identifer les morts et les blessés, je me faisais la réflexion que nous portons rarement de quoi nous identifier sur nous-mêmes, mais plutôt dans des sacs vite oubliés dans la panique.
Et je me disais que j'allais peut-être recommencer à coudre des étiquettes dans les manteaux et vestes de la famille. Est-ce une pensée morbide? (Ou juste pratique? Ou les deux?)

samedi 14 novembre 2015

"Si tu veux faire rire Dieu, parle-lui de tes projets"

(proverbe polonais)

Journée blanche, anesthésiée. Certains parlent de colère, d'autres de partir. Je ne ressens rien d'autre que l'inéluctable et une certaine détermination.

Quand donc ai-je entendu parler pour la première fois de la proclamation d'un "califat"? C'était l'été, en 2014, et ce jour-là, j'ai su qu'il y aurait la guerre, aussi sûrement que si j'avais entendu Hitler parler du IIIe Reich. Puis les massacres d'hommes, les enlèvements de femmes, les conquêtes territoriales. Cela ressemblait tellement à la conquête territoriale arabe de la fin du premier millénaire (ou celle de Charlemagne deux siècles avant, pour "équilibrer" les religions: car pour moi il s'agit avant tout de conquête de territoire, la religion n'est qu'un instrument de communication (de propagande, de marketing). L'important, c'est le pouvoir et la richesse.) Un jour, il y aurait affrontement, c'était certain; mais pour cela, il faudrait que l'Occident se sente, soit, directement menacé.
Eh bien voilà. Que va-t-il se passer?

Le bilan est incroyable, cent-vingt-neuf morts, plus de trois cents blessés. Je repense à M. qui me demandait si les gens avaient raison de quitter la Syrie, s'ils ne feraient pas mieux de rester chez eux pour défendre leur pays: «tu sais, quand tu es civil, tu ne défends rien du tout. Tu te prends des bombes sur la tête et tu ne peux absolument rien faire. Ta seule obsession, c'est de nourrir les enfants».
Ce matin, nous pouvons un peu plus imaginer ce que cela serait de vivre ainsi tous les jours.

Ce qui me paraît extraordinaire, ce qui suspend le temps, c'est de repenser à son propre état, ses pensées, ses projets, quelques heures avant les événements, dans l'innocence, quand nous ne savions pas ce qui nous attendait. Fêter un anniversaire, planifier un week-end, travailler le dossier du TG (en retard, en retard), téléphoner à sa tante, écrire des choses de peu d'importance sur FB, tout était différent avant les événements, tout prend une autre couleur et un autre poids après, je me prends à penser «si j'avais su, je…» Mais je quoi? C'est une vie normale, et ce que vienne chercher ceux qui fuient, c'est une vie normale, une vie où il est normal que le plus important soit de planifier des anniversaires et des week-ends, et non la façon de survivre sans eau dans une cave.

Cependant, c'est l'état de toutes nos minutes. Nous vivons dans la certitude de nos prochaines heures et journées, et pourtant à tout moment il peut y avoir un accident, une rupture, une mort, qui fasse que «plus rien ne sera jamais comme avant». Mais nous l'oublions. Est-ce un bien ou un mal, la condition nécessaire pour pouvoir vivre, le luxe d'une vie sans grande difficulté, ou l'erreur qui ne nous fait pas assez profiter de chaque minute?

Etat d'urgence. H. et A. avaient rendez-vous à Paris —chacun de leur côté— ce matin, j'avais cours l'après-midi, nous serions peut-être passés à la galerie Sakura ensuite, O. se serait débrouillé seul pour sa réunion scoute, il fallait caser les courses, etc: tout cela annulé, tous ces projets, cette agitation, cette futilité, annulés.
Comme c'est simple.
Etat d'urgence.

vendredi 13 novembre 2015

Massacre

L'ordinateur étant enfin arrivé, nous avons fêté à nouveau l'anniversaire de A. (avec un gâteau, des bougies, la totale).
Puis je me suis zonée devant Le Labyrinthe emprunté au CE (on dirait une histoire de Signe de Piste) tout en surfant dans les fils RSS de la semaine (parce que le film ne nécessite pas tous mes neurones). Vers 23 heures, je lis un statut de Pascal disant à peu près «Putain, obligé de téléphoner aux enfants pour savoir s'ils sont en vie», et cela ressemble tant à un reproche de ma famille quand je n'ai pas donné de nouvelles depuis longtemps (sauf qu'eux ne téléphoneraient pas) que je m'apprête à répondre ironiquement quand cette bizarrerie m'arrête : Pascal n'est pas ma tante, ce n'est pas normal.
Trois clics plus tard, j'ai compris avec effarement qu'il ne parlait pas au figuré.

Je descends chercher mon portable qui a sonné peu avant (serait-ce les enfants?): un sms de ma mère qui me demande si nous allons bien. Je ne réponds pas. Les grands sont quelque part à Paris, chez des amis ou au cinéma. Je suppose qu'il n'y a plus de RER, il faut sans doute aller les chercher.
Je leur envoie un sms pour savoir où ils sont et descends prévenir H.: «allume la radio, regarde internet, sais-tu où sont les enfants?» Le temps qu'il comprenne ce qui se passe et qu'il me réponde, nous entendons la porte d'entrée s'ouvrir. Les grands sont rentrés des Halles sans rien savoir, sans se rendre compte de rien. Le seul commentaire que nous aurons sera: «ah oui, on a vu plein de voitures de policiers passer dans l'autre sens.»

J'envoie un sms rassurant à mes parents et remonte voir la fin de mon film en tâchant de comprendre ce que je lis sur internet, en tâchant de le croire. De minute en minute il y a de plus en plus de morts mais on ne sait pas si les informations sont exactes, je pense à l'assaut de l'école en Tchétchénie, Bataclan, concert de Death Metal, match de foot, terrasse d'un café. Confusion. Hollande, Obama, état d'urgence déclaré, recommandation de rester où l'on est, hashtag #porteouverte pour accueillir les gens errant dans Paris.

mardi 7 avril 2015

L'indemnisation des victimes de catastrophes aériennes

Un ami a publié l'image suivante sur son compte FB:





Bien évidemment, c'est en partie vrai, un peu comme il est en partie vrai que si les médias français (européens?) ont peu parlé du massacre kenyan, c'est parce qu'il s'agit de chrétiens1.

Cependant, la nationalité a une autre conséquence: si la compagnie n'est pas européenne (union européenne), tous les passagers ne sont pas égaux. J'avais été surprise et choquée de l'apprendre par un article de L'Argus de l'assurance paru le 28 août 2009, après la disparition du vol AF 447 reliant Rio de Janeiro à Paris et du vol 626 de Yemenia Airways en juin 2009.
J'avais mis cet article de côté, je vous le livre quasi in extenso.

J'ajoute des sauts de ligne pour faciliter la lecture en ligne.
[…] Il appartient au marché de l'assurance aviation de procéder à l'indemnisation des ayants droit des victimes, voire de la victime elle-même en cas de survie… En pratique, les assureurs aviation sont peu nombreux et spécialisés. La France en compte trois principaux : Axa Corporate Solutions, la Réunion aérienne (GIE regroupant Generali France, Groupama transport, MMA et Scor) et Allianz. Les grandes compagnies aériennes sont assurées par plusieurs marchés (européen, asiatique, nordaméricain).

Les assureurs souscrivant en coassurance, c'est leur chef de file (le leader) qui va négocier les indemnisations pour le compte de tous. En conséquence, ce sont les assureurs de l'opérateur aérien qui feront les premières avances. Il est en effet prévu, par le régime de responsabilité du transporteur aérien (règlement européen n° 2027/97), le versement d'une avance à la victime, laquelle ne peut pas être inférieure à 15000 droits de tirage spéciaux (DTS : panier de monnaies regroupant le dollar US, le yen, l'euro et la livre sterling) aux ayants droit en cas de décès.

Une fois connues les premières hypothèses sur les causes de l'accident, les constructeurs et motoristes vont devoir se défendre avec le soutien de leurs propres assureurs. En pareil cas, un dialogue s'installe souvent entre les deux groupes d'assureurs pour discuter les montants d'indemnisation des victimes ou de leurs ayants droit, voire pour se répartir les responsabilités. Ils vont devoir appliquer un régime de responsabilité complexe, rarement uniforme et, surtout, très différencié selon les victimes.

Si les derniers sinistres ont remis sur le devant de la scène la question de l'indemnisation des victimes et/ou de leurs ayants droit lors d'accidents aériens au cours de vols internationaux, la question de l'indemnisation s'est posée dès les premières heures de l'aviation commerciale. La première pièce de l'édifice a été posée par la convention de Varsovie du 12 octobre 1929 relative à l'unification de certaines règles en matière de transport aérien international (entrée en vigueur le 13 février 1933), qui a été modifiée dès 1955 par le protocole de La Haye du 28 septembre 1955 (entré en vigueur en 1963).

Ces dispositions ont très vite été considérées comme dépassées en raison des faibles plafonds d'indemnisation prévus. Divers mécanismes/régimes d'indemnisation, tant au niveau national qu'international, ont été mis en place afin de pallier les insuffisances de Varsovie-La Haye. Ainsi, selon les accords IATA de 1993 et 1995, les compagnies aériennes renoncent à se prévaloir des plafonds d'indemnisation de Varsovie-La Haye, l'article L. 322-3 du code de l'aviation civile français relevant le plafond à 114336,76 €. Malgré ces mécanismes correctifs, la situation n'était pas satisfaisante et, le 28 mai 1999, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a adopté la convention de Montréal, relative à l'unification de certaines règles en matière de transport aérien international (entrée en vigueur le 4 novembre 2003, 92 Etats parties signataires actuellement), destinée à remplacer Varsovie-La Haye.

La responsabilité du transporteur aérien envers ses passagers, lors d'un vol international, est désormais encadrée de la façon suivante (art. 21):
- jusqu'à 100 000 DTS, le transporteur ne peut pas exclure ou limiter sa responsabilité (sauf faute de la victime) ;
- au-delà de 100000 DTS, le transporteur n'est pas responsable des dommages subis s'il prouve que le dommage n'est pas dû à sa négligence ou à un autre acte ou omission préjudiciable,de sa part, de ses préposés ou de ses mandataires ; que ces dommages résultent uniquement de la négligence ou d'un autre acte ou omission préjudiciable d'un tiers.
[…]
En 2002, l'Union européenne a adopté le règlement n° 889-2002, modifiant le règlement n° 2027-97 en incorporant dans le droit de l'Union européenne toutes les dispositions de la convention de Montréal relative à la responsabilité du transporteur aérien envers les passagers et les bagages.
Désormais, toutes les personnes voyageant sur un vol opéré par un transporteur aérien de l'Union européenne sont indemnisées selon les dispositions de la convention de Montréal, que ce soit directement par l'application de la convention ou par celle du règlement n° 889-2002.

Pour les personnes voyageant avec un transporteur aérien non communautaire, tout dépend si le vol relève ou non de la convention de Montréal.
L'application de ce régime juridique, à l'apparence uniforme, va pourtant aboutir à des indemnisations très différentiées selon la qualité des passagers, d'une part, mais surtout de la compétence juridictionnelle, aléatoire en pratique. Les ayants droit s'efforcent de maximiser l'indemnisation en saisissant le juge le plus généreux, dans les faits le juge américain.

Les indemnisations sont de deux ordres. D'abord le préjudice économique et financier. C'est celui résultant de la perte de revenus en raison du décès ou de la blessure de la victime. […] Ensuite, le préjudice moral, en commençant par le « prix de la douleur », mais aussi les préjudices d'agrément, ou encore les désordres dits «post traumatiques» pris en charge dans certaines juridictions. Les sommes versées au titre de l'indemnisation des dommages liés à un accident aéronautique sont nettement supérieures aux indemnisations d'autres accidents, pour des raisons absolument subjectives liées à l'émotion. Elles se traduisent par une inflation des préjudices moraux, dans des proportions inconnues du droit commun… Aux États-Unis l'indemnisation d'un décès consécutif à un accident aérien peut dépasser 4 M$, dont l'essentiel est constitué de préjudices moraux. Dans un même accident, toutes les victimes n'auront pas nécessairement accès aux mêmes juridictions, d'où des disparités d'indemnisation selon les nationalités. Il s'en suit un profond sentiment d'injustice difficilement explicable par les praticiens de l'assurance. […]

Thibaut de Mallmann, ancien avocat, directeur juridique de la réunion aérienne,
avec la collaboration de Dorothée Cresp, juriste
Et comme d'habitude, murmures dans les couloirs pour savoir qui est l'assureur de l'avion allemand, quels comptes vont être plombés par la catastrophe… (Le premier réflexe des directeurs, c'est de savoir qui est l'assureur, toujours: je me souviens par exemple d'AZT à Toulouse, du soulagement de savoir que nous n'étions pas concernés… C'est assez bizarre.)





Note
1 : Je ne crois pas que ce soit pour des raisons "anti-chrétiennes", mais parce qu'on considère que les chrétiens ne sont pas à plaindre, généralement. Il reste d'eux l'idée qu'ils sont en position dominante, alors que c'est de moins en moins vrai au plan mondial. Surtout, ils n'ont plus rien à voir avec les chrétiens batailleurs et armés des siècles précédents.

vendredi 23 janvier 2015

C'est un complot des vendeurs de kebab

A cause du plan Vigipirate, les restaurants universitaires (resto-U) de Paris sont fermés (je ne sais ce qu'il en est en province).

lundi 12 janvier 2015

Trois dernières pour la route

Dans les dessins parus ces derniers jours (on remarquera que c'est finalement le texte qui prime: du dessin comme littérature) :


1/ Un terroriste cagoulé de noir armé d'une kalachnikov entre dans la rédaction en hurlant :
— Allah Ackbar !
— Poil aux nibars !
— Mais tais-toi, tu vois bien que ça ne le fait pas rigoler !
— Poil au Mahomet !

NB : Ceux qui connaissent bien Astérix revoient aussitôt Astérix légionnaire.


2/ Une femme de ménage passe la serpilière dans une flaque de sang.
Légende : J'essuie Charlie.


3/ La même, cette fois-ci commentant :
— Ça me change du sperme, du vomi et du gros rouge.

dimanche 11 janvier 2015

Etonnement

— Je n'ai jamais manifesté de ma vie.
— Comment ? Mais c'est incroyable !

samedi 10 janvier 2015

N'empêche

Que Charlie hebdo soit l'occasion de prôner d'arborer le drapeau français (lors de la manifestation de demain) et de remercier la police et la gendarmerie et que les assassins de journalistes soient abattus dans une imprimerie ne manque pas de sel.

Et mon fils qui me dit superstitieuse quand je parle de karma…






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Agenda
Le matin cours de droit canonique. Passionnant. "Pour le salut des âmes" avant tout. Protection du "for intérieur".
Le soir Le Père Noël est une ordure au théâtre. Très drôle.

vendredi 9 janvier 2015

Peur sur la ville

Tandis que le générique défile sur l'écran, nous remettons nos manteaux. Un très vieux monsieur demande à une très vieille dame :
— Voulez-vous que je vous raccompagne? Il y a des terroristes dehors, il ne faut pas sortir la nuit.
— Oh non, vous êtes gentil, j'habite dans le quartier, ce n'est pas loin.

Plus tard je les rattrape au moment où ils se séparent, prenant la rue des Ecoles en sens opposés.
— Bonne soirée, qu'elle soit plus légère que ce film!, dit la vieille dame.

Cela ne devrait pas être difficile d'être plus gai que La femme d'à côté.

Les morts

- Charb, de son vrai nom Stéphane Charbonnier, 47 ans, dessinateur, directeur de la publication de Charlie Hebdo.
- Cabu, de son vrai nom Jean Cabut, 76 ans, dessinateur, pilier de Charlie Hebdo et du Canard enchaîné, ancien du journal Hara-Kiri, l’ancêtre de Charlie Hebdo (ainsi nommé en référence à Charles de Gaulle, dont la mort provoqua l'interdiction d'Hara-Kiri qui avait titré "Bal tragique à Colombey: un mort" (légende ou réalité? quelle importance? En revanche cela souligne bien l'évolution de la société française en ce qui concerne la censure)).
- Georges Wolinski, 80 ans, dessinateur, membre de la bande d’Hara-Kiri dans les années 1960 puis pilier de Charlie Hebdo.
- Tignous, de son vrai nom Bernard Verlhac, 57 ans, dessinateur, pilier de Charlie Hebdo et de Fluide glacial.
- Bernard Maris, alias «Oncle Bernard», 68 ans, économiste, chroniqueur à Charlie Hebdo et sur France Inter.
- Honoré, (prénom Philippe), 73 ans, dessinateur à Charlie Hebdo.
- Michel Renaud, fondateur du "Rendez-vous du carnet de voyage" de Clermont-Ferrand, ex-directeur de cabinet du maire de la capitale auvergnate.
- Franck Brinsolaro, 49 ans, policier du service de la protection (SDLP), affecté à la protection de Charb.
- Ahmed Merabet, 42 ans, policier, membre de la brigade VTT du commissariat du XIe arrondissement.
- Mustapha Ourrad, correcteur.
- Frédéric Boisseau, agent d'entretien.
- Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse.

mercredi 7 janvier 2015

Chez le coiffeur

Il est deux heures moins dix, il ne reste que moi dans le salon, "ma" coiffeuse me coupe paresseusement quelques mèches. Elle s'adresse à l'autre (la troisième est partie faire les courses):
— Tu ne veux pas mettre la radio? Il paraît qu'il y a eu un attentat, j'ai entendu un bruit qui disait ça…
— La radio ne marche plus, c'est pour ça qu'il y a de la musique…

Elle sort son téléphone, cherche, lit en ânnonant imperceptiblement: «Une fusillade à Charlie hebdo… douze morts…»
Je suis abasourdie: — Douze morts ?!!
Je n'y crois pas.
Elle continue : — ce doit être un théâtre… il parle de théâtre…
Tout cela est tellement irréel qu'elle parvient à me faire douter: — Non, c'est un journal.
— Ah oui, ce sont les blessés qu'ils ont emmené dans un théâtre…
— Vous ne connaissez pas Charlie hebdo?
— Euh… non…

Alors j'explique, le dessinateur danois, la reprise des dessins, les menaces, déjà une bombe. Je fais simple, mais je me dis qu'il faut qu'elles comprennent avant d'écouter la presse, Dieu sait comment tout cela va être présenté:
— C'était des dessins, bon, pas toujours très fins, parfois lourdingues, mais bon, que des dessins…

Je rentre au bureau, prends mon téléphone, regarde twitter.
Charb, Wolinski, Cabu, Tignous.
Ça n'a aucun sens. Cabu et Wolinski martyrs. Absurde. Ça les aurait bien fait rigoler.


2015-0107-charlie-mahomet-etre-aime-par-des-cons.jpg


Grande émotion dans le pays ce soir, grande solidarité. Rassurant. Consolant. Mais quel choc. Tuer les clowns. Ils tuent les clowns. Mais quels cons.

mercredi 16 janvier 2008

Omar Ben Laden veut un visa pour Londres

Je copie ici cet article de Stéphane Kovacs pour conserver une trace de la béance qu'il provoque. Car que penser? cet homme n'est pas responsable des actes de son père, et pourtant, comment ne pas souhaiter instinctivement le tenir à distance? C'est le moment où la loi doit contenir les pulsions.
Le quatrième fils d'Oussama rêve de s'installer dans le Cheshire.
Un visa de résident pour Mr Ben Laden ? Les fonctionnaires de l'ambassade britannique au Caire ont tiqué. Avant de devenir gentleman-farmer dans le Cheshire, de troquer son blouson de cuir pour une veste en tweed et de trouver une Britannique qui veuille bien porter son enfant, Omar Ben Laden, le quatrième fils de l'homme le plus recherché du monde, va devoir s'armer de patience…

En septembre 2006, en vacances en Égypte, Omar Ben Laden, 26 ans, rencontre la Britannique Jane Felix-Browne, 52 ans, déjà cinq fois divorcée, cinq fois grand-mère. Il est ferrailleur à Djedda, en Arabie saoudite, elle est décoratrice d'intérieur à Moulton, dans le Cheshire (au centre du Royaume-Uni). «Spécialisée, précise-t-elle, dans les cabines d'avion…» Coup de foudre devant les pyramides de Gizeh et mariage au Caire, en avril dernier. Jane devient Zaina Al Sabah Ben Laden, et Omar divorce de sa première épouse, mère de son fils de 2 ans.


«Je veux voir le monde»

Mais les jeunes mariés ont beaucoup de mal à voyager. «Avec son nom, mon mari a souvent des problèmes dans les aéroports…» note ingénument Zaina. Avec son père, le jeune homme n'aurait pourtant «en commun que le nom, poursuit-elle. Son cœur est pur, il est pieux : un vrai gentleman».

Omar affirme ne plus avoir de contact avec Oussama Ben Laden depuis l'an 2000. Il l'aurait vu pour la dernière fois en Afghanistan, où il effectuait, à 19 ans, un stage dans un camp d'entraînement d'al-Qaida. Un stage qui l'aurait d'ailleurs dégoûté des armes et de la violence : «Je ne veux pas combattre et mourir ­jeune, a-t-il expliqué à sa femme. Je veux voir le monde.»

À commencer par le Che­shire, où sa dulcinée possède une magnifique maison. Le couple souhaite aussi avoir recours à une mère porteuse pour avoir un enfant ensemble. Mr et Mrs Ben Laden affirment avoir reçu l'assurance que la demande de visa, effectuée en novembre, aura le feu vert dès que l'ambassade britannique aura reçu les documents saoudiens du divorce, prouvant qu'Omar n'est plus marié qu'à Zaina.

À Moulton, les Ben Laden promettent qu'ils continueront à vivre en « militants pacifistes». «Quand on est ensemble, Omar oublie le monde et tous ses soucis», proclame amoureusement Zaina. Avant de s'inquiéter : «Pourvu que le climat lui plaise !»
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