La voiture est morte sous mes doigts sous mes pieds à la sortie de l'autoroute A5 en direction de Melun. J'ai attendu le dépanneur, j'ai appelé H. pour qu'il vienne payer (à mon habitude je n'avais ni papier ni argent) et me ramener. 1993, trois cent mille kilomètres, un enfant né sur la banquette arrière. Il pleut.

En rentrant, nous nous arrêtons pour déposer de vieux vêtements dans une benne à textile. Elle est pleine, je force, avec tant de conviction que je me coince la main si violemment qu'un instant je m'imagine que je viens de me casser trois doigts de la main droite (défilent dans ma tête L'arnaqueur, les tableaux à préparer pour le conseil d'administration, la piscine et la mer avec trois doigts plâtrés (c'est idiot, on ne plâtre pas les doigts), Mensonges d'Etat et la torture, c'est tout de même bizarre d'inventer des choses compliquées, c'est si simple de faire mal).

Bref, je n'ai rien, mais vraiment très mal, fourmis au bout des doigts quasi inutilisables. Je pense que cela doit valoir (puisque je parlais de torture) un arrachage d'ongle.


Après-midi à regarder les voitures sur internet avec H. qui finit par s'habituer à l'idée d'une décapotable même s'il trouve cela ridicule sous nos latitudes. Les sites automobiles sont vraiment mal faits, et toutes les voitures qui me plaisent ne se font plus.
Les voisins partent en vacances, ont vidé leur frigo chez nous. Nous les invitons donc à venir manger leurs restes pour leur faciliter le départ.