Alice du fromage

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Billets qui ont 'catholicisme' comme mot-clé.

mercredi 24 février 2016

Journée catholique

A midi je retourne pour la première fois depuis longtemps à la messe à la Défense (erreur de débutant: comme l’année d’ecclésiologie m’a fait prendre conscience de l’importance de la notion de «paroisse» ou «communauté» («faire Eglise»), je m’étais dit que j’irais à la messe dans ma ville, le samedi soir ou le dimanche soir. Après quelques mois, l’expérience prouve que je ne fais pas, par flemme ou pour ne pas déranger le rythme familial. Erreur de débutant: arrêter quelque chose « qui marche » pour mettre en place quelque chose, certes mieux en théorie, mais qui « ne marche pas ».)
Nous sommes en période de carême et j’ai la surprise de voir des adultes faire leur première étape de baptême (***) afin d’être baptisés le jour de Pâques.
C’est vraiment quelque chose qui m’étonnera toujours: des adultes qui se convertissent, qui viennent à la fois. Cela me paraît inconcevable dans notre monde actuel, tellement méprisant pour la foi (à moins d’être tombé dedans quand on était petit…)


Le soir, étrange écho, Hervé me propose d’aller au cinéma et je propose Spotlight: cela fait six semaines qu’il passe, j’avais peur d’un film bêtement (brutalement, systématiquement) anti-catholique comme le sont certains de mes amis FB, mais je n’ai rien lu nulle part sur ce fim (ni blog, ni twitter, etc), et quand un film tient six semaines, c’est qu’il est bon, ou tout au moins qu’il a quelque chose à dire.

En fait c’est un très bon film par sa retenue même. Il s’attache avant tout au travail des journalistes, c’est lent, sans éclat, comme le sont certains films sur le travail policier.
Ce qui m’a le plus frappée, c’est la prédiction d’un psychologue: «Il devrait y avoir 6% de pédophiles parmi les prêtres, c’est la moyenne statistique», et son explication: «le vœu de chasteté n’est pas respecté dans la moitié des cas; cela crée dans l’Eglise une habitude du silence et du mensonge qui mène à couvrir des conduites plus graves.»
Il n’y a aucune raison que ces 6% ne soient pas universels, ils doivent être valables en Europe, en France. Si c’est le vœu de chasteté qui mène à cela, il faut accepter le mariage des prêtres (ce qui posera le problème du divorce, il faut l’admettre, l’Eglise le sait. Ce n’est pas pour rien que l’Eglise orthodoxe est plus souple avec le divorce.
En un mot, de nombreuses remises en cause. Mais c’est inévitable.

vendredi 15 août 2014

Assomption

— Est-ce que je peux aller à la messe sans avoir droit à une remarque sarcastique?
Dans un sens je me moque de la remarque sarcastique, dans un autre, c'est lassant. En fin de compte, j'ai droit à plus de remarques blessantes dans mon entourage proche qu'ici, sur internet, ce qui confirme l'hypothèse d'Agatha Christie que les gens prennent moins de précaution en famille (voir Un cadavre dans la bibliothèque).

Comme le matin même j'ai lu cela sur Postsecret,





je reste songeuse devant le prêche du curé encensant "l'amour d'une mère". C'est bizarre, cette idéalisation de la famille par l'Eglise, ne savent-ils pas que c'est le lieu où l'on se déchire le mieux?
(Peut-être que si: «[…] il s’agit […] de la cellule fondamentale de la société, du lieu où l’on apprend à vivre ensemble dans la différence […]» Evangelii Gaudium, §66. Ou pas.)


Agenda pour mémoire:
- barbecue chez les voisins. Il fait froid et pluvieux, quel drôle de mois d'août.
- un film nawak dans la catégorie eau-de-rose comique 1, La proposition. Avouons que l'amour que Raj (de The Big Bang Theory) porte à Sandra Bullok a attisé ma curiosité. C'est détendant.
Nous perdons beaucoup de temps ensuite à regarder les préview de ses films disponibles sur l'Apple TV. Comme dirait quelqu'un à propos de Tom Cruise, «elle a l'air de faire toujours le même film». On devrait les faire jouer ensemble, chacun dans son type de films, pour voir (exercice à contraintes).


1: J'y pense, la dénomination officielle doit être "comédie sentimentale".

samedi 29 mars 2014

Samedi

Je continue les emplois du temps. Au moins ça me permet plus tard de retrouver la trace de mes journées. Bizarrement, raconter des anecdotes ne permet plus plus tard de retrouver la trame des jours (je veux dire le contenu réel des heures passées à vivre).

9h30: marché avec H. (Yipeee! ça n'a l'air de rien, mais des années que je cherche à aller au marché avant midi! (la journée type, c'est plutôt se lever à huit heures et perdre absolument tout son temps dans le nothingness avant de s'apercevoir qu'il est presque midi. je déteste ça. Je déteste ne pas savoir où sont passées les heures de ma vie)).

10h30: une heure et demie de ménage. Un jour je saurai pourquoi les joints de la salle de bain deviennent rose orangé. Produit pour nettoyer le lave-linge (c'est un concept étrange, ces produits qui servent à entretenir les lave-linge et lave-vaisselle: laver ce qui lave, c'est tout de même bizarre.)

13h20: j'accompagne O. à l'école de musique et je prends le RER. Je veux voir I am Divine (cela ne passe que dans une salle UGC, il faut se dépêcher) et passer dire bonjour à Patrick Cardon aux Blancs-Manteaux.

14h15: comme la séance n'est qu'à 14h55, j'erre dans la bibliothèque musicale des Halles et emprunte Béton de Thomas Bernhard.

14h55: je suis décidément abonnée aux petites salles qu'UGC les Halles a ouvertes récemment (30 à 35). Le film est un documentaire réalisé avec soin. Je suis à la recherche de mon enfance et de ma jeunesse, j'essaie de me souvenir de ce que j'ai pu voir ou entendre, je regrette tout ce que j'aurais pu (j'aurais dû?) connaître si j'avais su. L'homme Divine est très attachant, en tout cas à travers ce film.

En sortant je passe à la librairie allemande acheter Kritik der reinen Vernunft dont nous devons lire dix pages pour samedi prochain (le prof a tant répété que c'était plus clair, syntaxiquement plus clair, en allemand). De toute façon je n'ai pas grand chose à perdre, et puis le livre est très bien relié et pas cher du tout. (Mes premières recherches hier montrent que le vocabulaire est proche de celui que je vois en allemand théologique.) J'en profite pour acheter le tome V des Harry Potter et un livre pour mon autre nièce qui est en première (c'est sans doute une erreur, perdu d'avance, elle ne lira jamais ça. Mais sait-on jamais? Moi et mon espoir inétouffable quoi que j'en dise…)

Je passe voir Patrick Cardon, lui achète quelques livres (il est spécialisé dans la réédition de textes anciens sur l'homosexualité).
(J'ai rencontré Patrick à un colloque sur le kitsch. L'une des bizarreries de la vie (et qui prouve que le monde est petit, etc) est que la co-auteur de ce livre sur l'homosexualité au XVIIIe siècle suit les mêmes cours de théologie que moi (surprise de découvrir que Patrick était notre "ami commun" lorsque nous sommes devenues "amies" sur FB. Comme quoi l'univers catholique est un peu plus bariolé qu'on pourrait le croire au premier abord (plus exactement, plus tolérant, plus ouvert: pour suivre ce cursus de théologie, il faut remplir un dossier, écrire une lettre de motivation et passer un entretien. Les "bizarres", ceux dont on penserait qu'ils ne rentreraient pas dans le cadre (les divorcés, par exemple), ne sont pas rejetés. C'est quelque chose que l'on n'expérimente qu'une fois à l'intérieur: la tolérance, la bienveillance, est grande, ou en tout cas, "trouvable", alors que l'image renvoyée vers l'extérieur est souvent celle de la rigidité.))

En parlant de petit monde, j'aperçois en arrivant aux Blancs-Manteaux un ancien collègue aujourd'hui à la retraite en train de discuter avec Patrick. Discrètement j'attends qu'il parte, je voudrais lui éviter la crise cardiaque en me voyant embrasser Patrick sur les deux joues. (Mais peut-être qu'il ne m'aurait pas reconnue, ou peut-être qu'il n'aurait pas fait de crise cardiaque: la vérité est que je ne l'appréciais pas beaucoup.)

En repartant je passe devant La Belle Hortense (librairie-boutique de vin, ce qui est sans doute moins salissant pour les livres que librairie-salon de thé), j'achète une robe, un manteau, un haut (après un véritable sketch pour faire accepter les sommes par les deux cartes bleues. Comme je sais que j'ai l'argent, j'insiste. Nous essayons plusieurs combinaisons jusqu'à parvenir à trouver la solution. Heureusement que j'ai de la participation à débloquer le 15 avril). A travers la vitrine, j'aperçois une blondinette qui est la fille d'Aymeric (elle boude).

Je rentre en vélib. Je suis fatiguée, les restes du virus. Encore un épisode de The Killing avant de se coucher.

lundi 11 février 2013

Le pape s'en va

J'ai pensé à Jean-Paul I, à mon incrédulité en apprenant sa mort.

J'ai pensé au départ de Steve Jobs et à Frédéric II, à je ne sais plus quel général des Jésuites auquel le pape avait refusé de démissionner malgré sa maladie.

Je pensais que le refus de la contraception et de l'euthanasie par l'Eglise catholique était lié à la conviction qu'il ne fallait pas s'opposer à la nature, à l'œuvre de la nature comme dessein de Dieu, souffle de l'Esprit Saint. Dans cet esprit, le vieillissement étant le terme naturel de la vie, n'était-il pas cohérent, ne serait-il pas cohérent, de le laisser faire son œuvre sans s'y opposer, sans prendre la décision de se dérober? (Je pensais que c'était ce qui sous-tendait l'attitude de Jean-Paul II, par exemple: la soumission au temps comme décision de Dieu.)

Ici, quelques paroles désenchantées, qui évoquent ce blog dont je donne le lien au moment où il ne servira (sans doute) plus. (Que va faire le pape? Entrer au couvent? Et quel sera son titre? Redevient-on "civil" quand on a été pape? Ou est-ce comme ministre?)

mardi 22 mai 2012

«Eminence Révérendissime»

…Ça fait tout de même un choc la première fois que l'on entend cela (je ne connaissais pas l'existence de cette formule).
Vu et entendu le cardinal Zen ce soir. La situation en Chine n'est guère brillante pour les libertés, et visiblement elle se dégrade: par exemple, la torture qui avait disparu des prisons il y a quelques années réapparaît.

Ce qu'il a pu nous dire est assez bien résumé ici. Ce qui est impressionnant, c'est le contraste entre le calme du corps, les cheveux blancs, et la vivacité de l'expression, l'emportement au fur à mesure qu'il expose la situation et ses convictions. Profonde révérence envers le pape et beaucoup de reproches à faire à la congrégation pour l'évangélisation, considérée comme trop prompte à trouver des compromis.
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