Objectif Météores
Par Alice, vendredi 21 septembre 2018 à 23:15 :: 2018
J'ai vu l'aube rouge sur la mer, je me suis recouchée.
J'ai lu une heure (théologie) dans le bruit des vagues sur la terrasse au soleil déjà presque haut. La musique a repris à huit heures du matin.
Petit déjeuner à base de feta et concombre. Deux fois j'ai appuyé sur l'appareil pour avoir de l'eau chaude dans ma tasse (car je n'aime pas les faux-cols). Deux fois c'était trop, j'en ai mis partout. La serveuse m'a gentiment montré comment arrêter (bouton stop sur la machine d'à côté) l'eau la deuxième fois. Je me suis souvenue la façon dont je m'étais fait engueulée à l'auberge de jeunesse de Berlin pour exactement la même raison.
Je n'aime pas les faux-cols.
Dix heures, direction les Météores, étape Larissa.
— Gare-toi là !
Docile, il s'exécute puis demande : — Pourquoi on s'arrête ?
— Ben je ne sais pas, c'est toi qui a programmé une étape Larissa sur Waze.
— Mais c'était une étape dans la définition du trajet, pas pour s'arrêter !
Nous sommes malgré tout descendus de voiture. Ville aux rues en travaux, ville vivante, amusante, aux rues ombragées. Nous avons acheté un short, du thé, des filtres à thé, des lunettes de soleil (Gucci !), un fil pour tenir les lunettes quand on fait du sport (avec flotteurs pour ne pas les perdre dans l'eau), du Canderel. Nous avons pris une Guinness en terrasse et mangé un risotto et une salade agrémentée d'une sauce purée de framboise/vinaigre. Le café s'appelle Bukowski et parmi les "strong drinks" classe l'eau gazeuse (mais propose aussi des "stronger drinks", et même des "strongest", heureusement).
Deux heures. Plein ouest. Il fait trente dans la voiture (la température ne descendra que dans la nuit, à vingt-sept, vingt-cinq). Route droite, paysage pelé. Quatre voies séparées par un terre-plein: voie de gauche à 90, voie de droite à 70, voie qui quitte la route à droite à 50. Oublions ces râleurs de Français. Les Grecs sont toujours les mêmes au volant, bienveillants et négligents, s'arrêtant n'importe où pour faire n'importe quoi — mais ne klaxonnant jamais quand vous en faites autant.
Puis la ville sous les rochers, à flanc de rocher, les rochers nus, abrupts, immenses, noirs-bruns, arrondis par la pluie. La route continue. Premier monastère, Sainte Barbara, tenu par des religieuses. Nous montons, nous visitons. Beaucoup de slaves, des Russes. Une nonne orthodoxe strictement voilée à l'entrée. Un panneau recommande (en grec, anglais et russe) d'être vêtu "modestement". Des peintures dans l'église, nouveau testament, peintures des martyres des saints. Nous déchiffrons les caractères grecs, reconnaissons quelques martyrs aux instruments de torture (les flèches, le gril, etc).
Le jardin en contrebas est très beau.
J'achète du miel, forcément, toujours du miel dans les monastères, et quelques cartes postales.
Nous escaladons la montagne (cyclamen sauvages rose pâle), redescendons, allons au monastère suivant, puis le suivant. Ils sont fermés depuis une heure, nous montons, descendons, une passerelle, une atmosphère de photos chinoises, de monastères bouddhistes… Les chiens dorment au soleil et se déplacent à peine quand la voiture arrive. Les animaux sont faméliques et confiants. Impression de silence et de solitude au milieu de la poignée d'égarés qui comme nous montent les marches en sachant la porte close.
Retour à Larissa, les rues sont animées, dans le parc un concert apparemment dédié à réclamer l'accueil des réfugiés. Des caricatures font froid dans le dos qui dénoncent la collusion de l'Eglise orthodoxe et de l'extrême-droite. Que se passe-t-il réellement ici?
Il est huit heures, il fait nuit. Les terrrasses sont pleines de gens qui boivent un verre, nous nous installons, un ouzo, une planche… En attendant les plats je colle un timbre sur les cartes postales, timbres que H. a trouvés dans une gargotte où il est descendu acheter de l'eau:
— Vu où je les ai achetés, tu ne devrais pas lécher ces timbres pour les coller.
Je ris: — T'inquiète; regarde, je bois un peu d'ouzo pour désinfecter…
Il est franchement dégoûté: — Mais non, je t'assure, la vieille a soufflé dessus avant de me les donner.
Je ris et continue.
Larissa est vraiment étonnante, est-ce toujours ainsi, ou seulement le vendredi? Tout le monde est dans la rue, avec les enfants de un ou deux ans si nécessaire.
Une pharmacie affiche "Sophie la girafe" sur son panneau lumineux: mais pourquoi? (et je songe à Nancy, février 2017).
Nous rentrons, autoroute à 120.
Je suis fatiguée, trop de soleil, trop de vent.
J'ai lu une heure (théologie) dans le bruit des vagues sur la terrasse au soleil déjà presque haut. La musique a repris à huit heures du matin.
Petit déjeuner à base de feta et concombre. Deux fois j'ai appuyé sur l'appareil pour avoir de l'eau chaude dans ma tasse (car je n'aime pas les faux-cols). Deux fois c'était trop, j'en ai mis partout. La serveuse m'a gentiment montré comment arrêter (bouton stop sur la machine d'à côté) l'eau la deuxième fois. Je me suis souvenue la façon dont je m'étais fait engueulée à l'auberge de jeunesse de Berlin pour exactement la même raison.
Je n'aime pas les faux-cols.
Dix heures, direction les Météores, étape Larissa.
— Gare-toi là !
Docile, il s'exécute puis demande : — Pourquoi on s'arrête ?
— Ben je ne sais pas, c'est toi qui a programmé une étape Larissa sur Waze.
— Mais c'était une étape dans la définition du trajet, pas pour s'arrêter !
Nous sommes malgré tout descendus de voiture. Ville aux rues en travaux, ville vivante, amusante, aux rues ombragées. Nous avons acheté un short, du thé, des filtres à thé, des lunettes de soleil (Gucci !), un fil pour tenir les lunettes quand on fait du sport (avec flotteurs pour ne pas les perdre dans l'eau), du Canderel. Nous avons pris une Guinness en terrasse et mangé un risotto et une salade agrémentée d'une sauce purée de framboise/vinaigre. Le café s'appelle Bukowski et parmi les "strong drinks" classe l'eau gazeuse (mais propose aussi des "stronger drinks", et même des "strongest", heureusement).
Deux heures. Plein ouest. Il fait trente dans la voiture (la température ne descendra que dans la nuit, à vingt-sept, vingt-cinq). Route droite, paysage pelé. Quatre voies séparées par un terre-plein: voie de gauche à 90, voie de droite à 70, voie qui quitte la route à droite à 50. Oublions ces râleurs de Français. Les Grecs sont toujours les mêmes au volant, bienveillants et négligents, s'arrêtant n'importe où pour faire n'importe quoi — mais ne klaxonnant jamais quand vous en faites autant.
Puis la ville sous les rochers, à flanc de rocher, les rochers nus, abrupts, immenses, noirs-bruns, arrondis par la pluie. La route continue. Premier monastère, Sainte Barbara, tenu par des religieuses. Nous montons, nous visitons. Beaucoup de slaves, des Russes. Une nonne orthodoxe strictement voilée à l'entrée. Un panneau recommande (en grec, anglais et russe) d'être vêtu "modestement". Des peintures dans l'église, nouveau testament, peintures des martyres des saints. Nous déchiffrons les caractères grecs, reconnaissons quelques martyrs aux instruments de torture (les flèches, le gril, etc).
Le jardin en contrebas est très beau.
J'achète du miel, forcément, toujours du miel dans les monastères, et quelques cartes postales.
Nous escaladons la montagne (cyclamen sauvages rose pâle), redescendons, allons au monastère suivant, puis le suivant. Ils sont fermés depuis une heure, nous montons, descendons, une passerelle, une atmosphère de photos chinoises, de monastères bouddhistes… Les chiens dorment au soleil et se déplacent à peine quand la voiture arrive. Les animaux sont faméliques et confiants. Impression de silence et de solitude au milieu de la poignée d'égarés qui comme nous montent les marches en sachant la porte close.
Retour à Larissa, les rues sont animées, dans le parc un concert apparemment dédié à réclamer l'accueil des réfugiés. Des caricatures font froid dans le dos qui dénoncent la collusion de l'Eglise orthodoxe et de l'extrême-droite. Que se passe-t-il réellement ici?
Il est huit heures, il fait nuit. Les terrrasses sont pleines de gens qui boivent un verre, nous nous installons, un ouzo, une planche… En attendant les plats je colle un timbre sur les cartes postales, timbres que H. a trouvés dans une gargotte où il est descendu acheter de l'eau:
— Vu où je les ai achetés, tu ne devrais pas lécher ces timbres pour les coller.
Je ris: — T'inquiète; regarde, je bois un peu d'ouzo pour désinfecter…
Il est franchement dégoûté: — Mais non, je t'assure, la vieille a soufflé dessus avant de me les donner.
Je ris et continue.
Larissa est vraiment étonnante, est-ce toujours ainsi, ou seulement le vendredi? Tout le monde est dans la rue, avec les enfants de un ou deux ans si nécessaire.
Une pharmacie affiche "Sophie la girafe" sur son panneau lumineux: mais pourquoi? (et je songe à Nancy, février 2017).
Nous rentrons, autoroute à 120.
Je suis fatiguée, trop de soleil, trop de vent.