Billets pour la catégorie Sur la toile :

Les marins ont leurs raisons de faire des phrases

Journée de m** comme je n'en avais pas eu depuis longtemps, à commencer par m'être trompée de jour et être restée en télétravail alors que je devais former quelqu'un au boulot.

Bon bref, je vous mets quelque chose trouvée sur Twitter.
Dans la Marine, un enseigne de vaisseau est appelé Lieutenant.
Il peut commander une petite unité. Dans ce cas, on l'appelle commandant.
Après on a le Lieutenant de vaisseau, qu'on appelle capitaine.
Quand il commande une unité, on l'appelle aussi commandant.

Après, le capitaine de corvette. On l'appelle commandant. Même s'il ne commande pas. On peut avoir plusieurs commandants sur un même navire mais un seul qui commande tout le navire.

Puis le capitaine de frégate. Lui aussi est appelé commandant.
Il peut commander un navire mais pas une frégate. Pour commander une frégate, il faut être capitaine de vaisseau. Alors qu'il n'y a pas de vaisseaux dans la Marine, c'est un terme générique.

Enfin on a les contre-amiraux, les vice-amiraux, les vice amiraux d'escadre et les amiraux, que l'on appelle tous "amiral".
Parce que .....
Ben parce que c'était déjà assez compliqué comme ça.

Dans le prochain fil, nous verrons l'appellation des navires modernes, et pourquoi nos frégates ont un "D" sur la coque qui veut dire Destroyer, alors que certaines sont des croiseurs.
Comme l'a commenté quelqu'un, le plus simple est de saluer tout gradé par «commandant» (et j'ai appris qu'on ne dit pas «mon» dans la Marine).

vocabulaire-marin


Economie et politique - semaine du 5 au 12 juin

Journée de télétravail. J'ai donné des vêtements très anciens (une robe saumon de Bordeaux, soit trente ans, presque pas portée car achetée au moment de ma plus grande minceur). Je voulais les donner à quelqu'un parce que ce sont des vêtements qui passent au pressing et que je voulais qu'on en prenne soin car j'y suis attachée. J'ai donné des vêtements achetés pour ma fille il y a dix ans et qu'elle ne portera jamais, une robe rouge à pois blanc que je n'ai plus envie de porter à mon âge. Sortie au marché. Revu Taxi Driver que j'avais vu au cinéma en 1987, je pense, dans un cinéma du Boul Mich disparu depuis longtemps (à l'époque il y avait encore des cinémas porno, c'était une petite salle coincée entre).
C'est à peu près tout pour mes aventures palpitantes de la journée, donc je vous mets de l'info économique et politique.

Les entreprises se délocalisent aux États-Unis – Euractiv
Les entreprises sont confrontées à des charges administratives et à des coûts énergétiques élevés en Europe selon Stefano Mallia, le président du groupe des employeurs du Comité économique et social européen (CESE). Cette délocalisation d’entreprises concerne principalement les secteurs qui dépendent d’une forte consommation d’énergie. Le groupe des employeurs du CESE a poussé l’UE à introduire un « contrôle de la compétitivité ». Un tel contrôle supposerait que les conséquences d’une législation proposée sur l’environnement des entreprises soient analysées au cours des processus de prise de décision de l’UE.

Blockchain : consolider nos atouts – Institut Montaigne
La France a été pionnière dans l'écosystème international blockchain et dispose d'atouts techniques et réglementaires incontestables pour cette technologie. L’enjeu est désormais de développer notre avantage sur cette infrastructure numérique de confiance, en capitalisant sur ces avancées. À l’échelle européenne, le développement d’infrastructures de paiement qui s'appuient sur la blockchain serait clé pour notre souveraineté.

La gestion publique des risques – Cour des comptes
Le rapport s’attache à analyser concrètement la gouvernance de la gestion publique des risques, les processus qu’elle met en œuvre et les conditions de son adaptation à l’évolution des risques. Il émet notamment des recommandations pour rationaliser les dispositifs sectoriels de gestion des risques, pour améliorer la vision d’ensemble de la puissance publique sur les risques qu’elle supporte et sur les moyens qu’elle met en œuvre pour les gérer et pour expliciter et approfondir l’interaction entre l’État et la société.

L’Allemagne est-elle à nouveau « l’homme malade de l’Europe » ? – Institut Jean Jaurès
La récession allemande constitue une opportunité pour corriger certaines orientations économiques. Entre l’intervention étatique souhaitée par le chancelier Olaf Scholz et la volonté́ de l’industrie allemande d’avoir les mains libres, il y a une occasion de faire émerger un chemin pour la transformation écologique du modèle économique allemand, en développant davantage de technologies vertes dont le monde entier aura bientôt un besoin vital.

Santé et technologies : quelle entente pour nos professionnels ? – Institut Sapiens
Selon Gaetan Casanova, Isabella de Magny, Vincent Diebolt, le secteur de la santé subit une transformation profonde due à l’innovation technologique et aux évolutions démographiques. Entre la diminution des médecins, la désertification médicale (qui concerne 10 millions de Français), les professionnels de santé sont confrontés à des contraintes de taille. Pour les résoudre, ils considèrent qu’il est donc nécessaire d’exploiter les nouvelles technologies comme l’IA, qui libère du temps médical, pour réinventer le système de soins.

Un fait bizarre

J'ai du mal à voir quoi que ce soit de marquant dans cette journée.

Alors je vais vous traduire un fait bizarre (tweet qui répond à la question: «Citez un fait qui vous étonnera toujours»):
Allez sur Wikipedia, choisissez un article au hasard.
Cliquez sur le premier mot cliquable de l'article en dehors de parenthèses, puis de même sur l'article sur lequel vous arrivez, et ainsi de suite.
Vous obtiendrez l'un des résultats suivants:
- soit vous serez pris dans une boucle,
- soit vous atterrirez sur l'article «philosophie».
De façon générale, si vous lisez l'anglais, les réponses à la question sont passionnantes. (Il faut cliquer régulièrement sur "voir plus de tweets" (c'est assez énervant), sinon vous allez passer sur d'autres fils sans vous en apercevoir.)

Trois aperçus de la Russie

Je passe du temps sur Twitter.

J'y trouve cet échange d'un soldat russe avec sa mère, échange qui a été lu par l'ambassadeur ukrainien à la tribune des Nations-Unies. Je le traduis en français :
— Pourquoi as-tu mis tant de temps à répondre? Tu es vraiment en exercice?
— Maman, je ne suis plus en Crimée. Je ne suis plus à l'entraînement.
— Alors tu es où? papa demande si je peux t'envoyer un colis.
— Maman, qu'est-ce que tu pourrais m'envoyer comme colis? En ce moment, j'ai juste envie de me pendre.
— Qu'est-ce que tu dis ? Qu'est-ce qui se passe ?
— Maman, je suis en Ukraine. Il y a une vraie guerre qui fait rage ici. J'ai peur. On est en train de bombarder toutes les villes, tous ensembles. On vise même les civils. On nous a dit qu'ils nous accueilleraient à bras ouverts et ils se laissent tomber sous nos blindés, ils se jettent sous les roues pour nous empêcher de passer. Ils nous traitent de fascistes. Maman, c'est tellement dur.

J'avais le projet à l'équinoxe d'aller voir les nuits blanches de St Pétersbourg avec Sophie. Voilà qui est remis. Sophie a depuis un an ou deux une belle-fille russe. Je lui demande comment ça va, si elle a des nouvelles.
Réponse:
— Hélas, c'est indéfendable! Je suis très mal. Aux dernières nouvelles, la belle-famille de mon fils «ne comprend pas qu'on en fasse tant pour une opération militaire.» Et ma belle-fille dit que la nation n'est pas le régime.
Mais pour sa carrière, son image, etc…
Mon fils parle d'un «néo-maccarthysme» des médias. Bref, nous ne sommes pas dans le sens de l'histoire!

Ce soir en rentrant je découvre ce tweet qui parle de la protestation de Yelena Ossipova, survivante du siège de Leningrad.
Je pense à Alexievitch et Derniers témoins.


Sinon, j'ai fait mon entraînement d'ergo et H. est en train de regarder Top chef. Ce semblant de normalité est rassurant, même si ou surtout quand on sait que tout pourrait basculer très vite.

L'admission de l'Ukraine dans l'Union Européenne

Je viens de voir ça et j'ai froid ans le dos.
Il est 14h30. Serons-nous en guerre dans deux heures? Est-ce que je dramatise?

Tweet de KievPost annonçant le vote pour l'admission de l'Ukraine dans l'UE


Un peu de fun rose

Cadeau.

Shrimp is the new bretzel

Ensommeillée toute la journée. Pas le courage de lire dans le RER du retour. Je fais défiler Twitter, deux thèmes principaux, les non-vaccinés (les Bogdanoff sont morts, un député "Debout le France" est mort (c'est beau de mourir pour ses convictions)) et Blanquer (l'objectif de ne pas fermer les classes mène à une modification permanente des règles d'isolement: c'est le chaos).

Et puis je tombe là-dessus (compte de Barbara Serrano):
Pour ceux qui suivent quelques comptes brésiliens, vous devez voir partout des images de crevette. Je vous explique : il y a 3 jours, le président Bolsonaro a été interné pour occlusion intestinale. Intestins qu'il a fragiles après avoir subi une agression au couteau de cuisine lors de la précédente

deux crevettes en forme de coeur


campagne électorale. On apprend aujourd'hui que cette hospitalisation a été causée par une crevette mal mastiquée (oui). Depuis, la crevette a été érigée en héros national et symbole de l'antifascisme, et fleurit un nombre infini de blagues, de logos et divers visuels détournés

slogan les crevettes de la résistance


Mon préféré est celui du @sensacionalista (= @le_gorafi) qui reprend une affiche célèbre des années 1970 (époque de la dictature militaire) sur laquelle il était écrit "Sois un marginal, sois un héros", et qui a été transformée en "Sois une crevette (camarão), sois un héros".

Sois un marginal, sois un héros Sois une crevette, sois un héros


Un hashtag commence à circuler, #CamaraoAntiFascista, et on parle aussi beaucoup de "Camarão comunista", le communisme étant, pour Bolsonaro et ses électeurs, tout ce qui est situé à sa gauche.

Crevette à la place de la faucille dans le symbole communiste la faucille et le marteau Crevette à la place de la faucille dans le symbole communiste la faucille et le marteau


À un an des élections présidentielles et face à la très grande notoriété de Lula (Lula signifie "poulpe" en portugais), le faux journal @sensacionalista a titré "Si une crevette a causé l'hospitalisation de Bolsonaro, imagine un poulpe".
Le titre de ce billet fait référence à Bush qui avait failli mourir d'un bretzel.

La vengeance du vacciné masqué

En attendant de prendre le temps et de reprendre l'habitude d'écrire (car moins on écrit moins on écrit), voici un autre thread (fil) Twitter d'un médecin.
Il s'agit cette fois-ci d'une explication possible ou plausible de l'explosion actuelle des cas de covid.
C'est un angle que je n'avais jamais envisagé, d'une forte logique interne.

Le Twittos est médecin et le thread ici. Je ne prends pas la peine de copier les GIFs.
Les non vaccinés covid vont prendre cher... à cause des vaccinés. Et c'est très logique. Je vous explique.

Le vaccin contre le covid ce n'est pas comme le vaccin contre la rougeole par exemple. Contre la rougeole, vous n'avez plus la maladie une fois vacciné.

Les non vaccinés de la rougeole sont donc protégés par les vaccinés. C'était d'ailleurs l'argument très égoïste des antivaxx de la rougeole pour ne pas vacciner leurs enfants quand ce n'était pas obligatoire.

Mais pour le covid, les vaccinés peuvent encore avoir la maladie.

Il y a bien une baisse du risque de contagion, mais pas assez pour empêcher le virus de circuler. C'est d'ailleurs l'argument des antivaxx pour pas se vacciner. Sauf qu'ils oublient que le vaccin, s'il n'empêche pas d'être malade, réduit considérablement les cas de forme grave.

D'ailleurs on le voit en ce moment à l'hôpital : pour 1.7 vaccinés, il y a 6 non vaccinés. C'est à dire que 13% des gens (les non vaccinés) représentent 78% des hospitalisations en soins critiques (source data.gouv.fr, au 28/10)

Ça c'est la preuve que le vaccin protège, en réduisant drastiquement les chances (non nulles, mais très faibles) de finir à l'hôpital.

Bilan : quand les vaccinés ont le nez qui coule, une anosmie, de la toux, bref, des symptômes, bha ils s'en foutent.

Et ils ont pas tort. Ils ont un pass, le nez qui coule, pourquoi aller se faire tester? Pour protéger les non vaccinés? Mais c'est une grosse blague. Ils en en rien à carrer des non vaccinés, au contraire même.

Je vois moultes cas depuis 2 sem et aucun vacciné ne se teste.

Bilan : le virus est en train de circuler à une vitesse qu'on n'a jamais vue, et on n'a que très peu d'infos car plus de tests systématiques. Ajoutez à cela les enfants, c'est explosif ! Quand la classe de ma fille a fermé, on s'est demandé qui était malade. Le cas. Le vilain.

Ils étaient au final 8 sur 26. La classe d'à côté 15 sur 28. Du délire. Et vous savez quoi? Les gens devant travailler ont envoyé leur enfant en quarantaine (dans l'attente du test) chez les grands-parents! Olé! Et la directrice dépitée de me dire /...

.../ que les familles n'annulent pas les goûters d'anniv pdt la quarantaine !

Voilà pquoi les non vaccinés, qui avaient 3 options pour l'instant : vaccin, covid ou passer entre les gouttes, n'ont plus cette dernière option. La fenêtre entre le vaccin ou le covid se ferme.

Les 13% de non vaccinés, entourés de 87% de gens qui n'en ont plus rien à foutre du covid ET de ces 13%, n'auront le choix qu'à soit le vaccin, soit le covid. C'est pas pour rien que le ministre allemand a dit ce jour que d'ici la fin 2022 chaque Allemand sera /...

.../ soit vacciné, soit guéri du covid, soit mort du covid.

Après les non vaccinés, n'oubliez pas un truc : 10% des covid font un covid long. Cela va d'une fatigue de qq semaines à une anosmie de plusieurs mois (et probablement définitive), à des fibroses pulmonaires.

Je vous ai déjà raconté ce cas d'un ami de 35 ans, sportif, le mec qui fait des iron man tous les mois, qui depuis son covid ne peut plus monter deux étages sans être essoufflé. Et qui terminera probablement sous oxygène à vie dans 20, 30 ou 40 ans. Qui sait.

Bref, les non vaccinés, je vous le dis : vous allez subir de plein fouet l'égoïsme des gens qui n'en auront rien à foutre de vous, c'est à dire les vaccinés. Et vous ne passerez plus entre les mailles du filet, qui se resserent chaque jour un peu plus.


Attention, je ne copie pas ça parce que ce serait d'une exactitude absolue, mais parce qu'il me semble que cela donne à réfléchir.

Hôpitaux et médecine contemporains

De nouveau je copie un thread de twittos. Chaque fois que je fais ça je me dis que je vais mettre le twittos en colère s'il s'en aperçoit, mais aussi chaque fois je me demande pourquoi il n'écrit pas ça dans un blog où je pourrais le retrouver, mais aussi chaque fois je me demande comment quelqu'un peut avoir le courage d'écrire d'aussi longs threads sur Twitter, j'en frémis rien que d'y penser.

Il s'agit du même neurologue que celui qui m'avait rire lorsque les infirmiers non-vaccinés s'étaient fait virer de l'hôpital — preuve que l'hôpital est pour lui un sujet de réflexion réccurent. Pour le lire sur Twitter, c'est ici.
Bon pendant que j'attends une thrombolyse qui visiblement ne viendra jamais (mais je suis sympa, j'attends jusqu'à la 4e heure 30), je lis plein de trucs sur COMMENT RÉFORMER NOTRE SUPER SYSTÈME HOSPITALIER (que bien entendu tout le monde aime tant qu'il s'agit pas de payer).

Et de façon fort peu surprenante, toutes les solutions proposées consistent à déplacer un curseur imaginaire, sur une ligne qui l'est tout autant, allant de "plus de pognon" à "une meilleure gouvernance".

La partie "plus de pognon" tout le monde la connait.

La partie "meilleure gouvernance" un peu moins, mais en gros c'est toujours le même combo: plus de pouvoir de décision aux équipes de terrain et moins de paperasse inutile.

Mais personne (ou plutôt pas grand monde) ne s'interroge sur la pertinence de l'organisation générale de notre système hospitalier.

Alors qu'elle date de plus de 60 ans, époque où il n'y avait rien de ce qui fait 90% de la vie quotidienne de 90% des gens.

Notre système est assez simple.

On a des petits hôpitaux un peu partout, des moyens hôpitaux dans chaque département, des gros hôpitaux dans chaque région, et trois cas particuliers à Paris Lyon et Marseille.

Et plus un hôpital est gros, plus il a des moyens matériels (un plateau technique) et une diversité de compétences importantes.

Mais quelle que soit sa taille, chaque hôpital est aussi l'hôpital de proximité de son territoire. Un peu comme les écoles avec la carte scolaire.

Tout ça est très logique... Pour quelqu'un qui vit dans les années 60 où les traitements sont rares, les connaissances médicales de base universelles, et la transmission des savoirs difficiles.

Chacun de ces trois points est essentiel pour comprendre l'organisation des hôpitaux.

1/ les traitements rares signifie que dans ce modèle, on part du principe qu'avec un dizaine de molécules on couvre la majorité des besoins hospitaliers. Antalgique, Antibiotique, anti-inflammatoires, diurétique, insuline... Avec ça on est supposé être autonome partout.

2/ les savoirs médicaux de base sont universels. Que vous voyez un chirurgien, un médecin ou un psychiatre, tout le monde sait faire un diagnostic de base (fracture, hypertension, infarctus, diabète...) et tout le monde sait prescrire un des rares traitements disponibles.

3/ la transmission des savoirs difficile. Dans les années 60, la communication la plus rapide est le téléphone fixe. Et c'est payant. Sinon y'a la poste. Et quelques bibliothèques universitaires.

Un médecin qui veut avoir un avis sur un traitement particulier, ne va pas se taper une biblio en commandant 15 livres dans une bibliothèque, ni demander au spécialiste (au singulier) de la question une conférence téléphonique. Il se débrouille comme il peut.

Nous sommes 60 ans plus tard.

La pharmacopée a explosé et de nombreux traitements hospitaliers ne sont utilisables que par certains spécialistes (en neuro on n'a presque que ça)

La médecine de base est très peu enseignée parce que le savoir spécialisé a explosé. Pour vous donner une idée, il y'a des trucs neuro auxquels je ne comprends rien et que je confie à des collègues neuro, alors la prise en charge de l'HTA si vous voulez c'est pas trop mon truc.

Et l'accès à l'information est universel. Depuis mon téléphone dans un gîte en Corrèze j'ai accès à à peu près tout ce que je peux imaginer, encore faut-il que je sache quoi chercher (ce qui est différent d'où chercher).

Qu'est-ce que ça change à notre système de soins hospitaliers ?

On pourrait dire...tout.

Plus aucun hôpital n'a la taille critique pour s'occuper de toutes les pathologies avec le maximum de chances pour les patients.

C'est vrai pour les petits hôpitaux, qui se contentent d'assurer la survie avant transfert ou la fin de vie en l'absence de transfert….

Mais c'est aussi vrai pour les établissements de l'APHP. Aujourd'hui en neurologie, selon votre problème neurologique, là où vous seriez le mieux pris en charge sera Lyon, ou Bordeaux, ou Nantes, ou Lille ou…

Et comme évidemment ces services ne peuvent pas accueillir toutes les personnes qui en France ont besoin d'eux, ils sont sollicités par tous les autres hôpitaux (ça fait toujours drôle aux patients parisiens hospitalisés à la Salpêtrière qu'on aille demander un avis à Montpellier).

Et là j'oublie volontiers le fait que dans certaines situations, les dossiers sont discutés avec des gens de Milan, Berlin ou Stockholm, y compris pour la sclérose en plaque de madame Martin qui habite à Guéret dans la Creuse.

Pourtant notre système ne change pas.

Madame Martin qui habite à Guéret dans la Creuse pense que parce qu'il existe un hôpital à Guéret, elle n'est pas loin d'un hôpital qui pourra l'aider si besoin.

Ce qui est faux. Elle sera sûrement très bien prise en charge (je ne connais pas Guéret, je n'ai aucun conflit d'intérêt) pour peut-être son infarctus, mais en cas de parkinson elle devra aller à Limoges. Et si elle a une forme atypique peut-être devra-t-elle aller à Lyon.

Ou pas. Parce que rien ne dit que par hasard un jour un neurologue qui s'intéresse au Parkinson ne s'installe pas dans cet hôpital. Ce qui sera super pour Mme Martin si elle a un parkinson, mais incompréhensible pour Mme Renaud, qui devra toujours aller à Limoges en cas d'AVC.

Et ce qui est vrai à Guéret est vrai à Paris, boulevard de l'Hôpital, en face de la Salpêtrière, si Mme Dupond qui a une SEP, traverse la rue pour se faire hospitaliser dans un des excellents services de l'APHP spécialisé dans la SEP, au cas où elle serait également diabétique.

Parce que chaque hôpital étant hôpital de proximité de son territoire ET avec des services utra spécialisés, il est probable que personne sache quoi faire de son diabète.

En gros pour celui-ci il est possible que Mme Dupond aurait été mieux prise en charge à Guéret...dans la Creuse.

Bref l'organisation actuelle des hôpitaux ne correspond à plus grand chose en terme d'adéquation de l'offre par rapport aux besoins, de hiérarchie de compétences, et de logique des soins.

Et donc à part quelques sénateurs alcoolisés et maires démagogues, plus personne ne croit au système actuel (et j'oubliais quelques débiles sur Twitter qui pensent qu'une maternité sans médecin, sans sage-femme, sans pédiatre et avec trois accouchements/an est un lieu sûr).

Du coup là vous vous dîtes, bah si il est si malin, il a sans doute une solution !?

Bah non.

Non pas qu'il n'y ait pas de solution, mais parce qu'avant d'évoquer les solutions, il faudrait déjà éduquer les gens. Et ça c'est quasiment impossible.

Qui veut entendre qu'il n'est pas possible d'avoir à côté de chez soi, même à Paris, les meilleurs soins possibles et imaginables, ni d'ailleurs que ceux-ci ne sont pas toujours nécessaires (tout le monde n'a pas besoin d'une IRM pour le moindre mal de dos).

Qui veut entendre que tout le pognon du monde ne changera rien au fait que plus la médecine se développe, plus les médecins se spécialisent, et plus il en faut pour une population donnée identique, puisque chaque médecin est de moins en moins universel.

Et ceux qui pensent que la médecine gé peut faire le relais se trompent tout autant. En dehors du fait qu'il y a de moins en moins de MG, en 2021 on me demande encore à quelle dose on doit prescrire l'aspirine après un AVC (depuis 1960 ça n'a pas changé c'est 160mg de KARDEGIC).

Donc il faudra s'habituer à soit se déplacer loin de chez soi même pour des pathologies fréquentes et bénignes ET admettre que de facto, il va y avoir une médecine à plusieurs vitesses selon la chance géographique

OU

Réformer l'organisation des hôpitaux, avec des services polyvalents bien plus nombreux, et des services ultra spécialisés disséminés partout sur le territoire (peu importe où) suffisamment staffés en médecins pour pouvoir donner des avis à distance à tous ceux qui en ont besoin.
Tout cela m'inspire quelques réflexions : d'une part je pense encore «médecine des années 60». Je soigne tout à coup d'aspirine et de vicks vaporub, mais je suis consciente que c'est parce que je n'ai jamais rien eu de grave.

D'autre part je crois tout à fait à la spécialisation croissante décrite ci-dessus: les explications ci-dessus recoupent des expériences, ou plutôt des éclats d'expériences, des anecdotes rapportées, des témoignages entendus. Ce thread donne un sens à des éléments épars. Comment dire notre reconnaissance à ce chirurgien de Garches qui a opéré la hanche de ma belle-mère à 79 ans malgré sa sclérose en plaque — aucun chirurgien de Reims ne voulait prendre le risque — et l'a fait remarcher — promesse qui nous avait fait rire d'incrédulité quand il l'avait proférée?
Ajoutons que la sécurité sociale ne voulait pas rembourser le voyage en ambulance de ma belle-mère (avant l'opération elle ne pouvait voyager qu'allongée) au prétexte qu'elle aurait dû se faire opérer à Reims — et qu'il a fallu que mon beau-père apporte la preuve qu'elle n'avait trouvé personne pour l'opérer sur place (ceci pour aller dans le sens «notre système n'a pas évolué depuis soixante ans»).

Quant à la spécialisation/consultation par d'autres hôpitaux, je réalise que le sujet est traité dans la saison 2 de New Amsterdam, quand le directeur de l'hôpital a l'idée de "prêter" contre rémunération ses spécialistes à d'autres hôpitaux (contre rémunération car nous sommes aux Etats-Unis: il faut trouver soi-même des financements).

Tout cela me laisse perplexe, car avec une telle spécialisation, comment traiter un patient comme un tout, prendre en compte les interactions entre organes ou glandes ou entre médicaments prescrits par différents médecins?

Des liens

Une merveille commencée en janvier (ouvrir le thread): un opéra par jour ou par semaine, opéra à la fois œuvre et bâtiment.

Le retour des trains de nuit transeuropéens.

Je n'y ai pas cru tout de suite: la sécurité informatique mise en pratique par un homme du GRU .

Le 6 janvier, durant les événements du Capitole, les émeutiers se sont dangereusement rapprochés de la valise nucléaire.

Le site de l'Insee qui recense les décès. Seule difficulté: il faut connaître le nom de jeune fille des femmes mariées.
(Autre difficulté: il faut connaître l'orthographe de l'état-civil. C'est ainsi que je découvre que j'orthographie mal le prénom de mon grand-père et le nom de jeune fille de ma grand-mère.)

Datant du 15 avril 2021, une anacoluthe de style flamboyant (il s'agissait de l'anniversaire de l'incendie de Notre-Dame).

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Des liens mutualistes:

Crésus, une fédération d'associations qui sont au surendettement ce que les Alcooliques Anonymes sont à l'alcoolisme: à contacter si vous voulez maîtriser vos finances et devenir autonomes. Totalement anonyme et gratuit.

Avant d'en arriver là, et peut-être pour les jeunes gens en début de vie active: gérer un budget, consommer responsable, pourquoi s'assurer etc.

Pour les jeunes qui cherchent à se loger avec une fibre sociable et les retraités avec un appartement trop grand, une solution intergénérationnelle.

Les entreprises qui emploient des salariés en horaires atypiques peuvent s'inscrire auprès de mamhique, une association spécialisée dans ce mode de garde.

Une URGENCE: le don du sang. Beaucoup d'opérations ont été repoussées pendant un an, aujourd'hui il faut du sang pour pouvoir opérer en toute tranquillité. Avoir été vacciné ne constitue pas un obstacle au don de sang.

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Autour du virus

Les problèmes respiratoires de Darth Vador :



Un limericks vaccinal (et plein d'autres en commentaires).
Première dose d'astra zeneca
Aussitôt 24 heures au lit recta
Est-il nécessaire de préciser
Que toujours cela je préfèrerai
A mourir ou à survivre en réa?

Un twittos qui n'aime pas Raoult. Le fil commence le 22 mai.

L'explication mathématique par un exemple du pourcentage élévé de vaccinés parmi les malades (dans cet exemple, 40%), avec une hypothèse de 13% de non-vaccinés et de 87% de vaccinés (soit 13+87=100).



En réalité, en France, ce n'est pas 40%, mais 28% de vaccinés parmi les malades (73/(73+184)), même en mélangeant vaccinés une et deux doses (c'est-à-dire en calculant de façon défavorable aux vaccinés).

Billet technique (qui n'intéressera que ceux que ça intéresse)

Je me replonge dans la conformité (qui consiste à mettre en place des garde-fous pour ne pas être celui sur qui on tapera quand quelque chose tournera mal1) et je découvre les versions ultérieures des textes que j'ai connus dans leur enfance circa 2010.

Découvrez la liste nominative des personnes dont les avoirs sont gelés (lire cela c'est comme lire un roman d'espionnage) et plus mystérieux, la non-liste des PPE, les personnes politiquement exposées. Les banques et les assurances et les notaires et les agents immobiliers (etc) sont obligées de les surveiller, mais sans liste officielle: entre lutte contre le blanchiment et invasion de la vie privée.
On notera au passage cette fantastique reconnaissance implicite: que les personnes politiques sont davantage susceptibles de céder à la tentation du blanchiment et de la corruption. Nous sommes loin de «Noblesse oblige».

Par ailleurs vous trouverez ici une réflexion sur les complémentaires santé et leur possible avenir avec un tableau comparatif des situations selon votre contrat de travail (ou chômage ou retraite) p.27.



Note
1: en langage juridique : organiser la chaîne des délégations de responsabilité et mettre en place les contrôles légaux obligatoires.

Des liens

Se souvenir des temps incroyables que nous vivons : le pétrole distribué gratuitement parce qu'il n'est plus vendu, que les stocks débordent, qu'on ne peut pas arrêter l'extraction facilement.

Des classiques à lire en ligne. Les éditions papier sont très jolies, dépouillées.

Les cours de Foucault au collège de France.

Si vous avez du temps et l'envie, vous pouvez écrire, un peu à l'aveugle certes, à une personne en ehpad.

Un site à explorer, celui de l'univers du livre, éditions et libraires.

Une visite d'appartement en temps de grand claquemurage1, sur l'air de "T'as voulu voir Vesoul".

Visitez le tombeau de Ramsès VI ou les les chutes d’Iguazú.

Les masques protègent dans 8% des cas : voir ici à 18 minutes 53 (l'ensemble de la vidéo porte sur l'adoption et la diffusion des nouvelles inventions dans une population).



Note
1 : ©Didier Goux

Revue

Blogs sortis du silence:
Planes (lecteur de Sebald et joueur de foot (voilà un blogueur rapidement catalogué :D)
Mississippi en conserve, qui désormais raconte des voyages dans le sud de la France. Il n'y a pas d'archives, est-ce bien le même que celui qui mettait en ligne de si belles photos d'isolement dans le sud des Etats-Unis?


Liens collectés :
Des galaxies se synchronisent.

Beltégeuse va mal et ça me navre.1

Un restaurant romain, Renato e Luisa, via dei Barbieri, 25 Roma; le glacier Giolitti près du Panthéon.

Comme dirait Dirty Denys, «Une contribution originale au débat sur les retraites»: La bataille de Narayama, sur Arte.

Un classique: la recette de la galette des rois selon Kozlika.

Un twittos avocat a fait un énorme boulot concernant la réforme de la procédure civile. A vrai dire je ne sais pas ce que c'est, mais cela peut être utile à certains d'entre vous, ou a des amis ou connaissances: faites circuler et n'hésiter pas à le remercier, vu les réactions de ses confrères, cela a l'air énorme (comme travail, comme cadeau).

Pour les musicos nostalgiques de 1977: a 50-year-old Rhythm Machine with Midi.

La fille en rose est championne du monde de fléchettes.

Les mots croisés résolus en moins de douze minutes par Alan Türing et ses comparses pour intégrer le projet Enigma.

Une vache rebelle s'est enfui pour rejoindre les bisons.


Note
1: commentaire de H.: comme elle est à des milliards de kilomètres, elle a (ou est?) peut-être explosé depuis sept cents ans.

Quelques liens

La bonne nouvelle de l'année bissextile : promesse de 366 billets, avec probablement pas mal de références de jazz.

Un projet de cartographie de la France qui disparaît .

Je voulais faire un photo-montage du beauf de Cabu et de Martinez: un autre l'a fait avant moi. Le billet date de 2017, mais ce qu'il évoque des luttes intestines syndicales est toujours vrai: aujourd'hui, c'est la rivalité Brun-Martinez dont les usagers font les frais.

Cacophonie

Je n'avais jamais pris conscience à quel point la description des Français par Goscinny était exacte.


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Cacophonie incroyable toute la journée, tout le monde commente, une partie proteste, l'autre proteste contre les protestations: reconstruire à l'identique, pas à l'identique, en bois, en acier, en béton, en verre, Macron a eu tort de dire qu'on la referait plus belle, Macron a eu tort qu'on la ferait en cinq ans, (de façon générale Macron a tort), laissez parler les experts, c'est fou comme tout le monde est expert, salauds de riches qui donnent, salauds de riches qui défiscalisent, ah mais non ils ne défiscalisent pas, salauds de riches quand même, s'ils payaient leurs impôts on n'en serait pas là, pour des pierres il y a un milliard, mais les pauvres (les migrants, la planète), y peuvent crever, etc, etc.


La belle communion nationale aura duré moins de six heures.


Emotion mondiale, émouvante.
Un dessin venu d'Australie, de David Pope, inspiré d'une photo.


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Des blagues quasi à l'infini

Une CPE a fait un concours de blagues avec des élèves de 5e. Elle a appelé Twitter à la rescousse.

En prime, de la poésie de bureau.

Jamais vu autant de blagues que ce 1er avril. Est-ce à cause des fake news? La meilleure est sans doute celle de la police, la plus triste (pour moi) celle de l'équipe de futurism.


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Agenda :
Levée à trois heures du matin car je pensais avoir cours ce soir et je voulais envoyer une ébauche… Erreur, c'est la semaine prochaine.

La crise à venir

Pour parachever la présentation géopolitique d'hier, un fil avec des graphiques sur la prochaine crise.

(Je le copierai en clair quand j'aurai trois secondes de façon à le conserver pour les années à venir. (Toujours ce doute sur la pérennité du web.))


Bonus : une heure et demie d'entretien avec Gaël Giraud.


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Agenda :
Vu le chirurgien ce matin (Yerres-Montigny-le-Bretonneux en transport en commun: absurde! (pourquoi si loin? parce que ce chirurgien m'a été recommandé par une rameuse. Les vestiaires, mon réseau perso.)). OK pour opérer dès que possible.

Après avoir refusé ce week-end que je vide la bibliothèque du bureau de O. («les ouvriers ont dit qu'ils se débrouilleraient» — ce qui me paraissait tout à fait impossible sans qu'ils se prennent trois cent kilos de livres sur la tête), H. l'a fait tout seul cet après-midi en la transportant dans le salon.
Ce soir il est épuisé et la bibliothèque ressemble à ça :


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Nous sachons

J'aime beaucoup une page nommée "Complots faciles pour briller en société". («Nous sachons» en est le slogan.)
L'un des derniers complots dénoncés m'enchante :

ATTENTION, méfiez-vous :
avec le prélèvement à la source, votre employeur va connaître le montant de votre salaire.

Quelques liens à ne pas perdre

Avec toujours le risque (voire la certitude) qu'ils vont se briser :

Des photos d'arbres en noir et blanc: Pierre Pellegrini

Une chanson de Noël finlandaise: l'engraissement du cochon et sa mort. Chanson enfantine, succès populaire. (ôÔ)

Une recette de sablés au gingembre et chocolat (origine: la sécurité sociale (le service diabétique de je ne sais plus quel hôpital).

Le récit d'un prof schizophrène. Très impressionnant. Vivre un film d'horreur exactement comme un film d'horreur: en sachant que tout est faux mais en ayant peur quand même.

L'atlas de Sciences-Po en ligne.

Un Gorafi / the Onion nihiliste.

La fratrie Boulet

C. m'apprend que la sœur de Boulet, Jacquotte, est théologienne.

Du coup j'ai exploré sa blogroll: il y a aussi son grand frère qui parle de cinéma, son petit frère qui dessine et son autre sœur qui est libraire.

Twitter : la fin de l'expérience

Les relations sur Twitter sont beaucoup plus lâches que sur FB: on peut "s'abonner" et "se désabonner" sans conséquence (alors que sur FB, ne plus "suivre" quelqu'un est vécu comme un camouflet à la limite du supportable, à tel point que j'évite certaines personnes uniquement parce que je sais que si ensuite je souhaite partir, cela risque de causer un drame.)

Durant ce très étrange printemps, je me suis abonnée à des gens très différents, des pro-bloqueurs de facs, des anti-parcoursup, des grévistes, etc. Je voulais évaluer leur bonne foi par rapport à leurs convictions, essayer de comprendre leur opposition systématique à tout, la façon dont ils rationalisaient cette systématie.

Ce qui m'impressionne le plus au bout de ce temps, c'est à quel point je suis perdue dans une certaine gamme de vocabulaire: raciste (ça, ça va), racialisé (j'ai interrogé autour de moi. Apparemment cela veut dire "minorité de couleur non blanche dont les membres décident de se réunir exclusivement entre eux". (Moi, j'appelle cela de la ghettoïsation volontaire)), indigéniste (les mêmes, mais extrémistes), sexisé (?? contre le fait d'être désigné par leur sexe? ou revendiquant au contraire leur particularité, féminine, transgenre, gay, etc?)

L'important est de ne pas être dans un groupe majoritaire, généralement préfixé par "cis-". Si vous êtes un homme blanc occidental hétérosexuel, désolée pour vous messieurs, vous n'êtes pas du tout tendance.

Par exemple, pour la marche des fierté, cela a donné ce genre d'appel, controversé parmi les homo eux-mêmes:
A l'occasion de la Gay Pride, un collectif "Stop au pinkwashing" a lancé un appel pour défiler en tête de cortège. Il s'oppose au cortège LGBT officiel qu'il dénonce comme "homonationaliste et raciste, dont le discours officiel de la Marche des fiertés se fait le relai". Le collectif dénonce la domination des" hommes gays blancs, bourgeois et issus des classes aisées" , complices du gouvernement, des violences policières faites aux immigrés", etc.
[…]
Ce collectif «politique, radical, féministe, queer, antiraciste et anticapitaliste» ouvrira la Marche et demande que "les personnes blanches respectent cette non-mixité en se plaçant derrière elles/eux".
source
Je note tout cela ici pour garder une trace du moment où le vocabulaire est devenu fou.

Tout cela est très fatigant (je ne plaisante pas quand je dis que je ne comprends pas le sens des mots: je ne suis jamais sûre de ne pas comprendre l'inverse de ce que voulait dire l'auteur d'une phrase), je mets donc fin à l'expérience. Je me désabonne de tous les convaincus, les dogmatiques, les doctrinaires, je garde les vieux de la vieille, ceux qui apportent de l'info et ceux qui ont de l'humour. Fini les toxiques (autre mot à la mode ces derniers mois).

Aujourd'hui j'ai découvert Bernoid qui dessine des insectes et photographie des champignons. C'est magnifique.
Il y a une collection de jeunes twittos en histoire ou lettres classiques qui me réconfortent, par exemple Regina sur l'Egypte ptolémaïque ou Dorymedon, dans le genre littérature "on ne lâche rien" (sa préparation de cours sur les mémoires pour les troisièmes… Whouaouh).

Sept sites et un film

J'ai enfin vu la Révolution silencieuse, tirée d'une histoire vraie. Une histoire d'amitié et de trahison, une ambiance Signe de piste, pour ceux qui connaissent.
Au niveau personnel, cela pourrait être une réflexion sur la répercussion de nos actes. L'intermède du début, la noisette lancée sur les soldats soviétiques, ajuste (rend juste) la façon de voir ce film. (On s'en rend compte après coup, vous le dire vous permettra de le faire de façon consciente).
A un niveau politique, historique, philosophique, cela ouvre un abîme de réflexions: qu'est-ce que c'était qu'avoir dix-huit ans en Allemagne de l'Est en 1956? Etre né en 1938, avoir grandi sous les bombes puis dans les ruines puis sous occupation étrangère… Que vous racontaient vos parents, quels silences, quelles vérités? «Tout le monde a ses raisons» prend une fois de plus tout son sens. Finalement la seule vérité reste celle qui nous unit à notre entourage direct: mentir (pour protéger: bonne ou mauvaise idée?), trahir, rester fidèle, accepter ou pas ce que subissent les gens qu'on aime — ou qu'on aime moins.


Assisté à la remise des prix "créateurs de confiance" :
- Pour vendre ses céréales au meilleur prix.
(Je n'ai pas bien compris à qui cela servait: qui achète directement des céréales? J'ai posé la question à un céréalier de Champagne:
— C'est réservé à de très gros acheteurs. Le prix n'est pas un prix brut, mais un prix qui intègre le transport, «le prix rendu Rouen», par exemple. Cela permet de connaître l'état du marché.
— Ah. Merci. Et pendant que je vous ai sous la main, que pensez-vous du glyphosate? C'est une question sans piège, je voudrais connaître l'avis de quelqu'un du métier.
— C'est un faux problème en France. Le glyphosate tue tout ce qui est organique. Aux Etats-Unis, ils utilisent des OGM résistants au glyphosate. Donc ils balancent du glyphosate, deux fois, trois fois, sur les cultures. En France les OGM sont interdits. Si je fais ça, je tue ma récolte, je n'ai plus rien. Donc j'en utilise très peu, un petit coup sur les sols en inter-culture entre l'ensemençage en avoine puis en colza, par exemple. On peut tester mes céréales : on ne trouvera pas trace de glyphosate dedans.
(NB : je n'oublie pas les abeilles, les vers de terre, le ruissellement, le labour trop ou pas assez profond, etc. Mais je trouve intéressant le point de vue d'un agriculteur qui cultive. Remarque d'H. à qui je rapporte cette réponse: «je m'étais toujours demandé comment ils utilisaient le glyphosate puisque ça tue tout.))

- Partager ses dépenses effectuées en carte bleue (Sharepay): à l'origine conçu pour les potes qui partent en vacances ensemble, à l'usage beaucoup utilisé par les couples (sans compte joint, je suppose).

- Echange de maisons entre particuliers: l'idée est non seulement d'échanger les maisons pour les vacances, mais d'introduire de la souplesse dans cet échange: parce que vous n'avez pas forcément envie d'aller chez celui qui a envie de venir chez vous. Donc si un Napolitain veut venir à Paris mais que vous voulez aller à Montevideo, cela vous permet de le faire par un système de points.
La beauté de la chose est que c'est non monétaire, plutôt de l'ordre du troc.

- Faciliter la location de locaux professionnels en mettant en rapport des entreprises ayant des locaux inoccupées et des entrepreneurs ayant de petits besoins.

- Un feu de freinage pour les motard qui fait aussi balise de détresse. Commercialisé dans les semaines à venir. Va exister pour les cyclistes, les skieurs. Réflexions pour le BTP (les ouvriers sur les échafaudages, etc).

- Récupérer et partager les médicaments entre hôpitaux: c'est l'idée qui m'a le plus enthousiasmée (le genre de chose qu'on ne pensait pas qu'elle ne pouvait pas ne pas exister). Il s'agit de ne pas laisser perdre des médicaments qui pourraient être utiles à d'autres, ailleurs. 50 millions d'euros de médicaments périmés perdus en France par an.
L'autre application (hospiville) est destinée à permettre à tous les professionnels de santé interagissant avec un malade d'être au courant de l'ensemble de son traitement. (Et pour avoir vu les conséquences d'un diabète en hospitalisation (quels médicaments prendre si on est à jeun? Faut-il les prendre?) je vois bien l'intérêt de cette appli. Comme dirait Jaddo: «si vous voulez sauver votre grand-mère, mettez dans son porte-monnaie la liste des médicaments qu'elle prend tous les jours.»)

- Une appli pour les aphasiques (plus de cordes vocales suite à un cancer, plus de voix suite à un AVC, certains autismes, etc). Ma surprise aura été que cela soit nécessaire, j'aurais pensé que "l'accessibilité" des ordinateurs permettait cela depuis longtemps.
Apparemment on peut se créer son propre clavier en fonction de ses besoins et habitudes, pour retourner acheter le pain, aller chez le coiffeur, etc (et soudain je me demande si cela pourrait être utilisé dans un contexte de pays dont on ne parle pas la langue).


Au cours de la soirée j'apprends que demain Groupama SA (re)devient Groupama Mutuelle. Cela me fait profondément plaisir. J'aime l'utopie mutualiste, l'idée qu'il est possible de s'entraider plutôt que s'entretuer.

Transhumanisme

— Je n'ai pas compris le rapport avec la théologie.
— Que devient ta foi si nous ne mourrons plus ?
— Bah, déjà que je trouve bizarre de ressusciter...

Je donne juste quelques noms entendus ce soir. "L'homme augmenté" a été employé pour la première fois par le comité olympique en réponse à Oscar Pistorius. "Transhumanisme" est une création de Julian Huxley (le frère de) dans un article de 1957.

FM-2030, Fereidoun Esfandiary
L'Extropy Institute
Max O'Connor se fait appeler Max More en référence directe à l'utopie.
Ray Kurzweil étudie l'immortalisme. Embauché par Google qui lui fournit des fonds et un laboratoire. Il semble avoir tenté avec la mémoire de son père quelque chose qui ressemble furieusement à L'Invention de Morel.
En Europe, Nick Böstron.

Au passage je trouve cette sympathique horloge décomptant les minutes nous séparant de la fin du monde (en 1995 nous avons pu respirer).

Pâques

— Mais tu es là ! Tu n'es ni en cours, ni au caté, ni à l'aviron, ni à la messe …

J'ai fait sauter les plombs en branchant mon ordinateur. Ça m'inquiète.

«Ce n'est pas en nous que ça tourne pas rond. C'est autour de nous.» (Un papillon sur l'épaule)

Vu sur Twitter (excusez-moi : habituellement je mets cela sur FB, mais je me suis déconnectée depuis une dizaine de jours pour protester contre l'affaire Cambridge Analatyca) :


Tweets 1 et 2

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3

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Le dossier noir : extraordinaire scénario.

Tweets retrouvés (6 octobre)

J'avais copié le 2 novembre ces tweets datant des environs du 6 octobre. Aujourd'hui 25 novembre je prends le temps de les commenter et de les mettre en ligne.


Le cheval blanc vu par Jean-Marc Geslot : un génial et très pratique résumé par l'exemple des courants historiographiques depuis le XIXe siècle

Des incipits réécrits par des mathématiciens signalés par Eris Lepoil

Une explication de la nécessité des compteurs électriques intelligents signalés sur Twiter par CPCHardware : en résumé, si vous ne voulez des voitures électriques sans nucléaire, vous avez intérêt à accepter ce compteur. Dans le cas contraire, la fourniture d'électricité sera erratique.

Philippe signale les cours au collège de France de Bénédicte Savoy sur le patrimoine artistique européen.

Différentes versions de Ford

Les vêtements traditionels des femmes en Islam (de toute beauté)

Un goéland sur une vitre

Un texte de 1986 rappelle comment l'Italie a triomphé des Brigades rouges : la sociologie et la psychologie plutôt que la répression (à bon entendeur, salut)

et pour Guillaume Ecclésiaste 3, 5

Chroniques du temps immédiat

Suspendue aux nouvelles du monde. Une impression de mauvais rêve. Tout est logique et irrationnel.

Fillon a embauché sa femme pour cinq cent mille euros sur huit ans.

Lundi, France Inter a préféré commenter la primaire de la gauche que les centaines de milliers de femmes qui ont marché contre Trump.

L'état-major du Département d'Etat américain démissionne. (Enfin. Enfin de la résistance en haut lieu).

Trump signe décret sur décret, IVG, mur, oléoduc, fait disparaître des pages du site de la Maison Blanche. Sa femme a l'air profondément triste.

Le terme "alternative facts" fait exploser les ventes de 1984 (un livre interdit en Floride pour son contenu communiste…)

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Agenda
Finalement B. a signé. La boîte aux Etats-Unis est créée. Nat vient en France le mois prochain.
J'ai choisi mes spectacles à l'opéra pour l'année prochaine.

Mecmiye Alpay et Asli Erdogan

Je me pose et lis cinq jours de fils RSS (591 billets, heureusement que les blogs sont morts).

Suivant une alerte de Guillaume et suivant la méthode d'Amnesty international, je vous propose d'envoyer des cartes postales à Mecmiye Alpay et Asli Erdogan.

L'adresse est la même pour les deux:
Bakırköy Kadın Kapalı Tutukevi
C-9 Koğuşu
34147 Bakırköy Istanbul
TURQUIE


Ici, on vous propose de prendre vos cartes postales en photo pour les poster sur les réseaux sociaux avec le hastag #yazarimadokuma


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Annonce : c'est officiel, nous déménageons à Nanterre préfecture dans neuf mois à un an.

Une photo par jour pendant un an

C'est un défi tout simple, la difficulté étant de tenir dans la durée (vous pouvez tenter si vous voulez, sur Flickr, FB, twitter, un blog…)

Gilda photographie son plaisir d'être vivante : Clandestines sardines.
Patrick fait dans le quotidien : trois cent soixante cinq.
Guillaume, peut-être pas comme d'hab mais comme souvent, se dénigre : 365 photos pourries.

Jardins

Aujourd'hui j'ai écouté Gilles Clément sur les jardins (et parcs).

Il manque à la radio les photos projetés (ils sont peut-être sur le site du Collège, je n'ai pas cherché) mais on se fait une bonne idée de ce qu'il montre rien qu'à l'écouter.

Je note ici le jardin politique: un jardin d'orties, contre une «loi inique» (sic), l'interdiction des pnpp (préparations naturelles peu préoccupantes, toutes les alternatives naturelles aux pesticides et autres).
Cet avis d'un professeur posé m'est précieux car je ne sais jamais en écoutant à la radio les personnes qui protestent si elles ont raison ou si elles sont dans le théâtre. L'ennui c'est que ce n'est pas incompatible; or j'ai beaucoup de mal à prendre au sérieux les personnes théâtrales; or il faut souvent être théâtral pour passer dans les médias (voir le récit de Jane Eyre dans Jane Eyre, quand la famille qui l'accueille lui conseille d'être plus sobre dans le récit de ses persécutions)).

Belle leçon inaugurale qui allie méditation, rêve et engagement politique.



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Encadrement des débutants: Véronique et Gaël, François-Xavier et Simon.
Champagne: Jean-Marie offre un pot car il quitte le club. Vincent m'explique le principe de ses tableaux de suivi de présence. Je crois que je vais adapter l'idée pour suivre la régularité de mes lectures en théologie et de mon travail en grec.
Film: Truman. Pour apprendre à mourir.

Documentaires (ou non-fictions)

Depuis le début de l'année, Aymeric propose sur FB et twitter un top 5 par jour, sur un sujet qu'il choisit.

Le 21 mai, il s'agissait du top 5 des non fictions filmées.

Je recopie ici son top 5 ainsi que les suggestions de ses contacts FB, pour mémoire (LAV : liste à voir en parallèle de PAL, pile à lire).
J'ai regroupé les titres selon les auteurs des commentaires (j'en conserve les noms par ailleurs, mais comme il s'agit de pseudos FB qui pour la plupart n'ont pas la moindre idée de mon existence, j'anonymise. J'attribuerai les commentaires à leur auteur sur simple demande de celui-ci).

Top 5 d'Aymeric:
1. Shoah - Claude Lanzmann
2. Sans Soleil - Chris Marker
3. Pourquoi Israël - Claude Lanzmann
4. Veillées d'armes - Marcel Ophuls
5. Agnès de ci de là Varda - Agnès Varda

Citizen 4

L'Ordre
- Jean Daniel Pollet
Une partie de campagne - Raymond Depardon
Heartworn highways - James Szalapski
When We Were Kings - Leon Gast
La Sortie de l'usine Lumière à Lyon - Louis Lumière

The Cramps- Live at Napa State Mental Hospital

Civil war
de Ken Burns.
Les statues meurent aussi de Resnais et Marker
Dead Birds de Garner

The Fog of War
et The Unknown Known d'Errol Morris
Into The Abyss de Werner Herzog

Le Voyage de Primo Levi
La femme aux cinq éléphants

Les frères Taviani - César doit mourir
Dreaming by numbers
Looking for Richard

A la recherche de Vivian Maier

La Reprise du travail aux usines Wonder
Le fond de l’air est rouge
L’Heure des brasiers.

Nanouk
et L’Homme d’Aran

Wiseman

Nick's Movie de Wenders
Trop tôt trop tard des Straub
Hôtel Terminus de Marcel Ophuls
Dziga Vertov (L’Homme à la caméra)

Titicut Follies (Wiseman)
Rencontres au bout du monde (Herzog)
Nanouk l'Esquimau (Flaherty)

The Art of Killing Joshua Oppenheimer


Je crois que les documentaires sont toujours attachants, car ce qui nous est montré, c'est l'attachement du réalisateur à son sujet, quel qu'il soit. Ce que nous aimons, c'est l'attachement, la dévotion, la dédication.
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