La Roche Bernard - Rieux
Par Alice, samedi 11 juillet 2015 à 22:31 :: 2015
Bien dormi. Un tapis de sol, ça change tout : je me souviens encore des nuits où les côtes comptaient chaque brindille, chaque minuscule caillou sous le sac de couchage… Un tapis de sol et un oreiller gonflable et le camping devient aussi confortable qu'un lit.
Surprise au petit déjeuner: les confitures sont réellement maison — pour soixante rameurs! Ce sont des merveilles: figues-cardamone, fraises-vinaigre balsamique, tomates vertes-citron, potiron (sans goût mais si jolie), marmelade de coing… C'est fantastique.
La rigolade du matin, c'est le pliage des tentes: la mienne se plie comme elle se déplie, mais les tentes montage instantané sont quasi irrepliables: le terrain présente des campeurs plantés comme des piquets, découragés devant leur tente…
Il fait gris. Nous devons ramer jusqu'au barrage d'Arzal puis remonter la Vilaine jusqu'au Port de Foleux.
«N'arrivez pas trop vite, sinon nous n'aurons pas fini de préparer le déjeuner!»
Mise à l'eau toujours un peu périlleuse sur des pontons qui ne sont prévus pour nos bateaux. Ne pas abîmer le matériel, ne blesser personne…
Je prends la nage. Nous avons "hérité" d'un rameur de l'ACBB puisque l'un des rameurs (une rameuse) de Neuilly a retrouvé ses anciens amis d'Andrésy («club du confluent» — Confluent de quoi et quoi? — Entre la Seine et l'Oise.) (De même, j'ai retrouvé un rameur melunois venu avec les rameurs de Port Marly où rame sa compagne. Mélanges et retrouvailles.) Le plan d'eau est très calme. Des voiliers d'une dizaine de mètres, voiles repliées, nous suivent. J'apprends qu'en France, il n'y a pas de permis pour les voiliers, n'importe qui peut en louer un (en théorie: d'après Jean-Pierre, les loueurs vérifient l'aptitude des amateurs en utilisant du jargon technique: ils tiennent malgré tout à leurs bateaux).
Pour sortir de la Vilaine et rejoindre la mer il faut passer une écluse, mais le mouillage à La Roche-Bernard revient moins cher. Beaucoup de voiliers ne sortent plus de la Vilaine, le lit élargi leur permettant d'évoluer à leur guise.
C'est aujourd'hui que nous ramerons le plus. 21,6 km ce matin, 18 km l'après-midi. Philippe a choisi pour nous la vieille Caron, une yolette en bois qui a une cinquantaine d'années. Je suis heureusement surprise par ce choix d'amoureux des bateaux, j'apprendrais plus tard qu'il appartient à la Marine.
Au bout de quelques kilomètres, les hiérarchies s'établissent entre les douze yolettes, nous sommes dans le premier quart. Je suis la seule fille du bateau et un équipage inverse (quatre filles, un garçon) énervera beaucoup Pascal: il vient d'Arcachon et rame habituellement en yole de mer. Leur chef de nage est une jeune blondinette bronzée (sans doute la plus jeune de la rando), leur coup de pelle est léger comme un rêve et d'un ensemble magnifique à voir, et leur bateau nous devancera systématiquement, malgré tout les efforts de Pascal tenant absolument à "tirer des coups" en suivant notre vitesse instantanée grâce à la montre d'Olivier, bref, comique et insupportable dans sa volonté d'être premier (ce n'est pas du tout l'objet de la randonnée).
Port de Foleux pour déjeuner. Evaluation des coup de soleil et des blessures (plaie au mollet, dans l'ensemble ça va).
Sieste. Départ. Le ciel s'est dégagé, il fait très beau. Il y a un vent suffisamment important pour que pelles en l'air au carré (verticales), nous avancions à trois km/heure! C'est un exercice d'équilibre très amusant. Le paysage a changé: après les rochers vers la mer, puis les forêts en amont de La Roche Bernard, voici la plaine. Aucune habitation à l'horizon, mais de loin en loin des pêcheurs à la ligne, de plus en plus nombreux à mesure que nous approcherons de Rieux (sans doute un concours).
Camping de Rieux. Montage des tentes, douche. Je suis fatiguée. Ma grande inquiétude est de savoir si je tiendrai les quatre jours, je n'ai encore jamais ramé quatre jours de suite. Je redoute les courbatures.
Il n'y avait pas d'alcool à midi mais ce soir c'est cidre et galettes (un peu sur le principe allemand: une saucisse dans une galette comme les Allemands mettent une saucisse dans un petit pain). Nous faisons connaissance. En face de moi Suzanne vient de Boston. Elle est menue, la soixantaine, elle est professeur, a des amis à Toulouse où elle a habité il y a quelques années. Elle visite la France et parfait son français uniquement par des randonnées d'aviron. A côté, Isabelle, brune discrète au beau visage fin, est spécialiste de langue mongole (!)
Il fait frais. Crêpe au caramel au beurre salé.
La Vilaine à neuf heures moins vingt:
Ce soir c'est feu d'artifice et bal. Je tombe de sommeil. Je vais me coucher. Friction au synthol. Tard dans la nuit, vers trois heures du matin, j'entendrai la sono au loin (mais j'ai des boules quiès). La nuit est très claire, j'entrevois le chemin de St Jacques (toujours je le noterai).
Surprise au petit déjeuner: les confitures sont réellement maison — pour soixante rameurs! Ce sont des merveilles: figues-cardamone, fraises-vinaigre balsamique, tomates vertes-citron, potiron (sans goût mais si jolie), marmelade de coing… C'est fantastique.
La rigolade du matin, c'est le pliage des tentes: la mienne se plie comme elle se déplie, mais les tentes montage instantané sont quasi irrepliables: le terrain présente des campeurs plantés comme des piquets, découragés devant leur tente…
Il fait gris. Nous devons ramer jusqu'au barrage d'Arzal puis remonter la Vilaine jusqu'au Port de Foleux.
«N'arrivez pas trop vite, sinon nous n'aurons pas fini de préparer le déjeuner!»
Mise à l'eau toujours un peu périlleuse sur des pontons qui ne sont prévus pour nos bateaux. Ne pas abîmer le matériel, ne blesser personne…
Je prends la nage. Nous avons "hérité" d'un rameur de l'ACBB puisque l'un des rameurs (une rameuse) de Neuilly a retrouvé ses anciens amis d'Andrésy («club du confluent» — Confluent de quoi et quoi? — Entre la Seine et l'Oise.) (De même, j'ai retrouvé un rameur melunois venu avec les rameurs de Port Marly où rame sa compagne. Mélanges et retrouvailles.) Le plan d'eau est très calme. Des voiliers d'une dizaine de mètres, voiles repliées, nous suivent. J'apprends qu'en France, il n'y a pas de permis pour les voiliers, n'importe qui peut en louer un (en théorie: d'après Jean-Pierre, les loueurs vérifient l'aptitude des amateurs en utilisant du jargon technique: ils tiennent malgré tout à leurs bateaux).
Pour sortir de la Vilaine et rejoindre la mer il faut passer une écluse, mais le mouillage à La Roche-Bernard revient moins cher. Beaucoup de voiliers ne sortent plus de la Vilaine, le lit élargi leur permettant d'évoluer à leur guise.
C'est aujourd'hui que nous ramerons le plus. 21,6 km ce matin, 18 km l'après-midi. Philippe a choisi pour nous la vieille Caron, une yolette en bois qui a une cinquantaine d'années. Je suis heureusement surprise par ce choix d'amoureux des bateaux, j'apprendrais plus tard qu'il appartient à la Marine.
Au bout de quelques kilomètres, les hiérarchies s'établissent entre les douze yolettes, nous sommes dans le premier quart. Je suis la seule fille du bateau et un équipage inverse (quatre filles, un garçon) énervera beaucoup Pascal: il vient d'Arcachon et rame habituellement en yole de mer. Leur chef de nage est une jeune blondinette bronzée (sans doute la plus jeune de la rando), leur coup de pelle est léger comme un rêve et d'un ensemble magnifique à voir, et leur bateau nous devancera systématiquement, malgré tout les efforts de Pascal tenant absolument à "tirer des coups" en suivant notre vitesse instantanée grâce à la montre d'Olivier, bref, comique et insupportable dans sa volonté d'être premier (ce n'est pas du tout l'objet de la randonnée).
Port de Foleux pour déjeuner. Evaluation des coup de soleil et des blessures (plaie au mollet, dans l'ensemble ça va).
Sieste. Départ. Le ciel s'est dégagé, il fait très beau. Il y a un vent suffisamment important pour que pelles en l'air au carré (verticales), nous avancions à trois km/heure! C'est un exercice d'équilibre très amusant. Le paysage a changé: après les rochers vers la mer, puis les forêts en amont de La Roche Bernard, voici la plaine. Aucune habitation à l'horizon, mais de loin en loin des pêcheurs à la ligne, de plus en plus nombreux à mesure que nous approcherons de Rieux (sans doute un concours).
Camping de Rieux. Montage des tentes, douche. Je suis fatiguée. Ma grande inquiétude est de savoir si je tiendrai les quatre jours, je n'ai encore jamais ramé quatre jours de suite. Je redoute les courbatures.
Il n'y avait pas d'alcool à midi mais ce soir c'est cidre et galettes (un peu sur le principe allemand: une saucisse dans une galette comme les Allemands mettent une saucisse dans un petit pain). Nous faisons connaissance. En face de moi Suzanne vient de Boston. Elle est menue, la soixantaine, elle est professeur, a des amis à Toulouse où elle a habité il y a quelques années. Elle visite la France et parfait son français uniquement par des randonnées d'aviron. A côté, Isabelle, brune discrète au beau visage fin, est spécialiste de langue mongole (!)
Il fait frais. Crêpe au caramel au beurre salé.
La Vilaine à neuf heures moins vingt:
Ce soir c'est feu d'artifice et bal. Je tombe de sommeil. Je vais me coucher. Friction au synthol. Tard dans la nuit, vers trois heures du matin, j'entendrai la sono au loin (mais j'ai des boules quiès). La nuit est très claire, j'entrevois le chemin de St Jacques (toujours je le noterai).