Vers le sud
Par Alice, vendredi 12 août 2016 à 23:01 :: 2016
Nous sommes partis à dix heures du matin. L’idée avait été de rejoindre Roanne pour essayer de retrouver un restaurant mémorable de l’été 2001, mais de petites routes en petites routes en essayant vaguement de suivre la Loire, nous sommes arrivés à Digoin. Le premier restaurant croisé, quasi en bord de Loire, s’appelait Les Diligences. H. jure que c'est lui, le restaurant mythique de son souvenir. Je ne sais pas.
Quoi qu'il en soit, nous y avons déjeuné comme des rois. Le temps d’acheter un atlas routier au bureau de tabac (qui propose un point Nickel) sur la place de l’église (sur laquelle nichent des cigognes: leur nid déborde de la tour-clocher) et nous repartons. C’est très joli, Digoin. Sûrement froid l’hiver, mais très joli un après-midi d’été. Et il s'y trouve un cinéma à la programmation admirable, j'y note pour cet été Oncle Bernard et Le Sociologue et l'ourson, ce qui me fait éprouver aussitôt de la confiance envers les Digoinais (une ville de huit mille habitants qui programme ces titres avec succès? Yerres ne l'a pas tenté.)
Lors d’un arrêt à Ste-Catherine d’où la vue s’étend jusqu’aux Alpes (à moins que ce blanc, ce soit des nuages?) nous suivons quelques minutes de reportage sur les usines Maserati: deux mille véhicules par jour sont prévus, mais qui va donc les acheter?
De proche en proche nous avons rejoint l’itinéraire bis Valence-Marseille. Faubourgs de Vienne, nous traversons le Rhône, nous allons vers Hauterives (Facteur Cheval). Le but est de descendre le plus possible en évitant les bouchons. Je ne tiens plus assise tant la route tourne et le siège frotte sur la chair à vif. Tant pis. Je commence la Correspondance d’Hegel. Savoureux et époustouflant: les lettres Schelling-Hegel, 19 et 24 ans; Schelling envisageant d’écrire dans l’année un pendant à L’Ethique de Spinoza. La grande affaire est l’absorption de Kant: comment faire comprendre au reste de la population qu’il s’agit d’une révolution et non d’une sorte de mode déjà banalisée?
La recherche d'un hôtel s'avère compliquée: rien sur Booking qui annonce que les hôtels sont complets à 97%, un hôtel complet à Beaurepaire nous fait comprendre que les hôtels accueillent non seulement les touristes mais aussi des mariages; hôtels et gîtes complets à Hauterives; un hôtel, deux, trois, complets à Romans. L'aimable propriétaire du dernier (L'Orée du Parc) téléphone à des confrères: tous les hôtels de la chaîne Accor sont complets et il commence à être trop tard pour que nous espérions trouver ouverts des hôtels indépendants: faudra-t-il réellement dormir dans la voiture?
C'est alors qu'O. a une idée de génie: il repère sur la carte google un hôtel excentré: peut-être qu'il restera de la place? Oui, mais pas du tout parce qu'il en reste: parce qu'une famille avec trois enfants qui avaient réservé deux chambres a finalement décidé se tasser dans une seule (une suite): nous aurions téléphoné vingt minutes plus tôt, il n'y avait pas de chambre.
C'est ainsi que nous arrivons à la nuit noire à St-Jean-en-Royans. Un plat de ravioles nous attend: la cuisine fermait, la propriétaire l'a fait préparer en prévision de notre arrivée.
Quoi qu'il en soit, nous y avons déjeuné comme des rois. Le temps d’acheter un atlas routier au bureau de tabac (qui propose un point Nickel) sur la place de l’église (sur laquelle nichent des cigognes: leur nid déborde de la tour-clocher) et nous repartons. C’est très joli, Digoin. Sûrement froid l’hiver, mais très joli un après-midi d’été. Et il s'y trouve un cinéma à la programmation admirable, j'y note pour cet été Oncle Bernard et Le Sociologue et l'ourson, ce qui me fait éprouver aussitôt de la confiance envers les Digoinais (une ville de huit mille habitants qui programme ces titres avec succès? Yerres ne l'a pas tenté.)
Lors d’un arrêt à Ste-Catherine d’où la vue s’étend jusqu’aux Alpes (à moins que ce blanc, ce soit des nuages?) nous suivons quelques minutes de reportage sur les usines Maserati: deux mille véhicules par jour sont prévus, mais qui va donc les acheter?
De proche en proche nous avons rejoint l’itinéraire bis Valence-Marseille. Faubourgs de Vienne, nous traversons le Rhône, nous allons vers Hauterives (Facteur Cheval). Le but est de descendre le plus possible en évitant les bouchons. Je ne tiens plus assise tant la route tourne et le siège frotte sur la chair à vif. Tant pis. Je commence la Correspondance d’Hegel. Savoureux et époustouflant: les lettres Schelling-Hegel, 19 et 24 ans; Schelling envisageant d’écrire dans l’année un pendant à L’Ethique de Spinoza. La grande affaire est l’absorption de Kant: comment faire comprendre au reste de la population qu’il s’agit d’une révolution et non d’une sorte de mode déjà banalisée?
La recherche d'un hôtel s'avère compliquée: rien sur Booking qui annonce que les hôtels sont complets à 97%, un hôtel complet à Beaurepaire nous fait comprendre que les hôtels accueillent non seulement les touristes mais aussi des mariages; hôtels et gîtes complets à Hauterives; un hôtel, deux, trois, complets à Romans. L'aimable propriétaire du dernier (L'Orée du Parc) téléphone à des confrères: tous les hôtels de la chaîne Accor sont complets et il commence à être trop tard pour que nous espérions trouver ouverts des hôtels indépendants: faudra-t-il réellement dormir dans la voiture?
C'est alors qu'O. a une idée de génie: il repère sur la carte google un hôtel excentré: peut-être qu'il restera de la place? Oui, mais pas du tout parce qu'il en reste: parce qu'une famille avec trois enfants qui avaient réservé deux chambres a finalement décidé se tasser dans une seule (une suite): nous aurions téléphoné vingt minutes plus tôt, il n'y avait pas de chambre.
C'est ainsi que nous arrivons à la nuit noire à St-Jean-en-Royans. Un plat de ravioles nous attend: la cuisine fermait, la propriétaire l'a fait préparer en prévision de notre arrivée.