Billets qui ont 'Notre-Dame de Paris' comme monument.

Des nouvelles de Notre-Dame

Les cloches ont disparu de la nef ce matin. Dommage, j'aimais leur présence chaleureuse, leur lumière douce.

Nous sommes désormais une soixantaine à suivre la messe de huit heures. Est-ce le départ de Benoît XVI, le Carême? Il y a trois fois plus de monde qu'en octobre, les habitués et les autres (j'ai une question du type "lumière dans le frigo": les habitués sont-ils là les autres jours aussi ou seulement le vendredi?)

Une grande bannière représentant Benoît XVI et proclamant "Deo Gracias" a remplacé celle qui annonçait l'entrée en carême au niveau de la Vierge du pilier.

J'ai ébouillanté mon livre avec l'eau du thé. J'ai honte, il était neuf quand je l'avais emprunté à la bibliothèque.

Ce soir, c'est les vacances. Pas pour moi, pour les enfants, mais je les vois arriver avec soulagement (les vacances, pas les enfants), la contrainte des horaires imposés disparaît.

Enthousiasme

Messe de 8 heures à Notre-Dame (j'ai beaucoup de temps le vendredi en attendant mon cours d'allemand. J'aime Notre-Dame et son éclairage intime, sa chaleur. Etre ici tôt le matin pour une célébration donne l'impression d'être au cœur du monde, non seulement dans l'espace, mais dans le temps).

Nous sommes plus nombreux aujourd'hui, plutôt quarante que vingt, dans le chœur fermé derrière l'autel (nous occupons les stalles sculptées).

Au moment de la lecture, flottement imperceptible, personne ne semble prévu, alors l'homme qui le visage fermé nous donne accès au chœur en s'assurant d'un regard que nos intentions sont pieuses monte la marche devant le pupitre et se met à lire.
Cantique des Cantiques. Il lit avec enthousiasme, il proclame.
Fin du passage. Il enchaîne avec le Livre de Sophonie. Je suis un peu surprise, non seulement nous n'avons souvent droit qu'à une lecture, mais s'il y en a deux, la deuxième devrait être une lecture du Nouveau Testament. Sa voix monte sous la voûte, emplit l'atmosphère.
Je regarde les prêtres. Le plus âgé ne bronche pas, le "nouveau" (je ne l'ai jamais vu) non plus. Le troisième se penche très discrètement sur le côté et demande à un fidèle son missel. Je le vois vérifier les lectures du jour. J'ai envie de rire. Il rend le missel.

L'autre a fini le livre de Sophonie. Il enchaîne avec la lecture du psaume, nous invite à dire le refrain. Je retiens mon souffle, et s'il continuait, s'il lisait la suite du gros livre devant lui, avec la même joie, le même enthousiasme? Il y a comme un vent de folie sous la nef, quelque chose est hors de contrôle.

Le prêtre âgé se lève, s'avance vers le pupitre à pas lents et dignes, il va lire l'Evangile. A regret, l'autre lui cède la place.

Tant pis.

Le pilier de Paul Claudel

Notre-Dame de Paris, huit heures du matin. L'éclairage entre les piliers est diffus, parfait, sans rien de la dureté des spots utilisés parfois dans les églises (je n'aime pas que les églises soient trop lumineuses. Ni trop sombres.) La cathédrale devient intime, resserrée.
Ma récente lecture de Claude Mauriac me pousse à rechercher "le pilier de Paul Claudel" (c'est en fait "Notre-Dame du Pilier" qu'il aurait fallu chercher, mais je ne le savais pas). Spontanément je le cherche au même endroit que "le pilier de Péguy" à Chartres (le pilier comportant une plaque commémorant son pèlerinage), mais celui de Claudel est de l'autre côté, à droite du chœur à la croisée des transepts. Le lieu est signalé par un pavé gravé]. Ce pavé se trouve au pied d'un pilier sur lequel est aujourd'hui clouée une plaque à la mémoire de Mgr Lustiger. Le texte en commence ainsi: «Je suis né juif et je porte le prénom de mon grand-père Aron»…


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Agenda (ajouté en 2018) :
Furieuse contre la bibliothèque de Sciences-Po qui veut un justificatif de domicile alors que je paie ma cotisation d'ancienne élève par prélèvement depuis des années. J'y ai oublié mes gants rouges. Carnets de Finnegans Wake avec l'équipe de Daniel Ferrer. Passé en librairie. 3e tome de Mme de Sévigné en pléiade. Bière avec Patrick jusque tard dans la nuit.
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