Billets qui ont '2016-03-26' comme date.

Genou

Ramé quinze kilomètres. A la nage du quatre (Sylvie, Gilles, Gwenaelle. Personne en ce week-end de Pâques). Franz a donné quelques conseils, dont un que je n'avais jamais entendu: la main gauche reste toujours devant la main droite, même au dégagé. Ainsi le bateau devrait cesser de gîter à babord. La correction de ce défaut me fait-elle appuyer différemment sur ma jambe droite (babord est à droite puisque nous reculons)? Est-ce pour cela que mon genou me fait mal? (Aimablement, les enfants soulignent qu'à mon âge, le corps s'adapte moins bien aux changements de posture.) La douleur est revenue. De l'avis général, ce serait les ligaments croisés du genou: deux à trois mois de repos. Zut alors. Et ma masse grasse?

La photo n'a pas été prise sur l'eau mais devant la piscine. Elle représente bien cette journée: les saules pleureurs annonciateurs du printemps, le désordre des branches matérialisant le vent et le ciel gris, toujours.

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La photo suivante est prise à la tête de mon lit. Si vous regardez bien, vous verrez qu'il y a un coffre sous les piles de l'arrière-plan. L'emplâtre de Voltaren est dedans. Bonne raison de ranger.

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Le titre du billet est une référence au cri des profs de muscu sur fond sonore de techno (indiquant qu'il faut lever haut le genou).
Et j'ajoute ce genou que je viens de découvrir (en retard, en retard).

Le luxe de dire ce qu'on a sur le coeur. (Ça surprend, mais ça soulage.)

— Cette semaine, j'ai dit à un mec que quand on veut faire un concours de bites, faut d'abord s'assurer qu'on a la plus longue pour être sûr de gagner.

H. est rentré hier mais nous n'avons pas eu le temps de discuter. Premier repas en famille depuis quinze jours.
— Euh… tu veux dire métaphoriquement ou littéralement?
— Littéralement. Tu sais que dans notre nouvel immeuble, je prends un locataire au rez-de-chaussée? On avait trouvé quelqu'un, on s'était mis d'accord, j'avais dit oui à tout, vingt pour cent de réduction de loyer, j'avais avancé les travaux pour qu'il puisse emménager le 1er juin, je l'avais même invité avec la maîtrise d'œuvre pour qu'il puisse choisir le carrelage…
O. remarque: — Ça va être pratique quand vous allez vous croiser sur le parking avec votre mètre-ruban…
— … et je reçois un mail de son patron qui m'explique que comme le déménagement va lui coûter de l'argent, il veut quatre mois gratuits parce qu'il va avoir des frais.
— Hein? Je ne comprends pas, c'est pas ton problème; s'il ne veut pas déménager, il ne déménage pas.
— Exactement. J'ai failli lui écrire, et puis j'ai décroché mon téléphone et je lui ai expliqué ma façon de penser.
— Il a dû être surpris…
— Il n'a rien dit.

Donc H. (la boîte dans laquelle travaille H.) n'a plus de locataire. Mais il n'est pas inquiet.


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Agenda
Maryvonne est partie en retraite. C'était un pilier de la cafétéria, je l'avais toujours vue (depuis 1996). Le paysage va changer, et l'ambiance (elle bougonnait beaucoup, ces derniers temps).

Retour

J’ai été trop légère sur la pharmacie. Liste pour la prochaine fois :
- Casquette quelle que soit la saison
- Crème solaire (idem)
- Lunettes (idem)
- Dafalgan codéïné
- Doliprane
- Lotion de Foucaud (pour détendre les muscles, désinfecter les ampoules, vivifier par son odeur)
- Synthol en crème
- Emplâtre Voltaren 1% autocollant
- Homéoplasmine (pour les ampoules et petits bobos)
- Sparadrah micropore (idem)
- Vicks et boule quiès (de base)

Et donc je n’ai pas ramé ce matin. Je pense que j’aurais pu faire la moitié de la distance, mais il faut ensuite rentrer et nous sommes quatre dans un bateau. Je n’ai pas pris le risque de ne plus pouvoir ramer. (D’ailleurs ça n’existe pas de ne plus pouvoir ramer. On rame, on rentre. Ensuite on paie. C’est ce que j’ai voulu éviter.)

Je passe la matinée entre le ponton à donner un coup de mains aux uns et aux autres et la terrasse au soleil.
J’apprends que la vice-présidente du club, une femme de cinq ou dix ans de moins que moi à la silhouette juvénile, est à l’hôpital. rupture d'anévrisme? Personne ne sait exactement, la phrase est : «elle va mieux, on peut l’appeler, elle recommence à parler».
J’apprendrai que son ami en voyage à l’autre bout du monde avait trouvé qu’elle « disait des choses bizarres » au téléphone. Quelques heures plus tard, comme elle ne lui répondait pas, il a téléphoné aux pompiers qui ont défoncé la porte et l’ont trouvée recroquevillée en fœtus dans un coin de l’appartement.
Je ne parle pas de Jacqueline. Je ne dis rien. Je fais le vide, je me chauffe au soleil.

Repas, valise. Démontage des bateaux, amarrage sur la remorque.

Comme la camionnette et la remorque vont plus lentement que nous, nous arrivons à Dole les premiers et partons à la recherche d’un café ouvert. Il y en a deux, au-delà de la cathédrale.
Fête foraine au bord du Doubs. Il doit y avoir un club d'amateurs de Terre-Neuves, nous en voyons passer une dizaine, une quinzaine, au loin. C’est très impressionnant.

Remontage des bateaux, rangement de la remorque. Jacky nous offre un café au club qui utilise des tasses en porcelaine (don de rameurs qui se débarrassent de vieux services) : c’est joli. Achat de casquette. Retour en voiture.

Dans l'obscurité de la voiture je fais discrètement une attaque de chagrin: la nouvelle de l'anévrisme de L. liée au fait que j'ai ramé en double deux jours de suite… Et ces trois jours qui m'ont tant rappelé le stage à Cholet pour préparer la coupe de France, logées à quatre en caravane et cette horrible entraîneur… Je sais que j'espère voir Nathalie en allant ramer à Marseille en septembre, je sais aussi que je le redoute. Cette peur de me mettre à pleurer en disant: «Elle me manque tant» (ce qui est idiot: que signifie «manquer tant» alors que je ne la voyais jamais? j'ai parfois l'impression de faire du sur-place dans l'enfance. Qu'attends-je?)

J’ai presque mis autant de temps à faire Neuilly-Yerres que Dole-Paris (j'exagère, mais pas tant que ça): les RER ne s'arrêtaient pas entre Villeneuve-St-Georges et Melun mais ce n'était pas annoncé (et donc au lieu de prendre le premier train pour Villeneuve j'ai attendu le troisième qui allait à Melun…); j'ai réussi à prévenir Hervé alors que je n'avais quasi plus de batterie et lui a été bloqué par une intervention de pompiers sur la route entre Yerres et Villeneuve.
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