Billets qui ont '2016-09-12' comme date.

Journée morne

Difficile retour à la réalité.
Petit coup de nostalgie en relisant des vieux posts de Matoo: le temps a passé vite, c'est comme si c'était hier. Et pourtant c'est loin.

J'ai gagné deux places pour Divines. (C'est la première fois que je gagne à quelque chose, ça me fait plaisir.)

Cassis

Levée à six heures pour prendre à sept heures moins dix un bus qui ne passera jamais. J'étais pourtant arrivée tôt à l'arrêt en me doutant qu'il aurait de l'avance un dimanche matin si tôt, mais las, il a dû passer avec dix minutes d'avance.
Bus suivant, train pour Cassis, petit déjeuner avec E. (Chaque fois que je m'embarque dans trop d'initiales je pense à Matoo. (Chez moi tout est mémorial, c'est grave docteur?))

Pas de photo : toutes les photos de mer bleue sont bleues, avec le même défaut d'avoir un cadre en deux dimensions alors que ce que l'on voudrait photographier, c'est l'absence de cadre, l'horizon, le zénith, la sphère.

Baignade dans une calanque, retour salé, l'eau attaque les plaies que l'on a toujours à l'aviron (une ampoule, une écorchure, etc). Cela ne fait pas vraiment mal mais ça creuse la chair.
Sortie de seize kilomètres, sans effort.

Douche, déjeuner, pastis, récit autour d'Havas et Bolloré (redouter un patron tout en aimant une boîte, terrible dilemme: que faire?), potins du club.

Bus encore, folklorique (tout le monde pourra-t-il y monter? Serons-nous à l'heure pour le train de retour à Marseille?), TER, TGV, RER. La terre tangue.

Marseille

Rendez-vous au club, petit déjeuner. JP m'a apporté la casquette longtemps désirée.

Château d'If, îles du Frioul, baie des singes. Temps idéal, soleil et brise pour la fraîcheur. Cours de rame contre la vague, "en mer le chemin le plus rapide n'est pas le plus court".
Déjeuner au club du Prado. Un tour dans le vieux port, pour le plaisir. Sortie de vingt-huit kilomètres au total.

Pastis avec JP, papotages et ragotages. J'apprends avec stupéfaction que mes compagnes du Jura ont plutôt quarante-cinq ans que trente à trente-cinq ans; avec leurs airs de midinettes dragueuses je n'y aurais jamais cru.
— Oui, elles cherchent le mec.
— Ça j'avais compris! Mais pourquoi elles ne le trouvent pas? B, par exemple, elle est jolie, sympa, intelligente: pourquoi elle ne trouve pas? (Je n'ajoute pas que j'aurais plutôt imaginé les mecs se battre pour elle qu'elle soit obligée de draguer… Mais connaître leur âge change l'angle de vue. Je passe de l'impression "je suis hors jeu, normal elles sont jeunes" à l'impression "elles en sont encore là? les pauvres" (bonjour les préjugés!! je suis nulle. Mais bon.))
— Elle est trop exigeante. Les filles cherchent le mec parfait.
Bon. Peut-être. C'est toujours la même chose, personne ne sait jamais exactement de quoi il est en train de parler: de passer une vie ou quelques semaines avec quelqu'un? Mais le sait-on jamais à l'avance?

Et je pense aux réflexions de Paula Becker sur le mariage à transposer à la vie en couple aujourd'hui:
«[…] L'expérience m'a enseigné que le mariage ne rend pas heureuse. Il ôte l'illusion d'une âme sœur, croyance qui occupait jusque-là tout l'espace. Dans le mariage, le sentiment d'incompréhension redouble. Car toute la vie antérieure au mariage était une recherche de cet espace de compréhension. Est-ce que ce n'est pas mieux ainsi, sans cette illusion, face à face avec une seule grande et solitaire vérité? J'écris ceci dans mon carnet de dépenses, le dimanche de Pâques 1902, assise dans ma cuisine à préparer un roti de veau.»

Marie Darrieussecq, Vivre ici est une splendeur, p.72, P.O.L 2016
JP est l'organisateur de la randonnée. Il adore ça. Il m'explique comment il garantit le bon fonctionnement du groupe, la façon dont il exclut quelques personnes, la façon dont il constitue les équipages. Il se lance: «Toi par exemple, je ne te mets pas avec n'importe qui, tu t'énerves vite. Tu es très à l'écoute, mais tu es trop soupe au lait.»
Hmm. Rien que je ne sache déjà, mais je lui suis reconnaissante d'avoir le courage de le dire ainsi, et je suis embarrassée d'être source de problèmes.

Une heure de sieste. Soirée au club. E. me conseille Giono plutôt que Pagnol sur Marseille. Ce qui me frappe, c'est combien les gens d'ici aiment leur ville et sont désolés de l'image qu'en donnent les médias.
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