Dimanche : Sienne
Par Alice, dimanche 4 juin 2017 à 21:59 :: 2017
— J'aime beaucoup cette couleur.
— Je crois qu'on dit terre de Sienne.
— Ah oui, suis-je bête. Regarde ce bleu. Est-ce qu'on ne dit pas aussi bleu de Sienne ?
— Pas étonnant : tu as vu le ciel hier soir ? C'est exactement cela.
— Et cinq cents plus tard, il n'a pas vieilli, toujours le même bleu.
— Normal, on a changé les ampoules des étoiles.
Errances qui nous mènent à la basilique St François (j'ai déjà oublié ce qui fait une basilique. Ce doit être un lieu de pélerinage, je crois). Ce n'est pas tant que les osties ne se décomposent pas depuis 1730 qui m'étonne que le fait qu'on en mange une de temps en temps…
Je vérifie le soir qui est Viligiardi, son Gesù Buon Pastore me paraissant un montage photographique: non, 1893, ce ne sont que des moutons hyper réalistes sur des épaules quattrocentiennes. Peut-on parler de kitsch si l'intention était sincère?
De tous côtés, à tous moments, une enfilade de rues permet d'apercevoir la campagne ou un clocher. La ville est pavoisée, les tambours résonnent. (Quelques recherches plus tard, je crois comprendre qu'il s'agit de la fête de la Visitation. Catherine de Sienne a fondé l'ordre de la Visitation (damned, je viens de comprendre que Catherine de Sienne vient de Sienne!)). Apparemment c'est la fête du quartier de la girafe ("Festa Titulare", j'ai l'impression qu'il y en a une par quartier tout au long de l'année).
Parce que nous avons décalé nos horaires (prévoyant d'être dans un musée aux heures les plus chaudes), nous sommes seuls ou presque dans le Palazzo Pubblico (nous ne monterons pas dans le clocher de Quantum of Solace ), et seuls sur la terrace (la loggia) qui donne sur l'arrière du campo. Ne rien prévoir permet d'être surpris par tout, l'Italie est la plus merveilleuse place pour cela: chaque lieu paraît une apothéose indépassable jusqu'au suivant.
Achat de bottes jaunes, de sandales rouges, d'une écharpe rose.
Plus tard encore ce sera Santa Maria della Scalla. Je note ici Domenico di Bartolo, dont je n'avais jamais entendu parler et qui est extraordinaire.
Des salles recueillent les œuvres d'art de Norcia et un film montrent les pompiers dégageant tableaux et statues. (Notons au passage la belle indifférence aux touristes à la fois dans la ville et sur internet: quelques traductions en anglais, non systématiques, et c'est tout. Débrouillez-vous (mais dans les livres en italiens, des traductions de Jacques Le Goff)).
Nous sommes seuls à nouveau dans l'église. Je reconnais la scène de St Jean, la guérison à la piscine de Béthesda.
Il est six heures, tant pis pour le Duomo, nous reviendrons. Il faut encore faire des courses, reprendre la casa dei Rosso dans laquelle nous avons repéré une supérette. Achat chez "l'arabe du coin" (qui a travaillé gare de Lyon) pour les fruits et légumes (ils sont beaucoup plus fermes que chez nous: parce qu'ils n'ont pas poussés sous serre?), retour en évitant la voie rapide du matin.
Pieds dans la piscine qui n'est pas si froide. Cependant pas le courage de tenter la baignade. Devant nous oliviers jusqu'à l'horizon, pas une lumière dans le soir qui tombe.
— Je crois qu'on dit terre de Sienne.
— Ah oui, suis-je bête. Regarde ce bleu. Est-ce qu'on ne dit pas aussi bleu de Sienne ?
— Pas étonnant : tu as vu le ciel hier soir ? C'est exactement cela.
— Et cinq cents plus tard, il n'a pas vieilli, toujours le même bleu.
— Normal, on a changé les ampoules des étoiles.
Errances qui nous mènent à la basilique St François (j'ai déjà oublié ce qui fait une basilique. Ce doit être un lieu de pélerinage, je crois). Ce n'est pas tant que les osties ne se décomposent pas depuis 1730 qui m'étonne que le fait qu'on en mange une de temps en temps…
Je vérifie le soir qui est Viligiardi, son Gesù Buon Pastore me paraissant un montage photographique: non, 1893, ce ne sont que des moutons hyper réalistes sur des épaules quattrocentiennes. Peut-on parler de kitsch si l'intention était sincère?
De tous côtés, à tous moments, une enfilade de rues permet d'apercevoir la campagne ou un clocher. La ville est pavoisée, les tambours résonnent. (Quelques recherches plus tard, je crois comprendre qu'il s'agit de la fête de la Visitation. Catherine de Sienne a fondé l'ordre de la Visitation (damned, je viens de comprendre que Catherine de Sienne vient de Sienne!)). Apparemment c'est la fête du quartier de la girafe ("Festa Titulare", j'ai l'impression qu'il y en a une par quartier tout au long de l'année).
Parce que nous avons décalé nos horaires (prévoyant d'être dans un musée aux heures les plus chaudes), nous sommes seuls ou presque dans le Palazzo Pubblico (nous ne monterons pas dans le clocher de Quantum of Solace ), et seuls sur la terrace (la loggia) qui donne sur l'arrière du campo. Ne rien prévoir permet d'être surpris par tout, l'Italie est la plus merveilleuse place pour cela: chaque lieu paraît une apothéose indépassable jusqu'au suivant.
Achat de bottes jaunes, de sandales rouges, d'une écharpe rose.
Plus tard encore ce sera Santa Maria della Scalla. Je note ici Domenico di Bartolo, dont je n'avais jamais entendu parler et qui est extraordinaire.
Des salles recueillent les œuvres d'art de Norcia et un film montrent les pompiers dégageant tableaux et statues. (Notons au passage la belle indifférence aux touristes à la fois dans la ville et sur internet: quelques traductions en anglais, non systématiques, et c'est tout. Débrouillez-vous (mais dans les livres en italiens, des traductions de Jacques Le Goff)).
Nous sommes seuls à nouveau dans l'église. Je reconnais la scène de St Jean, la guérison à la piscine de Béthesda.
Il est six heures, tant pis pour le Duomo, nous reviendrons. Il faut encore faire des courses, reprendre la casa dei Rosso dans laquelle nous avons repéré une supérette. Achat chez "l'arabe du coin" (qui a travaillé gare de Lyon) pour les fruits et légumes (ils sont beaucoup plus fermes que chez nous: parce qu'ils n'ont pas poussés sous serre?), retour en évitant la voie rapide du matin.
Pieds dans la piscine qui n'est pas si froide. Cependant pas le courage de tenter la baignade. Devant nous oliviers jusqu'à l'horizon, pas une lumière dans le soir qui tombe.