Je mets en ligne quelques notes. J'hésite toujours à faire cela en me disant que c'est trop orienté, mais après tout, si
Otir le fait sur la religion juive, pourquoi ne pas le faire sur la religion catholique ? (
Toujours cette hésitation à parler de ce qui tient à cœur).
Concernant Vatican II, on retient essentiellement six points en ce qui concerne la façon de célébrer la messe :
1/ on s’est mis à célébrer en français (csq sur les lectures, mais aussi sur l’homélie, qui doit commenter les écritures (avant cela, les sermons portaient plutôt sur une vertu, sur l’enfer, etc.)
rq : le sermon a toujours été en langue vernaculaire. Distorsion entre la langue du sermon et la langue de la proclamation de la parole de Dieu.
2/ retournement du prêtre à l’autel. Messe face au peuple.
rq : c’est évidemment faux. On n’a jamais célébré dos au peuple. Simplement le prêtre était orienté vers l’est, comme l'assemblée (pas toujours vrai : St Pierre de Rome est occidenté.)
A Vatican II, on avance l’autel qui auparavant était au fond, contre le mur. On met en place l’ambon pour la lecture. Une diversité de ministères (chantre, lecteur, prêtre :
§29 de la constitution : autant de ministères (mais pas tous ordonnés)).
En réalité, les fidèles sont autour de l'autel, bien plus que le prêtre n'est devant l'assemblée.
Vatican II pense la liturgie à partir de l’assemblée (auparavant : à partir du prêtre).
3/ la concélébration.
Cela a apporté une dimension festive — avec le risque d’accorder plus d’importance aux grands rassemblements. On est dans un temps de grands rassemblements.
4/ les laïcs (et même des femmes !)
5/ la possibilité (au moins en France) de recevoir la communion dans la main.
6/ la généralisation de la communion tous les dimanches.
Depuis Latran IV (1215) les fidèles des deux sexes devaient se confesser et communier une fois l’an à Pâques => beaucoup d’hommes ne communiaient que là , et encore.
Tous ces points sont des approximations. On retient les changements dans la forme. Mais on oublie la réflexion qui la soutient.
Les deux sources : un retour à l'Eglise primitive et aux pères de l’Église.
Plus tard le prof nous fait une histoire rapide du sacrement de réconciliation (ou pénitence ou confession). J'ai l'impression de me voir devant les enfants au catéchisme : culture gé en intraveineuse pour combler les lacunes (en réalité j'ai déjà eu ce cours l'année dernière, mais je ne suis pas suffisamment sûre de moi pour penser "savoir", juste vaguement connaître. Savoir, c'est autre chose.)
Histoire de la Pénitence :
1/ A l'origine, le baptême est le sacrement de la pénitence, de la conversion, de la
métanoia. Sans doute jusqu’au milieu du 2
e siècle.
2/ Arrivent les persécussions => les
lapsis (qui renient le Christ dans les persécutions). Débats. Mise en place de la pénitence antique (canonique) destinée aux plus gros péchés : l’apostasie, le meurtre, l’adultère (mais pas d’anachronisme : il ne s'agit pas de « fricoter » avec la femme du voisin, mais de la « piquer » (comme David avec Betsabé. La femme fait partie des biens.))
Pas d’aveu : la faute est de notoriété publique. Pénitence publique.
Rachat auprès de l’évêque. Un stage pénitentiel long (des années) avec renoncement à la vie mondaine. Réconciliation => réintégration du pécheur dans le corps de l’Église. Cette cérémonie avait lieu le mercredi saint pour que les réconciliés vivent la Pâques.
Système très lourd => on préfère demander la pénitence sur son lit de mort (ça abrège considérablement le stage pénitentiel ! (Augustin a été baptisé à trente ans : il fallait que jeunesse se passe. Souvent on était baptisé quasi sur son lit de mort, ça évitait de pécher après le baptême.))
3/ La pénitence tarifée. Sans doute les moines irlandais (7
e siècle). Pour telle faute, tant de prières, de mortifications, de séjours dans l'eau glacée, etc. Aveu (reconnaissance de la faute), pénitence, absolution (dans cet ordre).
Terrifiants à lire mais très intéressants pour l’histoire des mentalités : les pénitentiels : catalogue des fautes possibles et du tarif pour se racheter.
Les pénitences étaient trop dures => système d'équivalence de peines. Par exemple, trois ans de jeûne pouvait être converti en un prix pour des messes pénitentielles ou un pèlerinage à St Jacques. Il a même été envisagé de payer qq’un pour faire la pénitence à votre place .
Cela a été interdit à partir d’un certain moment.
4/ La pénitence moderne a été mise en place au 12
e siècle par les aumôniers de St Victor pour les étudiants de la Sorbonne.
On va voir un prêtre : aveu, absolution, pénitence (changement d'ordre).
Vatican II y ajoute une liturgie de la parole. Pendant des siècles on n’aurait pas pensé à se confesser avec sa Bible : de façon pratique, on avait à disposition une liste de péchés parmi lesquels on choisissait (!) (Ce qui donnait lieu à des conversations du type, nous raconte le moine professeur, « tu as mis quoi, toi ? Ah oui, c'est pas mal, je vais le prendre aussi » et à la petite fille de sept ans s'accusant d'être entée en armes dans les Etats du Vatican (anecdote authentique).
Vatican II : redécouverte de la Parole, mais aussi du chemin de la pénitence communautaire. La réconciliation est le moment où le pécheur est réintégré dans le corps de l’Église ; le problème est qu’on a totalement privatisé ce moment.
La vogue des célébrations collectives a diminué parce que Rome a dit non aux absolutions collectives. Mais une célébration communautaire ne veut pas dire absolution collective.
Le problème aujourd’hui : qu'est-ce que le péché ? Pendant des siècles une infraction au code moral. Mais est-ce vraiment cela ? (
Après le cours, le prof donne sa définition : une rupture d'alliance.)
L’inverse du péché, ce n’est pas la vertu, c’est l’action de grâce.