Un peu peste
Par Alice, dimanche 7 octobre 2018 à 22:55 :: 2018
Il y a deux ans j'avais commencé le catéchisme avec ce niveau, les CM1. Je m'occupais d'une douzaine d'enfants. Cette fois-ci ils sont au moins trente1 dans une salle trop petite et je les trouve terriblement petits et terriblement mignons. Ils me font rire. Est-ce que je deviendrais gâteuse avec l'âge? Est-ce que je suis déjà gâteuse ?
Les parents sont moins drôles. J'agace une mère qui geint parce que sa fille a du sport le dimanche et que «ça ne va pas être possible» en lui répondant que c'est une question de hiérarchie: il faudra choisir ce qui compte le plus (in petto je sais que le sport a gagné d'avance mais je ne le montre pas). Elle s'indigne: «mais non, il n'y a pas à choisir, les deux sont indispensables à son équilibre. — Je veux bien, n'empêche que vous ne pourrez pas être à deux endroits en même temps.»
A une autre qui veut savoir si sa fille pourra faire sa communion «même si elle est absente dix fois», je réponds que ce n'est pas de mon ressort, qu'il faut voir avec le prêtre, mais que «il n'y a pas d'obligation à faire sa communion cette année, ça peut attendre un an de plus. On peut faire sa communion à tout âge.»
Le nœud de l'affaire, c'est que l'année dernière il y avait deux groupes, un le samedi après-midi et un le dimanche matin. Les parents tenaient pour acquis qu'il en serait de même cette année mais les bénévoles se sont raréfiés. Les parents ne se sentent pas concernés, ils sont dans une pure logique de consommation. Je prends un malin plaisir à leur proposer, l'air très naïf, de monter eux-mêmes un groupe le samedi, en me déclarant prête (ce qui est vrai) à venir donner quelques explications sur les textes ou autres le vendredi soir s'ils ont besoin de support.
Bref, contrairement aux parents des deux années précédentes, pas sûr que ceux-ci vont beaucoup m'apprécier.
Note
1: tous les enfants de la ville de cet âge-là , tous les enfants allant à l'école publique. Trente enfants de neuf ans pour trente mille habitants. Dormez tranquilles, vous qui souhaitez l'athéisme et la déchristianisation.
(C'est alors que je me souviens d'Elvis Elangabeka: «vous êtes le sel de la terre: mais il ne faut pas beaucoup de sel.» Je n'ai jamais compris ce qu'il voulait dire exactement.)
Les parents sont moins drôles. J'agace une mère qui geint parce que sa fille a du sport le dimanche et que «ça ne va pas être possible» en lui répondant que c'est une question de hiérarchie: il faudra choisir ce qui compte le plus (in petto je sais que le sport a gagné d'avance mais je ne le montre pas). Elle s'indigne: «mais non, il n'y a pas à choisir, les deux sont indispensables à son équilibre. — Je veux bien, n'empêche que vous ne pourrez pas être à deux endroits en même temps.»
A une autre qui veut savoir si sa fille pourra faire sa communion «même si elle est absente dix fois», je réponds que ce n'est pas de mon ressort, qu'il faut voir avec le prêtre, mais que «il n'y a pas d'obligation à faire sa communion cette année, ça peut attendre un an de plus. On peut faire sa communion à tout âge.»
Le nœud de l'affaire, c'est que l'année dernière il y avait deux groupes, un le samedi après-midi et un le dimanche matin. Les parents tenaient pour acquis qu'il en serait de même cette année mais les bénévoles se sont raréfiés. Les parents ne se sentent pas concernés, ils sont dans une pure logique de consommation. Je prends un malin plaisir à leur proposer, l'air très naïf, de monter eux-mêmes un groupe le samedi, en me déclarant prête (ce qui est vrai) à venir donner quelques explications sur les textes ou autres le vendredi soir s'ils ont besoin de support.
Bref, contrairement aux parents des deux années précédentes, pas sûr que ceux-ci vont beaucoup m'apprécier.
Note
1: tous les enfants de la ville de cet âge-là , tous les enfants allant à l'école publique. Trente enfants de neuf ans pour trente mille habitants. Dormez tranquilles, vous qui souhaitez l'athéisme et la déchristianisation.
(C'est alors que je me souviens d'Elvis Elangabeka: «vous êtes le sel de la terre: mais il ne faut pas beaucoup de sel.» Je n'ai jamais compris ce qu'il voulait dire exactement.)