Billets qui ont '2018-11-07' comme date.

Ergo : le test

Ou encore : fin de partie.
Le test se passait à midi, et sans surprise je suis largement dans les choux: pas de compétition pour moi, je servirai de bouche-trou à l'entraînement quand l'équipage sera incomplet.

Mes sentiments sont ambigus, je souffre d'un "ils étaient trop verts". Je sais que je n'ai pas fait mon maximum, mais je ne sais pas si mon maximum aurait été suffisant: dès lors, n'est-ce pas une façon de pouvoir penser au fond de moi «si j'avais voulu…»? (sauf que les autres sont si loin devant que je n'ai pas ce niveau, cette puissance. Enfin, niveau… le niveau technique, sur le bateau, peut-être, mais à l'ergo, non, pas la puissance, rien à faire).

Est-ce que ça m'ennuie vraiment?

D'abord j'aurais bien aimé courir à Tours, faire venir René. Cela m'aurait fait plaisir.

Ensuite ça me vexe, je suis vexée. Et puis il y a toujours ce regret de ne pas «être douée», de n'être douée (ie exceptionnelle) pour rien. J'ai beau faire, je sais que je regretterai toute ma vie de ne pas avoir été naturellement douée dans quelque chose (ma sœur avait des aptitudes en sport. Elle avait été remarquée. Elle m'enviait, je me suis toujours demandée pourquoi: elle avait quelque chose de précieux, pas moi).

Il y a aussi quelque chose qui proteste en moi: ce test ergo, je le vis comme une brimade. Vincent a décidé de le faire pour «éviter qu'on s'engueule». Mais nous ne nous serions pas forcément engueulées. J'ai beau me dire qu'il a fait son boulot d'entraîneur, que cela lui permet d'avoir une hiérarchie, de proposer un programme, de mesurer les progressions, quelque chose en moi proteste. «Ne cours pas» ai-je envie de crier quand je regarde L'armée des ombres.
Mauvaise tête.
Mais est-ce vrai ou ne suis-je qu'en train de me justifier parce que je suis mauvaise?

Et je me dis que je vais être libérée de ces entraînements du week-end à Neuilly (je préfère Melun), que je vais pouvoir m'entraîner deux fois et pas trois (c'est compliqué depuis Nanterre préfecture), que je ne me blesserai pas à l'ergo, que je n'aurai plus cette sensation d'épuisement et que j'aurai davantage de temps pour la dissertation canonique.

Oui, je souffre d'un "ils sont trop verts".

Il y a vingt-trois ans, au lieu de faire la couillonne sur un ergo, je venais de donner naissance à ma fille. Je me demande où je serai dans vingt-trois ans.

Les morts

Ce matin pendant la messe a été énoncé le nom de tous les morts de l'année (à condition d'avoir eu des funérailles catholiques). C'est la première fois que j'assistais à cette cérémonie. Je ne sais pas si c'est un rituel annuel, j'avoue ne pas être très assidue.

Cardio l'après-midi. Je ne fais pas d'ergo pour préserver mon dos. Test mercredi. J'écoute un podcast sur Shakespeare. Je n'apprends rien si ce n'est qu'il existe aujourd'hui des descendants vivants de Shakespeare (via sa fille, qui avait un frère jumeau dont le nom ressemblait furieusement à Hamlet).

H. a jeté nos réserves de pois cassés, céréales, riz, infestés de charançons depuis cet été. Les paquets neufs ont été versés dans des bocaux. C'est joli.

Hors du monde

* Entraînement le matin en quatre. Décevant.
O. a bien analysé mon problème : trouver des personnes de mon niveau aussi motivées que moi pour s'entraîner sérieusement. Or celles qui ont mon niveau ont l'esprit de compétition (entre elles) plutôt que l'esprit d'équipe.
En un mot, je suis en train de m'ennuyer. Je ne sais pas quelle décision prendre. Ne plus faire que du skiff à Melun? Mais seule je ne progresserai pas. J'aimerais progresser encore (un peu).

La Seine une semaine plus tard, une heure plus tard du fait du changement d'heure.

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Après la sortie Isabel et moi revissons toutes les planches de pieds.


* Courses en supermarché l'après-midi.
Je le note car cela n'arrive plus souvent, une fois tous les deux mois peut-être, pour les boîtes pour les chats, la lessive, les bières ou les biscuits apéro (le fond, quoi: tout ce qui nourrit pas).
A chaque fois c'est la même surprise, la même impression que le monde m'échappe: que de nouveautés inutiles! que de raffinement dans les motifs, les couleurs! Que de bouteilles, de bocaux, de cuillères, de yaourts à la tarte tatin…

A la caisse, mon étonnement atteint son comble quand je découvre un agenda Hildegarde de Bingen. Hildegarde de Bingen! Et pourquoi pas Maître Eckhart?
J'ai ouvert, curieuse de découvrir psaumes et musique sacrée. C'était purin d'ortie et cataplasme de seigle.


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Zut, je ne sais plus où j'ai rangé mon chocolat.


* O. regarde une émission sur Warcraft III "reforged" («encore du travail? Travail terminé» «Oui mon Seigneur!»: bande son de l'enfance des enfants). Tandis que je regarde des soldats passer des quidams au lance-flammes, il m'explique que ceux-ci se transforment en morts-vivants à cause d'un virus et que le chef militaire (le prince?) a décidé de les tuer avant la transformation.
Je frémis devant la constante de ce thème à travers les âges. Je me souviens d'Edmond Michelet racontant les baraques de quarantaine à Dachau, le choix des catholiques d'accompagner les mourants, le choix des communistes de se préserver pour la société à venir et à construire… Toujours le même choix, de mythes en guerres en jeux. (Je me contente de dire à O. que cela soit un jeu me met très mal à l'aise).

La GABO*

Journée de pont.
Peu de monde. Je télécharge une appli pour mesurer les décibels de l'open space: de quarante à cinquante, "maison calme", "rue calme".

Je commande aussi des bouchons d'oreilles. Je découvre l'univers des bouchons pour motards ou musiciens ou fêtards, je reste pensive devant le casque anti-bruit à trois cents euros. Le plus triste est sans doute ce descriptif de casque pour enfants: plutôt qu'obtenir le silence en classe pendant les devoirs surveillés, mettre un casque anti-bruit…
(Le silence studieux durant les interrogations ou les dictées faisaient partie du charme de l'école. Comment expliquer cela à ceux qui ne l'ont jamais connu?)


* GABO : gêne acoustique dans les bureaux ouverts

Redbubble

Passé l'après-midi à choisir des tee-shirts manches longues sur Redbubble pour l'anniversaire de A.
Normalement j'aurais dû faire un plan (un premier plan) pour la dissertation canonique et dresser l'état des lieux des forces politiques en présence dans les municipalités du Val d'Yerres Val de Seine et même remplir ce blog en souffrance dans lequel j'écris par à-coups (même si je garde dans les limbes des traces rapides pour "quand j'aurais le temps".
Je ne l'ai pas fait.
Dès que je n'ai pas travaillé le matin, je n'arrive pas à travailler l'après-midi. Il faut que je mette au point une stratégie avec (ou contre) moi-même.

Première gelée

Givre sur la voiture à sept heures. L'automne est là.

Photos en sortant du métro Pont de Neuilly: soleil tapant dans les tours de la Défense plein ouest, aube sur la Seine vers le sud. Ce qui me fascine, c'est que cela se trouve au même endroit.


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Sortie un peu paresseuse, un peu agaçante. CR n'aurait pas dû prendre la nage.
J'ai le même problème qu'Anne-Sophie il y a une semaine: ma chaussure s'est dévissée et ne tient plus à la planche de pieds.
Le micro n'avait plus de batterie: bcp de bavardages (retransmission des ordres, donc commentaires) dans le bateau, ce qui rend la sortie incohérente. Nous en avons tous souffert.


Passé à la pharmacie pour acheter du magnésium car j'ai l'impression de perdre la tête. Donné le reste de mon paquet à deux jeunes qui demandaient une cigarette: tant pis pour eux et tant mieux pour moi.
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