Par Alice,
jeudi 12 mars 2020 à 23:10 :: 2020
Les élèves sont en majorité âgés, les deux tiers à la retraite. Je me disais que quelques-uns prudents resteraient chez eux, surtout que la salle qui nous est attribuée est petite (le cours était en danger cette année, l'ICP a failli l'annuler. Par conséquent, devant faire front, nous avons battu le record d'inscrits, donc nous sommes serrés).
Mais tout le monde était là , enjoués et heureux comme chaque fois que nous nous retrouvons pour ce cours hors du temps.
Découverte de la soirée: si vous allez à Orlando, n'allez pas chez Mickey, c'est si mainstream. Tentez
l'expérience de la Terre Sainte. Garantie évangéliste et littérale.
Un pot avec Laura et je rentre. Macron a annoncé la fermeture des écoles, de la maternelle aux universités. C'était inévitable, souhaitable, mais quelle galère. Je suis bien contente de ne pas avoir d'enfants en bas âge. Il reste à chaque étudiant désœuvré à s'occuper des enfants de ses voisins.
Ah tiens. Ça veut dire que je vais pouvoir garder les livres de la bibliothèque un temps indéterminé. Chic.
Par Alice,
mercredi 11 mars 2020 à 22:12 :: 2020
J'avais assisté à une représentation en 1997, dans la salle du bas (petite, voûtée, merveilleuse) de la Maison de la poésie. J'en conserve un souvenir ébloui.
Alors, quand j'ai vu que Le Gars (re)passait ce soir, je n'ai pas voulu manquer ça. Malgré la maladie qui rôde (cette terreur et cette tristesse à l'idée d'être porteur sain, à l'idée d'être un danger pour les autres), j'ai pris la voiture et j'y suis allée (note: cela signifie que je ne me suis pas arrêtée sur mon chemin du retour boulot-maison, mais que je suis allée expressément à Paris pour cela, ce qui prouve ma motivation.)
J'ai été extrêmement déçue. D'abord une femme (Francesca Isidori m'apprend Internet) a parlé longuement. J'ai recueilli des informations, j'ai compris en particulier pourquoi ce texte m'avait tant plu, par son rythme, sa cadence, sa diction: il a été écrit (traduit adapté) directement en français par Tsétaïeva qui pratiquait l'averbisme (je n'avais jamais entendu le terme). Elle enlevait les verbes, mais aussi les articles, les pronoms, etc. Elle n'a jamais réussi à faire publier son texte: «trop nouveau».
Ce discours m'impatientait. Mais j'ai alors appris que nous n'allions pas entendre toute la pièce mais seulement une partie: pour connaître la fin il faudrait… acheter le livre (aux éditions Des Femmes)!
Enfin Anna Mouglalis a lu son texte, alors qu'Edith Scob le jouait, le scandait, le mimait.
Bref, déception. J'aurais dû m'en douter. A l'époque où nous fréquentions beaucoup la maison de la poésie, nous avions adopté une règle: uniquement les spectacles dans la petite salle.
Par Alice,
vendredi 13 mars 1998 à 21:21 :: 1998
Il y a quelques temps H. discutait avec son coiffeur:
— Nous voudrions acheter une maison. Toi qui croises plein de monde, tu ne connaîtrais pas quelqu'un qui vend, par hasard?
— Si, moi.
Hervé connaît cette maison pour y être allé plusieurs fois dépanner l'ordinateur. Mais pas moi. Visite aujourd'hui. Il fait magnifiquement beau.
Le jardin est très grand, mais en fait nous n'en n'achèterons qu'une partie: le fond va être loti pour construction et le côté, sans clôture qui indique une limite, n'appartient pas au coiffeur. Il en a l'usage mais son propriétaire devrait lui aussi vendre la parcelle. Encore plus loin sur le côté un terrain clos et boisé est lui intouchable, sauf modification du POS.
La porte ouvre sur un couloir lambrissé. C'est très joli tout ce bois. L'escalier est en revanche très abîmé, presque blanc au niveau le plus usé des marches. Une pièce du rez-ce chaussée comporte une étagère, plutôt des casiers, sur tout le mur. Elle ou ils est remplie de 33 tours de jazz, c'est impressionnant.
A l'étage il n'y a que deux chambres, ce qui m'ennuie pour nos trois enfants. Dans celle du garçon (des propriétaires actuels) se trouve une cabane en bois fixée au mur, ce qui me ravit.
Le magnifique, c'est la baignoire monumentale en arc de cercle de la "suite parentale" sur fond de carreaux provençaux. C'est beau, cela fait envie (si je retrouve une photo, je la mettrai en ligne).
Cette pièce n'a de plafond que sur la moitié qui correspond au plancher d'une mezzanine, l'autre moitié monte jusqu'à la charpente, ce qui donne une hauteur de plafond appréciable (pour moi les plafonds sont toujours trop bas). Une porte sur la mezzanine permet d'accéder à un grenier sur le côté, au-dessus de la chambre des enfants.
C'est grand, c'est aéré. H. est enthousiaste. Il n'y a que deux chambres pour les enfants (plus la pièce des disques en bas, mais elle est en bas et la porte est vitrée), pas de garage. Surtout c'est toujours aussi loin de Paris. J'aurais préféré un appartement à Vincennes, quelque chose qui me permette d'aller travailler en vélo en cas de problèmes de transport (je suis obnubilée par la grève de 1995).
Mais H. est enthousiaste, il ne veut pas d'appartement plus petit plus près de Paris, il veut de la place, un jardin.
Bon, OK.
Ce n'est pas pour tout de suite: le coiffeur, Philippe, prévoit de déménager en juin 99. Nous allons signer une promesse d'achat et mettre notre appartement en vente.
Par Alice,
mardi 13 juillet 1971 à 14:31 :: Maternelle
Vierzon, l'été qui a suivi ma première année d'école. Ma sœur a deux ans à peine, moi quatre ans et demi.
Nourir les chevreaux était un grand moment de bonheur.