Assurance
Par Alice, dimanche 12 avril 2020 à 23:27 :: 2020
Je vois passer l'idée d'une assurance épidémie.
Sans commenter la viabilité du dispositif (je suppose que le DG d'Axa est un plus grand professionnel que moi (litote)) je vais en profiter pour faire quelques rappels de bon sens (sachant qu'il est possible ensuite d'organiser des dispositifs qui permettent d'échapper à ce que je vais exposer: mais y échapper consiste à le prendre en compte):
L'assurance est née à Venise: deux ou trois armateurs décidaient de mutualiser les risques: si leurs trois bateaux arrivaient à bon port, chacun profiterait de son bateau, si un ou deux manquaient à l'appel, les armateurs partageraient les gains en trois.
De cet exemple simple, on comprend immédiatement qu'il ne faut pas que tous perdent tout: sinon il n'y a rien à partager.
Même si l'assurance ne fonctionne plus exactement ainsi, le principe reste valable. C'est pour cela que les épidémies, les guerres, les catastrophes nucléaires, etc., tous les événements qui touchent tout le monde, sont exclus des contrats (français).
Je vois certains être sur le point de proposer que les assurances remboursent leur manque à gagner aux PME. Ces personnes se rendent-elles compte que cela revient à supposer que les sociétés d'assurances disposeraient de l'ensemble du chiffre d'affaires des PME?
Par quel miracle?
Cela supposerait que la prime d'assurance versée par chaque PME soit égale à l'intégralité de leur chiffre d'affaire.
————
Rappel: l'assurance et la solidarité sont deux notions différentes mais complémentaires: en assurance vous cotisez selon votre risque (la prime est différente selon que vous roulez en twingo ou en ferrrari); selon le principe de solidarité, vous cotisez en fonction de vos capacités (la sécurité sociale, par exemple).
Les contrats d'assurance français destinés aux particuliers organisent invisiblement la solidarité dans un grand nombre de domaines. Par exemple, depuis 1985 ils prévoient tous une contribution attentat. Sur votre contrat automobile, vous cotisez à un fond destiné aux victimes d'accidents dont le responsable conduisait sans assurance. Votre contrat habitation comprend une contribution à un fond catastrophe naturelle et une garantie tempête obligatoire.
En santé, les contrats de complémentaire santé qui veulent bénéficier d'une fiscalité avantageuse n'ont pas le droit de vous faire remplir un questionnaire de santé. C'est une façon d'organiser la solidarité; dans le cas contraire, les personnes présentant la moins bonne santé devraient payer une cotisation très élevée (sachant qu'ici le calcul est faussé par la sécurité sociale: quelqu'un souffrant d'une affection chronique (diabète, cancer, sclérose en plaque) sera pris à cent pour cent par la sécurité sociale et ne coûtera pas très cher à sa complémentaire santé).
Bref, nous sommes solidaires sans le savoir, nous sommes beaucoup plus solidaires que nous le croyons. C'est dommage d'ailleurs, peut-être devrions-nous en avoir davantage conscience.
Sans commenter la viabilité du dispositif (je suppose que le DG d'Axa est un plus grand professionnel que moi (litote)) je vais en profiter pour faire quelques rappels de bon sens (sachant qu'il est possible ensuite d'organiser des dispositifs qui permettent d'échapper à ce que je vais exposer: mais y échapper consiste à le prendre en compte):
L'assurance est née à Venise: deux ou trois armateurs décidaient de mutualiser les risques: si leurs trois bateaux arrivaient à bon port, chacun profiterait de son bateau, si un ou deux manquaient à l'appel, les armateurs partageraient les gains en trois.
De cet exemple simple, on comprend immédiatement qu'il ne faut pas que tous perdent tout: sinon il n'y a rien à partager.
Même si l'assurance ne fonctionne plus exactement ainsi, le principe reste valable. C'est pour cela que les épidémies, les guerres, les catastrophes nucléaires, etc., tous les événements qui touchent tout le monde, sont exclus des contrats (français).
Je vois certains être sur le point de proposer que les assurances remboursent leur manque à gagner aux PME. Ces personnes se rendent-elles compte que cela revient à supposer que les sociétés d'assurances disposeraient de l'ensemble du chiffre d'affaires des PME?
Par quel miracle?
Cela supposerait que la prime d'assurance versée par chaque PME soit égale à l'intégralité de leur chiffre d'affaire.
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Rappel: l'assurance et la solidarité sont deux notions différentes mais complémentaires: en assurance vous cotisez selon votre risque (la prime est différente selon que vous roulez en twingo ou en ferrrari); selon le principe de solidarité, vous cotisez en fonction de vos capacités (la sécurité sociale, par exemple).
Les contrats d'assurance français destinés aux particuliers organisent invisiblement la solidarité dans un grand nombre de domaines. Par exemple, depuis 1985 ils prévoient tous une contribution attentat. Sur votre contrat automobile, vous cotisez à un fond destiné aux victimes d'accidents dont le responsable conduisait sans assurance. Votre contrat habitation comprend une contribution à un fond catastrophe naturelle et une garantie tempête obligatoire.
En santé, les contrats de complémentaire santé qui veulent bénéficier d'une fiscalité avantageuse n'ont pas le droit de vous faire remplir un questionnaire de santé. C'est une façon d'organiser la solidarité; dans le cas contraire, les personnes présentant la moins bonne santé devraient payer une cotisation très élevée (sachant qu'ici le calcul est faussé par la sécurité sociale: quelqu'un souffrant d'une affection chronique (diabète, cancer, sclérose en plaque) sera pris à cent pour cent par la sécurité sociale et ne coûtera pas très cher à sa complémentaire santé).
Bref, nous sommes solidaires sans le savoir, nous sommes beaucoup plus solidaires que nous le croyons. C'est dommage d'ailleurs, peut-être devrions-nous en avoir davantage conscience.