Sur vehesse, j'ai mis en ligne
une citation de Borgès. J'ai noté quelques mots dans les notes invisibles du blog. Aujourd'hui 18 avril 2020, je les copie ici.
Il y a longtemps que je sais qu'il n'y a pas de colère ou de chagrin qui ne cède dans une librairie : au bout d'un moment j'oublie tout, et même les livres. Le temps et l'espace sont rangés sur les étagères, il suffit de passer les yeux sur les dos des livres, le contenu de chacun se déploie quelques fractions de secondes, un contenu purement imaginé, bien entendu, et c'est comme un exercie de rêves, de dos en dos. De temps en temps on tend la main et on en ouvre un, pour dissiper le rêve et reprendre contact avec le texte, la réalité. Ce n'est jamais ce qu'on pensait mais ça n'a aucune importance puisqu'on savait qu'on rêvait.
C'est sans doute pour cela qu'il est si difficile de choisir un livre. Il faut en trouver un qui fasse d'avantage envie que le rêve.