Hier j'ai vu Patrick à Nanterre hier. Le quartier des assurances est construit sur l'ancien plus grand bidonville d'Europe.

— Max et les ferailleurs… Il faut reconnaître que Chaban-Delmas… quand ils ont commencé à construire la préfecture, ils se sont rendus compte que ça faisait désordre et ils ont relogés tout le monde. Pas déplacés, relogés.

— Il faudrait retracer la chronologie, je ne sais plus très bien… La déstalinisation, avec les communistes français…
— Ah oui, «ne pas désespérer Billancourt».
— Ils ont débaptisé l'avenue Staline et ils l'ont renommée… Lénine! (Il rit.) Ils ont renommé la rue principale (rue de la gare? rue des berges? quelque chose du genre) rue Maurice Thorez. Et un jour… quand ça, vers 1973, 74? — enfin une nuit — toutes les plaques de rue ont été recourvertes par des affiches sur fond bleu bordées de vert, comme des plaques de rue, au nom de Soljetnitsyne! (Il rit.) Il fallait voir le lendemain les employés de rue en train de gratter…

Nous marchons rue des Trois Fontanots.
— Ici, je ne sais plus où, vers le parc, il y a un arbre, à la mémoire du bidonville.

Je l'emmène voir les trois armoires de désherbage de la bibliothèque de mon entreprise. Elles ont été reremplies. Je trouve Le capitaine Fracasse en Classique Garnier relié, deux Tolkien des années 70 en grand format, un Toni Morrisson. Je lui conserve Dixie et il emporte… je ne sais plus exactement quoi.