Problèmes de clés variés
Par Alice, vendredi 1 octobre 2021 à 23:16 :: Transports en commun
Rêve au creux du matin juste avant le réveil. Nuit, brume entre les piliers d’un cloître. Je sais que nous sommes en novembre et je me demande où est passé octobre. J’ai l’impression de ne pas l’avoir vécu.
Aujourd’hui je suis en congé puisque j’ai prévu d’aller boire un pot avec mes anciens collègues (plus exactement les administrateurs de l’association sportive, avec lesquels je n’ai jamais travaillé… mais bu pas mal de pots).
Cependant H. allant lui au bureau, nous sommes malgré tout partis à l’aube, visant le train de 6h33.
Sauf que la clé électronique d’H. était à bout de pile et que pour une fois — la seule fois, la première fois — je n’avais pas pris la mienne, d’où petit trot jusqu’à la maison (cinquante mètres), retour avec la mienne dont la pile n’est pas bien vaillante, cinq minutes pour aller à la gare (quand je suis seule et qu’il ne pleut pas, j’y vais à pied ou à vélo), le temps de voir partir le train précédent (6h24), de s’engueuler parce que je me gare trop loin dans le parking, de revenir pour fermer la voiture parce que la pile n’a plus beaucoup de forces et que nous sommes déjà loin, et nous voyons arriver le train de 6h33.
Ici, il faut expliquer que les trains qui viennent de Montereau (le 5h55, le 6h24) sont directement accessibles de la route, il suffit de franchir une trouée dans la clôture. En revanche, pour atteindre ceux qui viennent de Montargis, il faut remonter jusqu’aux bâtiments de la gare, descendre les escaliers, marcher dans un couloir et remonter sur le quai vers Paris.
Dernière précision, à ces heures matinales, les trains ont souvent quelques minutes d’avance et stationnent en gare deux ou trois minutes pour ne pas partir avant l’heure (ce qui est une autre façon de rater son train: non parce qu’on est en retard, mais parce qu’il est en avance).
Nous voyons donc arriver le train de 6h33 à 6h30. Je propose à H. de se dépêcher, de tenter de l’avoir (sinon, à quoi bon s’être levés si tôt?) mais il refuse: «j’ai déjà couru deux fois, à chaque fois je l’ai raté. Allons plutôt prendre un café». Nous sommes encore tout renfrognés de sommeil et de l’éclat dans le parking. Nous remontons vers la buvette, j’accélère spontanément le pas car le train est toujours stationné, je propose encore de tenter de l’avoir, nouveau refus.
Buvette, café. Le barman est très gentil. Pas sympa, gentil: serviable, accueillant, de voix égale, enjoué sans être intrusif. H. prétend qu’il n’a jamais bu de meilleur café (retenez: la buvette de la gare à Moret). De la fenêtre nous contemplons le train toujours stationné. Cela devient bizarre, il devrait être reparti. Des clients arrivent, comme nous avons le temps (le suivant est à 6h53) nous sommes servis dans des tasses en porcelaine. En ces temps de post-Covid, j’apprécie ces détails, une vie presque normale.
Nous finissons notre café; le train n’est toujours pas parti. Je propose d’aller le prendre (être assis, être au chaud), commence à descendre l’escalier quand je vois arriver un couple du quai d’en face:
— Vous venez du train? Il ne part plus? (Un seul couple, c’est étrange; un train qui ne part plus, ce sont tous les voyageurs sur le quai.)
— Le conducteur est descendu pisser et la porte est coincée.
Aujourd’hui je suis en congé puisque j’ai prévu d’aller boire un pot avec mes anciens collègues (plus exactement les administrateurs de l’association sportive, avec lesquels je n’ai jamais travaillé… mais bu pas mal de pots).
Cependant H. allant lui au bureau, nous sommes malgré tout partis à l’aube, visant le train de 6h33.
Sauf que la clé électronique d’H. était à bout de pile et que pour une fois — la seule fois, la première fois — je n’avais pas pris la mienne, d’où petit trot jusqu’à la maison (cinquante mètres), retour avec la mienne dont la pile n’est pas bien vaillante, cinq minutes pour aller à la gare (quand je suis seule et qu’il ne pleut pas, j’y vais à pied ou à vélo), le temps de voir partir le train précédent (6h24), de s’engueuler parce que je me gare trop loin dans le parking, de revenir pour fermer la voiture parce que la pile n’a plus beaucoup de forces et que nous sommes déjà loin, et nous voyons arriver le train de 6h33.
Ici, il faut expliquer que les trains qui viennent de Montereau (le 5h55, le 6h24) sont directement accessibles de la route, il suffit de franchir une trouée dans la clôture. En revanche, pour atteindre ceux qui viennent de Montargis, il faut remonter jusqu’aux bâtiments de la gare, descendre les escaliers, marcher dans un couloir et remonter sur le quai vers Paris.
Dernière précision, à ces heures matinales, les trains ont souvent quelques minutes d’avance et stationnent en gare deux ou trois minutes pour ne pas partir avant l’heure (ce qui est une autre façon de rater son train: non parce qu’on est en retard, mais parce qu’il est en avance).
Nous voyons donc arriver le train de 6h33 à 6h30. Je propose à H. de se dépêcher, de tenter de l’avoir (sinon, à quoi bon s’être levés si tôt?) mais il refuse: «j’ai déjà couru deux fois, à chaque fois je l’ai raté. Allons plutôt prendre un café». Nous sommes encore tout renfrognés de sommeil et de l’éclat dans le parking. Nous remontons vers la buvette, j’accélère spontanément le pas car le train est toujours stationné, je propose encore de tenter de l’avoir, nouveau refus.
Buvette, café. Le barman est très gentil. Pas sympa, gentil: serviable, accueillant, de voix égale, enjoué sans être intrusif. H. prétend qu’il n’a jamais bu de meilleur café (retenez: la buvette de la gare à Moret). De la fenêtre nous contemplons le train toujours stationné. Cela devient bizarre, il devrait être reparti. Des clients arrivent, comme nous avons le temps (le suivant est à 6h53) nous sommes servis dans des tasses en porcelaine. En ces temps de post-Covid, j’apprécie ces détails, une vie presque normale.
Nous finissons notre café; le train n’est toujours pas parti. Je propose d’aller le prendre (être assis, être au chaud), commence à descendre l’escalier quand je vois arriver un couple du quai d’en face:
— Vous venez du train? Il ne part plus? (Un seul couple, c’est étrange; un train qui ne part plus, ce sont tous les voyageurs sur le quai.)
— Le conducteur est descendu pisser et la porte est coincée.