Billets qui ont '2023-05-14' comme date.

Avant de s'y remettre

Rangement. Rampotage du myosotis (un pied qui avait gelé en avril, que j'avais coupé court et qui a repris derrière une vitre au soleil) et diverses tâches administratives.

L'idée était de faire un après-midi de collage politique, mais à force de papoter, cela a plutôt été une heure et deux panneaux, sous un soleil qui s'était enfin dévoilé. La thématique de ces affiches m'étonne, paternité et sécurité, rien sur l'économie. Enfin bon.

Racheté des cigarettes, descendu les chaises longues, fumé dans le soir qui tombe.

Et maintenant j'écris dans la salle de bain en regardant Pride. Demain est très loin.

Rangement et désordre

A être si occupée et avoir si peur de trop manger et être malade en l'air, j'ai perdu du poids cette semaine. Je suis rassurée, car passer d'un sport qui brûlait des calories par centaines à un sport où on reste assis dans un cockpit tout l'après-midi n'est pas une transition facile.

Levés tard. Nous avons des amis qui viennent dîner ce soir, H. me dépose au club (de planeur) en allant faire les courses pour me reprendre au retour. J'avais l'intention d'aider au remontage du duo-discus que Dom a ramené hier avec la voiture (les prévisions météo sont si mauvaises à Sisteron qu'il est rentré trois jours plus tôt que prévu).
Mais il fait si beau qu'ils sont tous en train de se préparer pour voler au plus tôt (la pluie est prévue en milieu d'après-midi); ils remonteront le duo sans moi. En attendant H., coup de balai dans la salle du club. Jamais vu autant de cafards morts. J'en profite aussi pour photographier le manuel de l'ASK21: lire le manuel est obligatoire avant de voler sur tout planeur (ou tout aéronef, je pense). Le contrôle est matérialisé sur une fiche signée, X atteste qu'il a lu le manuel tel jour. Tout cela fait partie des procédures d'enquête en cas d'accident, je suppose.

Il fait très beau en début d'après-midi. Dépliage de la tente, séchage, nettoyage, repliage. J'espère que cette fois-ci il ne s'écoulera pas cinq ans avant que je ne m'en resserve… Je complète avec amour mon carnet de vol tout neuf. Objectif: suffisamment voler cet été pour être lâchée en solo avant l'hiver. J'en suis à 9 heures 37 de vol avec instructeur (huit vols). Les vols à Sisteron ne comptent pas (21 heures) car ce ne sont pas des vols école.
Rangement; passage d'O et Y qui viennent déposer la chatte en prévision de leur week-end prolongé à la Rochelle. L'orage éclate.

Dîner imperceptiblement tendu car nos amis se sont disputés dans la voiture. Heureusement, l'alcool détent.
Nous terminons par deux parties de billard où je suis de très loin la plus mauvaise. C'est là que je vois que j'ai vieilli: cela ne m'affecte guère, je sais que c'est la sixième fois que je joue alors qu'ils ont des après-midis derrière eux. Cela n'est juste guère amusant pour eux, à mon sens.

Demain il y en aura bien pour deux heures de vaisselle mais au moment de me coucher, j'ai la joie de découvrir qu'un nouvel épisode de Mrs Maisel a été mis en ligne (il ne l'était pas vendredi matin).

Vol d'ondes

Il existe trois types d'ascendance: la chaleur dégagée par le sol (les thermiques), le vent qui se heurte à un relief (le vol de pente), et quelque chose que j'avoue ne pas tout à fait comprendre: sous la conjugaison du vent et du relief, l'air se met à osciller selon une sinusoïde et sous la sinusoïde se trouvent des «rotors», des endroits hyper turbulents où le vent tourne en lessiveuse. Si l'on passe au-dessus des rotors, si l'on trouve la sinusoïde et qu'on s'installe au-dessus, on plane dans un grand calme et l'on peut monter à de grandes altitudes.
Ajoutons que les nuages sont les meilleurs indicateurs de ces ascendances: le planeur, c'est avant tout la lecture des nuages.

Marc qui est venu deux ans de suite et est reparti dimanche n'a pas rencontré le phénomène, et moi, au bout de cinq jours, bingo!
J'ai de la chance.

Nous nous équipons contre le froid (on perd 6,5°C tous les mille mètres) et le manque d'oxygène (une canule dans le nez type hôpital dès 3200 mètres). (Test de la bouteille d'oxygène avant de partir: «par sécurité, on teste toujours la bouteille quand on est hors du planeur».)

Nous avons trouvé une onde presque aussitôt; puis plus tard, après avoir été bien secoués au dessus du pic de Bure. Nous sommes montés jusqu'à 4400 mètres et selon AB nous étions à -13°. Bizarrement j'ai eu froid aux coudes, à cause de l'air provenant des palonniers et remontant le long des jambes bien protégées. J'ai pu travailler très calmement — «va tout droit, pas si vite, il faut chercher l'ascendance, sinon tu vas passer à travers; vas-y, tourne» — en faisant attention à ma vitesse car j'ai le défaut d'accélérer dans les spirales. «Le duo discus perd le moins d'altitude à 90km/h.» (La question devient alors: pourquoi ne pas toujours voler à cette vitesse? Je n'ai pas encore élucidé ce mystère, je poserai la question une autre fois.)

A côté de nous la vallée était recouverte d'un épais manteau de nuages. Il devait faire tout à fait noir là-dessous.

nuages sur la vallée à l'ouest du pic de Bure


Atterrissage secouant, rafales au seuil de la piste. Dom prend de la vitesse et se pose comme une plume.

Je me précipite pour manger un yaourt et une tranche de jambon, j'ai une dalle dévorante et j'ai très froid. Et puis il y a l'apéro du club ce soir: je ne veux pas y arriver le ventre vide.
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