Billets qui ont '2023-05-23' comme date.

Les pompes australiennes

Aujourd'hui, cours pratique sur le remorquage.

(Je ne dis rien de ma précédente expérience.) L'instructeur insiste beaucoup sur la «position haute», principale source d'accidents: le planeur remorqué monte au-dessus de l'avion, tire la queue de celui-ci vers le haut et le fait piquer du nez, le câble devient si tendu qu'il est impossible à larguer (sur certains avions il est néanmoins possible de le couper) et l'ensemble de l'attelage chute.
— En revanche, la position basse n'est pas un problème. D'ailleurs en Australie, on remorque toujours en position basse, car les turbulences peuvent être si violentes qu'elles peuvent vous remonter brutalement au niveau de l'avion.

Donc après les animaux dangereux en tout genre, des grenouilles aux araignées en passant par les crocodiles de mer, je découvre que même l'air est traître en Australie.

Ça donne furieusement envie d'aller y planer — si un jour j'arrive à piloter, ce dont je doute ce soir: «si ton nez défile, c'est que tes ailes ne sont pas horizontales» (diagnostic après conversation au sol). Problème: je ne me rends pas compte que je suis penchée — mais après tout qu'importe: si mon nez défile, je n'ai qu'à redresser. J'essaierai la prochaine fois.

Déception à Malesherbes

L'été dernier, après nos quatre sorties en canoë double, nous avions décidé d'investir dans un canoë, et dans notre grande sagesse, nous voulions rencontrer des professionnels pour avoir des conseils. Un Google plus tard, nous avions identifié un magasin à Malesherbes: c'était parfait, au sud, exactement ce qu'il nous fallait.

Et donc aujourd'hui, huit à neuf mois plus tard, nous sommes partis pour Malesherbes (Le Malesherbois par la vertu des regroupements de communes) afin de commencer nos aventures.

N'y allez pas. Ce n'est qu'une boîte aux lettres, au sens propre: une boîte aux lettres marquée Idoine, et c'est si peu clair qu'il y a deux flèches jaunes indiquant "Idoine" en direction de la boîte, sans doute à l'intention du facteur. Je n'ai pas compris pourquoi ils faisaient apparaître cette adresse de Malesherbes sur leur site à l'égal de leur magasin en Bretagne (du moins je suppose qu'il y a un vrai magasin en Bretagne).

Bref, retour au magasin Décathlon de Montereau, achat d'un canoë gonflable, d'une pompe, d'un bidon étanche et de deux pagaies.
Il ne reste qu'à espérer que nous allons utiliser tout cela plus d'une fois ou deux (perso je vise une journée de planeur, une sortie en canoë par week-end, mais j'ai toujours été optimiste/extrémiste).

Crashée

Il faisait mauvais hier, il faisait mauvais ce matin, mais les vélivoles semblaient persuadés que ce serait volable cet après-midi donc je suis allée au club.

Des jeunes et des parents attendaient, c'était jour de baptême de vol. Ils ont attendu longtemps, sans rien dire, sans se plaindre, sans manger (je suppose que le pilote sachant qu'il faisait mauvais et que cela devait se lever ne se pressait pas). C'est à ce genre de patience que je mesure mon impolitesse et mon impatience mais aussi la docilité de mes contemporains.

Thibault (pilote instructeur) est arrivé et s'est mis en tête de faire fonctionner le simulateur de vol. Nous avons passé beaucoup de temps à tout démonter et démonter avant de penser à mettre le logiciel à jour (je l'avais vaguement balbutié mais pas avec assez de conviction).

Cours sur le remorqué:
Il y a deux façons de décoller en planeur: le treuil (avec huit cents mètres de cable) et le remorqué derrière un aviron remorqueur. A Moret nous utilisons la deuxième possibilité.

Le remorqueur se décompose en plusieurs phases: tant que le planeur roule encore, «tu gardes les ailes horizontales, si l'une touche le sol tu largues. Tu restes dans l'axe de l'avion, c'est le seul moment où tu peux dissocier les palonniers du manche»; puis une fois que le planeur est en vol tandis que l'avion est encore au sol, «tu le maintiens dans l'axe. Attention, comme la vitesse de l'avion amplifie l'effet sur les gouvernes, il faut que les mouvements du manche tiennent dans une pièce de deux euros», enfin quand les deux sont en vol, «tu poses les ailes du planeur sur l'horizon, tu inclines les ailes du planeur selon la même inclinaison que le remorqueur, si tu t'écartes tu ramènes doucement dans l'axe en arrêtant ton action avant d'être totalement dans l'axe parce que sinon l'inertie te fera dépasser ton but et tu vas te mettre à marsouiner».
Et surtout surtout, «tu ne dois jamais être en position haute, tu dois toujours voir l'avion. Sinon tu mets le pilote en danger, tu te mets en danger, et le pilote de l'avion a le droit de couper le câble (quand la possibilité mécanique existe) pour sauver sa peau».

Romuald a réussi au premier ou au second essai.
Un essai, deux, cinq, je ne sais plus combien de fois, je me suis crashée à tous les coups, parfois de façon tout à fait spectaculaire. Comment dire cela? le simulateur ne me fait aucun effet. Je ne vois pas le rapport entre le manche et ce que je vois à l'écran. Cela ne fait aucun sens, je reste inerte, je n'adapte pas ce que je fais à ce que je vois.

Cependant tout n'est pas négatif: j'ai réussi à atterrir deux fois (je veux dire qu'après avoir été larguée en catastrophe par l'avion, j'ai réussi à rejoindre le sol sur le ventre).
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