Témoignage des cuisines
Par Alice, vendredi 12 janvier 2024 à 21:44 :: 2024
Comme je suis les cotisations de beaucoup plus près (correction: je ne les suivais pas, je pensais que c'était le rôle des délégués de circo. Mais quand le boulot n'est pas fait, on s'y met), j'ai vu arriver (en 2024) un cotisant 2022 qui n'avait pas réadhéré en 2023.
Décidée à personnaliser les relations, je l'appelle. Nous papotons. J'avais vu sur Linkedin qu'il suivait une formation chez Ferrandi et je pensais que c'était une reconversion. Curieuse, je l'interroge:
— Ah non, je n'irais pas travailler en cuisine!
— Ah bon, pourquoi? Je pensais que c'était une reconversion.
— Oui, j'y avais pensé, mais ce n'est pas possible. J'ai 58 ans et on se fait traiter comme des chiens. A la moindre erreur on se fait insulter, traiter de connard. On était douze, la moitié est partie. (Il reprend:) Mais la formation était très bien, c'était très intéressant, et je me suis éclaté à faire la cuisine pour les fêtes.
Et je songe à la réputation désastreuse du management français et aux interviews que j'entends le matin à la radio: la crise dans les métiers de bouche, les patrons qui augmentent les salaires pour trouver des salariés, etc. Peut-être qu'être poli et aimable («reconnaître l'autre dans son altérité», dirait-on en théologie) serait un début.
Décidée à personnaliser les relations, je l'appelle. Nous papotons. J'avais vu sur Linkedin qu'il suivait une formation chez Ferrandi et je pensais que c'était une reconversion. Curieuse, je l'interroge:
— Ah non, je n'irais pas travailler en cuisine!
— Ah bon, pourquoi? Je pensais que c'était une reconversion.
— Oui, j'y avais pensé, mais ce n'est pas possible. J'ai 58 ans et on se fait traiter comme des chiens. A la moindre erreur on se fait insulter, traiter de connard. On était douze, la moitié est partie. (Il reprend:) Mais la formation était très bien, c'était très intéressant, et je me suis éclaté à faire la cuisine pour les fêtes.
Et je songe à la réputation désastreuse du management français et aux interviews que j'entends le matin à la radio: la crise dans les métiers de bouche, les patrons qui augmentent les salaires pour trouver des salariés, etc. Peut-être qu'être poli et aimable («reconnaître l'autre dans son altérité», dirait-on en théologie) serait un début.