Billets qui ont '2024-07-15' comme date.

Fin du suspens

Je viens d'apprendre grâce au Monde que le 18 juillet les groupes devront se constituer à l'Assemblée nationale, et dans le même mouvement se déclarer majoritaire, minoritaire ou d'opposition.

Dommage, la valse-hésitation qui devenait très amusante va prendre fin. Ce sera l'heure de vérité. Au soir du 18 juillet nous saurons qui dîne avec qui.
Une rumeur insinue que le RN ne serait pas représenté au bureau de l'Assemblée. Il me semble que ce serait une erreur et irait à l'encontre de la constitution.

Voir également les fiches 8 et 9 dans «Connaissance de l'Assemblée».

En vrille

Planeur. Il fait terriblement gris mais le soleil finit par percer comme promis.

Aujourd'hui cours sur la vrille — non pour apprendre à en faire, mais pour apprendre à (s')en sortir quand on s'y met par erreur.

Nous montons au maximum (le plafond aujourd'hui, c'est-à-dire la base des nuages, est à 1400 m), T. prévient à la radio que nous allons faire des exercices de vrille et vérifie dix fois qu'il n'y a personne sous nous: «j'ai toujours peur qu'un planeur nous rejoigne en nous voyant tourner».

— Donc pour commencer tu te mets aux grands angles d'incidence...
Késako? Je devrais sans doute le savoir mais je ne comprends pas et je n'ose pas le dire. Interprétant le mot «angle», je pousse vaguement sur le manche pour incliner le planeur.
— Non, tu te mets en limite de décrochage. La vrille, c'est un écoulement dissymétrique en limite de décrochage. Tu es prête? On y va.

Piqué vers le sol digne des plus violentes montagnes russes. La tête s'enfonce, le corps s'écrase, je ferme les yeux.
— Donc tu remets le manche au neutre et tu appuies sur le palonnier à l'extérieur du virage. Tu as compris?
Euh oui, non, je n'ai rien compris du tout, je ne sais plus où je suis, totalement désorientée.

— Bon, je le refais une fois, puis ce sera à toi.
Hein, quoi, comment ça, à moi? Bon, il faut que je garde les yeux ouverts.
Une fois, deux fois. Ce n'est pas parfait, mais ça va mieux. Le problème c'est que ça va vite et que je réagis lentement.
La dernière fois, nous plongeons très vite, je vois la terre se jeter à ma figure et je sens distinctement mes cervicales faire un S (comment est-ce possible?) en s'enfonçant dans mes épaules.
Lorsque nous reprenons le cours normal du vol, j'ai l'impression d'être très éveillée, comme sortie d'un bain.

Atterrisage raté. «Tu m'as fait un virage à plat. C'est comme ça qu'on se tue. Et tu as rentré les aérofreins, alors qu'on était trop haut.»
Oui, bon, j'l'ai pas fait exprès, c'est quoi, un virage à plat? (Réponse: au palonnier seul) Ah, et le plan, c'est la hauteur par rapport au sol: «plan, vitesse, trajectoire; plan vitesse, trajectoire. Tu ne penses qu'à ça, ça va finir par rentrer».

T. a été très accomodant, il m'a fait refaire deux atterrissages supplémentaires (des «tours de piste»):
— Ce que je te dis là, ce n'est pas valable avec tous les planeurs, mais avec le K21, c'est pratique. Tu vises ton point d'aboutissement avec le manche et tu ajustes ta vitesse avec les aérofreins. Tu affineras avec le temps.

Bref, j'étais rincée en rentrant le soir. H. revenait de chez sa mère (ça y est, la pension de reversion est en place) et avait traversé de nombreux villages dans une ambiance de flonflons.
Nous sommes donc allés faire un tour sur la place et nous avons mangé les deux dernières chipolatas (plus de merguez).

Epiphanie

Levée tôt ce matin. Tandis que je surfe sur FB, je tombe sur cet article : France is bacon. La France, c'est du bacon.
Eh bien voilà. Ce matin, c'est une possibilité comme une autre : la France, c'est du bacon.


article de Reddit: France is bacon

Quand j'étais petit, mon père m'a dit : «Knowledge is power 1, Francis Bacon». Je compris: «Knowledge is power, France is bacon.»
Pendant plus de dix ans je me suis interrogé sur le sens de cette deuxième phrase et sur le lien surréaliste existant entre les deux. Si je citais à quelqu'un «Knowledge is power, France is bacon», il hochait la tête d'un air entendu. Ou si quelqu'un prononçait «Knowledge is power» et que je complétais «France is Bacon», il ne me regardait pas comme si j'avais dit quelque chose de très étrange mais approuvait pensivement. Je demandais à un professeur ce que voulait dire «Knowledge is power, France is bacon» et j'eus droit à dix minutes de conférence sur la partie «Knowledge is power» mais rien sur «France is bacon». Quand j'encourageais une explication supplémentaire en interrogeant «France is bacon?», je reçus un simple «oui». A 12 ans, je n'avais pas l'assurance nécessaire pour insister davantage. Je finis par l'accepter comme quelque chose que je comprendrais jamais. Ce n'est que des années plus tard en le voyant écrit que la lumière se fit.

Réponse de Lard_Baron à une question sur Reddit en 2011: «Quel mot ou quelle phrase avez-vous compris totalement de travers quand vous étiez petit?»


Note
1 : La connaissance, c'est le pouvoir.
Les billets et commentaires du blog Alice du fromage sont utilisables sous licence Creatives Commons : citation de la source, pas d'utilisation commerciale ni de modification.