Souvenirs de vacances
Par Alice, vendredi 22 août 2008 à 23:45 :: 2008
Chez ma grand-mère du côté de Bourges.
Après-midi à Issoudun : pélerinage sur les traces de l'enfance de H. Un peu décevant, comme il se doit. Superbes arbres de Jessé dans les hospices transformés en musée.
Nous passons à quelques kilomètres de Civray, où est né mon père. Je n'y étais jamais venue.
Le soir, réfugiés dans notre chambre, nous faisons côte à côte le ménage dans nos portables. H. exhume cette vidéo (c'est une vengeance: j'imite la cornemuse depuis la veille, quand il m'a imposé la bande-son du Jour le plus long).
* mardi
Cathédrale de Bourges (restauration avec quelques touche de polychromie (très joli)) et Palais Jacques Cœur (comme on dit chez moi, mais apparemment, il faudrait dire «la grande maison»).
C'est la troisième fois que je le visite. Finalement, c'est un peu comme les traductions, on peut recommencer tous les cinq ans, il y a des modes. Celle en cours veut qu'on expose tout ce qu'on ne sait pas, tout ce qui n'est pas sûr, toutes les suppositions. Cela m'agace. Je préfère rêver en visitant, et douter en lisant.
* mercredi
Je continue à mettre à jour mon carnet d'adresse sur ordinateur, qui permet de synchroniser les anniversaires avec iCal. C'est une manie innocente et chronophage.
Connaissez-vous Les cadavres ne portent pas de costard et les crises du héros déclenchées par les mots "cleaning woman"? Après le dîner, tandis qu'une partie d'entre nous regarde France-Suède d'un œil vague, ma mère nous fait une crise effarante sur le même modèle. Les mots déclencheurs sont "lièvre au chocolat". J'ai l'habitude de ces explosions incompréhensibles au téléphone (ou plutôt je les redoute, et je tremble de téléphoner), en live, c'est très impressionnant.
* jeudi
J'apprends la mort de Tony Duvert dans La Nouvelle République du jour. Je découpe l'article.
Visite du château de Blois. Très belles polychromies dues à Félix Duban. Ma tante nous racontait qu'il y a quelques années ma grand-mère avait sursauté en écoutant la description du guide racontant de meurtre d'Henri de Guise à l'endroit même où ils se tenaient; je me souviens qu'on nous indiquait la pièce de l'assassinat; aujourd'hui on nous explique qu'on sait que cela s'est passé à l'étage, mais qu'on ne sait pas où: l'exactitude (ou l'imprécision, ce qui est ici la même chose) y gagne ce que le charme y perd.
Quand j'étais enfant, la bibliothèque municipale occupait six pièces de l'aile Gaston d'Orléans, dont deux ouvertes au public: six mètres de hauteur, plancher, rayonnages jusqu'au plafond. Cela a disparu avec Jack Lang. Je pensais qu'il avait récupéré les pièces pour en faire quelques chose de grandiose, je suis affreusement déçue par de petites pièces basses de plafond et sans fenêtres: ce sont de petits décors aveugles et sombres.
* vendredi
Rentrés à la maison, tranquillement.
Arrêt à Notre-Dame-de Cléry. Les hirondelles nichent dans les moulures des portails. J'aime profondément cette église, à cause de la chanson, de son histoire, de son délabrement. Je redoute le moment où elle sera entièrement restaurée.
Il pleut.