Long Island
Par Alice, jeudi 23 août 2012 à 23:57 :: 2012
Une journée sur Long Island, du sud au nord, d'abord vers Patchogue, puis au nord, Oster Bay, sur la Golden Coast, aux portes de New York.
Le sud est plus frais, plus venteux, agréable. Bateaux à moteur, ferry vers les longues bandes de plages qui soulignent Long Island. Très peu de monde, quelques traces de ce qui doit être une intense activité balnéaire en été. Mais c'est bientôt la rentrée, nous sommes seuls dans le restaurant sur le parking au bord de l'océan, nous déjeunons tranquillement de moules et crabes.
La serveuse est jolie, sportive, bronzée, avec des yeux verts cerclés de sombre. Elle répond «pas de problème» à chaque fois que nous disons «merci», ce qui me paraît peu académique. Chip m'a expliqué que le premier week-end de septembre était le Labor day, et que les cours ne reprenaient qu'après afin de permettre aux étudiants de se faire encore quelques pourboires durant ce week-end festif.
Oyster Bay au nord est une surprise, il fait très chaud et humide, exactement le temps de Manhattan: moi qui pensais que la chaleur était due au goudron et béton de la ville, je me trompais, c'est la latitude qui veut ça. Octobre, c'est en octobre que je voudrais revenir, pour voir ce qu'il en est de l'été indien.
Quelques pas sur le port, parc Theodore Roosevelt inauguré en 2004, nous n'aurons pas vu son mémorial à Washington mais la ville où il est mort. (Deux Roosevelt pour deux guerres, je l'avais oublié, ou n'y avais jamais fait attention.)
Puis arboretum de Planting Fields, très calme, aéré. Petits panneaux sur les arbres, des dizaines d'érables de variétés diverses, aux feuilles rouges comme le prunus, au tronc qui pèle comme le bouleau, au port tombant qui fait reconnaitre une variété utilisée pour les bonsaïs… Les chênes, les ormes, sont énormes, magnifiques. Allée s'ouvrant dans les fleurs à hauteur d'épaules, petite maison de conte de fée, gros manoir néo-gothique anglais, décor sortie d'un film ou d'un rêve.
Retraversée vers l'aéroport, repas à six heures (! mais c'est l'heure américaine, c'est notre huit ou neuf heures habituel qui est décalé) pour passer le temps, l'avion est à minuit moins cinq.
La voiture se rend très vite, trop vite, j'ai un pincement au cœur, trois milles miles ensemble.
Les contrôles sont beaucoup plus simples qu'à l'aller (je ne sais plus combien de fois nous avons dû montrer notre passeport à Roissy, cela devenait un gag). Les bagages à main sont pesés: erreur d'appréciation, nous sommes larges pour les valises, mais mon sac de livres fait sept kilos, celui de A. cinq (il y a aussi tous ceux qu'avait emmenés Déborah, une quinzaine de centimètres de livre de poche. J'ai un peu triché pour mon sac, dans la confusion (à cinq nous prenons de la place et du temps) j'ai enlevé le plus gros des Emily Dickinson, l'ai posé sur un sac de sport à mes pieds et l'ai recouvert de la jupe de ma robe longue pendant que nous faisions passer les bagages à main. Cela n'aurait sans doute pas fait une grosse différence. L'employée ne nous a pas fait payer de supplément.