Billets qui ont 'Facebook' comme mot-clé.

Jour férié confiné

L'une des règles de la procrastination est de trouver à s'occuper avec des tâches utiles mais non urgentes. C'est ainsi que j'ai redescendu mon ordinateur et remonté d'un étage l'ordinateur pro, rangé la chambre de A. et trié quatre cartons d'archives municipales, ajouté des cousins à mon compte FB ce qui m'a permis de voir les bébés de l'année (puisque la fête de famille n'aura pas lieu).

Je n'avais pas suivi de près, je viens de découvrir, trois ou quatre jours après tout le monde, le résumé des règles du déconfinement.
De toute façon, tant que je pourrais retourner ni en salle de sport ni à l'aviron, cela ne changera pas grand chose à ma situation. Mon employeur est du genre très prudent (il lui faut être exemplaire pour des questions d'image (mais reconnaissons qu'il va au-delà et se montre fair play voire élégant avec les salariés qui ont des enfants jeunes)), il est probable que je ne retourne au bureau qu'un jour toutes les deux semaines jusqu'en septembre.
Je ne vais pas m'en plaindre.



La loi de Brandolini

J'ai désactivé mon compte FB perso parce que FB a désactivé d'autorité un second compte que j'avais créé dans un but plus formel. Il paraît que je dois prouver mon identité... Cela fait au moins vingt ou trente mails que j'envoie avec les justificatifs demandés, rien ne bouge.
Ce sera donc tout ou rien (comme je fais partie des utilisateurs bienveillants vis-à-vis de la pub, il est possible que cela les ennuie un peu. Au pire ça me fera des vacances. Si cela se prolonge, je risque de prendre l'habitude de m'en passer et de détruire le compte. On verra bien.)

J'ai donc soudain beaucoup de temps (le problème de FB, c'est qu'on flâne. C'est un art de la flânerie poussé à l'extrême. On clique, on reclique, paresseusement, on rit, on prend des coups de sang, on fait des associations d'idées, on va chercher des choses dans les coins…). Et donc en ouvrant Twitter, je tombe, via Tristan Kamin, sur la loi de Brandolini (article de Laurent Vercueil):
"La quantité d'énergie nécessaire pour réfuter du baratin est beaucoup plus importante que celle qui a permis de le créer";

avec la précision suivante :
la somme énergétique (E) nécessaire au dégonflage est fonction du caractère alarmiste de la prétendue information (A), du crédit attribué à celui qui la diffuse (C), et, not the least, du caractère "occulté", "secret", que le dévoilement courageux a permis de rendre visible (S). La quantité d'énergie nécessaire à la production de cette information (e) est généralement suffisamment nulle pour pouvoir être négligée (e tend vers 0). E sera d'autant plus important (E tend vers KOLOSSAL), que A, C et S sont significatifs.
Baratin pour pipeau ou pipo, pour fake news ou bullshit.
Cela me rappelle le jour où j'ai entendu Happy Potter («Mais qu'est-ce que tu veux dire?») à la place d'«un pipoteur»… (Nous étions à New York, d'où l'oreille déformée vers l'anglais).

Article de décembre 2016, après l'élection de Trump.

GC m'interpelle sur les Rohingyas

Je ne vais plus souvent sur Facebook, et c'est donc un peu par hasard que j'ai découvert cela aujourd'hui qui m'a coupé le souffle : brutalité et indécence de l'interpellation (s'agit-il d'un concours pour savoir qui pleurera le plus tôt et le plus fort?).

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Voici donc ce qu'on lisait sur la page de GC (depuis il a masqué la discussion, je ne peux plus la voir).

G** C** (14 septembre 9:57) Tiens, encore un exemple : les exactions épouvantables contre les chrétiens d'Orient ont fait l'objet de nombreux commentaires, pétitions, partages d'articles, et à juste titre. Je constate que mes amis chrétiens, notamment, sont bizarrement silencieux. [ici mon nom est tagué]

S** D** (14 septembre 9:58) Oui tout à fait. Et quant aux pertes civiles considérables causés par nos avions en Syrie…

Alice (17 septembre 14:56) Cher Guillaume, si tu avais regardé mon mur aussi souvent que j'ai consulté le tien au cours des dernières années, tu aurais constaté que j'ai signalé le massacre des Rohingyas bien avant1 que ce ne soit à la mode.
A la manière de GC, j'aurais pu alors me plaindre de ne recevoir aucun écho. Si tu vas traîner dans les pages que je suis, tu en trouveras sans doute une trace.

Alice (17 septembre 15:26) Par ailleurs, ce genre d'interpellation extrêmement aimable permet à chacun j'en suis sûre de comprendre pourquoi je "n'échange" pas avec toi. Nous n'avons pas la même définition de "l'échange".

G** C** (14 septembre 15:27) Tu sais très bien ce qui s'est passé, et que tu refuses de répondre aux questions (fort gênantes pour toi, il est vrai) que j'ai adressées suite à tes mises en causes injustes.


Note
1 : (en novembre 2016 sur ma page FB)

Marseille

Arrivée à Marseille à une heure, pour ramer demain (pouvu que je ne crame pas: la dernière fois que j'ai ramé en mer (1987!), j'ai eu des brûlures au second degré sur les pommettes — mais je ne ramais jamais, je n'étais pas bronzée).

Sieste à l'hôtel, avec dans les moments de sommeil moins lourds l'impression que mon cœur se noit dans mon sang. Je devrais dormir avec davantage d'oreillers.
Notre-Dame de la Garde par les petites rues (une dame me voit interroger mon téléphone, me demande si je cherche quelque chose: oui, est-il possible de couper à travers les résidences, j'ai l'impression d'être dans une impasse et de devoir rebrousser chemin. Gentiment elle m'ouvre un portail qui permet de couper à travers les immeubles).

Garfield m'avait conseillé "O'2 pointus", "la cantine du CNTL", mais il y avait trop de monde en train de prendre un cocktail en terrasse: sans doute des amis qui fêtaient un événement. Je n'ai pas osé demander s'il y avait une table.

Rentrée à l'hôtel pour écrire (mais j'ai oublié d'acheter des cartes postales et demain ce ne sera sans doute pas possible).

Je suis triste de constater que je n'ai fait aucun progrès depuis l'adolescence dans mes relations avec les gens: je n'ai pas prévenu un ami FB (comprendre: un inconnu avec lequel j'entretiens des conversations publiques et entrecoupées) de mon passage à St Brieuc de peur de le déranger, j'ai prévenu une amie FB de mon passage à Marseille de peur qu'elle me reproche de ne pas l'avoir fait et j'ai dérangé… Tout cela est trop compliqué pour moi.

Couple du XXIe siècle, conversation surprise au restaurant.
Ils sont trois, elle bavarde, lui au téléphone, une amie arrivée en retard.
Elle résume: «Matthieu lui il est content parce que quand il rentre du boulot sa femme lui a fait à manger… Alors il le photographie et le met sur FB — sauf hier: j'ai eu la flemme et j'ai acheté des lasagnes au saumon surgelées.»

Sainte-Anne

En faisant quelques recherches ce soir je tombe sur cela et j'ai honte: m'être réjouie que Charlie soit courageux pour qu'il se fasse assassiner deux ans plus tard… Avons-nous le droit de conseiller à qui que ce soit d'être courageux, si ce n'est à nous-mêmes?

Ce soir, je recherchais un billet que je n'ai pas mis en ligne. Il y a eu en septembre 2012 (pour la x-ième fois, la première fois remontant à 2005 au Danemark) des remous à cause de caricatures de Mahomet; sans doute y a-t-il eu des discussions autour du voile et de la laïcité ensuite, toujours est-il qu'en faisant des recherches sur internet j'étais tombée, je m'en souviens bien, sur des discussions très intéressantes sur un forum suisse (avec troll, mais un seul, ce qui est exceptionnel sur un tel sujet. Vive les Suisses.)

A l'époque, j'avais eu l'intention d'en faire un billet. J'en avais écrit le titre mais je ne l'ai jamais mis en ligne. Je l'ai retrouvé, c'était un billet daté du 6 novembre 20121.
Je ne l'ai pas mis en ligne car de fil en aiguille, j'avais eu la curiosité de chercher une photo de "mon" église, celle où j'ai fait ma communion et suivi mes premiers cours de catéchisme: Sainte-Anne à Agadir.

Et j'avais trouvé cela, qui m'avait fait froid dans le dos.
Et dans une attitude très "ne désespérons pas Billancourt" (septembre 2012, nous tâchions de comprendre ce qui allait sortir du printemps arabe qui s'enlisait après l'enthousiasme initial du printemps 20112), je n'avais pas posté cette photo et pas écrit de billet (aujourd'hui je le regrette car je n'ai plus de traces sur le vif de ce qui se passait et de ce que je pensais alors, juste des souvenirs flous).




Que se passait-il sur cette photo? Pourquoi? Elle datait de 2004, comment cela était-il possible? Les catholiques étaient-ils menacés en 2004 au Maroc? Les militaires assuraient-ils leur sécurité? Incroyable.
J'ai refusé d'y croire.

J'ai suivi le cours sur l'islam à l'ICP en janvier 2013 et en mars 2013, j'ai découvert en feuilletant L'islam que j'aime, l'islam qui m'inquiète que Tareq Oubrou était allé en maternelle chez les sœurs à Sainte-Anne. J'ai acheté le livre.


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Agenda
C'est officiellement l'automne : première sortie en collant et manches longues.
Quatre sans Ena 2. Moi à la nage, Tudal, Olivier, Marc. Deux tours de l'île.



Notes
1 : Si vous regardez l'adresse du billet, vous verrez qu'il porte le numéro 2386. Cela permet de savoir quand il a été créé: je détruis rarement les billets que je ne mets pas en ligne; soit ils restent dans les limbes; soit je les réutilise à une autre date.
2 : En avril 2012 RC avait appelé à voté Le Pen, en septembre j'écrivais de ce que je pensais de sa hiérarchie des priorités dans un billet sur la SLRC, billet qu'en janvier 2013 Rémi allait faire censurer dans le silence — et l'approbation? je n'y étais pas, je ne sais pas — des membres de la SLRC3. Période douloureuse et inquiète que toute cette étendue de temps, sentiments ou sensations que je ne sais pas, je ne veux pas, exprimer sur le moment — et qui se perdent, et que je perds, plus tard.
C'est étrange de se dire qu'on écrit tous les jours, et que pourtant l'essentiel n'y est pas — ce qui compte vraiment n'y est pas, la colère, la tristesse, l'angoisse, n'y sont pas. (Les émotions positives y sont davantages (smiley).)
J'ai entrepris de reprendre mes billets pour les passer en format html (au lieu de wiki), j'en profite pour les annoter le cas échéant, pour ajouter les commentaires amers ou les explications gardées en brouillon à l'époque.
Mais parfois je ne me souviens de rien. Ce n'était pas si grave finalement.
3 : Cette censure m'a causé un chagrin et une crise de misanthropie si violents que j'ai fermé FB en mettant cela sur le compte du besoin de travailler (mes cours), ne voulant pas me donner le ridicule de croire que cela pouvait affecter qui que ce soit. Je me rends compte aujourd'hui que durant cette absence de FB se sont développées des haines entre des gens que je pensais amis, haines que j'ai du mal à prendre en compte pour ne pas en avoir vécu la naissance et l'évolution.

Gibert jeune

J'avais cu un instant (mardi dernier) que La Poste pro sauverait l'honneur de la Poste, mais finalement non, ils sont aussi pitoyables que la Poste pour les particuliers: mardi ils me disent que les délais sont trop courts pour qu'ils s'engagent sur le projet (et donc qu'ils me laissent me débrouiller) et qu'ils vont m'envoyer très vite, sous 24 ou 48 heures, le numéro d'autorisation dont j'ai besoin pour mes enveloppes T; jeudi après-midi quand j'appelle je découvre qu'ils n'ont rien fait mais qu'«ils le font tout de suite»; vendredi à 10 heures non seulement ils n'ont rien fait mais en plus la personne que j'avais eue la veille au téléphone est partie en week-end. Je râle même si je sais que c'est contre-productif; la personne au bout du fil se fiche de moi mais doit néanmoins se sentir mal à l'aise car j'ai le numéro une demi-heure après, et le bon à tirer en fin d'après-midi (elle ne saura pas que tout est parti à l'impression sans attendre le BAT).

Je passe chez Gibert jeune (plutôt désert, assez agréable par rapport à l'autre — c'était là qu'il y a trente ans j'achetais mes San-Antonio — il n'y en a plus) pour acheter une grammaire allemande dont j'ai trouvé la référence sur internet. Je vais vite, je dois rejoindre O., et plus tard je regretterai l'avoir achetée : trop technique, trop détaillée, elle ne correspond pas à mes besoins.
Je passe sur abebooks, tape "grammaire allemande", "entre 1950 et 1975" et en trouve une qui devrait convenir davantage.

Cette visite est l'occasion d'une photo colorée de petits carnets postée sur FB qui déclenchera demain une discussion auto-démonstrative de ce que sont ces petits carnets, c'est-à-dire l'illustration de beaucoup d'énergie gaspillée pour pas grand chose.

Bonnes résolutions

- ne jamais commenter de cinéma sur FB
- FB toujours : ne jamais commenter un article sans l'avoir lu intégralement
Toute personne lisant ces lignes est encouragée à me rappeler ces résolutions sur FB si j'y faillis.

- lire les Evangiles en allemand
- lire Ricœur (commencer à)
- lire Balzac (commencer à)

Transports

Encore des problèmes, cette fois-ci sur la ligne 1.

Et donc je n'ai pas réussi à atteindre la bibliothèque Melville avant la fermeture. C'est ennuyant, parce que je devais rendre L'Eglise de Congar pour lequel j'ai un retard de plusieurs jours. J'ai oublié de le prolonger à temps (par internet), dérogeant à ma règle "faire tout de suite ce à quoi on pense", sans se dire "j'y penserai plus tard": la preuve, on n'y pense pas.
Bon, on verra mardi. Ou jeudi (oulipo). (TGB et Melville sont sur la même ligne, la 14 (pour les non-Parisiens)).

Barbecue de blogueurs devenus plus ou moins barbecue de Cruchons

Il y a bien longtemps c'était une tradition de blogueurs. Puis brouilles, malentendus, FB, déménagement et voisins pénibles aidant, elle s'est estompée.

A la faveur d'une conversation FB se prolongeant tard dans la nuit, j'ai lancé une invitation, et c'est ainsi que le barbecue s'est tenu chez moi, non sans que l'instigateur historique du barbecue ne se soit désisté et que nous nous retrouvions plutôt entre Cruchons (ie, lecteurs des Églogues de RC), à quelques transfuges près.

Soleil, côtelettes d'agneau (de contrebande), vins blanc, rosé, rouge, chats, chien, tomates, fraises, framboises, kougloff, macarons, Labiche, Dostoïevski, Chouraqui réécrivant la Bible (c'est gonflé), Jeeves (ou pas Jeeves?)…
Moins de cinéma et de Wagner que je n'aurais pensé.

Se souvenir: ne pas lire le début de Surveiller et punir (je me souviens de l'horreur de Jean Puyaubert pour le supplice de Damien racontée dans Du sens), commencer directement à la page trente, environ.

J'ai eu chaud, mais heureusement je possédais la bonne marque de rhum: examen réussi (enfin presque: je n'avais pas de sucre roux (normal, nous sommes toujours en rupture de sucre chez nous. Il nous arrive de faire des gâteaux en ouvrant des sachets de sucre récupérés dans les cafés, cinq grammes par cinq grammes: nous oublions toujours d'en acheter quand il n'y en a plus, persuadés que nous sommes de ne pas en utiliser)).

— Que penses-tu du rhum arangé?
— C'est le rhum pour les Blancs.

— Je n'achète jamais en librairie, les libraires sont des cons!

— Gibert jaune ou Gibert bleu?

— Mais qu'est-ce qui vous fait rire en littérature? (enjeu: Tarascon sur les Alpes ou pas Tarascon sur les Alpes?)

Mercredi flemme

Je procrastine toute la journée. Une société d'assainissement vient curer les canalisations — la dernière fois c'était en 2000. Je passe beaucoup trop de temps sur FB avec des mauvais coucheurs (ça faisait longtemps que je n'étais pas restée dans une discussion avec des malappris, je m'amuse un peu). Tout se termine par un barbecue (non, pas un barbecue virtuel, mais une programmation de barbecue futur), ce qui est plaisant (non, pas avec les malappris, avec les potes).

C. et I. sont rentrés d'une colonie (en tant qu'animateurs) déprimante, pluie et mauvaise cuisine (mais les souvenirs racontés sont drôles).

Pas mon jour

Un syndicaliste m'a fait remarquer que je n'avais pas mon mot à dire en conseil d'administration puisque je n'étais pas élue. Il a raison il a raison il a raison (mais c'est moi qui rédige le procès-verbal, héhé.)

Mail reçu de FB
Titre : Quelqu’un a signalé votre photo pour nudité ou pornographie.
Statut : Cette photo n’a pas été retirée
Détail : Votre photo a été signalée en raison d’une infraction aux standards de la communauté de Facebook pour nudité et pornographie. Étant donné qu’elle n’enfreint pas ce standard, elle n’a pas été supprimée.

Quelques explications pour ceux qui ne connaissent pas FB: il est possible de "signaler" (dénoncer) les photos ou commentaires que l'on trouve déplacés ou illégaux (incitation à la haine, à la pédophilie, etc). FB s'est fait connaître pour son obsession anti-seins, qui l'a conduit parfois à mettre hors ligne des groupes de soutien contre le cancer du sein ou pour l'allaitement (sans compter la mise hors ligne de photos de tableaux de grands maîtres).

Le mail que j'ai reçu indique que quelqu'un a dénoncé ainsi une de mes photos, mais qu'après examen FB n'a rien trouvé à redire à ce que je publiais (le contraire m'eut étonnée). Malveillance, erreur (un clic est vite arrivé)? Je ne sais.

En arrivant le soir devant ma maison aux volets clos, je réalise que je n'ai pas mes clés. J'attends un instant dans la voiture puis je vais chercher de l'essence (toujours ça de fait) et O. à la gare: lui a ses clés (j'en suis sûre car nous sommes partis en retard ce matin parce qu'il les cherchait). Lorsque nous revenons les volets sont ouverts, C. était à la maison tandis que j'attendais dans la voiture.

Bro

— La sister a un compte facebook.

Fin de partie

Déconnexion de mon compte FB.

Retour au travail dans le silence, la seule façon de travailler, en fait.

Facebook change de look

Cela fait un moment que cela a commencé, c'est comme une lèpre qui gagne de proche en proche les comptes de chacun.

Je suis entre deux eaux. Désormais je vois ma page en mode "journal" tandis que les autres voient encore l'ancienne version. (La bascule définitive aura lieu le 14 avril et je suis invitée à la demander avant. Non.)

Ce changement de présentation est l'occasion de voir ce que privilégie FB: c'est bien simple, tout ce qui compte le moins pour moi. Il reprend en priorité tout ce qui présente des interactions avec les autres membres FB, et parmi ceux là les membres français. Il reprend des photos et des conversations que j'aurais tout aussi bien pu partager sans FB, par mail, dropbox et à travers les blogs.
En revanche, j'ai perdu la plupart de mes liens (dans la présentation N-2, il y avait une catégorie "liens" dont je me servais un peu comme d'un delicious. Elle a donc disparu entre le N-2 et le N-1 (en même temps qu'apparaissait l'obligation de classer ses amis selon les catégories définies par FB et non plus selon les siennes, et que la plupart des groupes étaient archivés). Le passage de N-1 à N entérine la disparition non seulement de la catégorie liens, mais encore de son contenu que j'espérais dans les limbes (un espoir reste: que FB ne puisse faire la récupération brutalement, et que tout soit récupéré petit à petit.)

Il reste que cette patiente collecte de liens ainsi que les quelques mots échangés avec les "amis" au-delà des mers, personnes que je n'ai jamais vues et que j'espère rencontrer un jour, représentent à mes yeux l'intérêt de FB. C'est pour eux que je ne quitte pas cette application qui apporte plus de problèmes quelle n'en résoud. Et ce sont eux qui aux yeux de FB ont le moins d'importance.

C'est ce qui m'énerve dans ce truc: il passe son temps à décider à ma place, et il ne décide pas comme moi. Il croit vraiment qu'avec son journal il va retracer ma vie, et que lorsque j'aurai quatre-vingt ans je lui serai reconnaissante et que mes arrières-petits-enfants iront sur FB pour avoir une idée de la vie de mémé quand elle était (plus) jeune?

FB est un peu mégalo et complètement à côté de ses pompes.
Ou alors vraiment destiné aux personnes qui ne savent pas s'exprimer par écrit.

Efficacité facebookienne

— Quoi? Deux semaines de pokes et elle vient coucher chez toi, de Lorient? Alors que moi ça fait un an et demi que je poke un mec à quatre rues de chez moi??!

Les taupes de Facebook

Ce billet sera peut-être un peu difficile à comprendre pour ceux qui n'ont pas de compte FB, d'un autre côté ils ne sont pas très concernés, donc ce n'est pas grave.

Je vais expliquer la technique de la taupe sur FB.
Un inconnu vous demande en "ami", et comme ses centres d'intérêt vous paraissent proches des vôtres, ou qu'il "partage" des amis avec vous, vous l'acceptez. Dès lors, il accède à l'ensemble des messages que vous publiez sur votre mur même si votre profil est très verrouillé (ie, inaccessible) pour les gens qui ne sont pas vos "amis".
Puis il désactive son compte FB, qui devient dès lors invisible, comme détruit (mais il n'est pas détruit: il suffit d'indiquer à FB qu'on veut récupérer son compte pour pouvoir le rouvrir, exactement dans l'état où on l'a laissé).

La taupe réactive son ou ses profils quelques minutes de temps en temps pour venir espionner les dialogues et activités des personnes qu'elle surveille. Entretemps, comme elle est la plupart du temps hors ligne, les personnes ont oublié qu'elles l'ont en ami. Il est très difficile de se débarrasser de la taupe, car il faut être en ligne au moment où elle réactive son compte et profiter de ces quelques instants pour la "supprimer de ses amis".

Taupes recensées à ce jour (je mets des * pour éviter les rechercherches Google) : S*eintisse P*ierre (avec usurpation du nom de Ludivine Cissé en adresse mail), H*éléna R*ibeiri, J*ules S*oerwein. Si vous avez ces noms-là en amis, faites des copies de la liste de leurs amis (pour prévenir ceux que vous connaissez), puis essayer de vérifier qu'il s'agit de véritables personnes (on ne sais jamais ;-) avant de les supprimer de vos amis.

Cruchons

J'ai appris que dire La Fenisse faisait quand même un peu plouc (quand je ne sais pas prononcer, je prononce à la française, le duc de Buckingant n'est nullement une surprise pour moi); qu'au Moyen-Âge la Bible et les textes sacrés étaient entourés de leurs commentaires et de leurs annotations, sur la page même (ce qui me fait penser à la Torah. En ce moment je me heurte sans cesse à des remontées du Moyen-Âge, est-ce la lecture de Kantorowicz qui me rend réceptive (non, je ne veux pas dire que la Torah vient du Moyen-Âge, je pense à la patristique)), et que des dragonnades ont eu lieu sous Louis XIV (je mettais cela beaucoup plus tôt).


Cruchons très peu productifs, ce qui me met toujours mal à l'aise, comme si je trompais les participants, comme si je ne tenais pas une promesse.
Rencontré Bashô, ce qui confirme ma thèse qu'on finit toujours par rencontrer les blogueurs ou les commentateurs quand on est fidèle suffisamment longtemps.
Bashô recommande le film La femme aux cinq éléphants (les horaires sont un peu restrictifs). Je lui ai parlé de FB, partagée entre deux sentiments: c'est si pratique pour communiquer, partager des liens, aller vite (je me rends compte que je suis "piquée à la vitesse"); cependant faut-il encourager ce lieu qui nous fait vivre dans des maisons de verre et développe la paranoïa?

Les livres continuent à venir à moi, deux Nabokov et une Bible en hébreu. Je les ai laissés au bureau, mon sac était bien trop lourd ce soir. Merci aux généreux donateurs.


— Tu as vu? J'ai acheté un sac plus grand pour les Eglogues!
— Ce qui me gêne, c'est qu'il soit ouvert, on peut te voler.
— Tu crois qu'il y a grand risque? Je le regarde, dubitative.
— Tu veux dire que c'est à souhaiter?







Une conversation m'a fait me souvenir qu'à l'issue d'une semaine de conférences sur le roman au XXe en 1998, je m'étais dit découragée que je n'y arriverais jamais, que je partais de trop loin, que j'avais trop de lacunes. J'avais refermé mes livres. Aujourd'hui ces mêmes lacunes ne me dérangent plus (je veux dire que je les regrette mais je les assume), je sais que c'est en partie dû à l'accueil si généreux que j'ai reçu à Cerisy, aux gens qui ne m'ont pas considérée comme une intruse, et en partie à mon intérêt pour RC, qui me permet d'oublier tout ce que je ne sais pas pour ne penser qu'à chercher.

The Social Network

L'intérêt d'être à La Défense et de ne pas être trop occupée, c'est de pouvoir aller au cinéma. Et non pas de critique, plus jamais, que des associations d'idées.

The Social Network. Grosse bouffée de nostalgie. Et encore, 2003, c'est déjà très tard dans l'histoire de l'informatique. Hier, je trainais à relire une fois encore les histoire de Dave Small. Ce qui me manque, ce sont les conversations auxquelles je ne comprenais rien mais qui vibraient de passion, les projets terminés à l'arrache à quatre heures du matin, les matins blêmes, le café noir, tout ce qu'on ne voit qu'à peine dans le film, mais que je déduis de quelques secondes du film (marrant, pas de cigarette: ça fume, ça fumait, un informaticien).
Les gens vont retenir les filles faciles, le soleil et la Californie. De ce point de vue, le film est glaçant: filles prêtes à tout pour approcher le pouvoir et l'argent, mecs prêts à tout pour avoir les filles et donc... Au moins c'est simplement expliqué, pas difficile à comprendre.

Mais le plaisir (ou la douleur) de pisser de la ligne, l'importance de l'idée, l'importance de croiser les bonnes personnes... Un succès technologique est rarement né d'une seule personne (est-ce Gilles de Gennes qui le rappelait dans son cours inaugural au Collège de France?), même si l'on ne retient qu'un nom.


Pour ceux que ça intéresserait, les frères Winklevoss rament en pair-oar, le prince des bateaux: deux rameurs en pointe (une seule rame par rameur) sans barreur.
La course à Oxford est bien sûr en huit, le bateau le plus rapide (l'aviron n'est pas très rapide, il y a beaucoup trop de frottements).


En Bosnie ils n'ont pas de route mais ils ont Facebook. Ça m'a rappelé un reportage radio sur la guerre en Tchétchénie: des réfugiés dans un wagon regardaient Santa Barbara...


Contrairement à ce que je lis ça et là, je n'ai pas trouvé que l'image de Zuckerberg soit spécialement négative. Elle est crédible, c'est tout. Les programmeurs ne sont jamais loin de l'autisme du joueur d'échecs. (J'ai pensé au Jeu de la dame.) Il me semblait même possible que Zuckerman ait donné son accord pour le scénario, mais visiblement non. Cependant les scènes-clé sont dites véridiques, ce qui est fort possible dans la mesure où il y a eu procès et témoignages (mais sont-ce des archives accessibles?).

Un point sur les réseaux sociaux (enfin, surtout sur FB)

Depuis quelques jours, les touitteux et blogueurs que je suis expliquent les derniers méfaits de FB et proposent des astuces pour s'en défendre.
Je mets dans ce billet un peu tout ce que j'ai vu dernièrement (tout est disponible en français, c'est exceptionnel et souligne sans doute que l'inquiétude gagne):

D'abord, pourquoi nous avons besoin de réseaux sociaux: un magnifique récapitulatif de l'évolution en cinq ans de la politique de Facebook concernant les données privées.

Ensuite, les derniers développements de FB :
- Comment FB partage ce qu'il sait de nous (un peu technique, mais cela amusera bien un ou deux lecteurs);
- comment bloquer le bouton "j'aime" dans les sites hors FB afin d'éviter qu'ils n'aient accès à vos données FB (l'autre solution est peut-être de ne jamais cliquer sur "j'aime", mais je n'en suis pas si sûre. Pas bien compris ce point); ou à l'inverse pourquoi ne pas l'installer ou pourquoi le désinstaller de son site;
- comment effacer son mur FB en quelques minutes (à mon avis, plus efficace que fermer ou demander une suppression de compte: on peut supposer que le dernier état de votre compte FB est celui qui finit par primer sur toutes les sauvegardes précédentes conservées dans les coulisses de FB. Si vous effacez votre mur, ce qui sera sauvegardé sera un mur vide (un peu comme lorsqu'on écrase un billet par un autre dans un blog: ce que conserve Google, c'est le dernier état du billet).

Enfin, il faut savoir qu'il existe des réseaux pour à peu près tout (même si je ne sais pas trop comment les trouver). Voici dix exemples, ceux-là en anglais (se faire pousser des moustaches, aimer les vampires ou lire l'avenir, se retrouver entre baby-boomers (comprendre "aînés" pour ne pas dire "retraités"), entre génies, entre futurs divorcés, etc).

Samedi soir

Beau texte d'Oscarine Bosquet, Participe présent, mésanges et Rosa Luxembourg. J'écoute la voix dans la pénombre, douce et obstinée.

Puis Simone, qui est Simone, « C'est toi l'Arabe », sa voix rauque et chantante qui me rappelle une amie de ma mère, j'apprends que Joseph était merveilleusement beau et qu'il aurait bien pu coucher avec la femme de Putiphar, puisqu'après tout les douze commandements n'existaient pas encore (ce qui me paraît aussi magiquement absurde que d'imaginer qu'avant Newton, les pommes flottaient dans les airs). Dans une version de l'histoire, Joseph finit par prendre la femme de Putiphar en pitié, elle qui l'aura aimé toute sa vie. Ils ont cent ans tous les deux. « Comment tu veux élever des enfants avec une histoire pareille ? »

« Mon gynéco m'a dit : moi, j'ai coché la case garçon. » (C'est une bonne idée, désormais j'en ferai autant.)
« Comment ça tu es fan de TrucMuche? Il faut te défaner. »

Connais-je davantage Marie que Bernard, que dire des affinités immédiates, irraisonnées? Nous avons en commun quelques livres lues, c'est déjà ça.
La théière oblongue de Simone ressemble moitié à un char, moitié à un canard, mais nul ne l'a vue.
Elle aurait dû garder mes boucles d'oreilles, elles lui allaient très bien, et si j'avais été sûre qu'elle les portât, cela m'aurait fait plaisir.

Marie a oublié notre projet d'échange culturel. Zut alors. D'un autre côté, le titre de mon billet de septembre 2008, dont je ne me souvenais plus, montre que je ne me faisais pas beaucoup d'illusions.


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Dimanche

Pas grand chose à raconter, ou alors ma vie. Peut-être qu'un blog sert à ça, possible. Marché, jardin, rien de palpitant. M'enfin bon, s'il fallait attendre du palpitant pour écrire. Pas envie d'y retourner demain. Il faudrait réussir à écrire d'épaisses couches de rien pour pouvoir cacher quelques éclats de réel à des endroits où personne n'aurait le courage d'aller les chercher. Mais cela prendrait beaucoup de temps.
Continué les tas de feuilles. Presque plus de gazon, plus que de la mousse. Pourquoi les gens râlent-ils contre la mousse, c'est pourtant pratique, plus besoin de tondre.
Une épine dans l'index gauche, impossible de la fixer, ma vue se trouble.

La célébrité

La célébrité, c'est avoir un rendez-vous dans une gendarmerie et d'être accueillie la main tendue avec un large sourire:
— Je vous reconnais, j'ai vu des photos de vous sur Facebook.

Osmose

En ce moment je vois circuler de nombreux d'articles (en français, enfin: on dirait qu'ils ont tous été traduits pendant les vacances!) sur les conséquences d'internet en général et de Google en particulier sur la lecture, l'attention et l'intelligence (sachant que cette dernière est très bizarrement définie à partir des qualités recherchées par les DRH: Dieu me préserve de posséder une intelligence de ce type).

Ai-je tort de ne pas me sentir concernée? Je suis sur internet depuis 2002. Je lis plus qu'avant, j'écris plus qu'avant, et, dernières mutations en date, j'ai le plaisir de vous annoncer un retour de la correspondance manuscrite et des longues plages de lecture (par opposition à la lecture en tranches de vingt minutes).

Pourquoi?
Parce que je féquente des gens qui écrivent et qui lisent, tout simplement. Il en existe sur internet. Parce qu'internet est juste un moyen de les trouver.
En d'autres termes, la pratique d'internet obéit aux mêmes règles que la plupart des activités humaines: ce sont les gens que nous fréquentons qui nous font évoluer.


Obaldia est interrogé par une jeune journaliste "doucement analphabète". Elle lui demande comment devenir célèbre:

— Le meilleur moyen si l'on veut devenir célèbre, c'est de fréquenter des hommes célèbres; si vous voulez être riche, Dany — permettez que je vous appelle Dany —, si vous voulez être riche vous avez intérêt à fréquenter des gens très riches, ça finit par déteindre.
René de Obaldia, Exobiographie, p.345

Je n'aime pas

— Vous aimez Lio ?

Si je réponds non, on comprendra que je n'aime pas Lio, qu'elle me déplaît. Ce n'est pas le cas, elle m'est juste indifférente. C'est une absence d'intérêt, pas une détestation.

Quelle syntaxe pour cette réponse ?


(Et sur FB, ce "J'aime/vous n'aimez plus", qui me fait toujours sourire. Je pense à Renaud Camus et à son horreur des verbes transitifs utilisés intransitivement. Quand cette option "j'aime" est apparue sur FB, je me suis dit que je n'utiliserais jamais quelque chose d'aussi bête. Mais finalement c'est si pratique pour marquer l'assentiment, l'approbation, l'encouragement, c'est si pratique quand il est un peu nunuche d'aller écrire «J'aime beaucoup ce que vous faites», que cette option me manque ailleurs, je la cherche sur les blogs ou sur twitter. Cette option puérile est devenue la marque d'une certaine discrétion et d'une certaine gentillesse, d'une complicité: qui l'eût cru?)

Information asymétrique

Sur un blog ou un forum, tout le monde est à égalité, ou à peu près, une fois les éventuelles inscriptions effectuées.

La particularité des outils de "réseaux sociaux", c'est que vous ne savez pas très bien ce que voient les autres.

Sur twitter, vous voyez les gens que vous "suivez", et chacun d'entre eux voient ceux qu'il suit. Comme personne ne suit exactement les mêmes, personne ne voit exactement la même chose. Cependant, vous pouvez aller farfouiller parmi les personnes que suivent ce que vous suivez... et suivre ceux qui vous plaisent, puisqu'il est autorisé de lire qui ne vous lit pas (sauf si ses informations sont protégées).

Sur Facebook, c'est plus compliqué, puisqu'il existe des niveaux différents, amis, "amis d'amis", réseaux, "tout le monde", et que l'on peut donner des accès différents à chaque cercle. On peut ensuite repréciser une deuxième fois qui a accès à quoi, au niveau des photos, par exemple.
Surtout, merveilleuse invention (!), on peut se rendre invisible: on entre un nom détesté, et soudain, vous n'existez plus à ses yeux (problème: si quelqu'un s'est ainsi rendu invisible à vous, vous ne pouvez plus, par définition, vous rendre invisible à lui, puisque vous ne le voyez plus pour pouvoir sélectionner son compte. J'espère que cela a été bien pensé et que toute personne se dissimulant ainsi à vous ne vous voit plus, par défaut).

Ensuite, il y a des solutions pour suivre le compte de ses "amis" par fil rss, par mail, pour effacer ses propres traces sur sa page, etc. Mais vous ne savez jamais quelle information atteint qui. Vous ne savez pas ce que voient les autres. Il est troublant de se dire que personne ne voit exactement la même chose de la même page (par exemple, aucun d'entre nous n'apparaît jamais dans la liste des amis affichée sur la page de l'ami qu'il consulte: personne ne voit la même liste que son voisin).
Certains commentaires d'inconnus chez nos "amis" peuvent être commentés, d'autres non. Certains liens d'inconnus sont accessibles, d'autres non.
Etc, etc.

Nous savons ce que nous voyons. Nous ne savons pas ce qui nous échappe sur la page que nous voyons (notre meilleur ennemi invisible y a peut-être écrit). Nous ne savons pas ce que voient les autres de la même page.
Nous vivons dans un monde de réalités partielles qui se recoupent partiellement. C'est à la fois angoissant et amusant.

Appel international pour des listes de courses

La personne qui s'occupe de la "page" concernant Anatole France sur Facebook nous adresse cette étrange requête :
I address you folks, though, with an entirely different agenda.
I was recently in Belgium, and in a visit to the supermarket I noticed a grocery list left behind in my cart by a previous customer. Being a foreigner I found it more fascinating than a local might have, and placed it in my pocket. I have since returned home (Tel Aviv) and recently encountered an abandoned list in a cart here as well, which I collected.

I decided to take on a documentation project à la Sophie Calle and collect grocery lists from as many locations as I can to later form a current image of world wide capitalist life.

I decided to address you folks, as you represent an amalgam of cultures. If any of you feel like participating in this project, It?d be awesome if you could send me an authentic supermarket list in your native language, stating the language, and if possible (but not necessary), a translation into English.
It is very important that it be a real list, not one conducted for the project. Perhaps an old list of yours or one you find in a cart written by a stranger.

I'm not yet sure what I will do with the lists once gathered. I will consult and brainstorm with different ppl form the art scene here and am,of course open to interesting ideas.
If you feel like participating, message me and I'll give you my Tel Aviv address.

Have a great day, folks.
Meira
Donc je traduis et résume: au lieu de jeter vos listes de courses — quand vous avez fini de faire vos courses, mettez-les sous enveloppe direction Tel Aviv. (Vous pouvez les accompagner d'une traduction en anglais, c'est mieux mais pas obligatoire).
Ça c'est exotique !
(Je me charge de récupérer l'adresse de Meira Marom si vous avez la flemme de vous en occuper.)


complément le 10 février 2009
PS1: ça y est, j'ai l'adresse.

PS2 : précisions de Meira:
La traduction n'a pas grande importance, mais si l'écriture est difficile à lire, ce serait bien de l'accompagner d'une copie en capitales.
Merci de noter précisement où la liste a été utilisée (ville et pays) et le nom soit de la personne qui a écrit la liste, soit de celle qui l'a trouvée.

Mon portrait par Facebook

De temps en temps, je tombe sur mon "profil" hors connexion, c'est-à-dire tel que le voient les personnes ne disposant pas d'un compte FB.

J'espère que vous m'auriez reconnue du premier coup d'œil:

Alice est fan de :
Célébrités / personnages publiques : Al Pacino, Marylin Monroe, Harry Potter book series, J.R.R. Tolkien, C.S. Lewis ;
Musique : Pink Floyd, J.S. Bach, Antonio Vivaldi, Franz Schubert, Robert Schumann ;
Fims : Terminator 2, Sergio Leone, Dead man, Le Bon, la Brute et le Truand, My Own Private Idaho ;
Politiciens : Nelson Mandela, Rosa Luxembourg, Robert Schuman, Léon Blum.

J'aime bien la façon dont le logiciel choisit parmi mes goûts ceux qui sont les plus partagés : surtout ne pas détoner. Excluons le bizarre.
Je devrais ajouter les cinq chanteurs populaires du moment, les cinq best-sellers, Barak Obama et Gandhi : ainsi je serais parfaitement invisible, quels que soient par ailleurs mes goûts les plus louches et mes instincts les plus pervers.
(Ne serait-ce pas une erreur logique, ce choix de présenter ce qui fait l'unanimité? N'est-ce pas justement l'espoir de trouver quelqu'un qui nous ressemble dans nos exceptions qui nous fait passer tant de temps en ligne? Le commun, nous pouvons le trouver autour de nous.)

Aucune idée de titre

- Mardi soir : explication de texte en groupe autour de L'Amour l'Automne. Ça commence à décoller, l'intérêt est que chacun a des centres d'intérêt différents (théâtre, musique, littérature, people) et que les discussions divergent avant de revenir au texte. Je crois que ce genre de livre est fait exactement pour ça: être lu à plusieurs voix, sucister autant de discussions qu'il contient de pistes (de la page 17 à 22 en une heure et demi: le livre fait plus de quatre cents pages). Il y a une tentative d'épuisement du monde, non par description exhaustive, mais par mots-clé permettant les associations.

- Mercredi : journée minutée quart d'heure par quart d'heure. J'ai quand même réussi à dormir entre neuf et onze heures du matin (bénédiction). Camomille, mais il n'y a plus de miel.
Le soir, écrit bien trop avant dans la nuit.

- Jeudi : soirée (et nuit) idem.
L'écriture saoûle, elle me laisse d'abord l' ubris, puis la gueule de bois, l'envie de ne jamais plus retourner sur les lieux du crime, une honte à me relire, un aquoibonisme généralisé.

- Vendredi : Je cherche La Légende du grand inquisiteur et trouve ce que je ne cherche pas.

Qu'a-t-on à bloguer quand on écrit? Ecrire qu'on écrit? Me voilà fraîche.

Facebook

Hier, j'ai passé six heures dans cette application. C'était une seconde tentative, la première datait de début décembre. J'avais fait un tour, je n'avais pas compris grand chose, je m'étais énervée sur une adresse mail mal redirigée, je m'étais désinscrite.
Cette fois-ci j'avais quelques pistes. J'ai replongé, sans doute dans la foulée d'un projet wikisource (ne cherchez pas de lien direct, le seul lien, c'est le temps passé à regarder l'écran à se demander «et maintenant, quoi?», c'est l'amour de la connexion et du saut dans l'écran à la Gibson et des heures perdues.

Je n'ai pas cherché la version française. Je ne comprends pas tout en anglais, du moins pas précisément (mais il n'est pas sûr que je comprendrais mieux en français). Il faudrait la possibilité, comme dans LinkedIn, de voir ce que voient les autres, une fois les différentes options de confidentialité choisies. Je crois que j'avais créé un second profil bidon en décembre, justement à cette fin (adaptation à l'informatique de la passion du démontage-remontage pour comprendre "comment ça marche"), j'ai eu la flemme de le réactiver. Je n'ai pas grand chose à cacher, mais je ne vois pas trop l'intérêt d'aller ennuyer le passant avec des détails… Et puis ça m'agace de ne pas savoir exactement ce que je fais. J'aime comprendre. Enfin bref.
J'ai fait comme d'habitude, j'ai agi par imitation. J'ai trouvé deux ou trois profils très "chargés", et j'ai testé ce qu'il y avait chez eux. Tests en tout genre, bavardages futiles, petits cœurs et bêtises… La page de Richard Descoings, directeur de Sciences-Po, est à ce sujet impressionnante; j'espère que c'est son petit neveu qui la maintient, et pas lui. Ou alors il souhaite ne pas cacher son côté futile et près du peuple. Great of him, mais à son habitude, il en fait un peu trop. (Enfin, il y a deux comptes à ce nom, je parle du public, bien entendu (sachant qu'il y a un groupe "attention au faux Richie"…)).
(C. qui passait dans mon dos s'est moqué de moi: je suis trop vieille ou trop intello pour ces bêtises, à ce que je comprends. Je l'interroge, fais une recherche sur le nom de sa professeur de français, qui a déclaré en "amis" les élèves de sa classe. Elle se sert de Facebook comme d'un outil de suivi pédagogique pour élèves branchés… Les temps changent.)

Il en ressort que Facebook ne doit pas avoir la même valeur selon l'âge de l'utilisateur, et selon sa propension à la nostalgie.
J'ai exploré les groupes comme je pouvais, noms de villes, noms d'auteurs, noms d'écoles, de lycées. Puis j'ai cherché des noms. J'ai dû me rendre à l'évidence, je ne me souviens d'aucun nom. Comment s'appelaient Castor et Pollux? Je revois leurs têtes, mais je ne sais même pas si j'ai connu leurs prénoms un jour. Si, Castor, c'était Philippe, voilà. Nom de famille, avec un ''l'' ou deux ''l'', ''au'' ou ''aud'' ou ''eau''? Bah, de toute façon… Quel sens cela a-t-il? Si je n'ai pas gardé contact, c'est que je n'avais pas l'intention de garder contact. Ou c'est que je n'ai pas osé, nous nous connaissions si peu. Jacques avec qui j'ai joué au tarot une année entière, dont le père visitant New York y était resté pour devenir taxi, Jean-Luc, absolument terne sauf quand il commençait à raconter ou décrire quelque chose, alors meilleur que le meilleur Frédéric Dard, et M.Météo, qui sortait avec une Marie-Jeanne… Je ne connais aucun nom, et Facebook ne me servira à rien. Et si je les trouvais je n'aurais rien à leur dire.
J'ai retrouvé trois visages, Bruno est totalement lui-même, est-il encore avec Frédérique, Rémi, si doué, dont je vois qu'il a trahi la cause de la littérature et de la philosophie (je lui en veux), Claire, dont je disais à l'époque de Basic Instinct qu'elle ressemblait à Sharon Stone (avec dix ans de moins (elle posait pour les Beaux Arts, et il était impossible de lui en vouloir d'être aussi jolie car elle était délurée et intelligente et attentionnée), toujours aussi jolie, et qui visiblement a poursuivi d'époustouflantes études tant par leur niveau que leur variété. Il y a quelques photos en ligne, je suis contente de voir B. que j'avais vu quand il avait deux ou trois mois en 1991, je découvre qu'elle a eu une petite fille…
J'ai découvert deux jeunes gens nés en 1989 qui doivent être les fils et fille d'amis perdus de vue. L'impression est étrange et très douce, je suis contente de les voir, ils ont l'air heureux.

Est-ce indiscret, est-ce voyeur de ne pas contacter les gens que l'on reconnaît? Est-ce de l'espionnage, une impolitesse? Cela n'aurait aucun sens de les contacter, je n'en ai aucune envie, mais je suis heureuse d'avoir de leurs nouvelles, de savoir ce qu'ils sont devenus.
J'ai l'impression de forer une carotte temporelle, d'observer les strates du temps, j'ai l'impression d'être en 84, 89, 92, et de voir l'avenir. J'ai l'impression d'être à la dernière page d'un roman du XIXe siècle dont l'auteur prend la peine de nous apprendre en quelques lignes l'avenir de chaque personnage.
Mais il me manque beaucoup de personnages.
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