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De Moret à La Roche-Posay

Comme chaque année, anniversaire de papa avec les enfants.
Maman a préparé un magnifique pavlova, avec le seul défaut de ne pas supporter (ne pas pouvoir porter) de bougie. Je suis interloquée d'être la seule à avoir apporté un cadeau. Que se passe-t-il, après Noël sans paquet ni sapin, un anniversaire sans bougie ni cadeau? Ce manque de respect des rites, qui permettent de fabriquer des souvenirs, finit par m'inquiéter. Nous avons encore oublié de faire une photo.

Nous sommes décidément trop bruyants; nous nous disputons trop vite pour rien; je crois que nous fatiguons mes parents. Peut-être qu'il ne faudra pas revenir tous ensemble, perspective triste, ou alors que nous fassions des progrès en zénitude — très improbable, mais il faudrait essayer, il y aurait obligation à essayer.

Nous avons fait nos calculs d'itinéraire et prévu d'avancer le plus possible dès ce soir. Nous partons avant vingt heures pour La Roche Posay. La route est droite, belle, elle passe par le zoo de Beauval que j'imaginais je ne sais pourquoi en bord de Loire.

Nouvelles décousues

Descente chez mes parents pour l'anniversaire de papa — un peu plus tard que les années précédentes. H. travaille dans la voiture, il a encore quelque chose à livrer, un programme non terminé.

Nous en profitons pour nous renseigner sur la Pologne. Nous repartons avec des cartes et des guides de Varsovie. Je retiens qu'il nous faudra une trousse de secours et un extincteur — pour la Pologne et pour l'Allemagne, je ne sais plus quel pays exige quoi, mais quoi qu'il en soit, cela sera toujours utile. Autre point délicat: lorsqu'on approche de la Lituanie, ne pas laisser son smartphone choisir librement son réseau: la Biélorussie a des émetteurs puissants, et comme elle est hors communauté européenne, cela coûte très cher.

Nous apprenons que l'Australie a mis au point un robot pour tuer les chats sauvages.

O. m'a ramené un PC pour installer le simulateur de vol en planeur et il papote avec H de ce qu'il y a à installer et désinstaller sur cette machine.

A. va quitter son emploi fin août — ou plutôt ne pas renouveler son CDD. Elle a l'intention de reprendre des études mais nous n'y comprenons pas grand chose: elle n'a pas l'air de savoir quoi, elle n'a pas l'air d'être inscrite à quoi que ce soit, apparemment elle a l'intention de décider en septembre pour septembre (ôÔ), et dans ce cas-là, pourquoi avoir pris une maison perdue dans la campagne à vingt minutes de tout plutôt que s'être installée à Caen, par exemple?
Tout cela n'a aucun sens, mais nous renonçons à nous renseigner car nous nous faisons rabrouer à chaque question. Quoi qu'il en soit c'est son problème; nous verrons bien.

Papa a mal au dos, aux lombaires et plus inquiétant, aux cervicales. Je comprends qu'il souffre d'un rétrécissement du canal rachidien et qu'il n'y a pas grand chose à faire. C'est toujours la même chose: on se dit que s'il y a un traitement, il faut s'en occuper maintenant car chaque année compte à son âge; d'un autre côté, chaque année amène son lot de progrès et miracles de la médecine, donc inutile de se précipiter.
Je ne sais que penser, mais je déteste les voir vieillir, je ne le supporte pas.
Cet hiver, il faudra que j'essaie de venir les voir plus régulièrement.

Des tongs et un bob

Durant la nuit je me rends compte que j'ai mal à l'avant-bras au raccordement du coude: hier je me suis tant crispée sur le manche que je me suis fait une tendinite — ou même plus puisque j'ai des douleurs jusque dans l'épaule.

Briefing de 10 heures: trop instable, trop d'orages, on ne volera pas aujourd'hui. Il fait lourd, j'ai mis une chemise à manches longues pour protéger mes coups de soleil (hier par SMS «— J'ai attrapé des coups de soleil. — Ça change de l'aviron de mer.»)

Courses, j'achète des tongs (je ne supporte pas de rester en chaussures le soir, j'ai besoin d'avoir les pieds à l'air dès qu'il fait beau, dès le printemps), un short (pour bronzer des jambes: comment je vais faire sans l'aviron?) et un bob d'une très jolie couleur vert d'eau (malheureusement je ne pourrai sans doute pas le porter en planeur: sa couleur trop claire va se refléter dans la verrière et gêner le deuxième pilote — ou alors quand je serai lâchée seule (croisons les doigts: dans un an, deux? combien d'heures de vol?))

Déjeuner ensemble, j'ai failli cramer la poêle du club house, puis temps libre. Je regarde le dernier épisode en date de Mrs Maisel, puis je blogue. Je m'endors sur place, je retourne au club house (le Pegasus, c'est le nom d'un planeur) dans l'espoir de trouver un canapé. Café et petits écoliers avec DB. Il retourne à ses copies et je m'endors sur le canapé même s'il fait un peu froid à l'intérieur.

Les recherches pour tenter d'illustrer ces billets m'ont fait trouver un site de géologie et un article de… Charles-Pierre Péguy. Serres met en ligne une carte très utile des barres et montagnes utiles en planeur. Les points verts correspondent aux champs vachables.

Pluie et orage vers cinq heures.

Le soir repas au Pegasus. Champagne amené par AB pour fêter son (re)lâcher. (Je suppose qu'il n'avait pas volé depuis longtemps et qu'il a dû reprendre des cours d'instruction).
J'apprends qu'il est possible de voler au-dessus des nuages à condition de continuer à voir le sol. Si ça se solidifie et qu'il n'est plus possible de savoir où on est ni de traverser les nuages, il est possible (voire recommandé, voire indispensable) d'appeler les militaires d'Istres qui vous accompagneront jusqu'au sol, par radio ou même en envoyant un avion. Mais attention: il faudra avoir une bonne excuse pour s'être retrouvé dans cette situation, sinon c'est le conseil de discipline et le risque d'être interdit de vol à vie.

Pendant ce temps H et les deux plus jeunes se rendaient à la première cousinade annuelle depuis 2019. Tristoune, me dit H, les oncles et tantes ont vieilli.

Les laitues du lamantin

— J'adore les lamantins. Je pourrais les regarder des heures.
— Tu as déjà vu des lamantins manger de la salade ?
— Non. Je n'ai jamais vu de lamantin tout court.
— Ils ont des petites pattes sur le devant; ils prennent la salade, et groumpf, groumpf, groumpf, ils la mangent en trois bouchées.
— En faisant des roulades dans l'eau. Ils sont super.


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Agenda:
Belle sortie ce matin. Un équipage heureux d'être ensemble, c'est tout de suite différent. Je rame en me disant que le week-end prochain sera le dernier. Cinq fois cinq minutes cadence course.
Repas d'anniversaire à base de coquilles St-Jacques, de Mont d'Or et de Saint-Honoré (non, pas ensemble).
Nous avons récupéré Charlotte pour une semaine. Elle a vieilli (17 ans), elle s'est décharnée et elle a peut-être de l'arthrose car elle monte lentement les escaliers. Globalement elle est en bonne santé.

Joyeux Noël

Très bon Noël, calme, avec les enfants. (J'ai du mal avec Noël depuis les jeunes années des enfants, les rivalités entre grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines, pour la taille, le prix, le nombre des cadeaux, pour savoir qui marche ou parle à quel âge, qui est propre, qui fait du vélo… Noël me fait peur.)

dinosaure effrayé par l'étoile de Noël


Le système de liste mis au point par O. (googlesheet) fonctionne très bien. Il y a ceux qui sont contre les listes («et la surprise?») et ceux qui sont pour, pour être sûr de faire plaisir et de rendre service. Je suis plutôt de la seconde catégorie, toujours un peu triste qu'on ait trouvé indispensable d'être original alors qu'il était si facile de me faire plaisir de façon certaine.

Avec les enfants, je complète les collections en suivant les liens qu'on me donne : Pokemon (incomplétable, il y en a des milliers — je m'applique, c'est stressant quand on n'y connaît rien, surtout que je suis avertie qu'il y a de fausses cartes et de faux decks (je ne sais pas ce que sais)); Harry Potter (qui a si bien compris les produits dérivés que ça en devient écœurant); WoW (World of Warcraft) et mangas.
Oui, oui, tout ce petit monde approche la trentaine et reste accroché à ses dix et quinze ans. Mais sans doute est-ce notre cas à tous, simplement nous ne le voyons pas lorsque cela nous concerne.

Quant à moi, une bouteille de gin (pas sur ma liste (!)) et une grammaire grecque me paraissent assez représentatives de ma façon d'envisager la vie.

A Châlons

Départ à neuf heures trente, passage à St Germain-les-Corbeil pour récupérer les tourtereaux (mon benjamin et sa copine), direction Châlons pour fêter les 80 ans de mon beau-père.
Je comprends de mieux en mieux qu'on n'ait pas envie de fêter son anniversaire et je suis très contente d'avoir organisé ses 70 ans.

Restaurant le carillon gourmand. Je n'avais encore jamais de restaurant aussi clairement organisé pour des repas de famille avec des personnes qui se déplacent mal, en déambulateur ou en fauteuil roulant, tout en conservant une décoration très moderne, dont une sorte de tenture 3D en liège contre le mur qui a des propriétés acoustiques certaines.
Je ne sais plus de quoi nous avons parlé, je ne retiens plus rien. Au moins de Pokémon, puisque nous fêtions également l'anniversaire de A. et que je m'évertue à trouver les cartes plus ou moins rares qu'elle me liste (c'est assez flippant car je ne suis jamais sûre de ce que j'ai trouvé. Elle avait l'air contente).

Cy à O. en rentrant dans le salon de mes beaux-parents où la télé est allumée: «Ah tiens, ta mère est comme toi, si la télé est allumée, elle la regarde».
?? => chez ses parents, la télé est allumée en permanence, même quand sa mère est dans le jardin; personne ne la regarde. Toutes mes tentatives pour convaincre d'écouter la radio sont vouées à l'échec.

Je dors pendant le voyage du retour, j'ai sans doute trop bu.

Je termine la saison 2 de One of us is lying.

Anniversaire crémaillère

Panne de réveil. Dans un interstice de l'espace-temps, j'ai effacé la programmation de mon téléphone pour l'entraînement du week-end: 7h10, heure qui me permet de ne pas me presser. (Dormir plus ou ne pas me presser: le plus souvent je choisis le second.)
Je pars un peu à la bourre, après un petit déjeuner devant Le grand blond avec une chaussure noire commencé la veille (pourquoi? aucune idée. Un besoin de film non tragique, avec une pointe de subversion).

Belle sortie en quatre. Bassin magnifique (pas de vent, pas de vague, pas de péniche), soleil, fraîcheur.



En face du ponton vers 9h30.


L'après-midi passe vite. Nous avons rendez-vous à 18h chez O. pour son anniversaire et sa crémaillère. Nous devons apporter de la vaisselle car il n'en a pas assez pour les neuf que nous allons être et nous utilisons la Dacia de A. car le soir elle rentrera à Moret avec nous; or notre voiture n'a que deux places (nous appelerons celle-ci Georges: Georges est frais, Georges est doux, mais il n'est pas très pratique).

Pas de place pour le carton de vaisselle dans le coffre de la Dacia. Une seule place possible, sur le siège derrière le conducteur; à côté, un des cartons que nous avons laissés à A. à Noël, sur son assurance qu'elle le donnerait à la Croix-rouge ou à son association de théâtre ou que sais-je, est encore sur le siège arrière. Syllogomanie. Quand H. veut reculer le siège conducteur, celui-ci est bloqué, nous découvrons un sac de livres à l'arrière, lui aussi donné à Noël.
Je récupère les livres, des moules à madeleine, une boîte de chevaux en plastique. Je les donnerai moi-même.

O. habite Corbeil le long de l'Essonne, à dix minutes à vélo de son boulot. Il nous avait dit «un immeuble», nous arrivons devant un bâtiment si inattendu, sorte d'immense chalet en pierres de simili meulière, que nous faisons demi-tour. Deux tours de pâté de maison plus tard (dans un sens puis l'autre, pas de numéro sur les portes) j'appelle O., il me dit que de sa fenêtre il nous a vus repartir: nous étions au bon endroit.
Plus tard il nous dira que c'est sans doute un pensionnat du début du XXe siècle. Il avait visité l'appartement il y a longtemps, mais il y avait un problème: «l'ancien locataire est parti à l'hôpital en octobre, et en fait il est mort, et les héritiers ne venaient pas vider l'appart et donc le propriétaire ne pouvait pas le relouer».

O. a également invité son parrain et nous revoyons toute la famille pour la première fois depuis le covid (de quand date la dernière fois? aucune idée).

Très bonne soirée, beaucoup de plaisir à se retrouver et appart très agréable, avec vue sur l'Essonne. L'ambiance nous ramène à nos années étudiantes, avec la table basse constituée d'un gros carton et les objets récupérés à Yerres qui donnent à l'ensemble un look familier et chaleureux.

J'ai découvert la version militaire de PIPE: «pas de couille pas d'embrouille». Ça a davantage de gueule (si je puis dire).

Caramba encore raté

Une série de limitations annoncées ce soir : les bars fermés à partir de dix heures, pas de groupes de plus de dix personnes, plus de réunions publiques (qu'est-ce que c'est?), les clubs de sport fermés dans la petite couronne, les employeurs invités à favoriser le télétravail au maximum…

Qu'est-ce qui va s'appliquer et comment ? le grec de demain soir, ça sera OK puisque les mesures prennent effet à partir de samedi ou dimanche, mais ensuite? les championnats de France d'aviron vétéran qui ont lieu ce week-end (pas pour moi!) auront-ils lieu? Et la coupe des dames à Angers le 18 octobre? Et ma salle de sport en Essonne, concernée ou pas? (normalement non). Et le témoignage sur la rédaction de mémoire que je devais apporter samedi devant une vingtaine d'élèves de huitième année pour dédramatiser, maintenu ou pas?

Il est trop tôt pour avoir des réponses, mais cela va venir vite.

Nous étions en train de réfléchir à la façon d'organiser nos trente ans de mariage éternellement remis. Nous aurions dû le faire en septembre, nous avons trop attendu.

Ce soir c'était la rentrée de JRS France. Je n'y suis pas allée. Je n'ai plus envie d'avoir des contraintes. Je me sens égoïste. Et il faut vraiment que je me concentre sur le fait de changer de boulot.

Anniversaire

Nous fêtons l'anniversaire de mon père mais nous ne faisons plus de photos (nous le regretterons. Je ne sais pas pourquoi ils refusent (ou oublient) désormais de faire des photos).
Ma tante D. et ma fille A. arrivent dans la matinée. L'ambiance devient plus électrique car elles sont très bavardes, avec comme conséquence que ma sœur se ferme. (Dommage. Nous nous parlons si peu que je suis avide des détails sur sa vie.)

Toujours ce moment de gêne au moment où nous nous souvenons qu'il ne faut pas nous toucher alors que nous ne nous sommes pas vus depuis des mois. C'est étrange.

Matinée à bloguer sur la terrasse. H. aide ma tante à résoudre un problème de connexion: comme elle utilisait la touche capslock au lieu de la touche majuscule, elle avait transformé sans le savoir un chiffre en caractère spécial; donc quand elle indiquait son mot de passe au technicien informatique censé l'aider, celui-ci n'arrivait pas à se connecter.
Problème solved, mais je me demande comment elle aurait pu s'en rendre compte sans qu'on la voit, physiquement, taper son mot de passe.

On écoute A. bavarder avec quelque chose de l'ordre du désespoir devant ses longs tunnels de conversation: impossible de le lui dire, impossible de lui expliquer qu'il faut laisser de la place aux autres, elle a toujours l'impression d'être brimée, qu'on lui coupe la parole, qu'on l'empêche de parler.
Il faudrait enregistrer la conversation. Se rendrait-elle compte?

A part, je lui pose quelques questions. Son lapin le plus âgé (lapine) est mort. Elle s'en veut. Elle a vu les symptômes mais n'a pas voulu déranger le véto le week-end.
Je sais qu'on ne peut rien contre le remords, que lui dire que la lapine était âgée et arrivait en fin de vie ne sert à rien. Je suis désolée.

Trente ans

— Put***, trente ans ! Tu te rends compte ?
— Non, pas vraiment.
Rires.
— A vrai dire, moi non plus.




Quand j'avais évoqué en janvier l'idée de réunir quelques potes pour fêter l'occasion, H. avait grommelé:
— Mais pourquoi tu veux fêter ça? Juste pour qu'on constate que nous sommes tous devenus des vieux kroums?
— Parce que ça fait un prétexte pour se voir, parce qu'il faut fêter ce qui est accompli et que nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve : il faut saisir le présent et se réjouir maintenant, sans attendre.
(Ça sonne un peu pompeux mais de temps en temps je suis obligée de dire ce que je pense vraiment: j'ai remarqué que c'était le meilleur moyen de le convaincre.)

Mazette. C'était prémonitoire, j'aurais dû insister pour le fêter en janvier!

Journée au poil

Bien dormi: le champagne?

Ma sœur est arrivée à midi passé avec sa fille aînée et nous avons passé une journée assez cool, à découvrir sa vie à Château-Chinon et à donner à ma mère quelques astuces sur son nouveau téléphone.

Pour l'occasion j'avais mis un débardeur en agora doré. Le problème est que je suis allergique au poil. Atchoum.

Repas de famille

Repas sous un ciel de plomb, ce qui a un peu nui.
Deux bébés à venir.

L'oncle d'Hervé nous fait beaucoup rire en racontant des histoires d'enfance, des souvenirs de gniole et de bouilleurs de cru, d'ivrognes qui tenaient la bouteille au-delà de l'humain.

La jolie cousine de 23 ans a eu la même opération du pied que moi mais s'en est remise beaucoup mieux; ou tout au moins beaucoup plus vite.

Une cousine de H. nous a raconté ses problèmes d'oreille interne. Impressionnant. Elle vomissait sans arrêt sans qu'on sache pourquoi, elle est restée une semaine au lit, chaque fois qu'elle se levait elle vomissait. Elle se plaignait sans arrêt de son œil, elle ne voyait plus d'un œil, mais les médecins ne l'écoutaient pas. Elle a fini par avoir gain de cause, mais très tard, l'oreille interne était touchée. Il aurait fallu la faire marcher dès le départ, le seau à la main. Trop tard. Elle a dû réapprendre à marcher, son cerveau troublé par l'oreille interne avait désappris. Elle trébuche encore, il faut qu'elle regarde devant ses pieds.

Son mari ne va pas fort non plus. Lui qui était une force de la nature souffre de diabète et a des médicaments sans doute trop fortement dosé. Cela le déprime.

Une photo de quelques cousins (ils sont une quarantaine, les plus jeunes ont deux ou trois ans).

cousins et conjoints


Mavrommatis

Anniversaire fêté à six dans un restaurant une étoile : heureusement que la salle était plutôt vide (réservation à 13 heures) car nous n'avons pas été discrets. Il faut dire qu'il ne fallait pas se laisser impressionner par les cinq serveurs (sommelier, etc) s'alignant parfois, sur ordre de quel rite intérieur, pour nous contempler et sans doute réagir à notre moindre désir.
Las, nous étions trop occupés à jacasser (depuis combien de temps n'avions-nous pas été réunis? pas à Noël… depuis fin juillet?) pour avoir besoin d'eux. Notre enthousiasme a été communicatif (n'en avons-nous pas rajouté imperceptiblement dans la tentative de leur faire quitter leur rôle, comme des touristes devant les gardes de la reine?), ils ont fini par si bien communier à notre gaieté qu'une bougie plantée dans un chou nous a été spontanément apportée en fin de repas.
(Attention : le café turc est grec!)

Cuisine excellente, saveurs originales et cuisson très juste des viandes.
Un joli mousseux rosé : Akakies, domaine Kir-Yianni
Un vin rouge puissant et tanique : Ramnista 2005 du même domaine.

2018, l'année de la déliquescence

2017 avait été l'année de la folie (au sens psychiatrique du terme).
Cette année est celle de l'effritement.

Déménagement de la Défense à Nanterre préfecture, (fin de l'aviron facile), instalation en open-space, GC a perdu pied jusqu'à nouvel ordre, dissertation non rendue en juin, diplôme raté de A. et inscription obligatoire à la CNOV, grève officielle du RER D d'avril à juin mais en réalité ça n'a plus jamais fonctionné normalement (normalement: être à l'heure au moins trois fois sur quatre), des amis qui défendent les zadistes (??!!), pas de RER A cet été, Vincent qui me claque dans les doigts à propos de la course des dames, les émeutes de fin d'année.

Le seul point de lumière aura été les 50 ans de mariage de mes parents : un temps magnifique et des gens heureux d'être là. Je me félicite de l'avoir organisé, heureusement que je l'ai organisé.

Je ne suis pas optimiste pour 2019.




Notons par ailleurs, pour mémoire et sans aucun rapport, pour ne pas perdre cette précieuse référence, ce diagramme destiné à permettre de dater une carte (après une discussion sur le thème "mon diplôme n'existe plus (DEA, DESS), mon école a changé de nom, je viens d'une ville qui n'existe plus dans un pays qui n'existe plus").




ajout le 16 janvier 2019
Count your blessings : 2018 est l'année où j'aurais compris qui je suis (je veux dire : ni un clône de mon père taciturne, ni de ma mère angoissée). Ça m'a libérée au niveau ambition professionnelle. J'espère juste que cela n'arrive pas trop tard.

Vingt ans deux fois

Cette fois-ci nous fêtons l'anniversaire en famille, avec les quatre grands-parents et mes trois enfants (hiiiiii — non, je plaisante. Mais c'est vrai que ça devient rare.)
Il fait un temps magnifique, nous déjeunons dehors et j'exhume une collection de chapeaux de paille (j'en ai deux que je n'ai jamais utilisés, que j'avais achetés dans la perspective du mariage de Matoo (finalement j'avais retenu quelque chose de plus discret!)) C. fait tout à fait drag queen.

Vingt ans une fois

Rendez-vous au Temps des cerises pour fêter les vingt ans de O., et au passage les cinquante-et-un ans de son parrain.

Cette semaine je n'aurai pas été un seul soir chez moi.

Les prénoms de la jeune génération

Enola et Timeo
Maurine et Lilou
Ethan et Louca (garçon)
Enzo
Matt
Gabin et Camille (garçon)

Sinon, Barbie a trouvé Ken.
— A ton avis, c'est quoi son prénom? Kevin?
— Je trouve qu'il a une tête de Jordan.

C'était Bryan.

Un mail de ma soeur

Bonjour,
je reviens de quelques jours à Blois.
Je te cite maman (je n'ai rien dit, on était dans la cave à chercher des flûtes à champagne) :
«J'espère qu'il ne vous viendra pas à l'idée de faire une fête pour nos 50 ans de mariage. Je veux bien avec mes enfants et petits-enfants, mais il n'est pas question qu'il y ait xxx. Il m'a gâché le jour de mon mariage, je ne veux pas qu'il soit là».

Du coup, quitte à faire quelque chose ne faudrait-il pas mieux de changer de date et de faire quelque chose à l'anniversaire de papa par exemple?
Si maman part en vrille ça va gâcher la journée de tout le monde et de papa en particulier.
Bise
Je lui ai répondu que c'était trop tard, le château était réservé; de ne pas s'en faire, que je prenais la responsabilité de tout. Qu'elle arrête d'y penser.

Samedi

Journée : session "justice et miséricorde".
Un peu déçue de n'avoir abordé le sujet que d'un point de vue biblique et sacramentel, et très peu pratique.

Il y a quelques années, lors d'une préparation d'une journée à Chartres avec des cinquièmes, j'avais été frappée de la confusion qui régnait dans l'esprit de certains parents. Il venait de se produire un fait divers sordide, du genre un meurtre ou un viol par un récidiviste en liberté anticipée, ils étaient pleins de bonne volonté, voulaient être de bon chrétiens, se demandaient s'il "fallait pardonner", si c'était vraiment cela qui était attendu d'eux.
J'étais intervenue pour dire que jamais dans l'Evangile le pardon n'était donné à quelqu'un qui ne le demandait pas: de quel droit aller embarrasser quelqu'un d'un pardon qu'il n'a pas demandé?
La justice avant la charité: cette parole de Jean XXIII trouvée chez Arendt (Vies politiques) permet de remettre les choses dans l'ordre, de séparer l'humain du divin (si tant est que la justice puisse être humaine — mais nous avons l'obligation d'essayer).
Mais nous n'avons pas abordé ces points qui m'intéressent profondément.

Il fait très beau, repas en commun dans le jardin, c'est un grand plaisir de se retrouver ensemble. Je regrette ceux qui ne sont pas là, qui ont abandonné ou prennent une année de répit.

Vingt minutes de sieste, puis repas d'anniversaire pour les dix-huit ans d'Olivier: tous majeurs autour de la table, yeepee!!
Repas animé comme ils le sont toujours, cela me manquera.
O, le grand O, m'a ramené Bill, the Galactic Heroe, que j'ai lu il y a vingt-cinq ans et qui me paraît si bien correspondre à l'époque actuelle.
Livre givré apparemment : Le temps du twist de Joël Houssin, pour fans de Led Zep entre autres.

Public relations

Anniversaire officiel en famille + les voisins + l'émigré américain de passage, dans le nord de Paris (La Plage, en face du parc de la Villette, le long du canal) afin d'être plus prêt de Roissy d'où O. partait pour Naples en fin de journée.

Et maintenant Pour quelques dollars de plus, afin de vérifier qu'il n'était pas possible de faire le tour de la banque (il faut descendre l'escalier: tout va bien, tout est conforme à ce que nous avons vu).

Prédestination

— Enzo, c'est le nom du fils de Zidane. Quand Natacha m'a dit qu'elle voulait appeler son fils Enzo, je lui ai dit : «Fais pas ça!», parce que moi, je voyais bien que tous les gosses qui couraient partout dans le magasin, c'était des Enzo: «Enzo, viens ici; Enzo, reviens; Enzo, descends!».




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Fête de famille.
J'ai loupé les deux dernières (à Venise en 2013, au mariage d'AC en 2014) et je découvre une marmaille : huit enfants entre deux mois et cinq ans. C'est la génération des arrières-petits-enfants (les premiers sont nés en 1992).
Etaient présents quatorze petits-enfants sur dix-sept, un record, je crois (naissances entre 1966 à 2000) et les huit frères et sœurs à l'origine de la réunion (de 1942 à 1960).

Ces réunions me font beaucoup de bien, elles m'apaisent: il reste quelques éléments de stabilité dans le monde, des gens capables de se réunir même si tous ne s'entendent pas (il faut dire que plus on est nombreux, plus il est possible de s'éviter!), même s'il y a eu des brouilles tenaces dans le passé. Il y en aura sans doute d'autres, mais cela aide à croire qu'elles passeront aussi.

Les cousins

Il manque le plus jeune: du fait de ses frasques récentes, il s'est éclipsé tôt.

Nohant - St Cirq Lapopie

Nous partons un peu tard. Nous passons par Nohant, mais trop tôt en revanche : tout est fermé. Nous allons voir les arbres, les tombes. Je passe un peu de temps dans la librairie où je photographie deux photographies de Nadar (1886): Gabrielle Sand et Aurore Loth Sand.





Nous allons voir l'église de Vic (et le monument aux morts).

Nous descendons par le centre de la France, déjeunons à Tulle. Il fait gris, la campagne est belle, mélancolique. Plus nous avançons, plus notre heure d'arrivée s'éloigne. Nous nous perdons, il n'y a plus de connexion pour suivre Waze, nous prenons un piéton sur cinq cent mètres, trempé comme une soupe, il pleut violemment.
Vers cinq heures, nous abandonnons et reprenons l'autoroute afin d'arriver à l'heure au camping de St Cirq Lapopie où nous avons rendez-vous avec la famille et les mariés.

Le gîte est le long du Lot, rive gauche, accessible par une route minuscule. C'est loin de tout. Finalement nous sommes presque en avance : les organisateurs ont beaucoup de retard. Les différents cousins ont pris des mobile-homes dans le camping: dommage que nous n'étions pas au courant, nous en aurions fait autant. Tant pis.
Présentation à la famille de la mariée, je confonds tous les noms et tous les visages. Je suis contente d'être là. J'aurais dû obliger les enfants à venir (mais le coût n'aurait pas été le même).

Je monte une marche

Parfois quelqu'un vous demande si vous voyez la vie comme un cercle ou comme une flèche. Je la vois comme les grandes marches des podiums permettant d'accéder à un plongeoir.

Fête de famille: les enfants qui avaient dix ans quand je les ai vus la première fois vont être pères (deux naissances d'un coup). Je viens de monter une marche.

La devinette du samedi

Qu'est-ce qu'un combat entre un petit pois et un haricot vert ?








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Agenda
Confirmation de Claude.

Identités régionales

A prononcer avec l'accent haut-marnais:

— Nous, dans ma boîte, on est pour ainsi dire espagnol; eh bien, y'a un gars qui m'expliquait, on dit toujours les Basques, mais tu peux avoir un chef d'atelier qui parle pas basque avec des ouvriers basques, mais tu peux pas avoir un chef d'atelier qui parle pas catalan avec des ouvriers catalans…
— Oh moi j'dis rien, j'chuis une balibeux, alors… D'ailleurs à Nogent on l'dit bien, sans les balibeux, y'aurait pas d'vie. Enfin, ma maison elle est balibeux, mais mon garage il est fouéroux, le propriétaire quand il a vendu il m'l'a dit tout de suite.


Une fois rentrée j'ai fait une recherche et je suis tombée sur le curieux blog d'un gendarme curieux.

Fête de famille

Tentative d'instaurer une tradition, pourquoi pas.
Réécriture de l'histoire: il est vrai que nous sommes réunis au nom de la grand-mère disparue, il est vrai qu'elle serait enchantée de nous savoir là, petits-enfants et arrières-petits-enfants, il est faux de penser qu'elle "aurait aimé voir ça", je ne me souviens, moi "la pièce rapportée", que de brouilles et de lettres vengeresses du temps où elle était en vie.
Mais si certains le pensent nous nous taisons tous, et nous passons vraiment un bon moment, dont quelques longues minutes à réexpliquer aux plus jeunes qui est qui (— Doudou c'est mon beau-père — Ah, ouuiii! — C'est vous la mère d'Harry Potter?), et qu'ils oublient aussitôt comme de juste.

Cette année un cousin nous accueillait chez lui, à la ferme. Poules et brebis. Je me rends compte que ce qui me manque le plus, ce sont les odeurs (et particulièrement les odeurs mécaniques, l'odeur de la graisse froide des outils et celle du cuir, puis celle des bêtes). Passé un long moment à regarder les agneaux, à les écouter bêler comme des bateaux perdus dans la brume: l'identification de la mère se fait à l'oreille. Ri à voir les agneaux de deux jours s'abattre dans l'herbe, plats comme des descentes de lit, une heure après leur première sortie au grand air.

Toujours cette curieuse sensation, ce complexe à double sens: complexe de l'intello qui a peur de se faire mépriser par les "manuels", les gens de la terre, "ceux qui travaillent", peur que les "manuels" se sentent méprisés par les gens des villes, les intellos.
C'est stupide, cela leur est bien égal, je n'arrive pas à vivre simplement dans l'instant.
Toutes ces odeurs et toute cette ambiance me rappellent la ferme tant aimée. Je médite sur cette vie au rythme si différent. Est-elle vraiment tentante? Non pourtant, j'ai trop dans l'oreille les paroles de ma grand-mère: «C'est trop dur, la terre, je ne voulais pas que les garçons restent ici, c'est trop dur».
C'est étrange de se dire que la génération suivante manifeste des velléités d'y retourner.

Mon cousin norvégien

L'un des oncles de H. a épousé une Martiniquaise enceinte d'un militaire américain noir. Il a adopté l'enfant qui est maintenant un beau jeune homme chocolat d'une trentaine d'années vivant à Béziers.

Ce cousin nous a raconté ce week-end qu'il se fait passer pour norvégien. J'ai cru un instant que les gens supposaient simplement que l'Afrique avait immigré jusqu'au cercle polaire, mais pas du tout:
— Parfois certains s'étonnent, ils me demandent si je ne suis pas un peu foncé pour un Norvégien. Je réponds que non, parce que je suis un Norvégien du sud, et qu'ils sont plus bronzés. Et comme j'ai voyagé en Norvège, je donne des détails qui sonnent vrai, et on me croit. Ils m'appellent Sven pendant des mois.

semaine 19

lundi 5 mai
Cours de step. J'adore ça, je suis d'un ridicule achevé et ça me fait rire (mon côté maso). Il doit y avoir peu de personnes manquant autant de coordination que moi. Et je suis incapable de me souvenir de trois pas de chorégraphie. Et je suis incapable de suivre un rythme (H. était d'abord incrédule, désormais il est mort de rire quand il me voit taper dans les mains à contretemps d'une salle entière: «mais enfin, tu n'entends pas la batterie? Bom, bom bom?») Ben non. Enfin si, mais je ne parviens pas à me caler sur un rythme. Une des explications possibles serait que je pense trop (mais pas assez vite): au lieu de taper dans mes mains, je pense "il faut que je tape dans mes mains", et c'est déjà trop tard, j'ai pris du retard…

PS. Merci, Jim, vraiment.

mardi 6 mai
''Tea & tattered pages'' rue Mayet était ouvert. J'erre dans les rayons. Voyons… Il y a deux livres de Woolf, j'hésite devant un beau Capitaine Blood relié (édition Vintage 1922). Je cherche… je cherche quoi? quelque chose qui commence par un W… le titre c'est W… et l'auteur… un P ou un M, les deux je crois, puisque je ne savais pas où chercher chez WH Smith… (Je me demande si beaucoup de personnes se mettent à chercher un livre précis dont ils viennent d'oublier le titre et l'auteur parmi des milliers de livres dans une minuscule librairie). Ah si, Wolf solent. (Mais l'auteur m'échappe toujours et mon blogueur arrive).

Restaurant coréen. Très jolies tuniques aux murs. Très bon, copieux, un peux gênée de manger copieux dans un restaurant coréen (à quoi certains répondraient que décidément, ma mauvaise conscience de gauche ne m'abandonne pas. Mais bon. C'est vrai que je suis un peu gênée, et gênée par l'indécence-même de cette gêne (on fait ou ne fait pas, on ne se paie pas le luxe de faire en étant gêné).) Le thé à la jujube sent la grenadine. Discussion sans même dire du mal des absents. On est bien. A faire plus souvent.

mercredi 7 mai
— Mettez-vous en avant, parlez de ce que vous avez à apporter, et ne dites rien de vos défauts si on ne vous pose pas la question, il sera toujours temps de les découvrir.

(J'aime beaucoup dans la pub pour la clio "signe extérieur de richesse intérieure", l'homme qui commence: «Je ne fais pas la vaisselle» puis qui précise «mais je l'essuie».)

jeudi 8 mai
Ne rien faire à ce point… J'aime.
Il fait beau, fenêtres ouvertes, velux sur ciel bleu, chants d'oiseaux.
Grasse matinée, blog (non ça ne se voit pas), une heure au téléphone avec Agnès (je ne savais pas qu'il y a une différence entre les aubes masculines et les aubes féminines), barbecue, Pierre qui brûle de Donald Westlake, sieste, Oz saison 3 deux premiers épisodes.

vendredi 9 mai
Départ de H. et C. à 7h30 (championnat FSGT de tennis de table), sport, cigarette, glace plombière, Saint-Félicien, glace au chocolat, place nette sur la mezzanine, sieste de dix minutes, décidément il ne pleut pas, tonte de la pelouse, ampoules, pâtes fraîches, douche, lit.

samedi 10 mai
Vautrée toute la journée devant Oz saison 1 (puisque je ne veux pas terminer la saison 3 sans H.) en fumant un demi paquet. Manquait que la bière. Rien préparé pour demain.

dimanche 11 mai
Sport oblige, H. est à Tarbes avec C.
Réunion de la famille de H. dans l'est de la France. J'emmène les deux plus jeunes.
— Mais enfin, maman, pourquoi on y va? Tu n'as aucun lien avec eux.
Je suis un peu choquée qu'il fasse une déjà une différence si nette entre les deux branches de la famille.
— Mais vous? C'est vous le lien, vous appartenez autant à cette famille-là qu'à l'autre.

Mouais. Ils voudraient surtout échapper aux trois heures de voiture et pouvoir jouer à l'ordinateur toute la journée. C'est toujours pareil, chaque fois qu'ils ont du temps libre, on leur occupe de façon inepte.

Les 90 ans de ma grand-mère

J'ai désormais deux bagues anciennes :
- l'une est la bague que mon grand-père paternel offrit à ma grand-mère pour leurs 50 ans de mariage. Ma grand-mère avait laissé cette bague à ma mère en lui demandant de me la remettre après sa mort.
- l'autre est la bague de fiançailles de ma grand-mère maternelle ; elle me l'a donnée hier.

Lorsque je tends les mains, je vois deux destins; l'émotion m'étrangle.

Le mariage de mon oncle

Mon oncle a donc épousé celle qui est désormais ma tante — après dix ans de vie commune. C'est difficile de la considérer comme ma tante, j'aimais tant la première femme de mon oncle, elle me manque.

Je n'avais pas anticipé ce mariage, je n'avais pas prévu de toilette, je me suis habillée comme une cruche. Ça m'ennuie, je suis immobilisée ainsi sur les photos pour l'éternité.

Mon oncle connaît tout le monde ici: bien qu'il soit divorcé, le prêtre a acepté de bénir leur union.
Nous avons fait de belles photos de famille, j'aurai une belle photo de mon oncle et de mon père.

J'ai fumé devant la salle des fêtes, en me dissimulant. Mon plus jeune cousin l'a remarqué et m'a dit «Alors, on se cache pour fumer?», ce qui était quand même ridicule à trente-neuf ans. C'est lui aussi qui m'a interrogé sur RC et mes interventions sur la SLRC. J'étais très embarrassée, très embarrassée d'une part parce que j'ai du mal à être lue, d'autre part parce que RC est réactionnaire. C'est dur de reconnaître que je soutiens un réactionnaire. J'ai bafouillé, je n'ai pas défendu ma cause ou la sienne. Dommage.
Je ne l'ai pas défendue parce que je n'avais pas envie de passer pour réactionnaire, mais pas envie non plus d'être sur la défensive, comme si je devais m'excuser de mes goûts.

Cela a joué quand j'ai arrêté la SLRC et commencé à bloguer. Bien sûr il y a eu l'insupportable François Matton. Mais il y a eu aussi mon cousin. Je n'avais plus vraiment envie de rester sur la SLRC et de porter son étiquette.

Baptême de Claude

Je retrouve dans ma Bible le livret du baptême de A.

Bernard avait accepté de venir la baptiser. Je me souviens que lorsque j'étais allée demander au prêtre de la paroisse l'autorisation de la faire baptiser par un prêtre ami (le problème est d'avoir accès aux registres paroissiaux), il avait accepté à une condition: que nous venions présenter A. à la communauté un dimanche.
Je ne l'ai jamais fait et c'est resté comme un remords. Ce que je ne savais pas alors, c'est que cette présentation fait quasi partie intégrante du rite.

J'avais choisi en première lecture le songe du roi Salomon. J'aime beaucoup ce texte: l'homme à qui Dieu offre tout choisit la sagesse.

Nous sommes allés au restaurant. Nous n'avions pas beaucoup d'argent, le nombre des invités était restreint: parents, grands-parents, frère et sœur, parrain, marraine. Ni les oncles ni les tantes, H. en a beaucoup trop. Ce fut très gai, je m'en souviens vaguement comme d'une journée joyeuse, heureuse.

Plus tôt dans la voiture ma sœur m'avait fait de la peine: nous étions les seuls, nous avait-elle dit, à lui avoir souhaité son anniversaire quelques semaines plus tôt. En effet, elle avait démissionné de Lancôme au printemps précédent pour suivre son ami dans l'Ain où il venait d'être nommé receveur des postes, une place inespérée alors qu'il s'attendait à passer plusieurs années en région parisienne. Ma famille (ma mère, mes tantes, ma grand-mère) lui en voulait et la boudait.
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