Billets qui ont 'jeu vidéo' comme mot-clé.

Québec, Afrique, bande dessinée, latin, quatrains : quelques blogs.

Embruns suit les événements au Québec.

Ici, des nouvelles du monde avec analyses et cartes (voir la montée de l'extrême-droite en Europe).

Plus gai, des nouvelles de la bande dessinée (enfin, deux morts récents, tout de même (Moebius et Sendak)) et plus largement de livres aimés.

Un blog pour —apprendre? — réviser? le latin ou tout simplement lire des traductions d'Horace.

Enfin, un quatrain quotidien donnant une forme fixe à l'air du temps («contrainte molle dure à tenir», l'esprit du blog est donné).




Encore plus tard:
Et un peu d'études de jeux video via Very Serious Geek

Les Sims (version décousue)

Conversation (si on peut dire) de dîner: on m'a fait entrevoir les Sims. (Et toujours, sous ces artefacts, je cherche à saisir ce monde, que je ne comprends pas, qui ne m'intéresse pas et me fascine: que peut-on appréhender du présent et du futur à partir de ce qui est donné dans les jeux?)

— Moi la fille était un peu plate alors j'ai installé un plug-in pour lui faire gonfler les seins.
— ???!!
— Mais non, c'est pas dans la version de base, c'est des geeks qu'ont développé ça!

— Non, mais si tu le laves pas, le besoin hygiène i tombe à zéro et y devient tout vert, il moisit et il meurt. La mort vient avec sa grande faux et spflatch!

— Tu peux faire crac-crac ou tu peux faire des enfants (faire crac-crac, c'est avec préservatif, les enfants c'est sans).
— Oui, et pour faire crac-crac, il ne faut pas dormir!
— Oui, les deux sont sur le lit, et il faut inscrire "détente" sur chacun, et alors tu as le choix "crac-crac" qui apparaît.
— Et si les deux sont sur le canapé et qu'il y a "détente" sur les deux, il peuvent s'embrasser.

— La mort peut devenir ton amie. Moi je l'ai draguée, et j'ai baisé avec la mort.

— Tu as des objectifs de vie, ce qu'on appelle des objectifs à long terme. Parmi les objectifs, il y a "briser le cœurs de dix sims". Moi j'adore, je suis "malveillant, charismatique et baiseur magnifique".
— Baiseur? Embrasseur?
— Oui.
— Et pour briser les cœurs, tu convoques tous tes amis à la même heure, ils se disputent et ils s'en vont. Lol.

— Je voulais que mes enfants pirates un ordinateur. C'était des jumeaux de dix ans, normalement tu as des objectifs de vie quand tu deviens ado; ils ont piraté l'ordinateur et après l'un des deux avait "PDG" comme objectif de vie possible, et l'autre "voleur". J'ai pas compris...

— Je n'ai pas beaucoup d'amis, mais je n'ai pas compris, je suis allée dans un cimetière, j'ai parlé avec des fantômes, et depuis j'ai pleins d'amis nouveaux...

Soir de colère

J'évite d'écrire quand je suis en colère. Ou alors, il faut que je trouve un sujet autre.

Alors je me mets sur mon clavier, je fais un tour chez Bienbienbien, à partir de quoi je glisse ici, puis je joue à Splash[1], et ça va mieux.

Et je me souviens qu'internet m'a sauver.

Notes

[1] Plus généralement (mais je suis comme les enfants, je joue toujours à la même chose).

Collages

Petit déjeuner. Machinalement je fredonne: «Ce petit chemin, qui sent la noisette,...».
O., dix ans, et C., seize ans, relèvent brutalement la tête et me regardent avec ahurissement:
— Comment tu connais ça, toi?

Je les regarde interloquée mais déjà en train de rire intérieurement, comme à chaque fois que ces jeunots découvrent qu'une chose qu'ils pensaient leur être réservée (qu'il étaient seuls à connaître et pouvoir comprendre) fait partie du patrimoine commun depuis des générations.
H. entre à ce moment-là dans la cuisine.
— Dis-moi, «Ce petit chemin, qui sent la noisette,...», c'est de qui?
— Maurice Chevalier, non?

Je me tourne vers mes lascars: — Et pour vous, c'est quoi?
— C'est la chanson d'un nain barde qui se promène dans un RPG.
H. intervient, incrédule:
— Un quoi?
— RPG, un "role playing game".
— Tu sais ce que c'est, un RPG 7?
— Euh... Un bazooka?


Oscar Wilde pensait que la réalité copiait l'art, Proust a écrit que nous ne voyions plus le même ciel depuis les impressionnistes. Depuis que je vois un peu plus de tableaux et d'expositions, il me vient à l'idée, en regardant les couloirs du métro et en écoutant les conversations, que la constatation continue de s'appliquer: la vie continue de copier l'art, mais nous sommes passés au pop-art, au ready-made, au collage, aux nouveaux réalistes, que sais-je encore.

La plus blâmable

Fais-le, mon cher Lucilius: revendique tes droits sur toi-même, et le temps qui, jusqu'à présent, t'étais enlevé, soutiré, ou qui t'échappait, ressisis-le et ménage-le. Sois convaincu qu'il s'en va comme je l'écris: il est des instants qu'on nous arrache, il en est qu'on nous escamote, il en est qui nous filent entre les doigts. La plus blâmable est la perte par négligence. Aussi, si tu veux bien y prêter attention, la plus grande partie de la vie se passe à mal faire, une large part à ne rien faire, la totalité à faire autre chose que ce qu'on devrait.

Sénèque, Lettres à Lucilius, début de la lettre I. traduction de P. Guisard, Bréal éditions.

C'est la faute à Embruns. C'est à cause de lui que j'ai perdu mon temps à jouer à splash.

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