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Lars von Trier : le nouveau Paco Rabanne

Ce que je savais de Lars von Trier, dans l'ordre de mes vues / visions / visionnages (quel est le mot adéquat?) avant de voir ce film:
Breaking the Waves fascinant, Element of crime le meilleur, Dancer in the Dark exaspérant dans son pathos larmoyant et ses erreurs de logique.

La première partie de Mélancholia m'a amusée (le personnage de Charlotte Rampling m'évoque quelques souvenirs personnels: communauté de folie), mais plus le temps passait plus il ralentissait, et le film devenait franchement ennuyeux (un beau verger avec des pommes, une balançoire, que c'est beau, et le cheval qui ne passe pas le pont, et le contraste entre la blonde et la brune,…: un catalogue de clichés), je n'arrivais pas à voir ma montre, j'hésitais à sortir quand j'ai eu envie de rire en voyant Kirsten Dunst allongée à poil près de l'eau (je vous l'ai dit: cliché sur cliché, dans tous les sens du terme) (s'est-elle fait refaire les seins?)

Imaginez à peu près ça (mais nue) :







Et ça continue, d'illogisme en invraisemblances (et pendant ce temps je pense à Pournelle), pour finir comme un mauvais tee-shirt.





Arrghhh.

Marais

Déménagement (un étage, pas de meubles).
Diabolo menthe.
500 grammes de thé (rupture, on risque la crise de manque).

Les rues sont très animées, beaucoup de magasins sont ouverts. Je regarde les chemises, je me marre devant les caleçons.
— Ce que j'aime chez les gays, c'est qu'ils sont gais. Ils ont un sens du kitsch… ils en font toujours un peu trop, mais en le sachant…

Ce que j'aime, c'est le sentiment de gaieté intérieure qu'ils me donnent (pas me donnent moi, le sentiment qu'ils l'ont, eux), de fantaisie, de légèreté. Il y a là un rapport à l'enfance, quel mot choisir, ni enfantin ni puéril… Juvénile?1
Je cherche le plus discrètement possible une trace de gravité sur les visages, je pense à un billet récent de Matoo, au doigt cassé de R. dans une agression, au Journal d'un voyage en France. J'ajoute pour le bénéfice de C., je sais qu'il ne sait pas, moi-même j'ai du mal à le croire dans cette après-midi dorée du Marais:
— On ne dirait pas que c'est fragile, que la plupart ont connu l'hostilité ou la connaissent encore… Matoo disait que dans certains quartiers il avait peur des gestes tendres.
C. me regarde, interloqué.


Note
1 : pentimento: sentiment semblable sur des modes différents avec les geeks (pas les nerds), les oulipiens… Quel pourrait être leur point commun? l'aptitude au jeu, au rire, à l'écart, à l'échappée?

Péchés ici et là grâce à des contacts FB et twitter.

Je ne sais plus quoi écrire. J'ai changé d'ordinateur (pour un plus beau, plus grand, plus puissant), et je n'arrive plus à rapatrier mes photos de téléphone, ça me déprime et je ne sais plus quoi écrire.

Une descente de lit en peau de femme (j'ai mis un moment à comprendre) ;
des ponts ;
des maisons pour rêver (pas bien compris ce qu'était tumblr, il faudrait en ouvrir un pour essayer. Une sorte de twitpix en mieux?) ;
un peu de sexe ;
les égoûts de Moscou ;
et une bonne explication de twitter, courte et en français.

Que dire ?

Mercredi soir : concert d'enfants.
Jeudi soir: théâtre, Yves-Noël Genod.
Jeudi et vendredi : colloque sur le kitsch.
Samedi : exposition Marcheschi à Nemours.
Dimanche : assesseur en bureau de vote.

Perte de mémoire, glissements. Le quotidien se délite. Ebahissement et silence. Joie et pleurs. Etonnement. Silence.
Menace du silence et tentation du silence.

J'ai pleuré en apprenant la mort de David Carradine.
Je me rends compte qu'à côté des gens dont je découvre qu'ils étaient encore vivants quand j'apprends leur mort, il y a ceux que je pense encore vivants bien que les sachant morts.
Exemple: Paul Newman.
Autre exemple : Jacques Martin.

Joyeusement

Je devrais avoir peur (superstitieusement j'ai peur de ne pas avoir peur, et j'ai peur d'écrire cela), mais je suis simplement joyeuse.
Et épuisée.


Ma première intervention dans un colloque : sur le kitsch, je présente quelque chose sur Théâtre ce soir.

Recherche de mécanismes

— Prison Break saison 1. La question que se pose le scénariste est la suivante: quel est à ce stade du récit l'élément indispensable au plan d'évasion? Puis il le fait disparaître: un morceau de peau tatouée, l'accès à la cabane d'où part le tunnel, le jeu de la trappe dans l'infirmerie, etc.
— Oz saison 2. La question est "qu'est-ce qui pourrait déstabiliser ce personnage, quel est son point faible?" Adebisi et l'Afrique, Vern et ses fils, O'Reilly et son frère… La réponse est très souvent la famille. La famille est le lieu de la force et de la faiblesse.

Ainsi fait-on survenir les péripéties. C'est assez simple. Beaucoup plus difficile, comment les résout-on ? Comment passe-t-on outre ?
A étudier: les jeux d'entrées/sorties de personnages, car nous sommes en milieu clos. Faire entrer un nouveau personnage n'obéit à aucune règle, c'est l'occasion pour le scénariste d'exercer son arbitraire. Mais chaque personnage doit arriver avec une histoire déjà riche saturant l'espace de nouvelles lignes de force (un clan, une famille, un savoir-faire (la loi, le baskett, le violoncelle, la drogue, la haine raciale,…), des appuis extérieurs, etc) et obligeant chacun à se repositionner. Trois ou quatre phrases, quelques gestes, suffisent à chaque fois à faire comprendre les nouvelles hiérarchies au téléspectateur.

— Pierre qui brûle : cinq opérations, cinq lieux, cinq moyens, en crescendo: un musée, une prison, un commissariat, un asile d'aliénés, une banque; des uniformes, un camion, un hélicoptère, une locomotive, un hypnotiseur. Amusant de constater que le téléphone portable transformerait considérablement les derniers chapitres.
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