Billets qui ont 'malade' comme mot-clé.

Rhume

Je me suis levée, j'ai pris mon petit déjeuner, j'ai enfilé mes chaussures, j'ai envoyé un sms pour dire que j'étais malade et que je posais une journée et je me suis recouchée.

Le théorème de Marguerite

Le vendredi c'est donc cinéma, du moins j'essaie, si je trouve un film à une demi-heure du bureau qui commence vers 16h30, c'est-à-dire qui se termine vers 19h — le genre de critères chez les autres qui me les faisaient mépriser quand j'avais vingt ans.

La plus belle phrase concernant les maths dans un film se trouve dans Incendies: «bienvenue dans un monde de solitude, d'incertitudes, de nuits blanches,…» (etc, de mémoire).

Ce film-ci, il est plutôt pour les premiers de la classe et les amoureux d'Amy Farrah Fowler, mâtiné de french love car les Français ne savent pas faire autrement. On ne s'ennuie pas une seconde. J'espère que les scénaristes ont blindé les formules mathématiques car je suis sûre qu'il va y avoir des dingues pour les décortiquer.
Perso j'y ai trouvé du suspense car en observatrice des structures de récit, je ne voyais pas comment le scénariste allait trouver une issue: il n'allait tout de même pas résoudre une grande énigme mathématique mondiale?

Gênée malgré tout que l'actrice en gros plan me rappelle Paul Mirabel.

Les sept problèmes mathématiques du millénaire
T-shirt familial non repassé

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Agenda
Le traitement de la cystite par les pharmaciens est un leurre, ils refusent de vendre le médicament.
Trouvé par une sorte de miracle un rendez-vous à 11h45 à dix minutes du bureau. Je me suis fait un peu engueulée par un docteur sympathique aux cheveux très blancs: «Trois jours? Mais la cystite, c'est une urgence, on n'attend pas trois jours. (Mon excuse balbutiée: j'ai cru que ça allait passer en me reposant mercredi.) Bon, vous n'avez pas de fièvre? trois jours! Je ne vous donne pas le traitement minute mais le traitement sur cinq jours».

Médicament, soulagement dans les deux heures. Aussitôt la fatigue s'allège. Que ceux qui veulent vivre au Moyen-Âge ne se gênent pas, j'ai choisi mon camp.

La douleur

Ce qui est terrible avec la douleur, c'est de devoir faire bonne figure.
On aimerait gémir dans son bureau, marcher à grands pas dans les couloirs du train en agitant les bras, se rouler en boule sur la moquette en hurlant à mi-voix. Juste faire du bruit et s'agiter pour se distraitre de la douleur, l'alléger en la dispersant dans l'espace par la voix et le mouvement.

Mais il faut faire bonne figure, il ne faut pas déranger les personnes inconnues qui nous entourent. Surtout il ne faut pas déclencher leur sollicitude, devoir les rassurer est au-dessus de nos forces alors qu'il faut déjà contrôler la douleur. Alors on se tient assise rigidement avec un sourire rigide; on souffle lentement les lèvres entrouvertes, on marche de façon saccadée et on essaie de concentrer son esprit sur autre chose en attendant que passe l'heure de trajet.

Aller-retour Blois

J'ai le projet de voir mes parents plus souvent — parce que le temps passe et que j'ai peur de les perdre — que j'ai la douloureuse et terrifiante certitude que je vais les perdre. J'espère qu'ils ne le voient pas trop, mais ils s'en doutent forcément — on ne passe pas impunément de presque jamais à quelques fois.

Journée tranquille à regarder les montages de papa sur leurs derniers voyages. C'est amusant de constater la façon dont ils se sont mis à visiter les villes, eux qui ne baroudaient que dans les jungles ou les savanes. Salzburg, Milan, Varsovie… et toujours au moment où on ne s'y attend pas, un oiseau à tête noire, un bison, un lynx.

Un tout petit monde: «Lui, il avait été notre guide en Espagne, et on l'a rencontré en Pologne.»

«Il y avait un Français, il est spécialiste des lynx. Il prend l'affût; dans le Jura, en dix ans, il en a vu trois, alors en Espagne, il était content. Les lynx hispaniques avaient quasi disparu jusqu'à ce qu'une propriétaire terrienne en réintroduise sur ses terres — avec des lapins. Les lynx sont petits, ils ne mangent que des lapins.»

Le gibier en France appelle ce commentaire: «Il n'y en avait plus du tout après la guerre, ça a pris cinquante ans, les premières biches qu'on a vues en Sologne, ça devait être en 80».

Maman s'est fait mal au genou, il est très enflé, et ça dure (et empire) depuis l'été. Elle se plaint du manque de médecins, de la durée pour avoir un rendez-vous. Les gouttes de papa pour son glaucome: «la boîte ne contient qu'un mois de traitement: pourquoi pas trois ou six?»
Ça l'exaspère. Je ne sais que dire, je sais le nombre de fois où je ne vais pas chez le médecin par flemme (juste en ce moment, j'aurais sans doute besoin d'un traitement antibiotique pour couper court à l'infection, mais je ne sais pas où aller, et il faudrait poser une journée de congé. Ça finira sans doute comme ça si ça continue à faire mal). Ils sont plus âgés, il est nécessaire qu'ils soient suivis.

Papa ne dit rien, mais je l'ai vu grimacer dans la cuisine. Ses vertèbres lombaires se calcifient et pincent le nerf des jambes, parfois il ne sent plus ses pieds. Un chirurgien propose de l'opérer. Il réfléchit.

Je leur montre le dossier de naturalisation des parents de papa. A ma surprise, cela les intéresse. Je n'aurais pas cru.

Nous rentrons dans la nuit. Maman nous a donné un trèfle rouge (oxalis) en pot, de la confiture de figues et de questches. Il ne pleut pas. Il est prévu une tempête demain.

Plantes vertes

Coiffeur (RAS pour une fois).

Librairie avenue Daumesnil. Après de longues minutes :
Le Japon en guerre de Haruko Taya Cook & Theodore F. Cook
Les infiltrés de Norman Ohler
Les intégrés d'Arnaud Lacheret

Acheté une plante verte dégoulinante, mais je n'arrive pas à trouver son nom. Toutes les plantes de même type semblent artificielles. Sans doute une Soleirolia ou helxine.

En faisant des recherches sur Google, je découvre que deux mots antagonistes règnent sur le monde des plantes d'intérieur: dépolluantes et artificielles. Cela me semble représentatif de la schizophrénie actuelle, entre conviction d'une nature bienveillante et recherche du moins d'emmerdes possible (comme si la nature n'était pas le contraire du confort, comme si le travail de l'homme n'était pas justement destiné à construire un monde plus aisé).
Ce qui me fait penser, libre association, que la natalité n'a jamais été aussi basse en France depuis quatre-vingts ans: souci écologique ou refus des contraintes?

Infection urinaire ou presque. Difficile de rentrer à la maison. J'espère que ça n'est pas grave, que ça va passer dans la nuit (mais qu'est-ce qui a pu causer cela?)

Fièvre

Arrivée à 7h30 au bureau pour donner le coup d'envoi à une formation qui commence à 8 heures.
J'ai oublié mon téléphone, je n'ai pas de quoi payer, je passe la journée sans manger.
J'ai un bon rhume. Réunion le matin, réunion l'après-midi. Je me sens de plus en plus mal, je mets un masque l'après-midi. 38°2 le soir, après un doliprane dans l'après-midi.
Test par acquis de conscience: H. est malade depuis dix jours mais n'est pas positif, donc ça devrait aller.

Patatras.
Positif sans hésitation en trois secondes.
J'espère que je n'ai contaminé personne.

Sériphage

Le résultat du test PCR arrive dans la nuit (SMS à trois heures du matin (non je ne l'ai pas lu à ce moment-là)). Nous avons tous les deux le Covid.
(Je n'aime pas le terme de «positif». Il paraît que cela signifie malade, mais moi je l'assimile à séropositif, c'est-à-dire non malade mais vecteur de transmission. Pourquoi dit-on «je suis positif» plutôt que «je suis malade»?)

Deux jours que je travaille en regardant Trois pour cent sur Netflix. Série SF portugaise très classique, thèmes et dilemmes ressassés jusqu'à la corde. Cela permet de voir d'autres acteurs que les habituels Américains. L'une des héroïnes me fait penser à Hermione enfant.

Tard le soir je bascule vers une série russe, Meilleurs que nous. C'est une variation autour des lois de la robotique d'Asimov, ça me fait penser aux Cavernes d'acier (à mon avis, série (de livres) bien meilleure que les Fondation).
A bien y réfléchir, cette série russe est bizarre car d'une certaine façon il n'y a pas d'intrigue: on sait qui a tué, il n'y a pas vraiment de méchant (juste un ou deux personnages antipathiques), un groupe d'opposants anti-robot est sympathique parce que jeune et dissident, mais sans que le film ne prenne fait et cause pour eux, il se contente de les montrer. Ce qui fait que le spectateur continue à regarder, c'est qu'il anticipe un drame, une catastrophe; il l'attend.
Mais jusqu'ici (quatre épisodes), rien. La série porte plutôt sur les choix personnels (enfants, couple, travail, défis adolescents) que doit faire chaque personnage.
Etrange.

Remords et regrets

5h20. De façon inhabituelle je consulte mes mails sur mon téléphone (normalement je me contente d'allumer la radio).
Et c'est alors que je découvre un mail de Nicolas de vendredi qui nous apprend qu'il était cas contact mardi à l'oulipo, malade jeudi.

Zut. Pourquoi n'ai-je pas regardé mes mails de près ce week-end?

Autotest. Positif aussitôt, dans la seconde où le liquide touche la bandelette.
Zut. Pourquoi n'ai-je pas fait un test samedi? J'étais tellement persuadée que c'était une rechute due à la clim, la toux et la fièvre étaient tellement les mêmes. Zut. J'ai dû contaminer la vendeuse de chaussures, j'aurais dû mettre un masque, je suis trop con. Et peut-être la jeune fille dans le train — mais peut-être pas, j'avais si froid que je m'étais recroquevillée le visage contre ma manche pour me tenir chaud avec mon souffle.
Et H.? Jamais je ne regarde un film avec lui, parce que je trouve idiot de regarder un film sur un iPad1 quand on a un grand écran à disposition — sauf que celui-ci étant au dernier étage il faisait trop chaud et que les chips et le gin devant un film sans enjeu c'était cool.

Autotest négatif pour H. Mais il tousse comme moi et m'accompagne chez l'infirmière pour lui aussi faire un test PCR. Nous portons nous-mêmes la pochette des prélèvements au laboratoire. La rue principale est jonchée de tuiles cassées, les carosseries sont bosselées, les pare-brises fendus. Des portions de trottoirs sont interdites à la circulation à cause des risques de chute de tuiles. Au retour, nous passons devant l'entrée du loft jumeau du nôtre (elle donne dans une autre rue). La propriétaire est en train de balayer, son toit est bâché, sa verrière a éclaté: «on était en dessous, j'ai juste eu le temps de tirer mon fils et de le projeter sur le canapé».

Ce matin H. est allé voir la voiture: cratères dans la carosserie, pare-brise fêlé, rétroviseur éclaté. Nous nous en tirons plutôt bien par rapport à d'autres.

pare-brise fêlé par la grêle






Note
1 : lui qui a une très mauvaise vue voit mieux sur les écrans Mac, la définition et la luminosité sont meilleures. Au fur à mesure que ma vue baisse je comprends mieux son point de vue.

38

Il fait aussi chaud dehors que dedans (dedans de moi : je suis chambrée).

Fièvre, toux, nouvelle infection ou c'est le foyer du 28 mai non guéri. Depuis O. j'ai peur des infections sournoises (Fredi, c'était avant le covid: il y avait déjà des maladies à l'époque, qui le croirait?). J'essaie de trouver un médecin qui 1/ consulte le samedi 2/ ait de la place.
Peine perdue. Je comprends mal le principe qui consiste à prendre rendez-vous à l'avance chez le médecin: comment sait-on à l'avance qu'on va être malade?
Toujours le même conseil sur les répondeurs: «appelez le 15».
Mais je ne vais pas déranger les urgences pour de la fièvre, j'ai ma fierté.

Je joue à CandyCrush littéralement toute la journée, j'ai acheté un crédit de 24 heures. Dehors il fait 38, au rez-de-chaussée 27, au premier (où je suis) 33, au second 40 (pas de volet, pas de rideaux. Les stores que nous devons installer ne seront pas disponibles avant septembre. Nous devons faire percer une fenêtre à la place de la baie inamovible mais les matériaux manquent. Pas avant l'automne non plus).

La fièvre oscille en restant à un niveau raisonnable.

Demain je devais aller au festival de Champeaux pour écouter des passages de la Messe de Bernstein. Zut de zut, je suis très déçue. Je repense à Sophie qui lors de l'Oulipo mardi dernier me disait, en référence aux confinements successifs chaque fois que je programmais une soirée anniversaire pour nos trente ans de mariage, à la guerre en Ukraine quand j'ai programmé un voyage à St Pétersbourg: «Ne fais plus de projet! Tout à l'improviste, au dernier moment!»

J'y pense : nous avons bel et bien mis en route un projet aujourd'hui (malgré tout il faut continuer: souvent je pense à Kipling, que ce soit devant une petite déception quotidienne ou le tableau immense de la guerre).
A force de bavarder avec le fleuriste (à côté du boulanger), H. a appris qu'un de ses fils habitait en face de chez nous (une Tesla et une Ford Mustang dans la cour minuscule, c'est un dingue de bagnoles, donc avec notre petite voiture rouge, nous avons droit à un a priori favorable) et que l'autre était jardinier (ingénieur jardinier, je ne savais pas que ça existait) et travaillait pour le château de Fontainebleau.
Ce fils intervient également chez les particuliers. Il était passé voir ce que nous souhaitions, il revenait aujourd'hui nous présenter un projet.
Nous avons été médusés: il a sorti un carnet de croquis, bâtiments et fleurs et arbres placés en volume: «avant j'utilisais Sketchup, mais je n'ai pas pris le temps.»
Ah ben mince alors. C'est un jardinier très tech, qui nous propose un arrosage branché sur internet et qui arrose en fonction de la météo… («J'ai mis ça chez moi, c'est super pratique»).
Pour couronner le tout, il ressemble au roi de coeur des jeux de tarot, avec des yeux vert gris (le t-shirt assorti, ce qui prouve qu'il en est parfaitement conscient).
On lui a laissé la clé du jardin. Il viendra travailler le soir, commencer par «un coup de propre», comme il dit (débarrasser les pierres, l'auvent en bois, enlever l'une des glycines, passer le motoculteur pour évaluer la qualité de la terre).

La clim m'a tuer

Matin : je reprends l'ergo pour la première fois depuis le 28 mai. J'ai décidé d'abandonner le programme de Vincent pour continuer les 600 calories challenge. L'étape 1 avait été difficile (incapable de monter à 34 de cadence), mais j'adapte et maintient des cadences plus basses.

Je retourne au bureau rouge tomate. Je suis fatiguée. A midi je vais dormir dans l'église proche (oratoire Saint Jean-Paul II); j'ai l'impression de ne pas réussir à dormir et me réveille en sursaut vingt minutes plus tard à la sonnerie du téléphone. Il fait très chaud sur le boulevard.

Le soir, glace chez Raimo. Puis place de la Madeleine pour acheter des chaussures, beaucoup de chaussures. Toutes mes chaussures actuelles me font mal, sont devenues coupantes. Mes pieds ont changé, se sont élargis avec l'âge. Quant aux chaussures utilisées après mon opération de 2019, elles sont déformées et trop larges. Toutes sont sans doute à jeter, car à qui les donner? Qui peut porter des chaussures trop portées? Mais c'est une décision difficile à prendre que de jeter des chaussures qui ne sont pas trouées ou déchirées.

Je passe un très long moment dans le magasin de chaussures. Il y fait bon, pas froid comme il faisait froid au bureau. J'essaie toutes les formes et toutes les couleurs, pour finalement rester très classique: des talons hauts, une paire noire, une paire beige, des bottines bleues marine et des tressées dorées. J'abandonne l'idée de reprendre des rouges, j'aurais aimé des roses vernis mais il n'y avais pas ma taille.
Ça fait du bien (au dos, à la cambrure) de reporter des talons, quatre ans que je suis à plat (avant mon opération j'avais trop mal sous le pied (métatarsien du gros orteil)), j'avais envie de me repercher.
C'est un tel soulagement des chaussures qui ne font pas mal, qui ne blessent pas; des chaussures qu'on ne sent pas.

Je reprends la 14. Le train est blindé. Je me retrouve coincée entre la fenêtre et une grosse dame, mes quatre boîtes sur les genoux. Je ne peux pas bouger. L'air qui tombe le long de la fenêtre est glacé. Je ne sais plus comment me protéger, je roule mon écharpe en boule contre mon oreille, je vais attrapper une otite, impossible de s'endormir malgré la fatigue.

Moret. Il fait trente degrés. Je rentre. Je me sens faible. Thermomètre. 38°2. Zut.

Malade

4h30 : je me réveille, j'ai froid, je pense «je ne ferai pas de sport aujourd'hui». Je me rendors.
5h : j'ai froid. Je tire les couvertures, je me dis «je vais rester en télétravail», jamais le courage de prendre les transports.
5h20 : Le réveil sonne. Je prends ma température. 38°6. J'écris un message sur Teams pour dire que je reste en télétravail.

Je me rendors. Grasse matinée.
38° à 7 heures, sans avoir pris de médicament. Tousser fait très mal, déchire les poumons, à un endroit où il n'y a pas de poumon je pense, juste derrière le sternum.

Je travaille toute la journée, sur un dossier que je repousse depuis janvier, en dormant dix minutes de temps en temps. La fièvre tombe dans l'après-midi. Vers le soir, je lance The Good Fight en toile de fond.

Au lit

Rhume. Mal dormi, peu dormi, réveillée tard. Je ne me suis pas levée de la journée.

Week-end chargé

Pas le courage de faire hurler sejan en racontant le TG de samedi matin (pourtant ce serait fun (Royaume et eschatologie, Lumen Gentium et Gaudium et Spes (une constitution pastorale d'inspiration française que les Allemands ne prenaient pas très au sérieux) mais je suis fatiguée) préparé entre deux et cinq heures du matin — pas eu le temps cette semaine.
Samedi après-midi sieste (dommage il faisait beau) pour tenter de récupérer comme je peux de cette semaine, puis soirée pour les 140 ans du club d'aviron.
Dimanche matin ménage pour accueillir mes parents (j'apprends une heure avant que A. vient aussi, c'est une surprise: super la suprise quand on sait que sa chambre me sert de bureau pendant son absence. Je déménage tout en catastrophe), après-midi où je sombre peu à peu, allant jusqu'à oublier que le neuf est le quatorze à l'atout…:
— Tu ne peux pas monter ?
— Non.
Deux tours plus tard: — Mais tu pouvais monter !

(Bref. Je m'endors en jouant.)

Je suis au lit à huit heures après une crise d'étouffement. J'aurais dû acheter la ventoline prescrite par le médecin l'autre jour. Devenir asmathique à mon âge: fait suer !

Dans les pommes

Don de sang en entreprise. J'y vais pour découvrir à ma grande surprise que je n'ai pas donné depuis… 1996. Comme le temps passe (j'ai un peu honte).

Vérification de numération (j'ai structurellement un petit nombre de globules rouges): c'est OK. Je préviens de ne pas tirer trop vite car je me suis sentie mal la dernière fois (la raison sans doute pour laquelle je n'y suis pas retournée, entre grossesse et allaitement).

Déjeuner au self, cafétéria, je lis les documents destinés à préparer le TG de dogmatique. Papillons noirs et bouffées de chaleur, je déplace le tabouret de bar contre le mur, je m'appuie dos bien droit, je respire lentement. Je me réveille au sol, je ne sais plus où je suis, je rêvais, cela ne ressemble pas à mon lit, à la mine bouleversée de la jolie Asiatique en face de moi je comprends que je suis tombée du haut du tabouret et que cela a dû être spectaculaire, j'ai la lèvre fendue par mes dents et le genou écorché, j'espère que ma robe n'est pas trop remontée dans la chute, je rassure et remercie tout le monde, me rapproche de la table, range mes papiers, respire, vide ma tasse et me réveille une seconde fois au sol.
Cette fois-ci pas moyen d'y couper, on apelle "la sécurité", fauteuil roulant, je suis embarrassée de me donner en spectacle, il fallait boire beaucoup et ne pas enlever mon bandage qui faisait compression, me dit l'infirmière.
Je dors deux heures à l'infirmerie et réussis à ne pas me faire ramener chez moi en taxi (j'ai à faire à Paris).

Il reste la fascination pour ce moment du réveil et l'impossible reconstitution du moment de la perte de connaissance. Aucun souvenir, rien, comme s'il ne s'était rien passé. Impossible à prévenir, puisque foudroyant et imprévisible.

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Agenda
Bookcrossing. Restaurant Hôtel du Nord. Thème "les prix littéraires", j'emmène Frédérik Pajak, Manifeste incertain, tome 3.

Vendredi, enfin

Fin de la semaine. Ouf, longue et épuisante. Lundi j'ai songé un instant à aller voir un médecin, mais c'était trop compliqué. Epuisée. Week-end !

Passée prendre Durkheim à la bibliothèque Malraux et acheter du papier cristal chez Gibert (le stock constitué en 2004 (cinquante feuilles) est épuisé).

Un peu de frime en décapotant pour aller de la gare à l'école de musique — juste pour le fun. Dès que le soleil se couche il fait vite froid.

Entorse ou presque

Tombée dans la rue en allant prendre le RER. Entorse ou quasi. Je passe à la pharmacie à La Défense. Voltarène en compresse autocollante, c'est tout de même fantastique.
Je boîte si bas que je me laisse convaincre d'aller déclarer un accident de trajet à l'infirmerie (important si je devais être arrêtée plus tard, paraît-il). A quatre heures et demie, radio (les cabinets de radiologie sont toujours aussi désagréables).
Rien de cassé — je gambade presque de soulagement en sortant.

Deux heures à tuer en attendant le dîner des anciens : My Sweet Pepper Land. Chic, il est encore possible de faire des westerns (des easterns), avec un shérif, une institutrice, une bande de malfrats locale, des chevaux et des montagnes déchiquetées (je ne me moque pas: ça fait plaisir de voir ressuscité ce genre éculé). Il me semble même avoir détecté un hommage à la musique de Dead Man dans les moments cruciaux.

Dîner entre anciens Scienses-Po sur le thème de la littérature allemande (sur le principe du bookcrossing, si vous vous souvenez). Les gens ne se donnent même plus la peine de donner le change:
— Et c'est facile à lire?
— Ce n'est pas le terme. C'est austère. Moi j'aime bien.
350 pages. Trop gros. (Il s'agit de Voyage en Pologne de Döblin).
Sur les six personnes à table, je suis la seule à jouer le jeu (il faut dire que je viens pour ça (les livres), pas pour copiner ou enrichir le sacro-saint "carnet d'adresse") et à repartir avec Remarque en omnibus (les autres ne prennent rien, ne "cross" rien). Je ne lirai sans doute pas les quatre romans — mais un, je vais au moins essayer.

Une journée à l'hôpital

Vendredi dernier, quarante de fièvre le matin.

Samedi, rien.

Dimanche, quarante de fièvre le matin.

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Lundi.
Quand au petit matin, votre fiston qui vous a réveillé à cinq heures parce qu'il avait envie de vomir, vous avoue qu'il n'a pas dormi tant il avait mal au ventre et vous dit avec le petit sourire de celui qui sait que c'est ridicule mais qui ne peut pas s'en empêcher: «Je me sens mourant», vous vous dites que vous êtes peut-être en train de louper quelque chose.

Direction les urgences à sept heures du matin, en train de visualiser l'opération pour une péritonite alors que nous l'avons bourré d'aspirine depuis une semaine et qu'il a bu toute la nuit…

Urgences. Ah non, pas celles-ci, il a moins de seize ans, urgences pédiatriques (ce qui fait que l'infirmière plus petite que moi m'a demandé de le mesurer, elle ne pouvant atteindre le mètre quatre-vingt-dix de la toise).

Prise de sang, attente des résultats, radio des poumons, tension à 8/5. Mais ce n'est pas une péritonite.

Finalement, infection du poumon gauche (suffisamment développée pour que la douleur irradie le ventre) et déshydratation. Ils ont failli me garder mon bébé une nuit pour le perfuser, mais comme nous avions l'air sérieux, j'ai eu le droit de le ramener à la maison. Visite de contrôle mercredi.

Une journée à la maison

O. a tant de fièvre (40° le matin) que je décide de rester à la maison. Je peine à trouver un médecin. La journée s'étend devant moi, vide. Mandela est mort. Je ne sais plus comment je l'ai occupée, à cela près que j'ai soudain découvert que j'avais complètement oublié la queue de bœuf mise à mariner sur la terrasse: quinze jours à tremper dans le vin rouge, elle ne paraît pas avoir faisandé. Je sors faire des courses (j'hésite à acheter un sapin, l'avenir prouvera que j'ai tort).

Passage chez le médecin («Vous êtes végétarien?» devant la maigre carcasse de mon fils) qui le congédie avec du Doliprane et la recommandation de manger des kiwis. Comme j'ai parlé du départ à Florence dimanche (tout mon être est tendu dans le but qu'O. puisse y participer), le médecin prescrit un antibiotique «à prendre à partir de mardi si ça ne va pas mieux». Elle n'a pas tenu compte de mon insistance sur le fait qu'il y avait probablement une infection, qu'autant de fièvre au lever n'était pas normal, que c'était déjà le cas le week-end dernier… Toujours cette impression de ne pas être entendue au sens le plus littéral, comme si mes paroles ne résonnaient que dans mon crâne. Etrange solitude, étrange impuissance. Le problème des timides ou d'une trop grande confiance dans l'institution: elle est médecin, elle sait ce qu'elle fait, je ne vais pas déranger…

Passage à la pharmacie, à la mairie (pour la carte d'identité à refaire: O. va partir en Italie avec un passeport périmé, coup de poker), retour à la maison, je prépare la queue.

Le soir je dois croiser C. pour lui tendre son sac de sport sur un quai de métro, puis rejoindre Patrick pour dîner avant d'aller au concert de Zvezdo. Tout est minuté, je quitte la maison la queue mitonnant sur le feu, O. endormi la respiration enfiévrée.
Je perds trois quart d'heure en aller/retour parce que j'ai oublié mon téléphone (pour une fois indispensable pour ne pas rater C. puis retrouver Patrick).

J'arrive essouflée, nous dînons en courant. Concert joyeux.
Patrick me ramène et me donne les livres qu'il a récupérés pour moi à Nantes. J'ai la joie d'y trouver troix Jérémias.

- Sesbouë, La résurrection et la vie
- Joachim Jérémias, Paroles de Jésus - Le sermon sur la montagne - le Notre-Père
- Joachim Jérémias, Les paraboles de Jésus
- Joachim Jérémias, Théologie du nouveau testament - I. la prédication de Jésus
- Auguste Valensin, La joie dans la foi
- François Mauriac, Vie de Jésus
- Jean-Paul Marcheschi, Goya, voir l'obsur

Médical

Notre médecin généraliste se moque de nous.

— Il m'a dit: «Vous êtes les seuls patients qui venez me voir quand la mononucléose est finie».
— Et si nous étions allés le voir plus tôt, cela aurait changé quelque chose?
— Rien. On ne peut rien faire contre une mononucléose, il faut attendre.

(Ouf, ça me fait toujours un remords de moins. O. était continuellement malade depuis avril (rhume sur rhume, otites, etc, rien de grave, mais continuel). Après avoir essayé pas mal de perlimpimpins, du magnésium aux oligo-éléments, j'avais fini par vouloir qu'il voit notre médecin. Pas si simple: celui-ci était absent pendant l'été, il sera en retraite en janvier prochain, et il est surbooké au présent… Mais impossible d'aller voir un médecin au hasard pour expliquer que vous venez pour une succession de rhumes. Je les connais, ils ne vous prennent pas au sérieux, ils sont persuadés que vous êtes "une mère inquiète", impossible d'avoir une vraie discussion. Ça m'agace.)

Samedi

Matinée de TG sur les Targums, pseudo-Philon, les Antiquités bibliques. J'aime ça.

O. a cours de solfège à 13h30, ça nous plante tous les samedis, nous n'arrivons pas à caser un petit déjeuner et des courses dans la matinée. Moralité: quand j'arrive à la maison, H. et O. ont brunché, et je n'ai rien à manger. Je vais me coucher pour cuver ma fièvre.

Vers cinq heures je commence les opérations de réorganisation de la bibliothèque (deux étagères de moins tandis que nous avons récupéré les mangas et les BD des enfants ainsi que la SF et les policiers que H. avait emmenés à Mulhouse: je ne sais plus quoi faire des livres). Je planque l'Encyclopédie Britannica en haut d'un placard en attendant que tout le monde l'ait oubliée pour m'en débarrasser.

Cinquante ans d'un voisin, anniversaire surprise, j'ai tant de fièvre que je ne bois que de l'orangina. Nous ne connaissons personne, il fait plutôt froid sur la terrasse, je suis surprise par la jeunesse des enfants, de deux à douze ans, pour des gens qui ont plutôt cinq ou six ans de plus que nous. Beaucoup de familles recomposées, je n'ai pas l'habitude.

A. revient de Lisieux (bloquée une heure aux Halles dans le RER). Nous sommes cinq pour la première fois depuis le 4 septembre (c'est O. qui me le fera remarquer. Tout cela doit lui peser un peu, je suppose).

Trois jours

- samedi sous tension. H. a très mal supporté mon séjour en Grèce. Ce n'était pourtant pas la première fois que je m'absentais, Chantilly en 1998 (les jésuites, déjà), Cerisy en 2008… Ces cours de théologie sont-ils si envahissants, ou se sent-il envahi?
— Je n'aime pas ce que tu es en train de devenir.
Cela m'intrigue. Je n'avais pas l'impression de changer, juste de changer de lectures, oui. Et de lire plus, oui. Mais sinon, rien de particulièrement neuf. Comment être objective?

J'achète Paris-Match avec George en couverture.
Nous récupérons O. brûlé par le soleil.

- dimanche plus doux. Je ne fais rien, un peu dormir peut-être. Coup de fil à ma mère (que je n'ai pas appelée depuis longtemps (un mois?) je le reconnais) empli de silences significatifs (—Qu'est-ce qu'il y a? Ça va pas? —Rien, ça va… soupir, reniflement. Prudente, je change de sujet.)

Retour de C., nous sommes cinq pour la première fois depuis longtemps. Il a l'air un peu traumatisé par son camp:
— A quoi reconnaît-on un anim de 6-9 ans?
— ?
— Si tu mets la musique de Oui-Oui dans une foule, c'est le seul à chanter.
Oui, il a l'air traumatisé.

- lundi. J'arrive au bureau, pas de badge, pas de clé. J'étais motivée pour revenir, aucun doute.
Ostéopathe. (Le mal à l'épaule est désormais handicapant). Il passe une heure à remettre des trucs droits. Il est doué mais il parle tout le temps, est-ce pour dissoudre l'angoisse des patients? (Mais moi, les manipulations ne m'angoissent pas). Il m'explique très très entre autres que la base de la queue chez le mammifère est un centre de l'équilibre et que beaucoup de choses se jouent au niveau du sacrum.

Gold. J'ai d'abord pensé à Dead Man à cause de la musique. Puis à Aguirre quand l'indien dit «La forêt mange les chevaux» (et que les deux films soient allemands, est-ce significatif?). Des paysages grandioses, une histoire relativement prévisible au fur à mesure qu'elle progresse.

Une vraie journée de vacances

Ce matin H. est malade à son tour, avec tout le caractère d'une intoxication alimentaire, (la soupe aux pois d'hier midi? C'est la seule chose que nous ayons mangé en commun, sachant que j'en avais également mangé dans un autre restaurant le mercredi soir, ce qui expliquerait que j'ai été malade plus tôt? (une épice de la soupe que nous ne supportons pas? L'idée m'amuse, ça change des gens malades en allant sous les tropiques)).

Quoi qu'il en soit, nous nous recouchons après un petit déjeuner symbolique (et encore du Coca). Une heure plus tard, je suis en pleine forme et je me mets à mon devoir de grec (en utilisant le logiciel Antisocial pour ne pas utiliser FB).
H. dort, tout est extrêmement silencieux, nous sommes sous les toits, il fait gris, je suis tranquille. Je suis bien.
Bref, je termine ma version. Depuis combien de temps ne m'était-il pas arrivé de terminer un devoir en avance? Cela m'a suffisamment inquiétée pour que je demande à H. de photographier le sujet, pensant qu'en bonne logique qu'il devrait arriver quelque chose à mon devoir, mes papiers, mon cartable, etc. (je suis une traumatisée de la loi du chaos).

Vers dix-sept heures (il fait nuit) nous sortons pour passer à la pharmacie1. Elle est minuscule, il faut prendre un ticket comme à la SNCF ou à la Sécu, il y a dix personnes devant nous. Y aurait-il pénurie de pharmacies à Amsterdam? C'est long, je lis le livre de Samuel, et quand c'est notre tour, c'est long encore (prendre notre adresse, en France, à Amsterdam… La jeune fille parle beaucoup moins bien anglais que celles croisées jusqu'ici).

Nous rentrons et fouillons dans les DVD laissés dans le patio. Un thé, un œuf à la coque, du miel. Nous regardons The Shadow, effrayant en effet, mais pas pour les raisons prévues par le réalisateur (qu'est-ce que c'est que ce navet? Gengis Khan télépathe dans le New York des années 30).
Tous les DVD sont-ils traités ainsi, c'est-à-dire jamais doublés mais sous-titrés? Cela impliquerait que toute la population sache très bien lire (l'une de mes théories est que si les films en banlieue sont en VF, c'est que tout le monde n'y lit pas suffisamment vite le français pour suivre des sous-titres).

H. retourne dormir et je mets la saison 3 de 24 hours que j'ai déjà vue il y a longtemps. Anglais sous-titré anglais (il n'y a rien d'autre). Je comprends par bribes puisque j'écris en même temps, mais ça n'a pas grande importance.


Note
1 : Cela n'a rien à voir avec nos mésaventures alimentaires, il s'agit d'un médicament indispensable au diabète de H. qui vient à manquer.

Flâneries

Beurre de cacahuètes. Je sais que je ne devrais pas, à chaque fois j'en reprends puis je me souviens de la raison pour laquelle je me suis dit que jamais plus (beuuuuhhh…).

Nous croisons quelques instants le landowner, le temps qu'il nous expose ses observations sur la consommation des Européens au petit déjeuner: les Italiens ne mangent rien, les Allemands ne mangent que du pain brun (complet? est-ce que le mot recouvre la même réalité?), les Français plutôt du blanc, il est inutile de donner du bon pain à des Anglais car ils font tout griller (« chez nous, on ne fait griller que le pain trop dur » partage-t-il son désarroi, désireux d'avoir notre avis sur ce mystère anglais).

Pris notre temps pour tout et fait demi-tour devant les files d'attente trop longues. Marché, pris le bateau (à ne pas faire, cela revient trop cher pour le trajet accompli. Mais c'est amusant de voir les éraflures sous les ponts: c'est vraiment étroit), déjeuné dans un petit pub même si je n'ai pas très faim.
Maison Rembrandt (Rembrandt a fait faillite ? Décidément, nul n'est à l'abri !), maison d'Anne Franck, entre les deux, quartier "lumières rouges": cartes postales degusting et quelques filles en vitrine. Choc, toujours: l'image de la pute dans ma tête est celle des filles des films d'Audiard, des femmes adultes un peu vulgaires un peu sarcastiques, pas celle de jeunes filles jolies et menues qui me donnent envie de crier « Ne leur faites pas de mal, laissez-les sortir ! »

Maison d'Anne Franck, la file est longue mais nous avons tourné les talons déjà tant de fois que cette fois-ci nous attendons. Je n'aime pas beaucoup l'idée de cet argent amassé sur le journal d'une adolescente morte en camp, mais la visite démontre un respect profond des personnes et de l'histoire. Des quatres personnes qui ont nourri et protégé les huit qui se cachaient, la dernière est morte en 2010. Les pièces ont été reconstituées, meublées, photographiées, puis vidées: elles se visitent nues. Des modèles réduits et des plans permettent de comprendre comment s'agençaient les pièces. La famille a été arrêtée en août 1944, après le débarquement en Normandie, quand il était évident qu'Hitler avait perdu. Quel est le fou haineux qui l'a dénoncée ? Mystère.
(Il faudrait que je relise le Journal. A treize ans il m'avait paru insipide, mais sans doute qu'aujourd'hui j'aurais davantage conscience de certaines particularités, à commencer par cette contrainte: qu'écrire quand on vit enfermée?)

(Petite surprise en fin de visite: un Oscar, la statuette, sous une vitrine: celui de Shelley Winters, obtenu en 1959 pour le meilleur second rôle dans Le journal d'Anne Franck. Je suis émue, je ne pensais pas voir un jour un exemplaire de cette statuette de si près, sans obstacle.)

Retour. Arcades, échoppes de masseurs où l'on s'installe sur des canapés pour se faire masser bras, jambes, dos, dans la boutique même, à la vue des passants (les Hollandais ont l'air peu effrayés de s'exposer, si j'additionne la façon dont on peut voir l'intérieur des appartements ou des bureaux quand on passe dans les rues et ce genre d'échoppes. Cela me semble une façon efficace de lutter contre le qu'en dira-t-on: « je n'ai rien à cacher, maintenant fichez-moi la paix »).

Tram (je le note, car savoir utiliser les transports en commun me paraît une clé des villes). Nous n'avons remarqué aucune pharmacie de la journée et finissons par nous faire expliquer par un commerçant où est la plus proche de la chambre. L'enseigne bleue est très claire (pas quelque chose d'inattendu que nous n'aurions pas identifié comme "Apotheke"), je suis presque sûre de ne pas en avoir vu aujourd'hui. Etrange. Elle est fermée, on verra demain. J'ai très mal au ventre depuis l'attente devant le musée Anne Franck, je ne me sens pas très bien, nous achetons du Coca et des sandwiches et rentrons à l'appart.

Je suis malade, je m'endors aussitôt, il ne doit même pas être vingt-et-une heure. So much for mes velléités de grec.

Il y eut un soir et il y eut un matin.

Couchée 23h, achevée par le champagne.

Après la recette du grog au whisky (irlandais) (un tiers de whisky, deux tiers d'eau chaude, citron, miel, clou de girofle), la recette champenoise de mes beaux-parents: faire chauffer un demi-litre de champagne, le boire et se coucher (méthode des vignerons).
(Non, non, pas de panique, je n'ai pas sacrifié de bon champagne, je l'ai bu "normalement". Mais le résultat a été le même: je suis allée me coucher.)

Ce matin je vais mieux.


En résumé, l'important est de faire transpirer. Pour les alcooliques anonymes, savoir qu'on obtient le même résultat avec une soupe phô bien épicée.

Quelques nouvelles

Inattendu : la bibliothèque de l'entreprise possède l'édition des œuvres complètes de Sade reliée de cuir noir et tranche dorée ("édition du cercle du livre précieux", 1966).

J'emprunte un mince volume d'Isherwood, Octobre. (C'est pour lire en déjeunant, je ne veux pas me promener à la cantine avec Diès, Autour de Platon).

J'ai mal à l'épaule depuis des semaines. D'abord j'ai cru que c'était un nerf pincé (douleur très vive mais intermittente, tapie), puis une déchirure musculaire. Nous en sommes à soupçonner l'articulation (je rame sans problème, j'en paie le prix dans les heures qui suivent).
— Mon père a eu mal à l'épaule pendant des années. On lui a fait des infiltrations, rien n'y a fait.
— Il a toujours mal?
— Non, un jour c'est passé, on ne sait pas pourquoi.

Bon. Je vais attendre encore un peu, alors. Je voudrais juste savoir ce que j'ai, et je suis tellement persuadée que la médecine ne sera pas capable de me le dire (en revanche elle saura me faire perdre du temps en examens mutiples) que je n'ai pas envie d'aller la consulter.

Le Mur de Jean-Paul Sartre

Moins en transit qu'en attente. L'un des premiers jours de beau temps. Villeneuve-Saint-Georges, sortie côté Seine.





Pour mémoire: passée dire au revoir aux informaticiens du projet de mon précédent poste (les macarons étaient pour eux, ils ont été formidables), rendez-vous l'après-midi à Paris pour un point (c'est facile, tout est urgent et nouveau, il faut que je revête mon masque sérieux, il est temps (ou que j'enlève celui de clown, en fait je ne sais plus lequel des deux est un masque)), deux Guinness + du vin espagnol (qui ne me fait pas mal à la tête; décidément il y a quelque chose dans le vin français). Basculement dans la santé de H.

Bribes

Je découvre à midi que je ne devrais pas être là. Quand le médecin des urgences avait dit «Je vous arrête jusqu'au 30», j'avais pensé «Il exagère, me faire reprendre lundi alors que mardi est férié», mais consciente qu'il allait passer sa nuit à soigner des blessés dans des états bien pires que le mien, je n'avais pas protesté.
C'était 30 inclus.


Plus tard.
— L'exposition Degas se termine quand? Ma vie est tellement con que je n'en sais rien.
— Je ne sais pas non plus, c'est le genre de truc que je lis sur les murs du métro. Tu n'as qu'à regarder.
Rire confus: — Moi dans le métro je ne vois rien, je pense au refinancement de la dette sociale.
(Et le pire, c'est que je sais que c'est vrai).


Vers 17 heures, je feuillette Paris-Match, un numéro de février peut-être.
«Adjani adore Zahia».
Je regarde Adjani. Quelle bouche laide, à force de toutes se faire bricoler (je viens de voir Carla sur une autre couverture), elles vont réussir à nous donner le goût de vieillir nature.
Je regarde Zahia. Blonde, l'air modeste, yeux noisettes, des seins dont on se demande là aussi s'ils sont entièrement naturels et une cambrure qui me fait mal pour elle. Mignonne.
Je regarde les photos, un truc kisch avec des fleurs et elle à poil, c'est une artiste? Ah non, c'est du Pierre et Gilles, ça y ressemble bien. Mais qui est cette Zahia?
Je lis un peu, les photos ne suffisant pas: pas possible, c'est la Zahia de Ribéry! Mazette, quel chemin parcouru.


18h55. Je démarre la voiture, le présentateur de France-Musique est en train de déclarer: «Marguerite Dura' aurait dit…» (Mais plus tard il remerciera Emmanuel(le) Rause (Mais peut-être est-ce réellement Rause et non Rose?).)

Equipement

Finalement ce n'était peut-être pas le yaourt. Le ganglion gauche est si enflé qu'il déforme (légèrement, n'exagérons pas) le cou (depuis mercredi matin, avant le yaourt. Au début j'ai cru que c'était une réaction aux cigarettes de la veille).

Deux nuits de suées, ce soir j'ai enfin obéi au médecin un peu goguenard qui m'avait conseillé en octobre dernier d'acheter un thermomètre. Comme d'hab je passe de l'insouciance à la trouille, pourvu que ça se soigne à coups d'antibiotiques, je n'ai certainement pas le temps de m'arrêter maintenant. (H. théâtral m'a promis «une chance sur deux pour que tu finisses à l'hôpital». Ça a beau me faire rire, ça m'impressionne un peu. (Et puis ça me flatte: chic, pour une fois ce serait moi la vraie malade (mais je sais très bien que non, je détesterais cela. Mais me le faire miroiter me donne envie.)))

Pfu, trop compliqué. Au lit.

(Pour le reste, pas grand chose. Le Miroir de la mer, Bullhead, la mélancolie du destin des hommes.)

Un yaourt de trop

Deux tee-shirts et une paire de draps trempés. J'ai cru que c'était la grippe, mais il manquait des symptômes. J'ai pensé que c'était une allergie, mais tout de même, les gâteaux Gerblé doivent être hypoallergènes, non?
Après une nuit à me débattre dans des rêves insensés et des draps mouillés, la lumière se fit: le yaourt qui traînait depuis deux semaines dans mon armoire, mangé avant de partir du bureau.
Toutes choses égales par ailleurs, c'est très intéressant: j'ai commencé à grelotter de fièvre dix minutes plus tard.

Ce matin, ça va. Pas un courage immense, mais ça va. Envie de rire, en fait, devant l'absurdité de la situation (je me suis fait dûment sermonnée quand j'ai avoué ce qui était sans doute à l'origine du mal).

Trois jours

Bof, pas vraiment envie d'en parler. Cinq poubelles de papier sorties de la chambre de ma fille hystérique. L'une des plus grandes surprises à voir les enfants grandir, c'est de découvrir la résurgence de traits de caractère d'un membre de la famille à l'autre, alors qu'il paraissait entendu que seuls les traits physiques se transmettaient. Et voilà que la collectionnite aiguë, la peur de jeter (les tickets de métro, les devoirs rendus, les crayons cassés, les papiers de bonbons, …), ressurgit une génération plus tard.
Et pendant ce temps-là je n'ai rien rangé de mon propre bordel — et maintenant départ pour la famille — et donc retour dans le bordel non traité. Frustration, c'était bien la peine de prévoir des vacances un peu larges.

Seule éclaircie, ça, qui me fait rêver. Avec ça.

Ah, et puis si: à part le souffle au cœur, je n'ai que le coutumier manque de globules rouges et de fer, mais des globules blancs extra-strong (tout le monde s'en fout ou va trouver cela très "impudique" (comme disent les anti-blogueurs), mais il se trouve que je souffre d'une forme particulière d'hypocondrie: je suis tellement persuadée qu'on trouvera quelque chose si on cherche que je refuse de chercher (syndrome Dr Knock, je pense)). Donc je l'écris, ça me fait plaisir car j'avais peur.

Humour policier

L'un des chevaux de la brigade de police montée de ma ville s'appelle "Non violent". (J'ai tenté une photo, mais il faisait trop mauvais).

(Et sinon, j'ai un souffle au cœur. (— Ça veut dire quoi? — Ça veut dire que l'aorte est légèrement rétrécie, et que le sang au lieu de faire Chtomp-feu fait Tchou-ifff.) Ça me fait rire jaune; quand j'étais au collège et au lycée je considérais que les élèves qui ne faisaient pas de sport sous prétexte de souffle au cœur n'étaient que des tire-au-flanc. Je crois de plus en plus au karma.)

Malade

Matinée au lit. Je lis le dernier tome du journal de Julien Green, Le grand large du soir. C'est un peu trop sentencieux pour me plaire, mais cet homme est impressionnant, il a croisé tout le monde. Et il est la preuve que l'on peut rester lucide jusqu'au bout.

J'ai l'intention de m'atteler à mon dossier d'histoire l'après-midi, mais O. regarde Le bon, la brute et le truand derrière moi. C'est irrésistible. Je m'endors dans le canapé près de lui. Quel film antimilitariste, ou pacifiste. Quel beau film sur la pitié, le cigare donné à Paco, les larmes du musicien, le sourire du capitaine mourant en entendant sauter le pont et les dernières bouffées du soldat.

Malade

Mon médecin est rentré mais il ne peut pas me prendre. Trop de monde. Il présente des excuses, sa voix est blanche.

Institut Arthur Vernes, six heures. Consultation sans rendez-vous. Nous sommes au moins six ou sept à attendre, je ne sais dans quel ordre, posés au hasard sur les chaises. Le silence est profond, impressionnant, comme si nous étions oubliés du monde tandis que la nuit tombe. Cela dure une heure. Je finis Sesbouë et je m'endors.

Virus grippal. Ce n'est pas la grippe, ce n'est rien en fait: dormir et boire. Je sais bien que c'est une réaction à jeudi.

Visite de la bibliothèque sous les toits. Dans la journée elle doit être admirable. J'en profite pour vérifier que JA n'est pas référencé dans la revue Études. (Ouf. Parfois la Terre se remet à tourner sur son axe.)

Histoire. Les peurs de l'Occident. «A fame, a peste, a bello, liberanos Domine.» Je m'ennuie doucement, je me dis que ce doit être nécessaire, ce doux ennui, nécessaire aux courses de fond, pas de précipitation. L'Occident toujours en guerre, au XVIe et XVIIe siècle, la paix une exception, les armées sous la protection d'un saint (et je me dis que nous ne sommes pas si loin de L'Iliade et des dieux de l'Olympe), la victoire comme une justification, la défaite comme une malédiction, un grain de blé en donne cinq, il faut en garder un ou deux pour les semences, et encore c'est une bonne année, si un grain en donne deux, c'est une catastrophe.

(A une époque, il courait le bruit que c'était une question à l'oral de l'ENA: combien de grains sur un épi? J'avais posé la question à mon père, qui avait pris le problème logiquement: un épi mesure quatre à cinq centimètres, chaque grain mesure sept à huit millimètres, ils sont attachés sur quatre rangs… Bref, nous arrivions à un nombre entre vingt et trente. A vérifier.)

Les sorcières, l'astrologie, le purgatoire, les limbes,… une jeune noire, dont je ne sais si elle vient des Dom ou d'Afrique, pose plusieurs questions: visiblement elle n'arrive pas à imaginer que l'Occident ait pu être aussi "attardé". (Et j'ai un peu honte, je me demande ce qu'elle a appris, je me dis que "nous" n'avons pas été honnêtes.)

Je savoure ce que je n'ai finalement jamais connu: un professeur qui lit des thèses, et qui est donc au courant des dernières recherches. Ses affirmations ressemblent à des lieux communs, mais chaque question provoque des précisions bien au-delà de ce que nous attendions.

J'ai les chevilles qui enflent

Ou plutôt j'ai les chevilles enflées. C'est hideux, douloureux, c'est la conséquence inattendue de mon coup de soleil sur les jambes.

Malade

Journée de réunion, après-midi planante, je rêve éveillée, sans doute à cause des médicaments.


Il y a deux jours, j'avais photographié cela sur la porte du sas menant aux ascenseurs :




Ça m'avait fait rire, mais finalement ce n'est pas idiot.
(Je ne sais pas si on voit bien: la correction précise «Si vous êtes malade ON RESTE CHEZ SOI.»)

Retenue

J'ai songé à me mettre à poil dans le RER pour évaporer la fièvre mais malgré les trois verres de champagne je me suis dis que ça ferait désordre.
Je me suis abstenue.

Plaies et bosses

En troisième, j'avais mis au point une technique pour soigner les ampoules (attendre qu'elles sèchent): transpercer les plus gonflées avec une aiguille enfilée et laisser le fil dépasser de part en part. Faire un nœud. Ensuite, il suffisait de tirer un peu sur le fil pour débloquer le bouchon de lymphe qui se formait et garantir que l'ampoule dégonflât, en arrosant le tout d'hexomédine pour empêcher l'inflammation. L'intérêt de la méthode, c'est que la peau à vif continue à être protégée par la peau de surface pendant la cicatrisation. (Puis celle-ci se dessèche et il n'y a plus qu'à l'arracher.)

Il m'est arrivé après des sorties dures d'avoir ainsi des petits nœuds sur chaque doigt, comme autant de paquets cadeau.

Egoïsme

— Je crois que je suis malade.
— Ça va, je n'ai rien attrapé.

Esprit du temps, suite

Hier, aux urgences, je suis surprise par l'apparition d'affiches qui n'existaient pas la dernière fois que j'y suis venue, il y a trois ou quatre ans.
L'une rappelle que les violences physiques et verbales sont passibles de poursuites judiciaires, l'autre explique que la queue en salle d'attente mélange les urgences et les personnes ayant rendez-vous avec différents médecins, qu'il est normal que les gens ne soient pas appelés en fonction de leur ordre d'arrivée, que tout le mond sera reçu («ne vous inquiétez pas») et que personne ne sera oublié…

Cette après-midi, en institut de beauté, je découvre ce nouvel et charmant avis placardé au mur: «les clientes à l'hygiène douteuse se verront refuser les prestations».

WTF!



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Pour mémoire: Hervé à l'hôpital, cornée rayée par la poussière due aux travaux dans la maison (nous avons supprimé la salle de bain dans notre chambre pour mettre du parquet et faire un bureau). Hervé est quasi aveuglé par la douleur.

Je dois vieillir

Depuis la rentrée j'ai passé tous mes week-ends à faire la cuisine. Celui-là, pour changer, je l'ai passé à faire le ménage.

Violente allergie cutanée ce soir, peut-être due aux produits ménagers. Mes poumons sifflent comme ceux de la tante Denise, qui garde des séquelles d'une tuberculose mal soignée. J'aime bien, le bruit me tient compagnie. De temps en temps j'aspire à fond pour écouter les variations dans les sifflements de mes bronches puis j'expire en étant attentive à mon souffle épuisé. Mes yeux brûlent. Ce n'était pas une bonne idée d'oublier justement ce soir mes lunettes en allant attendre C. à la gare de Lyon. J'ai commencé la biographie d'Henry James par Edel. J'apprends que James père a terminé sa vie "converti" à Swedenborg (si je puis dire).
Swedenborg me poursuit depuis si longtemps que je finirai bien par le lire.

Ne pas parler de livre sur ce blog est une contrainte impossible à respecter. Les livres me paraissent décidément les seuls événements dignes d'intérêt.

Les particules élémentaires

Je ne suis pas exactement allergique, dans la mesure où je n'ai pas le nez qui coule pendant des heures ou des jours, à m'empêcher de respirer et de manger, mais je fais une réaction amusante (pour les autres) aux particules micronisées: j'éternue.
J'éternue beaucoup: trois fois, quatre fois, huit, dix, quinze, vingt... Ça dépend. Ça fait rire. C'est épuisant.

Me fait éternuer le tanin du vin rouge (les premières gorgées), la poudre mentholée sur les pastilles Vichy ou les chewing-gums à la menthe, le diesel, tout ce qui se vaporise (parfum, déodorant), l'odeur de la plupart des produits ménagers.

Par conséquence, je supporte aussi peu la poussière que de faire le ménage.

Je somatise, mais à moitié

Vendredi soir (ou samedi très tôt), je rentre boitant bas, le genou droit en compote, pour une raison inconnue (pas de choc, pas de chute).
Samedi, la douleur persiste, une autre se développe dans l'articulation de l'épaule droite.
Aujourd'hui, le foie est touché à son tour.

Y a-t-il un acupuncteur dans la salle pour me dire si l'angoisse est liée au côté droit? Ou l'hémisphère gauche de mon cerveau serait-il en train de me lâcher?

Grosse tête

C'est bizarre d'avoir mal à la tête. Je pense à ces cervelles d'agneau frites qu'on mangeait quand j'étais enfant, des masses douceâtres et molles, et je ne comprends pas comment "ça" peut faire mal. Avoir mal à la tête m'intrigue et m'agace.

Pelote

Je commence des billets que j'écrase en écrivant par-dessus ou que je ne mets pas en ligne, à quoi bon ? Je les garde pour moi, seul inconvénient, ils ne sont pas indexés par Google. C'est pratique, Google, pour les aiguilles dans les bottes de foin.

J'ai des courbatures, mal à la gorge, aux oreilles, au dos, les yeux qui pleurent. Pas de fièvre.

J'ai un chef qui nous raconte pour la centième fois ses aventures de G.O. au club Med (moniteur de voile) dans les années 70. Nouveauté de la semaine : les souvenirs liés aux chansons de Carlos qui servaient de jingle pour signaler au bon peuple que le buffet était ouvert.

J'ai réussi à caser "Bises et zou !" en réunion (de spécifications détaillées, pour ceux qui voudraient avoir une idée de l'ambiance).

J'ai une chef qui me charge du compte-rendu de la réunion mais m'accable d'annexes en tout genre, pour le cas où "je serais perdue" (elle ne sait pas ce qu'elle risque, mais j'espère que les autres vont s'amuser, la minutie dans les notes prend des dimensions de révolte dans certaines situations (au moins la première version, je sais bien que tout cela finira poli et vernissé comme d'habitude)).

J'ai deux pages à lire et à colorier (je vous jure que c'est vrai1) selon les critères j'aime/je n'aime pas, c'est vrai/c'est faux (j'ai volé un stabylo bleu au bureau, il me manquait une couleur).

J'ai encore des cartes de vœux à écrire — à la famille, les dernières, je devrais y arriver en regardant Columbo. Finalement je ne vais pas détruire ce que j'avais copié hier. Je vais le mettre en ligne après minuit, ça fera le billet de demain. Demain sera long et sans doute pas très amusant.


Note
1 : ajout en janvier 2018 : le père d'un ami me faisait passer un test de personnalité pour m'aider à changer de boulot.

Quelques nouvelles

  • regardé Divine mais dangereuse pour expliquer à C. l'association d'idée qui avait mené au déguisement pour les quarante ans de O.
  • regardé 7 jours et une vie, sur la lancée. Edward Burns reste l'un des plus beaux acteurs actuels, étrange qu'on ne le voit pas davantage.
  • regardé Un jour sans fin pour la x-ième fois. Que d'efforts pour une journée parfaite.

Oui, j'ai fait le pont.

Attaqué le classement des papiers accumulés depuis deux ans dans un carton ayant contenu des oreillers. 60 x 50 x 35 cm de papiers. Retrouvé la carte de Ch. datant de janvier dernier, et donc l'adresse pour lui écrire.

Coup de fil de mon garagiste qui a trouvé le billet que je lui ai consacré. C'est embarrassant. Il nous a donné l'adresse du garage où il travaille désormais.

Malade. C'est pénible. (Retrouvé en triant et classant mon attestation de carte vitale. Elle est périmée).

Les gens vous trouvent bizarre, il est possible que vous soyez simplement malade

Samedi soir, désir de billet court après une journée fatigante et peu enrichissante (je crois que j'ai mangé trop de chamalows).

Guillaume me fournit donc une idée simple et facile, le test en ligne. J'ai fait celui qu'il proposait, puis le site proposant "quel livre êtes-vous", je n'ai pas pu résisté.
Au total, il me semble qu'il se dessine une certaine cohérence entre les deux tests, une cohérence un peu inquiétante.

Tout cela m'éloigne de la discrétion prônée par Tlön, mais je ne pense pas que mon blog attire beaucoup de marketteurs: que pourraient-ils me vendre? Ce que je cherche n'est pas à vendre.


Quel pays êtes-vous?

You're South Africa!
After almost endless suffering, you've finally freed yourself from the oppression that somehow held you back. Now your diamond in the rough is shining through, and the world can accept you for who you really are. You were trying to show who you were to the world, but they weren't interested in helping you become that until it was almost too late. Suddenly you're a very hopeful person, even if you still have some troubles.

Si je comprends bien, j'ai eu des problèmes, mais je vais mieux.
Je confirme, j'ai eu des problèmes, mais je vais mieux.


Quel livre êtes-vous?

You're Pale Fire!
You're really into poetry and the interpretation thereof. Along the road of life, you have had several identity crises which make it very unclear who you are, let alone how to interpret poetry. You probably came from a foreign country, but then again you seem foreign to everyone in ways unrelated to immigration. Most people think you're quite funny, but maybe you're just sick. Talking to you ends up being much like playing a round of the popular board game Clue.

Evidemment, en voyant apparaître ce titre, j'étais enchantée, mais après lecture du commentaire, je suis un peu embarrassée : ce n'est pas forcément faux, mais n'est-ce pas un peu théâtral et mélodramatique?
Je suis retournée dans le test, j'ai coché des choix différents, pour tester le test. De tous les livres proposés que j'ai réussi à faire sortir de la machine, Pale Fire est de loin mon favori (ce qui est normal, puisque Pale Fire fait partie de mes cinq ou six livres favoris).

Comment l'entendez-vous ?

J'ai une otite.

Je découvre que j'utilise l'oreille droite pour le téléphone fixe et l'oreille gauche pour le portable.
Enfin, quand les deux (oreilles) sont en ordre de marche.

Malade

Dormi de neuf heures à midi, de deux et demi à sept heures.
J'y retourne.
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