Guère encourageant
Par Alice, lundi 25 mars 2013 à 21:39 :: 2013
Evidemment, nous encourager à lire Pierre Claverie («Lisez-le, il a des pages formidables sur le dialogue») pour découvrir en quatrième de couverture «La rencontre et le dialogue ont profondément marqué la personnalité et l'existence de Pierre Claverie, évêque d'Oran, assassiné en 1996»1
m'a donné envie de rire, parce que j'ai très mauvais esprit2.
Cela va dans le sens de cette sensation intérieure de vivre une période du genre des années trente: malgré les hommes de bonne volonté, le pire pourrait bien se produire; mais après le pire, il faudra reconstruire, comme toujours. Et c'est alors que le travail des hommes de bonne volonté prendra son sens.
Mais peut-être ai-je l'esprit trop porté au noir.
Notes
1 : Petit traité de la rencontre et du dialogue
2 : "Rire jaune?" me propose un ami. Non, rire sardonique, diabolique, parce qu'il me semble voir là , très précisément, l'œuvre du diable (dia-bolus, celui qui divise), parce que je sais que de ce genre d'événement, cet assassinat, certains concluront que le dialogue est inutile, que c'est la guerre (éventuellement civile) qu'il nous faut, et vaincre, et écraser; tandis que j'en tire la conclusion inverse, l'urgence de dialoguer avec ceux qui le souhaitent, dans la conviction que ceux qui souhaitent simplement vivre en paix avec leurs voisins, élever leurs enfants, rire et croire en leur Dieu, sont plus nombreux que les fauteurs de guerre — mais hélas discrets, silencieux, polis, bien élevés, et donc invisibles. Notre tâche, ensemble, est de devenir visibles, de ne pas céder la place à un petit nombre qui parle à notre place, bien plus fort que nous, les paisibles. Nous ne devons pas laisser une minorité mener sa logique de violence — mais l'histoire montre que généralement cette conclusion n'est atteinte que dans un deuxième temps; dans un premier temps la violence l'emporte. Peut-on, pourrait-on, apprendre à faire l'économie de cette première étape? Est-il possible de sauter par-dessus une marche de l'escalier? Je n'en sais rien, à vrai dire je n'y crois pas beaucoup. Mais il me semble de notre devoir d'essayer, de ne pas baisser les bras. Il est trop facile de baisser les bras, de ne pas combattre (combattre la violence: l'image même montre combien l'idée est difficile à concevoir et à mettre en œuvre).
m'a donné envie de rire, parce que j'ai très mauvais esprit2.
Cela va dans le sens de cette sensation intérieure de vivre une période du genre des années trente: malgré les hommes de bonne volonté, le pire pourrait bien se produire; mais après le pire, il faudra reconstruire, comme toujours. Et c'est alors que le travail des hommes de bonne volonté prendra son sens.
Mais peut-être ai-je l'esprit trop porté au noir.
Notes
1 : Petit traité de la rencontre et du dialogue
2 : "Rire jaune?" me propose un ami. Non, rire sardonique, diabolique, parce qu'il me semble voir là , très précisément, l'œuvre du diable (dia-bolus, celui qui divise), parce que je sais que de ce genre d'événement, cet assassinat, certains concluront que le dialogue est inutile, que c'est la guerre (éventuellement civile) qu'il nous faut, et vaincre, et écraser; tandis que j'en tire la conclusion inverse, l'urgence de dialoguer avec ceux qui le souhaitent, dans la conviction que ceux qui souhaitent simplement vivre en paix avec leurs voisins, élever leurs enfants, rire et croire en leur Dieu, sont plus nombreux que les fauteurs de guerre — mais hélas discrets, silencieux, polis, bien élevés, et donc invisibles. Notre tâche, ensemble, est de devenir visibles, de ne pas céder la place à un petit nombre qui parle à notre place, bien plus fort que nous, les paisibles. Nous ne devons pas laisser une minorité mener sa logique de violence — mais l'histoire montre que généralement cette conclusion n'est atteinte que dans un deuxième temps; dans un premier temps la violence l'emporte. Peut-on, pourrait-on, apprendre à faire l'économie de cette première étape? Est-il possible de sauter par-dessus une marche de l'escalier? Je n'en sais rien, à vrai dire je n'y crois pas beaucoup. Mais il me semble de notre devoir d'essayer, de ne pas baisser les bras. Il est trop facile de baisser les bras, de ne pas combattre (combattre la violence: l'image même montre combien l'idée est difficile à concevoir et à mettre en œuvre).