Hugo Pratt
Par Alice, dimanche 5 octobre 2025 à 22:34 :: 2025
Petit déjeuner, piscine, puisque c'était l'un des critères de choix de l'hôtel.
De nouveau de la chance pour se garer, de nouveau il Vicolo. Puis exposition Hugo Pratt, puisque si nous sommes venus maintenant toute affaire cessante, c'est qu'elle se termine le 19 octobre (et le dévoilement du pavement de la cathédrale le 18, mais lui aurait pu attendre une année de plus).
Belle exposition, calme et claire. Nous faisons des photos avec les habituelles problèmes de paralaxe. J'enregistre quelques références inconnues, Milton Caniff, Kenneth Roberts et Le grand passage. Films, images, masques africains et du Pacifique, «Si je désire nul eau d’Europe, c’est la flache — Noire et froide où vers le crépuscule embaumé». Cush; Les Ethiopiques reste mon préféré.
Je découvre à quel point Hugo Pratt a été contemporain de mon arrivée à Paris: 1986, exposition au Grand Palais, quel regret, je ne devais pas le connaître, je l'ai ratée à quelques mois près.
Nous montons jusqu'à la terrasse du palais pour découvrir les toits. Le vent s'est levé et il fait froid.
Retour à la place; en terrasse nous visualisons la piste de la course il Palio qui passe exactement à l'endroit de notre table. Ce doit être réellement spectaculaire avec les angles entre la ligne droite et le demi-cercle de la place en amphithéâtre et les montée et descente autour de l'anneau, trop d'accélération dans la ligne droite et c'est le crash dans les panneaux au prochain virage — capuccino, cartes postales, timbres «pour boîtes aux lettres oranges ne pas jeter dans les boîtes rouges», c'est une erreur, circuit parallèle je n'aime pas cela, j'espère que les cartes arriveront.
Retour à l'hôtel, coup de fil de O. qui rit beaucoup en apprenant que nous nous sommes inscrits en cours de Tai Chi (mais pourquoi est-ce si drôle? c'est de notre âge). Lui va participer à un concours de poker live en Vendée offert par sa copine et son meilleur ami. Ah. Voilà qui me paraît exotique. Coup de fil à maman qui m'apprend qu'ils n'iront pas à Agadir cet hiver: le Maroc organise la Coupe d'Afrique des Nations.
Le soir nous avons une dispute dont nous avons le secret sur le thème du Pacifique. Cette après-midi j'ai appris ou réappris que Stevenson était enterré aux îles Samoa. Aussitôt je me suis dit que cela constitu(r)ait une étape supplémentaire dans le projet Japon Australie, mais un coup d'oeil sur le globe m'a fait soudain (il serait temps) prendre conscience que le Japon est à l'ouest de Sidney: il serait donc plus logique de faire Samoa, Sidney, Japon, ce qui m'amène, là encore "soudain", à me dire que par bateau cela aurait davantage de sens (d'où partir? de Lima? ou Panama, en profiter pour traverser le canal?)
— Tu ne te rends pas compte des distances, un mois à m'embêter sur un cargo, non merci, sans moi.
— Mais c'est justement pour me rendre compte des distances, pour savoir, mesurer à la mesure de mon corps le décalage des levers de soleil… [le temps qui glisse hors des horloges, continu et non découpé en minutes et en jours. Il y a aussi dans tout cela la poursuite de Bougainville ou La Pérouse ou même Amélia Earhart. Il faudrait pouvoir mettre des toiles de fond aux paroles, ajouter les décors des imaginaires transportés. Comment transmettre ce que l'on pense sans cela? Et toujours Nabokov, «le plus étonnant est que nous puissions nous comprendre».] Tu auras quoi d'autre à faire? Ce n'est pas comme si tu auras des obligations. Faire ça pendant que c'est possible, avant de terminer recroquevillé dans un fauteuil d'un établissement lugubre…
— Sans moi.
H. a émis le souhait de voir les Marquises (encore un coup de Brel). Faut-il dès lors envisager deux voyages? J'ai intérêt à planifier le ou les budgets dès aujourd'hui.
Enfin bon. Si nous sommes encore vivants, si les voyages sont encore possibles. Aujourd'hui les avions de l'Otan ont coupé leur transpondeur.