Billets qui ont 'vêtements' comme mot-clé.

Polyphème

Télétravail.
Matin sur des combinatoires folles, du genre partager l'équipe en sous-groupes pour les faire passer par roulement deux semaines sur site, quatre semaines en télétravail (de quoi devenir dépressif, je pense, mais après tout, on m'a demandé de lâcher mon imagination); passer à la semaine de quatre jours; en choisissant entre le lundi, vendredi et mercredi, ou seulement le lundi et le vendredi; sans télétravail ou avec un jour de télétravail; avec les conséquences sur le nombre de personnes sur site et les chaises vides et la rotation à l'accueil des clients.

Reçu ma nouvelle coque de téléphone "The Hunting of the Snark", d'un très beau rouge, et mes tee-shirts "high & fines herbes" et "Bambi is a son of a biche" (je ne m'en lasse pas).

Entretien d'embauche à Polyphème. J'en parlerai plus si ça se concrétise. Un vrai changement de monde, à un salaire bien plus faible. A suivre.

Economie et politique - semaine du 5 au 12 juin

Journée de télétravail. J'ai donné des vêtements très anciens (une robe saumon de Bordeaux, soit trente ans, presque pas portée car achetée au moment de ma plus grande minceur). Je voulais les donner à quelqu'un parce que ce sont des vêtements qui passent au pressing et que je voulais qu'on en prenne soin car j'y suis attachée. J'ai donné des vêtements achetés pour ma fille il y a dix ans et qu'elle ne portera jamais, une robe rouge à pois blanc que je n'ai plus envie de porter à mon âge. Sortie au marché. Revu Taxi Driver que j'avais vu au cinéma en 1987, je pense, dans un cinéma du Boul Mich disparu depuis longtemps (à l'époque il y avait encore des cinémas porno, c'était une petite salle coincée entre).
C'est à peu près tout pour mes aventures palpitantes de la journée, donc je vous mets de l'info économique et politique.

Les entreprises se délocalisent aux États-Unis – Euractiv
Les entreprises sont confrontées à des charges administratives et à des coûts énergétiques élevés en Europe selon Stefano Mallia, le président du groupe des employeurs du Comité économique et social européen (CESE). Cette délocalisation d’entreprises concerne principalement les secteurs qui dépendent d’une forte consommation d’énergie. Le groupe des employeurs du CESE a poussé l’UE à introduire un « contrôle de la compétitivité ». Un tel contrôle supposerait que les conséquences d’une législation proposée sur l’environnement des entreprises soient analysées au cours des processus de prise de décision de l’UE.

Blockchain : consolider nos atouts – Institut Montaigne
La France a été pionnière dans l'écosystème international blockchain et dispose d'atouts techniques et réglementaires incontestables pour cette technologie. L’enjeu est désormais de développer notre avantage sur cette infrastructure numérique de confiance, en capitalisant sur ces avancées. À l’échelle européenne, le développement d’infrastructures de paiement qui s'appuient sur la blockchain serait clé pour notre souveraineté.

La gestion publique des risques – Cour des comptes
Le rapport s’attache à analyser concrètement la gouvernance de la gestion publique des risques, les processus qu’elle met en œuvre et les conditions de son adaptation à l’évolution des risques. Il émet notamment des recommandations pour rationaliser les dispositifs sectoriels de gestion des risques, pour améliorer la vision d’ensemble de la puissance publique sur les risques qu’elle supporte et sur les moyens qu’elle met en œuvre pour les gérer et pour expliciter et approfondir l’interaction entre l’État et la société.

L’Allemagne est-elle à nouveau « l’homme malade de l’Europe » ? – Institut Jean Jaurès
La récession allemande constitue une opportunité pour corriger certaines orientations économiques. Entre l’intervention étatique souhaitée par le chancelier Olaf Scholz et la volonté́ de l’industrie allemande d’avoir les mains libres, il y a une occasion de faire émerger un chemin pour la transformation écologique du modèle économique allemand, en développant davantage de technologies vertes dont le monde entier aura bientôt un besoin vital.

Santé et technologies : quelle entente pour nos professionnels ? – Institut Sapiens
Selon Gaetan Casanova, Isabella de Magny, Vincent Diebolt, le secteur de la santé subit une transformation profonde due à l’innovation technologique et aux évolutions démographiques. Entre la diminution des médecins, la désertification médicale (qui concerne 10 millions de Français), les professionnels de santé sont confrontés à des contraintes de taille. Pour les résoudre, ils considèrent qu’il est donc nécessaire d’exploiter les nouvelles technologies comme l’IA, qui libère du temps médical, pour réinventer le système de soins.

Je plie

Je plie les trois grenouillères premier âge que les trois enfants ont portées à la naissance. J'ai donné au fur à mesure tous les vêtements des enfants mais conservé une dizaine d'habits: ces trois grenouillères, une salopette emblématique de l'aîné (et je pense à la salopette du prince George qui a fait le bonheur de Petit Bateau: il me semble que la mienne est une Bonpoint, ce qui est plus élitiste), deux ou trois tricots portés par le dernier car les moins abîmés. J'ai aussi le manteau de laine de mes deux ans.

Je plie avec remords; voici ce qui reste de l'enfance des enfants; moi qui étais si heureuse d'emménager ici, je culpabilise désormais de vendre la maison où ils ont grandi, même si seul le dernier en paraît affecté — et encore pas beaucoup, sans que je sache s'il cache ses regrets devant notre joie ou s'il s'habitue à l'idée avec son fatalisme et son pragmatisme habituels.

Je plie ce qui reste et je songe à Viktor Klemperer, je songe à Klemperer retrouvant un album de timbres dans une malle après la guerre et s'exclamant, lui qui a tout perdu: «comme nous étions riches».

Comme nous sommes riches.

Des soldes et des rendez-vous

Petit déjeuner avec H. boulevard Raspail. Il va chez un client pour la journée, il m'a déposée près d'Assas. C'est devenu compliqué de circuler dans Paris, même l'été. Ça va être l'enfer à la rentrée.

Aujourd'hui le thème était l'écologie (le but étant toujours, je le rappelle, de fournir du vocabulaire). J'ai parlé ressources naturelles, pillage des ressources naturelles, famine, démographie, nourrir la planète, nucléaire, dépendance énergétique face à la Russie ou l'Arabie Saoudite. Sans doute pas assez parlé éoliennes ou panneaux solaires.
J'ai cruellement conscience de faire passer mes convictions (as opposed to une information objective). Mais je sais désormais que des écologistes pur sucre n'auraient pas ces scrupules.
Je pense trop.

Soldes à midi. Beaucoup plus acheté que d'habitude, sans doute l'indice que ces matinées me rendent heureuse (faire des essayages et constater qu'on est un gros tas devant le miroir (me) demande beaucoup d'énergie. Ce n'est pas une partie de plaisir mais un effort. Difficile de faire cela quand je n'ai pas le moral). Une robe et un tailleur rouges, deux chemisiers blancs, un pantalon noir, que des habits pour le boulot. La note était étonnamment peu salée, la moitié de ce que j'attendais: effet déstockage Covid?

L'après-midi, appel successif des deux propriétaires de Moret, que j'appellerai l'imprimerie (le grand entrepôt collé à la maison est le local d'une ancienne imprimerie) et le loft. Dans des styles très différents, le premier grincheux et le second enjoué, ils vérifient la même chose: que nous ne sommes pas des «visiteurs de maison», une engeance qui passe ses week-ends à faire perdre leur temps (et leur moral) aux propriétaires en visitant et en critiquant sans avoir l'intention d'acheter.
Je pose deux questions : avez-vous la fibre (non, pas à Moret) et comment la maison est-elle chauffée?

L'imprimerie est un homme plutôt négatif, qui m'explique que sa maison est en zone inondable. On dirait qu'il fait tout pour décourager la visite, «parce que ça donne du travail». Le loft prend la vie du bon côté et m'explique tout le bonheur de vivre à Moret, les commerçants présents en centre-ville, la forêt à deux pas (mais pourquoi s'en va-t-il?)
— Si vous voulez mettre des cloisons…
Je l'interromps: — Je n'achète pas un loft pour mettre des cloisons!
— Je suis bien d'accord avec vous.
J'ai l'impression qu'il a dû en voir de toutes les couleurs.

Visite prévue samedi pour l'imprimerie (je préviens que je serai transpirante du fait de l'aviron) et dimanche pour le loft.
La maison de Vitry est vendue (pour ceux qui veulent rêver et pour les riches, l'agence était Terrasses & jardins), Etiolles n'a pas fait signe, Saintry a envoyé un mail (propriétaire en Bretagne).

Le soir encadrement des débutants à Neuilly. Ça faisait longtemps: avec jrs le matin, j'ai totalement laissé tomber les entraînements d'ergo. J'ai oublié de dire que j'ai écrit le 13 juillet à l'organisateur de la coupe des dames à Angers pour qu'il m'indique quel club vers Fontainebleau participe régulièrement à la course: l'ANFA, le club organisateur de Ram' jazz. Je vais m'inscrire là-bas; ce sont mes dernières sorties à Neuilly, même si je ne le leur ai pas encore dit. J'ai fait trop d'efforts pour ce huit (revenir à la Défense le week-end, contrôler mon poids en permanence) pour trop peu de plaisir. Adieu.

H. m'attend depuis un moment. Nous dînons dans un excellent restaurant, servie par une serveuse très menue et très souriante. La rue entière est bloquée, transformée en immense terrasse, un orchestre de jazz joue au loin.

Journée dense

Je suis fatiguée, et quand je rentre, H. est en train de s'énerver au téléphone: un projet sur lequel il travaille depuis des mois, une avancée technologique à laquelle il croit, est menacé par l'un des associés ("le voisin") qui pense pouvoir faire de l'argent facilement sans se plier au lent déploiement nécessaire.
Dans la boîte aux lettres une enveloppe: j'ai ma licence de théologie (baccalauréat canonique) avec mention Bien. (P*** neuf ans).

Journée dense.
Le matin, des profs de FLE (Français comme Langue Etrangère) nous expliquent la méthode (parler lentement, clairement, répéter beaucoup, insister sur la prononciation, féliciter, etc.) et nous présentent des outils (thèmes, fiches de vocabulaire,...).

L'après-midi, répartition des sept rôles de chaque matinée (café, accueil, administratif) et des goûters pour l'ensemble du mois.
Petits jeux, amusants, tournés vers la libération de l'énergie (tandis qu'hier c'était plutôt la mémorisation des prénoms). Leur simplicité m'enchante, comme se mettre sur deux files (soit deux groupes de dix) et se classer sans parler par ordre alphabétique des prénoms ou de mois de naissance. C'est tout simple et très amusant.

Jeux de rôles, "que faire si" : si un participant drague, s'il accapare la parole, s'il avoue être à la rue et appelle au secours, si une dispute se déclenche, si un groupe de même langue se renferme sur lui-même et ne participe pas…
En gros, il faut garder son calme et en référer aux organisatrices.
A propos d'un participant qui coucherait à la rue : — Ne culpabilisez pas. Vous constatez les situations, vous n'en êtes pas responsable. Ne prenez pas sur vos épaules un fardeau trop lourd.
A propos de se sentir inutile, de ne pas être sûr d'être utile : — Il faut l'accepter. Vous ne saurez jamais si ce que vous faites est utile, si les gens en face en retirent quelque chose. Il faut l'accepter.

Ce que j'aime et me paraît difficile (difficile de ne pas prendre une posture professorale), c'est le principe de réciprocité au cœur de la démarche: nous venons proposer de la conversation en français, mais les "élèves" peuvent proposer de la musique, du sport, de la danse, de la cuisine, du théâtre, n'importe quoi dans lequel ils sont compétents et qu'ils ont envie de partager: les ateliers de l'après-midi servent à cela.
J'essaierai d'y assister la dernière semaine de juillet (le reste du mois je ne participerai qu'aux conversations du matin).


Vélib matin et soir. Géniaux, les domaines cyclables. De gare d'Austerlitz à rue de Seine dans des couloirs réservés. Il y a clairement une aristocratie des cyclistes en fonction des vélos — je suis tout en bas sur mon Vélib.
Acheté une nappe orange pour le salon et des sandales en remplacement de celles cassées à Tarascon il y a quatre ans.

Inavouable

Puisque j'ai très froid je profite d'être recluse pour porter ces collants que personne n'aime à la maison — et que je ne peux pas porter au boulot.




Avertissement :
Possibilité de s'abonner gratuitement aux retransmissions du Berliner Philharmoniker avant le 31 mars
Un blog qui essaie de ne pas parler de confinement, et en l'occurence de géographie criminelle.

Au fait, j'oubliais : L'Argus de l'assurance a repoussé la remise de ses trophées au 23 juin. Il est donc possible de considérer qu'à cette date la France sera à peu près tirée d'affaire — si une seconde vague de contamination ne déferle pas — j'ai eu l'impression qu'on en parlait en Chine.

Chou blanc

Encadrement des débutants. Cool: deux débutantes, trois confirmés. Les débutants sont doués cette année, très bon équilibre, yolette stable.

Passé dans deux magasins le soir dans l'espoir vague de faire les soldes. J'ai décidé de me faire une garde-robe pro, ie bleu marine, blanche, beige (les trois B. Je plaisante mais pas tout à fait. Je n'irai pas jusqu'à adopter le tailleur, je n'aime que les robes).
Rien trouvé. Ce sera pour une autre fois.

Pris un Mobike pour rejoindre H. Comme nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord sur un restaurant dans le quartier, nous avons repris la voiture et échoué au Bambou (rue Baudricourt), le plus vietnamien des Vietnamiens. Salade de papaye et crêpe de porc accompagnée de mystérieuses feuilles (lotus d'eau? mûriers?): beaucoup trop mangé.

Dimanche : Sienne

— J'aime beaucoup cette couleur.
— Je crois qu'on dit terre de Sienne.
— Ah oui, suis-je bête. Regarde ce bleu. Est-ce qu'on ne dit pas aussi bleu de Sienne ?
— Pas étonnant : tu as vu le ciel hier soir ? C'est exactement cela.
— Et cinq cents plus tard, il n'a pas vieilli, toujours le même bleu.
— Normal, on a changé les ampoules des étoiles.

Errances qui nous mènent à la basilique St François (j'ai déjà oublié ce qui fait une basilique. Ce doit être un lieu de pélerinage, je crois). Ce n'est pas tant que les osties ne se décomposent pas depuis 1730 qui m'étonne que le fait qu'on en mange une de temps en temps…
Je vérifie le soir qui est Viligiardi, son Gesù Buon Pastore me paraissant un montage photographique: non, 1893, ce ne sont que des moutons hyper réalistes sur des épaules quattrocentiennes. Peut-on parler de kitsch si l'intention était sincère?

De tous côtés, à tous moments, une enfilade de rues permet d'apercevoir la campagne ou un clocher. La ville est pavoisée, les tambours résonnent. (Quelques recherches plus tard, je crois comprendre qu'il s'agit de la fête de la Visitation. Catherine de Sienne a fondé l'ordre de la Visitation (damned, je viens de comprendre que Catherine de Sienne vient de Sienne!)). Apparemment c'est la fête du quartier de la girafe ("Festa Titulare", j'ai l'impression qu'il y en a une par quartier tout au long de l'année).

Parce que nous avons décalé nos horaires (prévoyant d'être dans un musée aux heures les plus chaudes), nous sommes seuls ou presque dans le Palazzo Pubblico (nous ne monterons pas dans le clocher de Quantum of Solace ), et seuls sur la terrace (la loggia) qui donne sur l'arrière du campo. Ne rien prévoir permet d'être surpris par tout, l'Italie est la plus merveilleuse place pour cela: chaque lieu paraît une apothéose indépassable jusqu'au suivant.

Achat de bottes jaunes, de sandales rouges, d'une écharpe rose.

Plus tard encore ce sera Santa Maria della Scalla. Je note ici Domenico di Bartolo, dont je n'avais jamais entendu parler et qui est extraordinaire.
Des salles recueillent les œuvres d'art de Norcia et un film montrent les pompiers dégageant tableaux et statues. (Notons au passage la belle indifférence aux touristes à la fois dans la ville et sur internet: quelques traductions en anglais, non systématiques, et c'est tout. Débrouillez-vous (mais dans les livres en italiens, des traductions de Jacques Le Goff)).
Nous sommes seuls à nouveau dans l'église. Je reconnais la scène de St Jean, la guérison à la piscine de Béthesda.

Il est six heures, tant pis pour le Duomo, nous reviendrons. Il faut encore faire des courses, reprendre la casa dei Rosso dans laquelle nous avons repéré une supérette. Achat chez "l'arabe du coin" (qui a travaillé gare de Lyon) pour les fruits et légumes (ils sont beaucoup plus fermes que chez nous: parce qu'ils n'ont pas poussés sous serre?), retour en évitant la voie rapide du matin.

Pieds dans la piscine qui n'est pas si froide. Cependant pas le courage de tenter la baignade. Devant nous oliviers jusqu'à l'horizon, pas une lumière dans le soir qui tombe.

Pluie

Ramé sous la pluie (à l'origine, je pensais faire de l'ergo (mètre : du rameur)). Double canoë avec Dominique, Tristan a joué la prudence.

Le soir je fais chercher mon chapeau gris puis (c'est sur mon chemin), je passe à la Procure. J'erre longtemps, rien ne me repose autant. Je trouve un (le?) livre de mon prof d'allemand. Je découvre, ce que j'avais entraperçu sans en prendre la mesure, que c'est un philosophe spécialiste de Tillich: c'est généreux, pour une poignée (au sens propre: cinq) d'étudiants adultes dont trois sur cinq n'ont pas l'intention de devenir pasteur: cette capacité à fournir des cours de haut niveau à des amateurs avides de connaissances sans utilité immédiate me sidère. Quelle chance pour nous, quelle irrationalité (inefficacité, mauvaise allocation des ressources?) pour la société. Ou pas? Y a-t-il un espoir de retour sur investissement à long terme, un retour que personne n'imagine ou ne comprend? (à ce moment-là de mes réflexions, il y a toujours un étudiant terre à terre pour me faire remarquer ces cours, nous les payons).

J'hésite devant le rayon St Thomas. La Somme existe en dizaines de fascicules noirs (repris sous les titres communs: "les actes humains", "la grâce", etc), bilingue latin, ou en cinq forts volumes. Le traité des vertus en petit format n'est pas en rayon, et le gros volume coûte 122 euros… et je ne suis pas sûre de le lire. Tant pis. Je le feuillette un peu, c'est toujours la même découverte et le même souffle coupé devant une œuvre systématique qui a voulu couvrir tout le champ des possibles. Quelle ambition et quelle réussite. Comment a-t-il fait pour écrire autant (à la plume!) Et comment se fait-il que je n'arrive pas à lire ce que lui a trouvé le temps d'écrire?

Acheté :
- Père Matta El-Maskîne, L'expérience de Dieu dans la vie de prière
- frère Didier-Marie, Atlas Thérèse d’Avila
- Une année avec Saint Augustin
(et toujours dans mon sac l'éternel Beowulf que je n'en finis pas d'annoter.)

Je sors sous l'averse, il pleut de plus en plus fort, je suis trempée comme une soupe (j'ai toujours supposé que c'était une sorte de métonymie, qu'on voulait parler du pain: trempée comme le pain qu'on mettait dans la soupe).
J'étends tout en arrivant, je bourre les chaussures et j'enveloppe mes gants de journal.

Enquête

Les questions sont ici.
Réponses apportées le 25 mai 2015.

1/ Aimez-vous passer du temps dans votre salle de bain ?
Non. Cette question me fait prendre conscience que je fuis la salle de bain: "en retard, en retard".

2/ Le stress vous a-t-il déjà fait perdre vos moyens ?
Oui. Une impression d'endormissement, une extinction de voix…

3/ Faites-vous appel à des professionnels quand vous déménagez ?
Cela n'est encore jamais arrivé. Trop cher. Mais la prochaine fois, j'espère.

4/ Si vous ne l'êtes pas, pourriez-vous être libraire ?
Peut-être. Le côté administratif me gonfle d'avance.

5/ Êtes-vous déjà parti en voyage seul ?
Oui. De façon générale, j'aime être seule (la vie en famille est une constante adaptation).

6/ Que faites-vous quand vous ne parvenez pas à dormir ?
Je lis. Mais généralement j'arrive à dormir.

7/ Possédez-vous des pièces de monnaie étrangères ?
Oui. J'ai même un début de collection de quaters de tous les Etats des Etats-Unis.

8/ Avez-vous déjà regretté de vous être séparé de quelque chose que vous aviez jeté ?
Oui, des vêtements, deux robes, un gilet rose qui fut ma seconde peau pendant quatre ou cinq ans autour de mes vingt ans.

9/ Êtes-vous d'un naturel curieux ?
Oui concernant ce qui m'entoure, non concernant la vie privée des autres (mais ce qui est du respect est parfois considéré comme de l'indifférence — la vie est compliquée).

10/ Vos amis habitent-ils majoritairement à proximité de chez vous ?
Non.

Un grand moment de solitude

Comme il fait très beau, les rameurs sont revenus en nombre et le vestiaire est plein.
Comme je n'ai pas de contrainte horaire, je passe sous la douche dans les dernières.

Quand je ressors, tout le monde est parti. Slip, soutif, crème sur le visage écarlate, coup de peigne, pull fin à manches courtes, boucles d'oreilles (l'ordre peut paraître bizarre, mais comme je suis seule, j'en profite pour évaporer)… Où est ma jupe?
Je l'avais posée sur le banc devant les casiers, elle n'est plus là. Elle devait gêner pour ouvrir les-dits casiers, quelqu'un a dû la pousser, j'explore du regard le vestiaire, le sol, le dessus des casiers…
Rien.

Ne paniquons pas. Je partage mon casier avec une autre rameuse: je sors son sac et le fouille, au cas où elle y ait fourré ma jupe (en laine, très souple: un petit tas de tissu qu'un cerveau en manque de sucre peut prendre pour un tee-shirt, une serviette, surtout s'il est en train de discuter).
Rien.

Il est deux heures passées, je suis pieds nus en slip dans le vestiaire désert. Que faire? Sentiment de dénuement tel que celui des rêves où l'on se retrouve nu dans la rue sans que personne ne paraisse s'en apercevoir.
Mais dans le cas présent, si je tente l'expérience, il est probable que quelqu'un s'en apercevra.

J'ai enlevé mon pull, remis le tee-shirt rouge du club et un collant (qu'heureusement, chaleur oblige, je n'avais pas utilisé aujourd'hui), mes baskett, et je suis retournée au bureau.
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