Billets qui ont '2023-08-17' comme date.

L'Allemagne enfin

Hôtel recommandé à Châlons: Le Renard, sans prétention et efficace.
Je m'endors sur mon clavier. Je me couche. Plus tard dans la nuit j'entends vaguement H. déclarer «il reste un bug, tant pis, je me couche».
Plus tard encore je me réveille et pense «mais s'il reste un bug, tout ce qu'il a fait ces derniers jours ne sert à rien, rien ne va être utilisé»; plus tard encore je me réveille et pense «il va se réveiller avec la solution».

Il s'est donc réveillé avec la solution, ce qui nous a valu deux heures de programmation pendant lequel j'ai écrit un billet de blog et fais vingt minutes de Tabata.

Passage chez mes beaux-parents, reprogrammation de divers appareils après l'installation de la fibre. Ils vont bien mais lui a mal partout, elle se déplace difficilement — lui a mal partout, elle se déplace difficilement, mais ils vont bien. Ils nous remercient trois fois d'être passés et j'ai honte de passer si rarement. Nous leur laissons l'ordinateur d'H. — pour éviter de le perdre, qu'il soit volé, qu'H. travaille — et mes beaux-parents plaisantent: «nous avons l'ordinateur en otage, nous savons que vous allez repasser».
C'est vraiment la honte.

Départ vers deux heures et demie. Je dors vingt minutes puis je blogue, nous échangeons nos places au bout de deux heures. Il fait très chaud, la conduite allemande est plutôt agréable, sans agressivité. Il y a beaucoup de monde. Nous arrivons à Gießen à sept heures et demie et trouvons un hôtel dans le centre. Personne et porte close, la carte-clé s'obtient en s'enregistrant sur un automate.

Nous n'avons pas beaucoup avancé (450 km?) mais nous sommes très fatigués. Demain sera un autre jour. J'apprends tard le soir qu'hier, l'aéroport de Francfort a été inondé.

Photo d'une caravane dans une station-essence. J'ai supposé que l'effet miroir était destiné à minimiser le réchauffement à l'intérieur de l'habitacle. Pas sûr qu'il soit facile de rouler derrière cela (éblouissant) mais c'était très joli.

Préparatifs

Faire ou ne pas faire de canoë? H. avait d'abord dit non («je n'ai pas terminé ma livraison, j'ai encore du travail»), puis oui (en revenant de la boulangerie, celle qui est loin, près de l'église: «j'ai changé d'avis, il fait un temps à faire du canoë»), mais c'est moi qui ai alors dit non («on va faire du canoë, il sera midi, tu vas faire la sieste (NB: à cause du diabète), tu vas te mettre à travailler à cinq heures: ce n'est pas possible»).

Travail, donc; pendant ce temps je range le premier étage, je fais tourner une machine. Il y a eu un orage cette nuit, la terrasse n'est pas assez sèche pour que je termine de la passer à l'huile de lin. Coup de fil d'un camusien, il voudrait reprendre le travail sur les Eglogues, «parce que vous comprenez, on s'intéresse à RC en Amérique, on va traduire Le grand remplacement, ce serait bien d'en profiter pour faire connaître son œuvre littéraire.» Ah ben c'est sûr, les gars du Ku Klux Klan, les Eglogues, ça va les passionner. Comment faire comprendre à ces zemmouriens qu'ils me font horreur? (Je ne m'attendais pas à ça. Quand on m'avait parlé du projet, j'avais cru à un vrai désir de littérature, mais c'est juste… juste… en fait je ne sais pas ce que c'est. Du snobisme? Un désir de publicité? Je ne comprends pas.)

Messe, c'est l'Assomption tout de même.

En rentrant, je propose quelque chose qui paraissait plaisant mais qui va se révéler une grave erreur: «si on allait déjeuner à St Mammès, chez le caviste ou dans le nouveau restaurant en bord de Seine?»
Nous y allons à pied. Il est une heure de l'après-midi, c'est plein, idéalement placé en bord de Seine. Nous reconnaissons le propriétaire, il a un restaurant à Moret, plutôt style raclette: «nous l'avons fermé en juillet août». Spritz à la mandarine, discussion avec nos voisins qui ont abordé en canoë au pied du restaurant.

Il faut rentrer. H. titube, ne se sent pas bien. Elevée à la campagne, je demeure persuadée qu'une bonne promenade aide à digérer. Mais il ne va vraiment pas bien, je suis inquiète (sans le montrer) et je me sens vaguement coupable (moi et mes idées). Nous nous arrêtons le long du Loing sur une aire de pique-nique pour qu'il se repose et moi-même je m'endors dix minutes. Le spritz était fort.
Nous rentrons.
Dans l'après-midi j'étudie Les âmes baltes. Histoire de Romain Gary. Je me mets au repassage, termine Night onEarth, regarde Mystery Train. Comme c'est étrange, voilà un film que je suis allée voir deux ou trois fois au cinéma, quand le Champo faisait des rétrospectives Jarmusch. J'y retournais car j'étais si fatiguée que je m'endormais au milieu et ratais la fin. Aujourd'hui je me rends compte qu'en fait, je n'en avais jamais vu plus que les dix premières minutes. En réalité je dormais toute la séance, et non quelques minutes.

Soudain dans la soirée, H. s'exclame: «J'ai oublié de me piquer hier! [à l'ozempic]. C'est pour ça que je me suis senti si mal cet après-midi!»
C'est la deuxième fois que ça arrive. Autrefois, Gvgvsse terminait certains de ses billets par: «toujours les mêmes erreurs». Que devrions-nous dire. Il faut que je mette en place des procédures, des pare-feux. Jusqu'ici je m'étais refusée à le faire, arguant que chacun est responsable de lui-même, mais finalement, puisque cela a des conséquences sur ma vie, autant le prendre en compte.
Je programme sur mon téléphone une alerte tous les lundis soirs.
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