Billets qui ont '2023-10-31' comme date.

Travaux d'hiver

Je ne suis pas retournée au planeur après les vacances: soit j'étais occupée le week-end, soit il ne faisait pas beau. Il faut dire aussi que je suis embarrassée: je me sens si nulle que j'ai peur d'ennuyer mes instructeurs. Je sais c'est idiot, mais c'est ainsi. Je mets tous mes espoirs dans le simulateur que H. doit m'installer. Si seulement j'arrivais à faire des progrès pendant l'hiver.

J'y suis retournée aujourd'hui pour les travaux d'hiver: démontage, aspirage, polissage… et l'ambiance, entre tension et une certaine vacance. Tout est suivi, noté; chaque pièce a sa durée d'utilisation notée en heures. Un planeur, c'est douze mille heures (indépendamment de la durée de chaque pièce qui est souvent bien inférieure). Si l'on considère que l'on sort trente week-ends dans l'année, dix heures par week-end, trois cent heures par an, cela donne une durée prévisionnelle de quarante ans. Est-ce que mes calculs sont bons? Est-ce qu'un planeur de club sort davantage?
Plutôt moins, je pense.

J'appends avec ébahissement que selon les stats, seuls cinq pour cent des pilotes de ligne font ce métier par passion.
— Mais alors, ils le font pour quoi?
— Pour le rapport salaire / temps libre.

Priez, bonnes gens, pour, lorsque vous prenez l'avion, tomber sur un pilote passionné, et si possible vélivole: il y a davantage de chances de s'en sortir en cas de pépin.

Courses à l'Intermarché du coin. Acheté une nouvelle plante verte dans un petit pot. Pas de prix à la caisse, bizarrement la caissière l'a passé en code bijouterie. (D'après internet, c'est un palmier Kentia, «endémique dans l'île Lord Howe». (Ça fait rêver.))
Nous avons également acheter une sorte d'aspirateur à main également lave-vitre. Fou rire en découvrant à la maison qu'il a été utilisé (pour une démonstration?) et remis sans vergogne en rayon. Il est tout sale. H. est furieux, mais nous n'avons pas de ticket de caisse.

Tibétain

J'avais prévu d'inviter A-C à la Table du Loup, mais le restaurant ferme: contrôle sanitaire, pas aux normes, il faut refaire toute la cuisine, trop d'investissements. Où vais-je acheter mon gin désormais?

J'ai donc changé pour le restaurant tibétain. Il s'avèrera qu'A-C n'aimera pas. (Mais comment aurait-elle fait au Tibet, son voyage annulé il y a deux ans pour cause de pandémie?)

Elle ne va pas bien, elle a perdu sa mère en octobre, elle est en deuil, à la limite des larmes à tout instant, sur tous les sujets. Je suis toujours effarée par la violence de la société qui s'imagine qu'il suffit d'un mois pour surmonter un deuil. Mon estimation, pour quelqu'un de très cher, est de deux à cinq ans. (J'appelle «surmonter» le moment où il reste le manque et le regret, mais plus la douleur. Pendant si longtemps (peut-être toujours?) on se dit: «ah tiens, il faudra que je lui raconte cela»).

Elle va prendre le train pour Romans, son fils aîné nous rejoint gare de Lyon. Il finit des études en montage vidéo et cinéma. Vingt-deux ans. Comme cela a passé vite.
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