Mise en forme de 5 à 7 heures, toujours dans la salle de bain. Je dors une heure. H. intervient pour diverses sauvegardes.
Mon intervention est la première de la journée. Je ne crois pas que je trouverai un jour une plus jolie salle de colloque. Je suis le petit VRP de la camusie. Je ressens de la gêne à donner, via le filtre de l'objet du colloque (fatum et téléologie) une image aussi biaisée des journaux de RC. Le regard est partiel, orienté.

Puis Médée, Dante, Michel Leiris.

(Plus tard un intervenant, le seul qui ait connu Camus, me demandera: «Mais pourquoi les Eglogues?» La réponse condensée qui me vint fut «Ça me fait rêver».)

L'après-midi est projeté un film formidable (La vie autrement) d'une réalisatrice belge Loredana Bianconi: interview de quatre femmes d'origine maghrébine ayant choisi de se couper de leurs racines pour vivre la vie dont elles rêvaient et racontant le prix de ce choix. Au-delà du sujet, ce sont quatre personnalités qui se dessinent, c'est très émouvant, d'une grande force de vérité, chaque femme réussissant sans en être consciente à être totalement des individus, uniques, et des archétypes.

H. et N. sont fatigués et viennent me chercher. J'ai le regret de "sécher" la fin de journée. Je trouve impoli de quitter la salle alors que des intervenants n'ont pas encore parlé (ou plus radicalement partir, quitter la ville, dès qu'on a parlé. Mais il faut dire que si mon but est prosélyte, il est aussi de m'instruire, d'apprendre le plus vite possible auprès des meilleurs (ou tout au moins des passionnés, ceux qui préparent des interventions pendant leurs vacances?)). Ce n'est pas forcément le cas des autresparticipants, souvent professeurs.