Beaux-parents à la maison. Pas de grec, pas d'allemand, pas de révision/écriture d'un article qui devrait être rendu depuis longtemps.

Mais du ménage (c'est un point positif, il n'est fait que sous la contrainte) et de la belote.

Pas de jeu (et je joue de plus en plus mal (sachant que je n'ai jamais très bien joué; cela ne m'intéresse pas assez pour que je mémorise les cartes et en déduise ce qui reste à chacun, comme cela doit se faire)).

Pendant une interruption (téléphone), O. joue sur son téléphone, R. continue deux pages de son PD James, je feuillette Souvenirs de la forêt noire de Frédéric de Towarnicki derrière moi dans la bibliothèque. Mathématiques; Platon qui voulait aller au-delà, les trouvant trop restreintes ou trop restrictives (intéressées par la fin et non l'archê, l'origine); Descartes qui aurait voulu atteindre en philosophie la rigueur mathématique (mais Platon employait-il la notion de philosophie dans le sens actuel? Non). Exactement ce que je suis en train de lire dans Ricœur, ça me fait plaisir.
Je commence à comprendre (il serait temps) ce que c'est qu'un cours: c'est une cartographie, un guide de voyage. Cela peut vous éviter de faire le voyage. Ce que je lis actuellement peut m'éviter de lire Platon (et visiblement "tout" Platon, car les différents thèmes sont appréhendés différemment de livre en livre), comme un guide peut donner une idée d'un lieu sans voyager.
Mais si je voulais vraiment savoir ce que j'en pense, il faudrait me déplacer sur place, il faudrait explorer par moi-même. Il faudrait lire Platon.
Je crois que je vais me contenter du guide. Dans le temps qu'il me reste, je ne peux plus me consacrer à la lecture totale que de quelques-uns.
La chance que nous avons, c'est que certains guides sont si bons qu'ils deviennent à leur tour destination en eux-mêmes. Ricœur sur Platon, c'est Ricœur (angle du langage, on ne se refait pas).

Dimanche et lundi, perdu un mille, gagné un mille.
Ce soir, perdu les deux.