Billets qui ont 'Oz' comme oeuvre.

Recherche de mécanismes

— Prison Break saison 1. La question que se pose le scénariste est la suivante: quel est à ce stade du récit l'élément indispensable au plan d'évasion? Puis il le fait disparaître: un morceau de peau tatouée, l'accès à la cabane d'où part le tunnel, le jeu de la trappe dans l'infirmerie, etc.
— Oz saison 2. La question est "qu'est-ce qui pourrait déstabiliser ce personnage, quel est son point faible?" Adebisi et l'Afrique, Vern et ses fils, O'Reilly et son frère… La réponse est très souvent la famille. La famille est le lieu de la force et de la faiblesse.

Ainsi fait-on survenir les péripéties. C'est assez simple. Beaucoup plus difficile, comment les résout-on ? Comment passe-t-on outre ?
A étudier: les jeux d'entrées/sorties de personnages, car nous sommes en milieu clos. Faire entrer un nouveau personnage n'obéit à aucune règle, c'est l'occasion pour le scénariste d'exercer son arbitraire. Mais chaque personnage doit arriver avec une histoire déjà riche saturant l'espace de nouvelles lignes de force (un clan, une famille, un savoir-faire (la loi, le baskett, le violoncelle, la drogue, la haine raciale,…), des appuis extérieurs, etc) et obligeant chacun à se repositionner. Trois ou quatre phrases, quelques gestes, suffisent à chaque fois à faire comprendre les nouvelles hiérarchies au téléspectateur.

— Pierre qui brûle : cinq opérations, cinq lieux, cinq moyens, en crescendo: un musée, une prison, un commissariat, un asile d'aliénés, une banque; des uniformes, un camion, un hélicoptère, une locomotive, un hypnotiseur. Amusant de constater que le téléphone portable transformerait considérablement les derniers chapitres.

semaine 19

lundi 5 mai
Cours de step. J'adore ça, je suis d'un ridicule achevé et ça me fait rire (mon côté maso). Il doit y avoir peu de personnes manquant autant de coordination que moi. Et je suis incapable de me souvenir de trois pas de chorégraphie. Et je suis incapable de suivre un rythme (H. était d'abord incrédule, désormais il est mort de rire quand il me voit taper dans les mains à contretemps d'une salle entière: «mais enfin, tu n'entends pas la batterie? Bom, bom bom?») Ben non. Enfin si, mais je ne parviens pas à me caler sur un rythme. Une des explications possibles serait que je pense trop (mais pas assez vite): au lieu de taper dans mes mains, je pense "il faut que je tape dans mes mains", et c'est déjà trop tard, j'ai pris du retard…

PS. Merci, Jim, vraiment.

mardi 6 mai
''Tea & tattered pages'' rue Mayet était ouvert. J'erre dans les rayons. Voyons… Il y a deux livres de Woolf, j'hésite devant un beau Capitaine Blood relié (édition Vintage 1922). Je cherche… je cherche quoi? quelque chose qui commence par un W… le titre c'est W… et l'auteur… un P ou un M, les deux je crois, puisque je ne savais pas où chercher chez WH Smith… (Je me demande si beaucoup de personnes se mettent à chercher un livre précis dont ils viennent d'oublier le titre et l'auteur parmi des milliers de livres dans une minuscule librairie). Ah si, Wolf solent. (Mais l'auteur m'échappe toujours et mon blogueur arrive).

Restaurant coréen. Très jolies tuniques aux murs. Très bon, copieux, un peux gênée de manger copieux dans un restaurant coréen (à quoi certains répondraient que décidément, ma mauvaise conscience de gauche ne m'abandonne pas. Mais bon. C'est vrai que je suis un peu gênée, et gênée par l'indécence-même de cette gêne (on fait ou ne fait pas, on ne se paie pas le luxe de faire en étant gêné).) Le thé à la jujube sent la grenadine. Discussion sans même dire du mal des absents. On est bien. A faire plus souvent.

mercredi 7 mai
— Mettez-vous en avant, parlez de ce que vous avez à apporter, et ne dites rien de vos défauts si on ne vous pose pas la question, il sera toujours temps de les découvrir.

(J'aime beaucoup dans la pub pour la clio "signe extérieur de richesse intérieure", l'homme qui commence: «Je ne fais pas la vaisselle» puis qui précise «mais je l'essuie».)

jeudi 8 mai
Ne rien faire à ce point… J'aime.
Il fait beau, fenêtres ouvertes, velux sur ciel bleu, chants d'oiseaux.
Grasse matinée, blog (non ça ne se voit pas), une heure au téléphone avec Agnès (je ne savais pas qu'il y a une différence entre les aubes masculines et les aubes féminines), barbecue, Pierre qui brûle de Donald Westlake, sieste, Oz saison 3 deux premiers épisodes.

vendredi 9 mai
Départ de H. et C. à 7h30 (championnat FSGT de tennis de table), sport, cigarette, glace plombière, Saint-Félicien, glace au chocolat, place nette sur la mezzanine, sieste de dix minutes, décidément il ne pleut pas, tonte de la pelouse, ampoules, pâtes fraîches, douche, lit.

samedi 10 mai
Vautrée toute la journée devant Oz saison 1 (puisque je ne veux pas terminer la saison 3 sans H.) en fumant un demi paquet. Manquait que la bière. Rien préparé pour demain.

dimanche 11 mai
Sport oblige, H. est à Tarbes avec C.
Réunion de la famille de H. dans l'est de la France. J'emmène les deux plus jeunes.
— Mais enfin, maman, pourquoi on y va? Tu n'as aucun lien avec eux.
Je suis un peu choquée qu'il fasse une déjà une différence si nette entre les deux branches de la famille.
— Mais vous? C'est vous le lien, vous appartenez autant à cette famille-là qu'à l'autre.

Mouais. Ils voudraient surtout échapper aux trois heures de voiture et pouvoir jouer à l'ordinateur toute la journée. C'est toujours pareil, chaque fois qu'ils ont du temps libre, on leur occupe de façon inepte.

Du blog comme instrument d'auto-discipline

Parfois il me vient comme une paresse d'écrire.

Ce n'est pas le célèbre "à quoi bon?", parce que, que nous l'avouions ou non, nous connaissons tous la réponse à cette question: on écrit que pour soi, pour le plaisir ou le besoin d'écrire. Toutes les autres raisons, de l'exhibitionnisme au désir de partage ou de diffusion des connaissances en passant par la prétention, sont secondaires. À "à quoi bon?", la réponse est "moi" (en d'autres termes, "parce que je le vaux bien"). Il me semble d'ailleurs que beaucoup de blogueurs arrêtent de bloguer ou ralentissent nettement quand ils ont tissés suffisamment de liens dans la vraie vie, quand leur recherche (inconsciente, sans doute, car qui aurait pu prédire il y a deux ou trois ans que les blogs seraient un moyen si efficace de rencontrer des gens et de se faire des amis (je me souviens de cette presse catastrophiste et ignorante parlant d'une génération qui ne vivrait que dans un monde virtuel "c'était terrible, qu'allait devenir la société?")) de contacts a été satisfaite: ils ont moins besoin d'écrire, ils ont trouvé autre chose qui les satisfait davantage que l'écriture.

Ce n'est pas non plus le manque de sujets. Souvent il est vrai il me manque le type de sujets que j'aime tant chez les autres blogueurs, l'anecdote cocasse: un peu de mise en scène, un peu d'habillage, et hop, un billet court (parfois long, ce n'est pas un critère, mais j'envie de savoir faire court), drôle, bien enlevé. C'est ce que préfère chez les autres, c'est ce que je ne sais pas faire. Ma vie manque d'anecdotes cocasses isolées, elles ne sont souvent cocasses que suite à trois pages d'explications maladroites.
Laissons tomber.

Il reste deux types de sujets: les introspections (mais je crains d'écrire comme la blogueuse X.) ou les revues de livres (mais je crains que Y. ne se moque de moi (in petto, mais quand même)).
Ce ne sont pas de véritables raisons pour ne pas écrire. Dès qu'on se met à écrire publiquement, on sait qu'on est ridicule, forcément ridicule, aux yeux d'un certain nombre de lecteurs (heureusement inconnus pour la plupart. C'est plus dur de savoir que c'est aux yeux de lecteurs qu'on connaît, encore plus aux yeux de lecteurs qu'on estime).
Mais finalement ce n'est pas si grave. D'une certaine façon, on s'en fiche un peu malgré tout. Plaire n'est pas un bon critère d'action, notre époque semble même s'attacher à prouver que c'est un très mauvais critère (déplaire systématiquement aussi, d'ailleurs, comme ne le comprennent pas certains). (Alors quoi? "Rester soi-même"? Non, continuer à se chercher, continuer à élaborer les critères de son action: que veux-je faire? que voulais-je écrire? (pour un éloge du tâtonnement)).

Non, il me vient une véritable paresse d'écrire: aligner un mot après l'autre, écrire le mot suivant si évident que j'ai envie de ne plus écrire qu'un mot sur trois ou quatre, de sauter les étapes intermédiaires entre le début et la fin du paragraphe, tant il me semble que la fin se déduit du début et qu'il est inutile de dérouler les étapes de la pensée. Mais sans cheminement, la pensée devient obscure, il faut tout écrire entre deux points, tracer la courbe. Je me sens paresseuse.
Et pendant que j'écris, je ne fais pas autre chose, je ne lis pas, je ne regarde pas ou ne re-regarde pas la saison 1 de Oz, mais pendant que je re-regarde la saison 1 de Oz je n'écris pas; or il n'y a qu'écrire qui oblige à penser, à obtenir un certain affûtage du raisonnement. C'est un détour nécessaire qui oblige à poser devant soi les mots, les idées, les images, à trier, à ordonner, à jeter. C'est le moment où l'on ne peut plus tricher avec l'informe, l'à-peu-près.
Est-ce si important d'affûter sa pensée?
Pour moi, oui.
Il reste que le blog n'est sans doute pas le meilleur lieu pour cela, ou même le lieu pour cela. Son intérêt, c'est qu'en étant public, il devient une sorte d'obligation morale: si je n'écris pas, il sera public que je n'écris pas.
Et si j'écris sans publier?
J'ai essayé: je ne m'y tiens pas.

Dernière cigarette

« Je ne veux pas mourir sans avoir revu une queue.»

Oz saison 3, une prisonnière dans le couloir de la mort

Insidieuse propagande

Oz est à la foi ce que Jack Bauer est à la torture.
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