J'ai étouffé des sanglots durant le générique de fin, ce qui paraîtra absolument invraisemblable à ceux qui verront le film. C'est cet invraisemblable même qui m'a submergée, ce sentiment aigu, que j'éprouve de plus en plus souvent, de l'incommunicabilité du monde, ou plutôt du ressenti du monde. Ce film n'a rien d'extraordinaire mais reprend et fond trente ans de mythes geek, les doux dingues nés des comics et de Stars War et de Spielberg et de Tolkien et de D&D et d'internet… Il y a trente ans, les geeks n'existaient pas. Point d'étape, synthèse provisoire.

Enfin bon. En attendant c'est très drôle, raisonnablement vulgaire et sentimental (je veux dire pas trop, sans aller jusqu'à l'écœurement), et les yeux et la peau de Paul sont admirables. Admirables aussi les routes de l'Ouest américain, un côté Duel plus que Men in black, à mon sens, avec toujours ce léger vide, ce certain vertige, devant ces routes si droites dans ces paysages austères.

No spoiler.