Dernier cours de grec (de l'année)
Par Alice, jeudi 21 mai 2015 à 23:17 :: 2015
Traduction comparée de Daniel 7 dans la Septante et le Théodotion (choix motivé par le fait 1/ que le passage existe intégralement dans les deux versions qui semblent traduire le même texte massorétique et 2/ que c'est le texte qui parle du "Fils de l'homme").
Curiosité par exemple de rencontrer exousia (autorité) et glossola (langue) pour traduire sans doute le même mot hébreu (la langue ou l'autorité donnée à la bête).
La prof fait une remarque (toujours la même hésitation à donner son nom: je n'ai pas envie qu'elle remonte à ce blog, c'est trop flagorneur, c'est embarrassant (mais pourquoi souhaiter que les gens que l'on villipende viennent lire ce que l'on pense d'eux mais craindre que ceux que l'on encense s'en aperçoivent?)); d'un autre côté j'aimerais bien lui faire de la pub: c'est *nne-C*atherine B*udoin, l'organisatrice de ce colloque).
Elle fait une remarque que je ne comprends pas (je n'étais pas concentrée) mais un élève réagit:
— Je suis contente que vous réagissiez: c'est la thèse qui fait le buzz en ce moment dans le tout petit monde de la patristique. Les évangiles n'auraient été écrits qu'après Marcion, en réaction à Marcion, ce qui les repoussent après 130-140.
— Cette thèse est de qui ?
— Markus Vinzent. Quand on essaie de refaire sa démonstration, on s'aperçoit qu'il tord les textes, qu'il cite en excluant une négation, etc. Avec ça, un thésard aurait été recalé. Mais lui organise le grand colloque patristique qui a lieu tous les quatre ans à Oxford, alors évidemment…
— Ce que vous décrivez ressemble à de la malhonnêteté intellectuelle.
— Oui, mais il est professeur, et pas moi.
— Ah, vous le serez un jour…
— Ah, ne me lancez pas là -dessus!
Nous passons au cours, mais je songe le cœur serré à cette réforme qui en supprimant le grec supprime aussi l'avenir de ces professeurs (même si je me demande combien d'élèves faisaient du grec au collège).
J'apprends avec stupeur et inquiétude que même nous, élèves de théologie et d'exégèse, allons être touchés par ce genre de restrictions : si nous ne sommes pas quinze à la rentrée (le cours ne donne lieu a aucune validation et est hors cursus, c'est un plus, un avantage collatéral), il risque d'être supprimé.
Alors s'il vous reste quelques notions (ce n'est pas un cours de débutants, il faut au moins avoir vu les verbes en -mi), renseignez-vous, venez, je suis persuadée qu'on peut s'inscrire en auditeur libre, comme à presque tous les cours.
Curiosité par exemple de rencontrer exousia (autorité) et glossola (langue) pour traduire sans doute le même mot hébreu (la langue ou l'autorité donnée à la bête).
La prof fait une remarque (toujours la même hésitation à donner son nom: je n'ai pas envie qu'elle remonte à ce blog, c'est trop flagorneur, c'est embarrassant (mais pourquoi souhaiter que les gens que l'on villipende viennent lire ce que l'on pense d'eux mais craindre que ceux que l'on encense s'en aperçoivent?)); d'un autre côté j'aimerais bien lui faire de la pub: c'est *nne-C*atherine B*udoin, l'organisatrice de ce colloque).
Elle fait une remarque que je ne comprends pas (je n'étais pas concentrée) mais un élève réagit:
— Je suis contente que vous réagissiez: c'est la thèse qui fait le buzz en ce moment dans le tout petit monde de la patristique. Les évangiles n'auraient été écrits qu'après Marcion, en réaction à Marcion, ce qui les repoussent après 130-140.
— Cette thèse est de qui ?
— Markus Vinzent. Quand on essaie de refaire sa démonstration, on s'aperçoit qu'il tord les textes, qu'il cite en excluant une négation, etc. Avec ça, un thésard aurait été recalé. Mais lui organise le grand colloque patristique qui a lieu tous les quatre ans à Oxford, alors évidemment…
— Ce que vous décrivez ressemble à de la malhonnêteté intellectuelle.
— Oui, mais il est professeur, et pas moi.
— Ah, vous le serez un jour…
— Ah, ne me lancez pas là -dessus!
Nous passons au cours, mais je songe le cœur serré à cette réforme qui en supprimant le grec supprime aussi l'avenir de ces professeurs (même si je me demande combien d'élèves faisaient du grec au collège).
J'apprends avec stupeur et inquiétude que même nous, élèves de théologie et d'exégèse, allons être touchés par ce genre de restrictions : si nous ne sommes pas quinze à la rentrée (le cours ne donne lieu a aucune validation et est hors cursus, c'est un plus, un avantage collatéral), il risque d'être supprimé.
Alors s'il vous reste quelques notions (ce n'est pas un cours de débutants, il faut au moins avoir vu les verbes en -mi), renseignez-vous, venez, je suis persuadée qu'on peut s'inscrire en auditeur libre, comme à presque tous les cours.